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Festival de Ménigoute


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Jolies bestioles

C'est injuste, mais c'est ainsi : la beauté d’une espèce influence beaucoup sa conservation. Le CNRS de Chizé a voulu en avoir le cœur net et a mené en mars, avril et mai derniers une enquête en ligne nommée "Jolies Bestioles", que nous avons d'ailleurs relayée dans cette newsletter.
Partant du postulat selon lequel l’esthétisme peut justifier certaines pratiques de jardin nuisibles à la faune et la flore, l’enquête se décomposait de la façon suivante :

  • 15 duels de photographies de «bestioles»
  • 15 duels de photographies de paysages
  • 15 duels de photographies d’éléments de jardin

Grâce aux nombreux partages du sondage, plus de 5 000 réponses ont pu être traitées. Malgré une grande diversité de personnes, d'âges, de professions, l'appréciation visuelle des paysages, des éléments de paysages et des "bestioles" est semblable pour tous.

Un paon du jour contre le cafard

Le paon du jour, la coccinelle, la rosalie des Alpes, la cétoine dorée et l'abeille domestique se placent en premier dans le classement, et la tique arrive bonne dernière, devancée sans surprise par le cloporte, le staphylin, la mite et le cafard !
Autre constat, bien que les thuyas ou le buis figurent parmi les éléments du jardin les moins beaux, ils n'en restent pas moins choisis pour des raisons pratiques.
Afin de voir si la mise en relation avec la nature pouvait influencer nos choix de "gestion", les chercheurs ont proposé à des écoles primaires d’installer trois abris à bestioles, dont un "moche", un beau et un hôtel à insectes. Le bel abri et l'hôtel à insectes ont évidemment été plébiscités par les enfants. Après une animation montrant qu'il y avait quatre fois plus de bestioles (pas forcément belles, pour le coup !), les votes pour l'abri moche ont été multipliés par cinq ! Conclusion, la protection de la nature ne dépend pas uniquement de sa beauté, mais aussi du lien affectif et émotionnel créé grâce au contact direct avec elle. 
Moralité, c'est l'été, promenez vos enfants et petits-enfants dans les prés et les chemins creux… De petits pas pour eux, mais un bond de géant pour la biodiversité !

Catherine Levesque.

 

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Vertige d'une rencontre

Fabriqué en solitaire avec l'aide d'un âne et d'un cheval pour le transport du matériel, Vertige d'une rencontre (raconté par Charles Berling) filme la réalité d'une quête, celle de l'aigle royal, en mélangeant deux techniques de prise de vues : celles de la nature en HD et le "carnet de bord" tourné avec une caméra mini DV. Les images décolorisées et un son brut transcrivent en outre la précarité des conditions de tournage. Pour échanger avec Jean-Michel Bertrand, réalisateur de ce film atypique, rendez-vous le 2 novembre à la master class du Festival de Ménigoute, après les projections de l'après-midi.

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Jean-Michel Bertrand : "Notre société ne laisse aucune place au sauvage"

La Vallée des loups avait été diffusé en avant-première lors du 32e Festival de Ménigoute. Jean-Michel Bertrand, son réalisateur, nous revient cette année avec une suite, qui sera projetée elle aussi en avant-première lors de la soirée de clôture du festival, le 2 novembre, avant sa sortie en salle le 15 janvier prochain. Rencontre.

• Vertige d'une rencontre racontait la quête de l'aigle royal, La Vallée des loups celle d'un animal que vous ne verriez peut-être jamais… Que sera La Vallée des loups 2 ?
En aucun cas une Vallée des loups n° 2 ! C'est certes une suite, mais levons toute ambiguïté : il n'était pas question de faire le même film sous prétexte que le premier avait bien marché… Je voulais compléter la vision idyllique de La Vallée des loups en sortant justement de la vallée et en m'interrogeant sur la dispersion des loups, qui ne peuvent pas être nombreux sur un territoire. Les plus grands ennemis du loup sont les loups eux-mêmes ! Et ce questionnement induit une dimension philosophique sur notre rapport à la nature. "Marche avec les loups" est donc un road movie militant où je parle aussi des renards et des blaireaux massacrés. Le nouveau parti pris du film l'a rendu compliqué à réaliser. Il se termine dans le Jura et j'ai passé beaucoup de temps à trouver de nouvelles meutes, même si j'ai été aidé par quelques passionnés. Or les loups que je suis n'ont pas de GPS, donc on avait toujours un décalage. L'écriture et le montage ont donc été difficiles pour que le résultat soit fluide. Cette fois, les caméras automatiques deviennent des actrices à part entière.

• Cette suite était programmée ou est-ce le succès du premier volet qui l'a permise ?
Le film a fait 200 000 entrées et j'ai fait 120 présentations en public, notamment en Italie et à Vancouver. Jean-Pierre Bailly (voir interview), mon producteur chez MC4, avait envie de continuer l'aventure et ça m'a paru comme une évidence. Cette fois, nous n'avons pas obtenu les 80 000 euros de financement de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ni du département des Hautes-Alpes et des vallées du Champsaur-Valgaudemar. Mais un financement participatif sur Kiss Kiss Bank Bank a comblé le manque à hauteur de 47 000 euros.

• Vous avez fidélisé votre petite équipe ?
En effet ! L'entente est parfaite ! On retrouve Marie Amiguet à l'image, Boris Jollivet* au son, Laurence Buchmann au montage, Armand Amar à la musique et Bertrand Bodin comme photographe de plateau. En revanche nous avons un nouveau distributeur, Gebeka Films (Kirikou, Ma vie de courgette…), qui nous a laissé une grande liberté. Le film vient d'être terminé et nous avons fait une projection test mi-juillet à Lyon.

• Dans ce nouveau long métrage, vous avez rencontré des bergers. Quelle est votre position par rapport à la problématique du tir des loups ?
Je traverse des villes, des routes, des stations de ski et j'ai croisé quelques bergers qui "font avec". Mon propos à cet égard a toujours été clair, net et incisif, mais raisonnable. Le sujet crée tension et polémique, mais c'est un métier en plein renouveau. D'une certaine façon, les bergers sont de nouveau indispensables pour les troupeaux en estive. Seule une minorité bloque et se victimise sur la cohabitation avec le loup, face à une grande majorité silencieuse qui compose avec humilité. Le défi, vraiment, c'est de dénoncer cet obscurantisme. Je suis contre les postures, les insultes et les raccourcis. Il faut faire appel au bon sens et apprendre à connaître le fonctionnement des prédateurs qui font le ménage eux-mêmes sur leur territoire. Le cap des 500 loups a été franchi et les tuer ne résout rien. Nous vivons dans une société qui ne fait aucune place au sauvage et ça ne date pas d'hier. Les gypaètes, dans les Alpes, ont connu le même sort jadis. Cette fois, ce sont les loups qui sont en première ligne…

• Une master class autour de Vertige d’une rencontre est prévue au Festival de Ménigoute avant la soirée de clôture. Quel regard portez-vous sur ce film avec du recul ?
C'est une esquisse de ce que j'avais envie de faire. Je le revendique énormément. Il a fait une petite sortie en salles, mais il a eu une belle vie en festivals, y compris à l'étranger, et a reçu plusieurs prix (sauf à Ménigoute !). Je voulais sortir du formatage créé par la télévision et le cinéma en remettant l'humain au centre d'une quête. Je ne voulais pas être dans une surenchère d'images, mais dans une certaine réalité, où il peut être compliqué de filmer l'animal. Parler des loups ou des aigles avec des animaux imprégnés est à mes yeux immoral, car on les contraint. Je préfère filmer les loups à 300 m. On peut aller plus loin en se mettant en scène façon antihéros auquel tout le monde peut s'identifier. Ce que j'ai à raconter, personne ne peut le dire à ma place.

• Vous ne vous considérez toujours pas comme un cinéaste animalier ?
Toujours pas ! J'aime le cinéma, les animaux et je raconte des histoires. C'est au bivouac que je me sens le plus heureux. Le distributeur a trouvé un très bon terme pour qualifier ce type d'approche : "documentaire de création". C'est fictionné, Marie me filme et l'on se contente de ce que l'on a ! Il y a des cinéastes animaliers bien meilleurs pour lesquels j'ai beaucoup d'estime comme Yannick Cherel, Laurent Charbonnier ou les Lapied. Notre équipe réduite a malgré tout eu recours à des techniques très qualitatives. On a filmé en ultra haute définition et mixé en 5.1… Pour autant, certaines images animalières superbes n'ont pas pu rentrer dans le film, parce qu'elles nous sortaient de l'histoire.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

* Marie Amiguet, qui a réalisé le making of de La Vallée des loups, "Avec les loups", et Boris Jollivet sont tous les deux des habitués du Festival de Ménigoute.

La page Facebook de Jean-Michel Bertrand

 



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Plan biodiversité : le point un an après

Un an après le lancement du Plan biodiversité, le gouvernement se targue d'avoir engagé 95 % des 90 actions prévues. Un point de vue que ne partagent pas les associations de protection de la nature, qui s'inquiètent également de la fusion à venir entre l'AFB et l'ONCFS. Point d'étape après une démission du ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.

Le lâchage, en octobre dernier, de deux jeunes ourses slovènes dans les Pyrénées-Atlantiques est le seul acte en faveur de la biodiversité à mettre au crédit de l'ancien ministre (après une décision prise par son prédécesseur, Nicolas Hulot). Un Observatoire national de l’artificialisation des sols vient d'être ouvert et un appel à projets pour les territoires littoraux vient d'être lancé pour promouvoir le rôle des écosystèmes dans l’adaptation au changement climatique des territoires exposés aux évolutions du trait de côte.

Le projet de loi visant à créer, au 1er janvier 2020, l’Office français de la biodiversité, continue à faire des remous. Cet établissement public unique de gestion et de protection de la nature, qui réunira 3 000 agents, sera issu de la fusion de l'Agence française de la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

Chasse et biodiversité, le mariage impossible ?

Il a même failli s'appeler "Office français de la biodiversité et de la chasse" ! Si un certain nombre de régressions introduites par le Sénat ont été supprimées fin juin (notamment l’article visant à consacrer les chasses traditionnelles comme patrimoine national), son conseil d'administration sera composé pour au moins 10 % de représentants des fédérations de chasse et de la Fédération Nationale de la Pêche, sans que l'on connaisse le nombre de représentants des ONG environnementales, qui revendiquent un quota au moins équivalent.  
Celles-ci craignent également que la gestion adaptative des espèces chassables soit destinée à poursuivre les prélèvements sur des espèces en mauvais état de conservation et sur les migrateurs après la période de fermeture.

Elles s'indignent surtout de la mise en place d’un fonds réservé aux seuls chasseurs par le prélèvement de 5 € sur chaque permis (dont le prix a déjà diminué de moitié l'an passé), abondé par 10 € d’argent public. Soit 11 millions d'euros environ que devra verser le contribuable au monde de la chasse. La LPO, FNE… se mobilisent donc contre cette disposition pour le moins discutable…

Catherine Levesque.



 

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Journées mondiales des vautours

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Vautours fauve, moine, percnoptère et gypaète barbu : nos quatre espèces de vautours seront à l'honneur du 24 août au 6 septembre. Durant ces Journées mondiales des vautours, la LPO et ses partenaires vous proposent de partir à la découverte de ces espèces remarquables indispensables aux écosystèmes pastoraux et au monde de l’élevage. Au programme, sorties sur le terrain, points d’observation, conférences, expositions et bien d’autres activités pour en apprendre plus sur ces nécrophages encore menacés par des empoisonnements et le développement de l'éolien : caractéristiques exceptionnelles de chaque espèce, programmes de réintroduction et actions mises en place pour les protéger.

Pour en savoir plus : https://journee-vautours.lpo.fr

À revoir, deux films de référence, sur le sujet :

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  • Le bal des charognards, de Jean-François et Michel Terrasse (1984) ;
  • Le retour du bouldras, de Michel Terrasse (1987), sur la réintroduction du vautour fauve, présenté et primé au FIFO en 1987 en présence de Robert Hainard.

 


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23e Nuit internationale de la chauve-souris

breveLes 24 et 25 août, les chiroptérologues vous font découvrir les mœurs des 35 espèces de chauves-souris présentes en métropole, leurs techniques de chasse et leurs cris, grâce à un détecteur d'ultrasons. Le thème de cette année portera plus spécifiquement sur leur régime alimentaire avec en tête d'affiche le petit rhinolophe, qui affectionne particulièrement les caves des maisons.
Conférences, diaporamas, sorties nocturnes seront proposés gratuitement au public de tout âge, la Fédération Connaître et protéger la nature étant partenaire de l'événement.

Pour en savoir plus : www.nuitdelachauvesouris.com

clapÀ revoir, Une vie de Grand Rhinolophe, de Tanguy Stoecklé,  Grand Prix du Festival de Ménigoute 2014.

 


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Date limite

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L'an dernier, le Jour du dépassement était atteint le 1er août pour l'humanité (et le 5 mai pour la France). C’est la date à partir de laquelle l’empreinte écologique dépasse la biocapacité de la planète. Autrement dit, nous avons consommé en sept mois toutes les ressources naturelles que la Terre est en mesure de produire en une année. Relayé par le WWF, le Jour du dépassement est calculé par Global Footprint Network sur la base de trois millions de données statistiques de 200 pays. Cette année, ce seuil a été atteint dès le 10  mai pour les 28 États de l'Union européenne.

Pour en savoir plus : www.wwf.fr/jourdudepassement

 

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : FIFO, Pierre Sellier, Owls & Allemand, B. Berthémy/LPO, Flaticon
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org