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Festival de Ménigoute


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Le chant du monde

Une fois n’est pas coutume, la revue Télérama a consacré ce mois-ci un numéro aux oiseaux*, source d’inspiration immémoriale pour les poètes, les romanciers, les musiciens… Mais aussi source d’inquiétude depuis que leur déclin est avéré.
Dans son interview à l’hebdomadaire, le directeur de l’Office français de la biodiversité Centre-Val de Loire, Jean-Noël Rieffel, également auteur d’Éloge des oiseaux de passage, évoque les deux notes sifflées du bruant jaune, perceptibles dans toutes les scènes extérieures du film de Claude Sautet, Les Choses de la vie, sorti en 1970. Un chant qu’il peine désormais à entendre sur les bords de Loire, y compris dans une réserve naturelle. En dépit de l’éco-anxiété qui assaille tous les amoureux de la nature, l’ornithologue se veut optimiste. « L’émerveillement est la meilleure porte d’entrée vers l’action », assure-t-il. 
C’est aussi le message que porte le Festival de Ménigoute depuis ses origines. Le passereau incarne aujourd’hui une attention nouvelle au monde qui peu à peu se tait. Y prêter garde, c’est déjà un pas vers la reconnaissance des « non-humains ». Ne plus seulement être spectateur de la nature, bénéficiaire de ses vertus, mais acteur de sa sauvegarde.
Tous les ingrédients sont réunis au prochain Fifo pour s’extasier, découvrir, approfondir, protéger, échanger, initier… N’hésitez pas à télécharger le programme complet des réjouissances sur notre site Web et à réserver vos sorties, vos ateliers ou vos pass. C’est dans deux mois ! En attendant, l’équipe du festival vous souhaite une excellente rentrée.

Catherine Levesque-Lecointre

* Ce que nous disent les oiseaux, n° 3838-3839, du 5 au 18 août 2023.


 

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Rencontre avec Léa Collober

Léa Collober, réalisatrice, photographe et naturaliste passionnée de nature, exposait au Salon d'art animalier du 38e Festival international du film ornithologique de Ménigoute. Catherine Levesque l’a interviewée dans le cadre de la Web TV du festival.

Réalisation : Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam).

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« Vivre avec les loups » en avant-première au festival

Comme La vallée des loups et Marche avec les loups, le dernier volet de la trilogie de Jean-Michel Bertrand, en salle en janvier 2024, sera présenté en avant-première au festival le mardi 31 octobre, à 17 heures à Ménigoute. Interview du réalisateur.

• Après La vallée des loups, en 2017, qui a acté le retour des loups dans les Alpes, et Marche avec les loups, un road movie militant sur la dispersion des loups, sorti début 2020, de quoi traite le dernier volet de votre trilogie ?
Chaque film complète l’autre ; c’est une trilogie cohérente. Celui-ci s’intéresse cette fois à la voie du vivre ensemble, avec deux grands axes traités dans le film : une immersion pendant deux au cœur du massif des Écrins dans une cabane improbable, perchée à 2 040 m d’altitude, où j’ai observé la coexistence des meutes entre elles, et les phénomènes de régulation des loups entre eux ; et des rencontres en France, en Suisse ou en Italie avec des éleveurs, des bergers, des chasseurs, qui ne sont pas des copains du loup, mais qui cherchent des solutions pour coexister avec le prédateur. Ce sont des gens qu’on entend peu dans les médias, mais qui ont un regard plus apaisé sur l’animal, dépourvu d’hystérie. C’est précisément pourquoi j’avais envie de leur donner la parole, pour dépasser les postures polémiques au profit d’approches pragmatiques et constructives.

• Avez-vous eu recours à la même équipe et à la même méthode de financement pour cette ultime étape ?
Oui, avec deux nouveaux cadreurs, Bruno Peyronnet et Pierre Sellier, qui ont travaillé sur les prises de vue aux côtés de Marie Amiguet, toujours fidèle. J’ai de nouveau sollicité Boris Jollivet pour le son, Armand Amar pour la musique et Laurence Buchmann pour le montage. Celle-ci m’a été d’un grand secours pour que le film fonctionne, car le montage était encore plus complexe que pour les deux précédents : il ne fallait pas tomber dans le bavardage, ni dans le catalogue. Le montage a duré quatre mois, mais nous sommes contents du résultat.
Quant au financement, outre les dispositifs habituels du cinéma (CNC, chaîne de télévision et autres…), nous avons été aidés par la région PACA, mais pas par les collectivités locales, toujours très frileuses à propos du sujet du loup. Comme pour le précédent, nous avons donc eu recours au financement participatif, qui a dépassé nos attentes avec 57 000 euros collectés !

• Avez-vous de nouveau utilisé les caméras automatiques ?
Oui, ainsi que des pièges sonores, afin de capter le hors champ et les hurlements, et mieux comprendre le fonctionnement de la meute. On les laisse pendant 48 heures puis on analyse le spectrogramme. On a eu de belles surprises et c’est totalement addictif !

• À quelle étape vous situez-vous dans la finalisation du film ?
Nous avons fini le montage mi-juillet. En ce moment, je travaille sur le texte. Armand Amar sur la musique et Boris Jollivet sur le montage son. L’étalonnage est prévu fin août et le mixage voix, son, images le 11 septembre. On devrait donc avoir terminé fin septembre.

• Quel chemin ont parcouru les deux premiers volets depuis leur sortie ?
La vallée des loups continue à vivre grâce au dispositif « École et cinéma » et atteint les 500 000 spectateurs. On est à 200 000 entrées pour Marche avec les loups, qui a eu la malchance de sortir deux mois avant le Covid…

• Où en est-on avec le loup aujourd’hui, en France ?
Le loup est une espèce adaptable, opportuniste, qui bénéficie aujourd’hui de conditions beaucoup plus favorables qu’à l’époque où il a été éradiqué. L’exode rural, la reforestation et le retour des ongulés sauvages ont favorisé son retour. Lorsque j’ai réalisé La vallée des loups, il y avait deux meutes connues dans les Hautes-Alpes plus celle que j’ai découverte. Aujourd’hui, on en compte six rien que dans la vallée du Champsaur-Valgaudemar. Il y a eu une véritable accélération. Je compare ce phénomène à l’expansion de l’aigle royal, qui était le sujet de mon film Vertige d’une rencontre. Leur population a augmenté lorsqu’ils ont été protégés, en 1976, et aujourd’hui elle stagne, car les territoires sont tous occupés. Pour les loups, ce sera pareil. On assiste à une augmentation rapide tant qu’il y a de la place, mais au fur et à mesure que les territoires sont occupés par de nouvelles familles de loups, tout cela ralentit. C’est en grande partie le sujet de ce film.
Le problème, avec les loups, c’est qu’on ne les laisse pas faire ! Ils sont soi-disant protégés sur le papier, mais toutes sortes de tirs sont autorisés, même dans des cas non justifiés. Je n’ai rien contre le tir d’un loup qui pose des problèmes sur un troupeau, mais en France le tir devient une politique systématique. Par le jeu des dérogations, on peut tuer une femelle pleine ou qui allaite, des louveteaux, en toute saison, et même la nuit avec des lunettes thermiques ultra sophistiquées… C’est inefficace car les loups sont remplacés au final et cela engendre des dispersions artificielles ou les pousse à se reproduire plus pour compenser. En outre, les tirs systématiques empêchent la transmission d’une « culture de l’interdit » auprès des jeunes loups, qui deviennent parfois des « loubards opportunistes ». La compréhension de la régulation des prédateurs entre eux est pour moi un combat permanent. Les loups ne seront jamais trop nombreux pour la simple raison que les grands prédateurs sont régulés naturellement par le nombre de proies disponibles. Cette évidence biologique n’est toujours pas comprise. Il est pourtant indispensable de s’intéresser à cela pour rationaliser le discours. Non seulement cette régulation passe par la dispersion des jeunes, mais lorsque la pression des voisins est trop forte, on note un impact sur la survie des louveteaux : car même si la famille de loups est par définition liée et protectrice, les parents trop occupés à défendre leur territoire ont tendance à négliger leur progéniture. J’observe exactement le même phénomène avec les aigles et leurs aiglons.
Quant à la guerre des chiffres sur le nombre de loups vivant en France, elle m’exaspère tout autant, car c’est un sujet éminemment politique : dans la mesure où 20 % des loups peuvent être tirés dans notre pays, ses détracteurs ont tout intérêt à augmenter leurs effectifs…

• Quel sera le sujet de votre prochain film ?
J’ai d’autres idées, qui surprendront probablement. J’attends d’avoir fini d’accompagner ce nouveau film pour en parler.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre



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Des ateliers sur le cinéma animalier aux centres socio-culturels du Pays ménigoutais et du Pays de Gâtine

Des ateliers jeune public d'initiation au documentaire animalier ont été organisés pour la troisième année avec les centres socio-culturels, notamment celui du Pays ménigoutais et ceux du Pays de Gâtine. Financés par la Drac Nouvelle-Aquitaine, ils ont été animés de février à juin dernier par la jeune réalisatrice, photographe et youtubeuse Léa Collober.

Parmi les différents ateliers proposés aux préadolescents le vendredi après-midi par les centres socio-culturels du Pays ménigoutais et du Pays de Gâtine, une douzaine de préadolescents avaient la possibilité de s’inscrire à une initiation à la réalisation de documentaires animaliers, de février à juin dernier. « Je leur ai donné des clés de compréhension de la nature et leur ai proposé une approche du cinéma animalier, raconte Léa Collober, réalisatrice et photographe issue de l’Institut francophone de cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam), qui figure parmi les portraits du documentaire Renouer avec le vivant, de Yann Arthus-Bertrand (voir notre newsletter de mai dernier). Nous avons réalisé un affût, des repérages sur le terrain, du pistage, appris à reconnaître les indices et les traces d’animaux… »
Particulièrement apprécié, un mini-inventaire a été réalisé dans une prairie à l’aide d’un simple cerceau posé sur l’herbe. « Armés de guides Delachaux, les apprentis naturalistes ont pu s’extasier devant la vie qui fourmille sur un mètre carré », se félicite Léa Collober.
L’atelier mare réalisé sur le site de l’Iffcam leur a permis d’observer des insectes aquatiques méconnus et de comprendre le cycle de vie de la libellule et de la grenouille. Un sujet que Léa maîtrise bien puisqu’elle prépare un film de 26 minutes sur les mares pour La Salamandre, qui sortira en janvier prochain.
L’association Mainate, porteuse du projet, espère la reconduction de ce programme pour les années à venir.

Catherine Levesque-Lecointre



 

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L’État perpétue l’inacceptable massacre des « nuisibles »

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En dépit d’une opposition massive lors de la consultation publique (49 000 citoyens se sont prononcés, dont près de 71% contre le projet d’arrêté), l’arrêté ministériel publié le 4 août renouvelle pour trois ans la liste nationale des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD, ex-« nuisibles ») : la martre des pins, la belette, la fouine, le renard roux, la pie bavarde, le geai des chênes, la corneille noire, le corbeau freux et l’étourneau sansonnet. Selon un tableau de répartition géographique annexé à l’arrêté, chacune de ces espèces est classée ESOD à l’échelle d’un département ou sur un nombre limité de communes ou de cantons, où elle pourra être tuée tout au long de l’année en quantité illimitée. La LPO, qui demande depuis des années au gouvernement de privilégier les solutions non létales pour limiter les impacts de la faune sur les activités humaines, a déposé un recours juridique.

Pour son président, Allain Bougrain Dubourg, « les problèmes de cohabitation entre les humains et la faune sauvage existent depuis toujours mais ont été exacerbés par l’intensification des modes de production agricole depuis les années 1950. Sur la même période, la population humaine a triplé tandis que 75 % des vertébrés sauvages ont disparu sur Terre. Quand l’Homme sera seul avec son bétail à tenter de survivre sur une planète surchauffée, il sera trop tard pour réaliser que la biodiversité n’était pas là pour décorer. Nous attendons désormais de la justice qu’elle mette fin au massacre. »

© Kev / Pixabay


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L’Iffcam à l’honneur lors la soirée hommage à François Bel

breveLe samedi 28 octobre, la soirée hommage à François Bel autour du film Le Territoire des autres sera suivie d’un échange avec les spectateurs et de la projection d’un film des étudiants de l’Institut francophone de formation au cinéma animalier (Iffcam)  : Sans faire de vagues. La promotion sortante recevra de la part de la Fondation François Bel une dotation pour mener à bien son projet de film collectif.

© CIANAS



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Journées mondiales des vautours

breveLes 2 et 3 septembre, les Journées mondiales des vautours invitent à découvrir ces rapaces nécrophages — 4 espèces en France — le temps d’un week-end, à travers des sorties, des expositions, des conférences… Véritables « culs-de-sac épidémiologiques », les vautours assurent un rôle de nettoyeur naturel dans l’écosystème. En effet, l’extrême acidité de leur estomac élimine les éléments pathogènes présents sur une carcasse, évitant ainsi la contamination des eaux et des animaux domestiques et sauvages.
Consultez le programme des animations gratuites ouvertes à tous, organisées par la LPO et le Réseau vautours.




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Crédits photo : FIFO - Patrice Mariolan - Kev / Pixabay - D. Brouard - CIANAS - LPO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org