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Festival de Ménigoute


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Désobéissons !

Tandis que 150 citoyens planchent sagement depuis octobre sur le climat, 1 000 chercheurs appellent à la rébellion, exaspérés par l'inaction des gouvernements face à l'urgence écologique. Rien de surprenant quand on connaît l'incompétence de nos dirigeants sur les enjeux de climat et de biodiversité. Ça n'est pas de leur faute, on n'enseigne pas ces disciplines optionnelles à Sciences-Po ou à l'ENA, qui mérite bien sa petite réforme. Nos citoyens tirés au sort, donc, ne déméritent pas pour nous trouver des solutions. Ils ont finalisé en février les propositions de leurs groupes de travail – se loger, se déplacer, se nourrir, consommer, produire-travailler. Objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % (par rapport à 1990) d'ici à 2030, dans un esprit de justice sociale. Les mesures de la Convention citoyenne sur le climat, qui seront présentées au gouvernement lors de leur 7e et dernière session, le 4 avril, semblent ambitieuses sur le papier (certifié FSC ?). Ils auront aussi à se prononcer sur leurs mécanismes de financement.

Espoir ou démagogie ?

Démagogie pour les uns, espoir d’un renouveau démocratique pour les autres, cette assemblée populaire d’un genre nouveau cristallise les dissensions entre écolos radicaux et écolos institutionnels.
Mille chercheurs français de tous horizons, dont certains travaillent pour des institutions, ont de leur côté appelé à la rébellion dans une tribune publiée dans Le Monde le 20 février. « Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour changer le système par le bas dès aujourd’hui », ont-ils écrit, exhortant nos dirigeants à appliquer « de manière ambitieuse » les propositions issues de la Convention citoyenne. « Nous appelons à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes, qu’ils soient historiques (Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace…) ou formés plus récemment (Action non-violente COP21, Extinction Rebellion, Youth for Climate…). »

À la veille des élections municipales, ne ratons pas une occasion de verdir nos édiles. Les exemples prouvent que l’échelle locale semble plus propice à l’élaboration d’une nécessaire transition écologique. Alors, désobéissons, oui, mais votons surtout !

Catherine Levesque-Lecointre

 

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En harmonie avec la panthère des neiges

Des images exceptionnelles de la mythique et mimétique panthère des neiges saisies par Frédéric Larrey dans un nouveau parc national, sur les hauts plateaux tibétains, où les bergers de yacks vivent en harmonie avec ce félin menacé.

Teaser extrait d’un film (45 min) réalisé par Linda Huré (production Regard du Vivant).

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Allain Bougrain Dubourg : "La biodiversité, c'est comme l'amour : plus que des déclarations, il lui faut des preuves !"

Allain Bougrain Dubourg est président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), administrateur de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Conseil national de la transition écologique (CNTE). Habitué du Festival de Ménigoute, il nous présente quelques pans de son nouveau livre, « On a marché sur la terre, Journal d'un militant » qui paraîtra le 12 mars prochain.

• Le parti pris de votre nouveau livre : raconter votre engagement quotidien de janvier à décembre dernier. Était-ce un besoin ?
Allain Bougrain Dubourg : Non, plutôt la réponse à une attente. Voilà quelques belles décennies que je suis engagé dans la vie associative et on me demande souvent « comment ça marche ? ». En clair, quelles sont les contraintes ? De quel bois sont faits les ministres ? Comment s'organise la LPO ? En proposant le journal d'un militant, je réponds en grande partie à ces questions tout en m'attardant sur des rencontres, des moments de grâce dans la nature, des doutes et des joies. Des révoltes aussi. J’espère que ce quotidien révélé conduira le plus grand nombre à rejoindre les associations de protection de la nature car notre nombre détermine nos capacités d'action.

• Y a-t-il une journée type pour Allain Bougrain Dubourg ?
ABD : Non, car pas une ne ressemble à l'autre. Mais je consacre plus de 70 % de mon temps à la LPO. Pour le reste, je tente d'assumer au mieux mon poste de conseiller au Conseil économique, social et environnemental, de président du Conseil d'orientation stratégique de la FRB, de chroniqueur à Europe 1, sans parler des conférences ou des lectures sur la nature, des interventions dans les médias, etc. J'avoue que l'agenda est chargé et que je n’arrive pas à l’assumer comme je le souhaiterais.

• On partage dans ce livre votre expérience des arcanes du pouvoir. Face à l'immobilisme que vous constatez chez les politiques, n'avez-vous jamais été tenté de renoncer ?
ABD : Évidement que j'ai été tenté de baisser les bras, de tourner la page face à la puissance de l'indifférence. En pareil cas, trois « lumières » éclairent le chemin à poursuivre : d'une part, les témoignages de solidarité qui ne cessent d'encourager notre démarche. D'autre part, le fait que de nombreux militants s'engagent souvent dans l'ombre avec un mérite admirable. Leur exemple redonne l'énergie qui fait défaut. Et enfin la capacité d'indignation toujours vive. J'ajoute que de nombreuses victoires ont marqué notre engagement, ce qui constitue un encouragement à ne pas renoncer.

• L'année 2020 s'annonce cruciale pour l'avenir de la biodiversité avec deux échéances importantes : le congrès mondial de l'UICN, en juin, à Marseille, et la COP 15 en Chine, en octobre. Comment allez-vous aborder ces deux événements ?

ABD : Très franchement, avec espoir, mais sans enthousiasme préalable. Il y a, en effet, un monde entre les bonnes intentions et la réalité d'action. Je crois que la biodiversité, c'est comme l'amour : plus que des déclarations, il lui faut des preuves ! Quand on voit que la France se veut, voire se prétend, exemplaire et qu'elle laisse toujours abattre des espèces à l’agonie, je trouve la situation révoltante.

• Les résultats des élections municipales peuvent-ils jouer un rôle dans une meilleure prise en compte des enjeux écologiques ?
ABD :  Sans aucun doute. Après les problèmes de sécurité, la question de l'environnement s'inscrit dans les priorités des Français. Jamais nous n'avons tant été sollicités lors d'élections pour répondre à la demande de « programme écologique », quelles que soient les formations politiques. Avec les municipales, nous sommes dans le concret. C'est au niveau de la commune que l'on peut initier la volonté de comportements vertueux à l'égard de la nature. J'espère que la prise de conscience sera forte.

• À l'occasion de la 8e édition du comptage des oiseaux des jardins, fin janvier, vous avez lancé un appel à l'exécutif et au Président de la République pour enrayer le déclin des oiseaux des campagnes. Une alerte de plus ?
ABD : Oui, une alerte de plus... Le Président de la République a rencontré officiellement plus de trois fois les chasseurs et a refusé un entretien avec les 14 associations de protection de la nature françaises. On voit le peu d'intérêt qu'il porte à notre action. Mais au-delà de la situation alarmante des oiseaux, il faut se rappeler qu'ils font office « d'indicateurs » de l'état du vivant. En clair, lorsqu’ils sont en nombre, cela signifie que l’ensemble de la biodiversité s'épanouit. Au contraire, lorsqu'ils disparaissent, c'est le vivant qui s'estompe.

• En tant que fils de député, pourquoi n'avoir pas choisi l'engagement politique ?
ABD : Précisément parce que je connais depuis longtemps l'univers politique. Certes, je ne suis pas adepte des « tous pourris », car beaucoup de parlementaires s'investissent admirablement dans l'intérêt général, mais le devoir de solidarité avec un parti génère une dépendance qui n’est guère satisfaisante. Par ailleurs, mon action à la LPO s'apparente à une démarche politique (même si l'association est apolitique). Quel parti peut se flatter d'être soutenu par 57 000 adhérents à jour de cotisation et plus de 5 000 bénévoles ?

• On constate l'effondrement de la biodiversité. Quel crédit accordez-vous à la thèse de l'effondrement en général ?
ABD : On ne peut nier l'effondrement de la biodiversité auquel on assiste. Mais je ne me laisse pas emporter pour autant par la tentation de collapsologie. D'abord parce que je ne peux me résoudre à la défaite, ensuite car se replier sur soi-même relève de l'égoïsme, enfin car on sait que la nature possède une telle force de résilience que l'espoir reste permis.

• Lundi vert ou végétarisme ?
ABD : Pour l'instant, Lundi Vert, depuis les premières heures du mouvement.

• Pour finir, parlez-nous du mot « sentience » évoqué dans votre nouvel ouvrage…
ABD : Les philosophes du XVIIIe siècle utilisaient déjà ce mot pour distinguer la capacité de penser (raison) de la capacité de ressentir (sentience). À l'initiative des Anglo-Saxons, il a fini par désigner le ressenti des animaux : joie, souffrance, solidarité, etc. Nous fûmes plusieurs à souhaiter qu'il entre dans le dictionnaire. C'est chose faite depuis l'année dernière. Mais, au-delà des mots, j'espère que l'on comprendra désormais combien l'animal a la faculté d'être sensible au plus haut niveau.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

> On a marché sur la Terre – Journal d’un militant, éditions Les Échappés (20 €).

photo © Michel Pourny



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Frédéric Larrey, invité d'honneur du Salon d'art animalier au prochain FIFO

Frédéric Larrey est déjà connu des habitués du FIFO. Pour la 31e édition, en 2015, il avait exposé à la Grimaudière les photos réalisées depuis un ULM pour les 40 ans du Conservatoire du littoral. Cette année, il présentera une exposition sur la panthère des neiges au Salon d'art animalier, qui illustre l'affiche de ce 36e festival.

Tout est parti d'une commande d'exposition sur la faune tibétaine pour le festival Argelès Photo Nature, en 2016. "Là-bas, j'ai vu la panthère des neiges à deux jours d'intervalle. On m'a demandé d'y retourner spécialement pour tourner un film sur elle avec mon frère, Olivier. Dans la zone où nous tournions, les cerfs étaient braconnés. On nous a même proposé une jeune panthère congelée. Comme nous étions devenus gênants, nous nous sommes déplacés à une centaine de kilomètres dans la montagne, dans une vallée très préservée, sans chasse depuis vingt ans. C'est devenu un parc cette année, sur un immense espace de 1 500 km par 800 km ! Nous avons eu la surprise de constater que les nombreux prédateurs cohabitaient sans heurt avec les bergers qui nous hébergeaient. Et nous avons pu faire des images de panthères dans d'excellentes conditions. Comme je parvenais à les identifier grâce à leurs taches, je peux affirmer avoir vu certains individus une dizaine de fois."

Tourné en un mois, le film "Sur les traces de la panthère des neiges" (52 min) a été projeté au dernier Festival de Ménigoute et diffusé sur Arte. Un autre film de 45 min, "En harmonie avec la panthère des neiges", réalisé par son épouse, est vendu avec ses carnets de voyage, "Panthère des neiges et léopard de Chine, expéditions au Tibet", édité par son collectif Regard du Vivant en novembre dernier.

Huit mois sur les traces de la panthère des neiges

Un troisième film, "Le royaume de la panthère des neiges", est en cours de finalisation pour plusieurs chaînes internationales, qui a mobilisé plusieurs opérateurs image, dont Samuel Toutain, un ancien de l'Iffcam. "Cette fois, nous avons passé six mois en tout sur le massif et rapporté des scènes peu communes de chasse, de femelles avec leurs petits", s'enthousiasme Frédéric Larrey, fasciné par l'harmonie qui règne entre les habitants et les prédateurs. "Sur un troupeau de 50 yacks, la panthère en prélève cinq maximum par an et eux en consomment un ou deux. Pourtant, la vie des bergers n'est pas toujours facile. Il n'est pas rare qu'un ours isabelle dévaste leur potager ou leur maison pour y trouver de la nourriture ! Ils sont bouddhistes, peu matérialistes, plus tolérants et font des concessions. Malgré la présence de la panthère, du léopard commun, il y a énormément de cerfs, de marmottes, de lièvres, un cortège d'espèces assez similaires aux nôtres. Désormais, quand je me balade dans les Alpes, je pense aux grands absents – l'auroch qu'on a perdu il y a 800 ans, le bison, l'élan – et j'imagine ce que pourraient être les paysages en leur présence."

L'affiche du FIFO, quant à elle, reprend un gros plan de mâle de panthère au pelage assez clair photographié en septembre dernier. Un avant-goût de l'exposition qui fera aussi la part belle aux paysages des hauts plateaux tibétains.

Catherine Levesque-Lecointre.

> Pour en savoir plus : http://photo-tibet.fr
> La page Facebook de Frédéric Larrey

 

 



 

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Des stages grand public à l’Iffcam

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Les dates des stages de l’Iffcam (l’école de cinéma animalier de Ménigoute) destinés au grand public sont disponibles :

  • Filmer les animaux sauvages en Brenne : du 6 au 10 mai et du 20 au 24 mai 2020.
  • Filmer la nature avec un appareil photo numérique : du 16 au 20 mars 2020.
  • Initiation au montage image et mixage son : du 6 au 10 juillet 2020.
  • Week-end photographie de nature : du 20 au 22 mars et du 12 au 14 juin 2020.

Inscriptions et renseignements au 05 49 69 89 10.

Photo © Patrick Luneau


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Vers un été meurtrier ?

breveAprès avoir récemment étendu la période de chasse au sanglier jusqu’au 31 mars, l’État s’apprête à simplifier par décret la possibilité de commencer à chasser à partir du 1er juin, au lieu du 15 août, pour « maîtriser les populations de grand gibier et leurs dégâts ». La LPO appelle à s’opposer à cette nouvelle régression ou il ne restera bientôt plus qu’avril et mai pour profiter d’une nature sans chasse en France.
Ce projet de décret est ouvert à la consultation publique jusqu’au 3 mars. N’hésitez pas à y déposer un commentaire pour dire non à cette énième concession gouvernementale aux lobbies de la chasse (au passage, donnez aussi votre avis sur le projet de décret concernant la gestion adaptative).

Si l’explosion démographique des sangliers en France et les préjudices subis par les agriculteurs sont bien réels (30 millions d’euros d’indemnisations par an), les chasseurs ont tout fait pour favoriser la prolifération de l’espèce : nourrissage, préservation des laies reproductrices, lâcher d’individus élevés en captivité, importation des pays de l’Est, chasse en enclos, hybridation avec le cochon.

Photo © Andy Faeth / Pixabay


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15e Semaine pour les alternatives aux pesticides

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Du 20 au 30 mars, la 15e édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides mettra à l’honneur les nombreuses alternatives qui existent pour s’en passer.
Ce rendez-vous annuel coordonné par Générations Futures rassemble 50 organisations nationales et de multiples acteurs locaux. Plus de mille événements en France et à l’étranger sont organisés par des citoyens, des associations, des entreprises ou des collectivités territoriales.
À quelques jours des élections municipales, un outil en ligne est proposé pour interpeller vos maires sur l'utilisation des pesticides (shaketonpolitque.org), ainsi qu'un guide d'accompagnement pour les maires.

Par ailleurs, 120 organisations de l'Union Européenne lancent conjointement une Initiative citoyenne européenne "Sauvons les abeilles et les agriculteurs", que nous vous invitons à signer.

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Patrice Mariolan - Patrick Luneau - Pixabay - Michel Pourny - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org