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Festival de Ménigoute


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Plafond de vert

Le « plafond de verre », c’est un plafond invisible auquel se heurtent certaines catégories de personnes, des femmes généralement, et qui les empêche de progresser dans leur carrière. En lisant les opinions et tribunes qui foisonnent sur « le monde d’après », je me suis fait la réflexion qu’un phénomène identique existait pour l’écologie : un « plafond de vert » en quelque sorte. Nombre d’idées lumineuses semblent enfermées depuis trente ans dans l’antichambre d’une société plus verte et plus juste qui ne demande qu’à éclore.
Face à la mobilisation citoyenne qui grandit depuis deux ans, nous nous prenons à rêver que nous sommes sur le paillasson d’un monde nouveau, prêts à user nos baskets ou nos souliers pour y goûter.
Que surgisse une mauvaise nouvelle (la présence de pesticides dans l’eau potable, une remise en cause de l’étude officielle sur le glyphosate…) et le songe tourne court. La réalité s’impose et, avec elle, un cocktail d’émotions bien frappé (canicule oblige) que chacun sirote à sa façon : colère, dégoût, tristesse, avec un zeste de peur…

Quels antidotes à l’écodépression ?

Quand cet état relève d’enjeux environnementaux, il y a des mots pour le définir : la solastalgie, l’éco-anxiété, la dépression verte… C’est le sujet du nouveau livre de Laure Noualhat, Comment rester écolo sans finir dépressif. Journaliste environnementale, auteure et réalisatrice, elle s’est fait notamment connaître par les vidéos drôles et foutraques de son avatar, Bridget Kyoto. Sans se départir de son humour ravageur, la quadragénaire « tombée en écologie » décortique à travers sa propre expérience les différents symptômes de l’écodépression, puis nous propose des outils et des méthodes pour « regrimper à la vie ».
Son récit, paradoxalement énergisant, est étayé de nombreux témoignages de personnalités mobilisées sur ces problématiques anxiogènes : Delphine Batho, Pablo Servigne, Isabelle Autissier, Cyril Dion, Claire Nouvian… Comment naviguer entre combat et abattement ? Doit-on se montrer plus radical ? Où puiser la force de militer sans être condamné à méditer ? Chacun sa nature, et la nature est justement l’une des clés du salut. Si le monde ne change pas, nous dit le livre, prenez au moins plaisir à changer ! Une lecture salutaire pour l’été.

Catherine Levesque-Lecointre

> Comment rester écolo sans finir dépressif, Laure Noualhat, éd. Tana (18,90 €).

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La brocante de la mer

La laisse de mer, c’est ce que laisse la mer sur la plage quand elle monte ! Marc Giraud, un habitué du Festival de Ménigoute, qui vient de publier La nature en bord de mer (Delachaux et Niestlé), nous entraîne à la découverte d’étranges débris naturels, témoins d’une vie secrète et lointaine. Avec une séquence sur les Crepidula fornicata interdite aux moins de 16 ans !

Cet épisode de la série « En chemin » a été réalisé grâce à Léa Collober et son équipe de l’Iffcam dans le cadre de la Web TV 2019 du Festival de Ménigoute.

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Dominique Brouard, fondateur du Festival de Ménigoute : « Le 36e FIFO s’adaptera aux contraintes du Covid ! »

En cette année singulière, le Festival de Ménigoute, prévu du 27 octobre au 1er novembre, aura une résonnance particulière. Le point sur son déroulement avec Dominique Brouard, son fondateur.

• Comment envisagez-vous cette 36e édition ?
Nous allons nous adapter ! Nous sommes fiers de disposer d’une salle de grande capacité (1 000 personnes). C’est d’ailleurs intéressant pour les réalisateurs qui peuvent ressentir l’accueil réservé à leur film dans de bonnes conditions. Nous envisageons une formule avec plus de séances dans la journée, mais plus courtes. Selon l’évolution de la pandémie, les spectateurs devront peut-être porter un masque. Pour compléter l’offre, nous étudions la possibilité de décentraliser certaines séances sur deux ou trois communes voisines. Les projections de films constituent la principale ressource du festival, qui propose de nombreuses activités gratuites par ailleurs. Cette année, le jury sera présidé par Thierry Thomas, réalisateur de documentaires animaliers et chef opérateur pendant une trentaine d'années, pour Jacques Perrin notamment.

• Quelles sont ces activités gratuites ?
Chaque début d’après-midi, le public du festival bénéficie d’un moment de partage autour des films présentés. Ces rencontres et échanges avec les réalisateurs constituent des moments très appréciés !
L’entrée est également libre et gratuite pour toutes les conférences. Cette année, seront notamment abordés les méga-feux de forêts, le plan de sauvegarde du vison d’Europe, l’avenir du castor, du courlis cendré et du moineau friquet, le réensauvagement (avec Marc Giraud, Stéphane Durand et Frédéric Larrey, les 40 ans de la réserve nationale du lac de Grand-Lieu, la réserve naturelle nationale du Pinail, les futurs parcs naturels régionaux de la Nouvelle-Aquitaine.
Nous organisons aussi en partenariat avec la LPO et L’Oiseau magazine les conférences du Coin des branchés, plus pointues. Cette année, nous ferons le bilan des 40 ans de la réserve de Lilleau des Niges et un point sur l’atlas des oiseaux migrateurs de France. Nous aborderons des sujets aussi variés que le hérisson d’Europe, l’accès des animations nature aux personnes sourdes et malentendantes et les galliformes de montagne !
La Société herpétologique de France organise le vendredi 30 octobre la 12e édition des Rencontres nationales sur la conservation des amphibiens et reptiles, au collège de Ménigoute, avec une sortie gratuite sur des exploitations agricoles le lendemain (inscription sur leur stand).
Côté films, le Festival off est gratuit également. Les étudiants de l’Institut de formation au cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam) y présentent les documentaires qu’ils ont réalisés dans le cadre de leur formation. Ces petits et moyens formats sont généralement très créatifs et de grande qualité.

• La convivialité chère au festival risque-t-elle d’être mise à mal par les gestes barrières ?
Il est possible que nous renoncions à certains moments festifs, comme le bal, mais il est encore trop tôt pour se prononcer. Les autres rencontres et les sorties nature payantes (sur l’île de Ré, dans les chemins creux ménigoutais, aux sources du Thouet, etc.) sont maintenues dans le respect des gestes barrières, mais il est impératif de s’inscrire à l’avance. Ainsi, durant trois jours, des intervenants répondront aux questions du public sur la biodiversité et les pratiques éco-citoyennes lors des Apéros de l’environnement, un moment d’échanges proposé par EDF et les établissements Ricard dans l’ambiance chaleureuse du Forum. Sous ce chapiteau en accès libre, de nombreuses associations et organismes publics présentent leurs actions en faveur de l’environnement, tandis que des producteurs font goûter leurs spécialités. Des professionnels de l’optique, du voyage et de l’édition naturaliste y prodiguent également leurs conseils sur l’art et la manière d’observer la nature. De 17 h à 18 h, le public peut assister en direct à l’émission de Mainate TV, avec Marc Giraud, où reportages et invités se succèdent tous les jours.

• Pourquoi une panthère des neiges sur l’affiche ?
L'affiche du FIFO reprend un gros plan de mâle de panthère au pelage assez clair photographié en septembre dernier par Frédéric Larrey, qui est l’invité d'honneur du Salon d'art animalier cette année. Son exposition fera la part belle aux paysages des hauts plateaux tibétains.

• La photographie occupe une place importante dans le festival…
Elle est très présente dans le Salon d'art animalier, aux côtés de la sculpture, de la peinture, mais aussi dans nos ateliers d’initiation à la photo nature, sur réservation. Les photos du 12e concours de l’association Camera Natura sur le thème de la biodiversité seront quant à elles exposées au CPIE de Coutières.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

Programme complet, réservations et tarif des pass sur : https://www.menigoute-festival.org/accueil.html



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photo(Katrin Baumann / Convention citoyenne pour le climat)

Climat de confiance ?

Les propositions de la convention citoyenne pour le climat viennent d’être dévoilées, et cohabitent avec les mesures issues d’une douzaine d’autres consultations citoyennes lancées depuis la crise du Covid-19. Avec en suspens une question majeure : la réponse politique sera-t-elle à la hauteur des enjeux ?

Nous avions eu un aperçu début avril avec les cinquante pistes de mesures envoyées à l’exécutif pour contribuer à la réflexion sur la sortie de crise. Cette fois, ça y est ! La convention citoyenne pour le climat a rendu le 21 juin ses conclusions dans un rapport de 600 pages. En neuf mois, les 150 personnes de 16 à 80 ans tirées au sort n’ont pas démérité (voir l’édito de février dernier) pour contribuer à relever un défi : comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ?

Pour ce faire, les citoyens ont auditionné 140 experts (scientifiques, associatifs, syndicalistes, administratifs, entrepreneurs, politiques) et ont été épaulés par des juristes, chargés de transformer leurs idées en possibles mesures législatives ou réglementaires.

Inventer le monde d’après

Élaborées dans le cadre de leurs cinq groupes de travail (Se loger, Se déplacer, Se nourrir, Consommer, Produire et travailler), leurs quelque 150 propositions se structurent autour de différents objectifs qu’elles sont censées atteindre et vont jusqu’à demander une révision de la Constitution. Les 150 citoyens souhaitent la reconnaissance du crime d’écocide et veulent notamment ajouter à l’article premier que « la République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique ».
Si les mécanismes de financement restent à préciser, tout comme les réductions des émissions de gaz à effet de serre, leurs propositions, qui éludent la fâcheuse taxe carbone, convergent dans les grandes lignes avec celles de la consultation « Comment inventer tous ensemble le monde d’après ? », lancée le 10 avril par plusieurs organisations, dont le WWF France. Celle-ci a rassemblé 165 000 participants, qui ont élaboré 20 000 propositions et effectué 1,7 million de votes.

Vers une « convention citoyenne du futur » ?

Ces mesures doivent elles aussi être remises au président de la République et au gouvernement d’ici à la fin juin afin d’être intégrées au plan de relance prévu à l’automne.
Dans une tribune au Monde, six universitaires, dont le philosophe Dominique Bourg, qui était présent au dernier Festival de Ménigoute, ont suggéré fin mai aux 150 membres de la convention citoyenne pour le climat de demander la mise en place d’une « convention citoyenne du futur », qui s’appuierait sur une expertise scientifique large et transdisciplinaire. Objectif : faire contrepoids à la pression des intérêts de court terme.
Dans ce contexte, l'association internationale Climate Chance a de son côté adressé aux dirigeants européens un ensemble de propositions à prendre en compte dans la stratégie du plan de relance et du “Green New deal” afin de renforcer la capacité de l'Europe à atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050. Ce texte est signé par soixante personnalités européennes et africaines reconnues pour leur engagement climatique : secrétaires généraux des principaux réseaux mondiaux de collectivités, chercheurs, dont Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, anciens ministres, responsables d'entreprises et de grands réseaux associatifs...
Reste à savoir quelles réponses concrètes nos dirigeants donneront à ce nouvel exercice de démocratie participative. Bien décidés à assurer le suivi de leurs mesures, la majorité des membres de la convention citoyenne pour le climat se sont regroupés en une association : les 150.

Catherine Levesque-Lecointre.

Pour en savoir plus :
https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr
https://lejourdapres.parlement-ouvert.fr/

 



 

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Voyagez près de chez vous avec la LPO ! 

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Et si vous partiez « plus près » ? Pour une meilleure cohérence avec ses convictions, la LPO a choisi de privilégier une offre de séjours vers la France métropolitaine et l’Europe. Sur ces territoires proches, mais souvent méconnus, les guides LPO, fins connaisseurs des territoires qu'ils vous font visiter et excellents pédagogues, sont garants de l’aventure et de l’émerveillement. Tout au long de l'année, la LPO propose ainsi une trentaine de séjours nature en France et en Europe. C’est toute l’expertise de l’association qui est mise à disposition du voyage. De plus, en choisissant de découvrir la nature avec la LPO, vous agissez à ses côtés en faveur de la biodiversité.
Découvrez l’ensemble des séjours nature LPO sur le site d’Escursia, partenaire de la LPO, et rencontrez des membres de la LPO et d’Escursia sur le stand du festival.


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Vendre la peau de l’ours

breveUn jeune ours mâle a été découvert mort, abattu par plusieurs balles, mardi 9 juin, à Ustou, en Ariège, noyau central de la présence de l’ours. Présence relative puisqu’on dénombre 52 individus dans les Pyrénées. L'État a porté plainte pour destruction non autorisée d'une espèce protégée, un délit passible de trois ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende, tout comme les associations suivantes : Pays de l’Ours – Adet, FERUS, LPO, FIEP Groupe Ours Pyrénées, France Nature Environnement, Comité Ecologique Ariégeois, Aspas, FNE– Hautes-Pyrénées, FNE-Midi-Pyrénées, Conseil international associatif pour la protection des Pyrénées, Société nationale de protection de la nature.

© Robert Balog - Pixabay



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Pas de répit pour les blaireaux…

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La France fait partie des derniers pays européens à persécuter les blaireaux et est la seule à autoriser leur déterrage en pleine période d’élevage des jeunes. Près de 25 000 blaireaux y sont ainsi tués chaque année dans des conditions sordides. Le 8 juin dernier, 64 parlementaires ont demandé dans une lettre ouverte de mettre un terme aux chasses "traditionnelles", parmi lesquelles la vénerie sous terre. Bien qu’il ne fasse pas partie des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts », le blaireau peut faire l’objet de mesures administratives de régulation à l’initiative des préfets. Dans certains départements, la lutte contre la tuberculose bovine sert aussi de prétexte alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire a clairement rappelé en 2019 que 96 % du territoire français sont indemnes de tuberculose…

> Pour en savoir plus : le site de l’Aspas

© Andy Ballard - PIxabay

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Katrin Baumann - LPO - Pixabay - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org