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Festival de Ménigoute


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É(cop)er

On s'étonne presque d'entendre de bonnes nouvelles en cette fin d'année morose. Certains parlent d'un accord historique à l'issue de la quinzième conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), qui s'est déroulée du 7 au 19 décembre à Montréal, et où les grands dirigeants de la planète ont brillé par leur absence (on ne peut pas être à la fois dans un stade au Qatar et au chevet du vivant au Québec). Sans vouloir jouer les rabat-joie en cette période supposément festive, on a de bonnes raisons de douter quand on constate que les 20 objectifs d'Aichi définis lors de la COP10, en 2010, sont très loin d'avoir été atteints deux ans après l'échéance de 2020… Ce nouvel accord contient une nouvelle série de 23 objectifs. « Si les objectifs 2030 ont été conservés (30 % d'aires terrestres et marines protégées), les montants d'aides affichés pour la biodiversité sont en croissance mais restent insuffisants, considère Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO. Tout se jouera dans la mise en œuvre, sur laquelle l'accord ne donne quasiment aucun engagement chiffré. » Si l'Union européenne a annoncé récemment des mesures inédites (lutte contre la déforestation importée, taxe carbone aux frontières), les récentes prises de position sur les néonicotinoïdes ou sur l'usage de la « senne démersale » n'augurent rien de bon pour nos abeilles et nos poissons.

Un « Livre vert » au pied du sapin

Avec un peu de chance, le Père Noël, rouge de rage, aura déposé au pied du sapin de nos édiles le livret vert « Pour que vive la nature » concocté par  les 13 associations réunies dans le collectif CAP Nature et biodiversité en réaction à l’avant-projet présenté par le gouvernement en mars dernier. Ces propositions visent à donner plus d’ambition à la troisième Stratégie nationale de la biodiversité (SNB3), censée justement être finalisée dans le sillage de cette COP15.
Qu’on soit militant de longue date, jeune écoactiviste, écoanxieux ou bénévole, il y a donc encore du pain (de seigle) sur la planche. Quelle que soit sa forme, on ne saluera jamais assez l’engagement associatif, qui, loin de suffire, permet d’« écoper » une planète en naufrage et d’éviter le pire.
Nous tenons à cet égard à rendre hommage à un bénévole du Fifo de la première heure, André Girard, alias Dédé, membre du bureau de notre association. Les habitués du festival l’ont forcément croisé à l’entrée de la salle de projection, aux entrées des forfaits, dont il était responsable depuis des années. Pour cette dernière édition, affaibli, il n’avait fait qu’une courte apparition sous le forum. Nous dédions cette newsletter à cet ami fidèle et généreux, disparu le 13 décembre, et nos pensées se tournent vers son épouse, Éliane, et sa fille, Coralie.

Toute l’équipe du festival vous souhaite le meilleur pour 2023 et prépare d’ores et déjà la 39e édition.

Catherine Levesque-Lecointre

> Le décryptage de la COP15 sur le site de Vert

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Pour des productions cinématographiques respectueuses de l'environnement

Marc Giraud, journaliste et écrivain, a reçu lors du dernier festival Marina Ezdiari dans sa rubrique « L'Invité.e de Marc ». L’occasion de découvrir Écoprod, une association d’entreprises audiovisuelles et cinématographiques qui était présente pour une table ronde sur l’écoproduction en partenariat avec l'Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute et l’Office français de la biodiversité.

Réalisation : Iffcam.

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Caroline Lelièvre et Clément Couturier, lauréats du Prix Nature Ushuaïa TV 2022

Lauréats du Prix Nature Ushuaïa TV 2022, Caroline Lelièvre et Clément Couturier préparent un documentaire de 52 min sur le morcellement de la forêt finlandaise à travers trois espèces emblématiques. Coproduit par Artisans du film et Ushuaïa TV, qui finance le film à hauteur de 12 000 euros, L'Archipel des forêts sera projeté en avant-première lors du prochain Festival de Ménigoute, partenaire de cet appel à projets. Interview croisée des heureux réalisateurs.

• Présentez-nous vos profils respectifs…
Caroline Lelièvre : Dès l’âge de 15 ans, je voulais faire de la vidéo. Plus attirée par les vraies histoires que par la fiction, j’ai étudié le documentaire lors d’un Erasmus en Estonie, puis j’ai découvert par un ami l’existence de l’Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute, que j’ai intégré après une licence, pour la 10e promotion. Depuis, j’ai travaillé sur différents sujets comme cadreuse, assistante-réalisatrice… et j’ai réalisé Un autre envol, sur la préservation des rapaces rupestres au regard de la pratique du parapente. J’aime aborder l’impact de l’homme sur le sauvage sous l’angle des solutions plutôt que des conflits… J’ai aussi participé à L’Or bleu du Rajasthan avec ma promo, puis j’ai rejoint une expédition en novembre 2021 pour Montagne TV et Mona Lisa Productions. Nous avons suivi l’enquête d’une anthropologue sur l’impact de l’exploitation pétrolière sur les Waorani, une tribu de l’Amazonie équatorienne, qui cherche à s’en affranchir.  Le film, que je coréalise avec Philippe Mistral, aventurier et conférencier en écologie, sera diffusé en septembre 2023.
Clément Couturier : J'ai découvert la Finlande pendant mon BTS, puis j'ai séjourné plusieurs mois en Laponie en 2020, où j'ai tissé des liens. Originaire du Poitou, j'ai intégré la 14e promo de l'Iffcam, puis me suis installé à Chambéry, où je me suis formé à la montagne et au froid. Je suis retourné en train* au nord de la Laponie l'hiver dernier et j'y ai fait beaucoup d'itinérances à ski. C'est comme ça que je me suis rendu compte qu'une partie de la forêt finlandaise était une plantation d'arbres sans vie, loin de l'imaginaire des grands espaces sauvages que nous avons en tête… Depuis, je passe une partie de l'année à Oulu, à 150 kilomètres au sud du cercle polaire, et le reste du temps à Chambéry.

• Comment s’est constitué votre binôme ?
Caroline Lelièvre : Nous échangions depuis un an, car j’étais moi aussi marquée par un séjour en Laponie lors de mes études en Estonie. En outre, je suis sensible à la gestion forestière, qui était le sujet de mon film de deuxième année. La Finlande est le pays le plus boisé d’Europe avec 86 % de son territoire couvert de forêts, mais en y regardant de plus près, il s’agit de monoculture d’essences plus productives. Seuls quelques îlots de forêts anciennes émergent d’un océan de pins.
Clément Couturier : Ce paradoxe pose des questions cruciales qui valent aussi en France : qu'est-ce que la forêt ? Quelle forêt voulons-nous ? Nous avons donc écrit un projet ensemble en août dernier à travers trois espèces emblématiques des forêts vivantes : l’écureuil volant, la mésange boréale et le mésangeai imitateur. Le premier, qu’on ne trouve en Europe qu’en Finlande et en Estonie, a besoin d’un territoire bien spécifique ; la seconde ne se reproduit pas dans des nichoirs artificiels ; et le mésangeai se cantonne de plus en plus dans le nord du pays. Ce sont des espèces parapluies avec des exigences particulières.

•  Avez-vous écrit ce film spécifiquement pour l’appel à projets ?
Non, c’est une heureuse coïncidence ! Ushuaïa TV est une chaîne qu’on aime bien et nous avons des liens avec le Fifo, donc nous avons saisi l’opportunité et c’est une belle surprise que notre dossier ait été choisi.

• Comment vous répartissez-vous les rôles ?
Caroline Lelièvre : Nous nous sommes appuyés sur les différents voyages de Clément en Finlande pour raconter une histoire à travers ses yeux et impliquer le spectateur. Il s’est chargé des recherches, du repérage, et nous avons écrit le scénario ensemble. Deux tournages vont avoir lieu, en février et en juin. Nous ferons le montage ensemble en juillet-août chez moi, à Rouen.

• Quel rôle joue le coproducteur ?
Outre une aide à l’écriture, Artisans du film se charge de trouver un coproducteur en Finlande et nous aide à louer du matériel sur place.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre

* Retrouvez l’expédition de Clément Couturier dans Carnets d’aventure, actuellement en kiosque

 



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Un projet qui ne risque pas de végéter…

Lauréate 2022 de l'appel à projets porté par le Festival de Ménigoute et France 3 Nouvelle-Aquitaine, Céline Malèvre, ex-étudiante à l'Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam), prépare un documentaire sur les capacités méconnues du monde végétal et nous en dévoile quelques aspects.

Coréalisatrice du documentaire Tant qu'il y aura des étoiles, projeté au dernier Festival de Ménigoute et diffusé sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, Céline Malèvre, 34 ans, s’attèle cette fois à un projet plus personnel sur les récentes découvertes scientifiques faites sur les plantes. « On sait désormais qu’elles développent une forme d’intelligence, de sensibilité et une capacité à communiquer, notions jusqu’ici très anthropocentrées », argumente la réalisatrice, bluffée par ces aptitudes encore méconnues. « Nous avons un certain détachement à l’égard du monde végétal, que l’on considère comme inerte, alors qu’il est doté de récepteurs sensoriels dont nous ne disposons pas ! »

Dans ce projet de 52 min, la lauréate de l’appel à projets porté depuis 2021 par le Festival de Ménigoute et France 3 Nouvelle-Aquitaine a la volonté de ne pas se cantonner « à des interviews de scientifiques en labo ». « Capter le comportement des plantes implique des time lapses [vidéos accélérées] en studio, mais je prévois aussi un gros travail sur le son, puisqu’on a découvert que les plantes sont non seulement sensibles à la musique, mais qu’elles en produisent à leur façon. » Le documentaire mettra ainsi en scène Jean Thoby, un « musiniériste » (pépiniériste musicien) qui convertit les vibrations des plantes en symphonies végétales, ou encore Renaud Rulhmann, chercheur en musicothérapie botanique et coorganiseur du Festival international de la Musique des plantes.

Une rétrospective en préparation pour les 40 ans du FIFO

La bande sonore, très organique, sera confiée au compositeur Anthony Touzalin et l’audionaturaliste Boris Jollivet sera mis à contribution sur la captation de sons bien spécifiques.
Le tournage aura lieu essentiellement en Dordogne, d’où la réalisatrice est originaire, et dans les Landes, avec une échappée à Florence à la rencontre de Stefano Mancuso, père de la neurobiologie végétale.
France 3 est à la fois coproducteur et diffuseur du film lauréat, ce qui ouvre la possibilité de financements complémentaires, et assure le montage et la postproduction du film. « Je dois montrer mes rushes fin juillet à France 3, précise Céline Malèvre, pour un montage en août et une présentation en avant-première au 39e Festival de Ménigoute, à l’automne prochain. »

Il lui restera alors un an pour finaliser le documentaire qui retracera 40 ans de Festival de Ménigoute. Cette rétrospective attendue (voir l’interview dans notre newsletter d’avril 2021) sera présentée lors de la 40e édition du Fifo, en 2024. Vous pouvez soutenir ce projet grâce au financement participatif.

Catherine Levesque-Lecointre

Pour en savoir plus :
celinemalevre-portfolio.com
facebook.com/CelineMalevre
youtube.com/user/celinemalevre/videos



 

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Une campagne pour les oiseaux marins

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Les effectifs d’oiseaux marins ont chuté de 70 % depuis les années 1950 et plus du tiers des espèces sont inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature. Parmi les causes de ce déclin, multiples, les pollutions diverses et en particulier les déchets plastiques : on retrouve ceux-ci dans l’estomac de 90 % des oiseaux marins, avec des conséquences sanitaires désastreuses.
La LPO lance un appel aux dons (avec déduction fiscale) pour financer un ambitieux programme, le LIFE* Seabil. Si la Commission européenne finance majoritairement ce programme, la LPO recherche près de 100 000 € pour compléter le budget afin d’agir efficacement en France.

Téléchargez la plaquette de l’appel à don

Rens. : 05 16 65 30 39.



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Filmer et photographier la nature avec l’Iffcam

breveL’Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam) propose six stages en 2023 :
Préparer l’écriture et le tournage d’une vidéo nature, du 27 au 30 mars 2023, avec Vincent Arcis, réalisateur de films nature et environnement (écriture de séquences, choix du matériel, autorisations nécessaires..., avec possibilité de s’exercer sur les projets personnels).
Filmer la nature avec un appareil numérique, du 24 au 28 avril 2023, avec Hugo Braconnier, chef opérateur animalier, et Laurent Baraton, mixeur ingénieur son (prises de vue, focus sur la prise de son, sessions d’affût).
Filmer les animaux sauvages dans leur milieu, du 22 au 26 mai 2023, avec Nathan Braconnier et Leïla Migault, réalisateurs naturalistes (choisir son matériel, maîtriser sa caméra, monter un affût, dans le décor propice des étangs de Brenne).
Week-end de photo nature littoral, herpétofaune et paysages, du 9 au 11 juin 2023, avec Matthieu Berroneau, photographe animalier, herpétologue (découverte des fonctionnalités d’un appareil reflex, des différents types de photographies nature, travaux pratiques et photographie « herpéto » sur le littoral atlantique).
Enregistrer les sons de la nature, du 12 au 16 juin 2023, avec Boris Jollivet, audionaturaliste (les bases de l’écoute et les différentes techniques de captations sonores, avec focus sur la prise de son d’interview, sorties dans les environs de l’Iffcam et sur le littoral atlantique).
Initiation au montage image et mixage son, du 13 au 17 novembre 2023, avec Vincent Arcis, réalisateur.
Les inscriptions sont par ailleurs ouvertes pour le DU Photographie de nature et d'environnement 2023 et une seconde réunion d'information en visio est proposée le 9 janvier 2023, à 12 h 15.

Renseignements sur iffcam.net

© Hugo Braconnnier


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Un monde nouveau

breveFace à un avenir assombri par la crise climatique, le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion, à qui l’on doit le documentaire à succès Demain ! et Animal, parcourt la planète à la rencontre d’acteurs qui ont révolutionné une région, un pays ou une activité, et esquisse un nouveau récit : celui d’un monde plus juste et plus écologique. Diffusée le 15 novembre sur Arte (plus d’un million de téléspectateurs), la trilogie Un monde nouveau  (Résister, Régénérer, S’adapter) est disponible sur Arte.tv et sur sa chaîne YouTube jusqu’en mai et juillet 2023, selon les épisodes.
Avis aux détracteurs éventuels : un quart des rencontres faites dans plus de quinze pays ont été tournées par des équipes locales pour réduire le bilan carbone de la production. Ce florilège d’exemples vertueux, qui fait écho au trop rare « journalisme de solutions », a le mérite de redonner un peu d’espoir à l’issue d’une année particulièrement éprouvante.

Pour en savoir plus : un-monde-nouveau-le-film.fr

 



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Les promotions de saison chez FIFO-Distribution

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Crédits photo : FIFO - Hugo Braconnnier - Jean Gobin (Dédé)
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org