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Festival de Ménigoute


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Chêne de télévision

Confortablement assise dans mon cinéma d’art et d’essai favori, me voilà propulsée en forêt solognote pour une séance inhabituelle de sylvothérapie hors sol, sans coupe-vent ni godillots. Imperméable au violent orage qui s’abat bientôt sur les protagonistes ailés ou velus, je n’en reste pas moins sensible au sort de la petite famille de mulots sylvestres envahie par les eaux. L’inquiétude m’envahit, puis fait place à l’émerveillement face à la beauté singulière du balanin, petit coléoptère littéralement magnifié dans Le Chêne, le long métrage actuellement en salle de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux (voir notre article paru en janvier).

Saluons la langue de(s) bois ! 

Pour une fois, saluons la langue de(s) bois ! Pas un commentaire ne vient troubler la vie foisonnante de ce théâtre arboré et son intensité dramatique. De temps en temps, un enfant curieux lâche : « Qu’est-ce que c’est ? ». Ou un adulte ose timidement une identification. Ce n’est qu’au générique que les non-naturalistes auront connaissance du nom des seconds rôles de ce qui n’est ni un documentaire, ni totalement une fiction, mais un pur moment de cinéma, tantôt haletant (on tremble pour le geai poursuivi par l’autour des palombes), tantôt émouvant, souvent drôle, voire burlesque, poétique et bien rythmé. De la musique à bon escient, une bande-son remarquable et des images macro spectaculaires signées Samuel Guiton.
Alors que La Panthère des neiges vient de remporter le César du meilleur documentaire (voir notre article ci-dessous) et qu’elle poursuit vaillamment son chemin à l’étranger, on se demande bien pourquoi les grands films de nature ne sont pas plus présents sur les grands et petits écrans.
Souhaitons que ces beaux succès provoquent une « réaction en chêne » !

Catherine Levesque-Lecointre.

 

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Hors-Piste en piste !

Comment concilier survie de la faune sauvage et activités outdoor ? Tel est le sujet du film « Hors-Piste, sensible et sauvage » que tourne Guillaume Collombet, lauréat du Prix Ushuaïa TV au dernier Festival de Ménigoute. « Il ne s’agit pas de culpabiliser les usagers de la montagne, précise le réalisateur, mais de les sensibiliser aux impacts de leurs activités (parapente, ski de rando…) sur des zones sensibles pour certaines espèces (tétras, gypaètes…) et de montrer ce qui se met en place pour les minimiser, telle cette échelle de risques créée par un accompagnateur en montagne. » Une grande partie du film a été tournée cet hiver et quelques images complémentaires seront filmées cet été pour une première projection au prochain Festival de Ménigoute.

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Les « 24 heures de la nature », une invitation aux sciences participatives en Gâtine poitevine

Parmi les actions phares de l’atlas de la biodiversité communale « Nature (Extra)Ordinaire de Gâtine », les « 24 heures de la nature » se dérouleront les 10 et 11 juin prochains à Saint-Loup-Lamairé. Rencontre avec Chloé Jean, chargée de mission environnement au CPIE de Gâtine poitevine, qui nous précise le déroulement de ce rendez-vous familial et convivial.

• En quoi consistent les 24 heures de la nature ?
Durant une soirée et une journée, les habitants sont invités à participer à un inventaire de la nature dans l’une des communes du Pays de Gâtine, en l’occurrence Saint-Loup-Lamairé cette année. Nous les mettons dans un contexte d’« explorateur  du vivant » et ils doivent identifier le plus d’espèces de plantes et d’animaux possibles avec l’aide des naturalistes qui nous accompagnent : ceux du CPIE de Gâtine poitevine bien sûr, mais aussi Deux-Sèvres Nature Environnement et le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres, selon les thématiques des ateliers, qui changent toutes les heures. Par exemple, c’est un animateur du GODS, pour les oiseaux du crépuscule, et une fois la nuit tombée, un animateur de DSNE prend le relais pour identifier les chauves-souris à l’aide de sa « bat-box » !

• Quelle est la finalité de cette manifestation ?
Elle s’inscrit dans la continuité des démarches menées dans le cadre du projet de parc naturel régional de la Gâtine poitevine, et vise à faire découvrir la richesse du patrimoine naturel tout en complétant l’inventaire naturaliste de la commune concernée.
Les habitants deviennent « observ’acteurs » et s’initient à une démarche scientifique dans la convivialité. On peut se greffer un quart d’heure sur une sortie ; il n’y a aucune obligation de durée. Et grâce à nos partenaires*, nous prêtons aux participants du matériel, des guides…

• Depuis quand cette manifestation a-t-elle lieu sur le territoire de Gâtine poitevine ?
Elle a été mise en place en 2018 aux Châteliers, puis s’est poursuivie en 2020 au Val de Flore et en 2021 à Saint-Martin-du-Fouilloux.

• Comment la prochaine édition se déroulera-t-elle ?
Il n’est pas nécessaire de s’inscrire. Nous accueillons les participants au camp de base (rue Saint-Léger, secteur Lamairé), de 20 heures à minuit le vendredi 10 juin et de 10 heures à 18 heures le samedi 11 juin, avec possibilité de pique-niquer sur place. Mieux vaut toutefois venir avec une tenue adéquate et un peu de matériel : chaussures fermées ou bottes, vêtements de terrain, jumelles, loupe, appareil photo, lampe torche...
Durant la soirée, nous explorerons les thématiques des oiseaux, des chauves-souris, des chouettes et des hiboux. Le lendemain, la journée sera consacrée aux papillons, aux libellules, aux reptiles, aux oiseaux, à la botanique, aux mammifères (traces, indices…). Grâce aux photos faites la veille par Camera Natura, on peut revenir sur ce qu’il s’est passé la veille. Les explorations de terrain avec les animateurs naturalistes se poursuivront jusqu’à 16 heures. À 17 heures, le rendez-vous est donné à tous les participants et les curieux pour la présentation des résultats. Nous recevons aussi les résultats des écoles qui présentent leurs inventaires réalisés dans l’année.

• Combien de participants accueillez-vous en général ?
Nous avons reçu jusqu’à 150 participants et recueilli près de 300 données. Ce qui est intéressant, c’est que cette initiation aux sciences participatives permet souvent d’aller plus loin chez soi, grâce à l’identification de personnes-ressources. Nous prêtons par exemple des boîtes à empreintes aux particuliers pour faire remonter des données sur la présence du hérisson dans les jardins dans le cadre de l’enquête nationale de la LPO.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

* Groupe ornithologique des Deux-Sèvres, Deux-Sèvres Nature environnement, Camera Natura, Pays de Gâtine, Office français de la biodiversité

> Pour en savoir plus (programme en ligne courant avril) : https://www.cpie79.fr/accompagner/biodiversite/24h-de-la-nature
Tél. : 05 17 31 01 32.

 



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Un César pour La Panthère des neiges !

En salle depuis le 15 décembre, La Panthère des neiges, de Marie Amiguet et Vincent Munier, a reçu le César du meilleur documentaire 2022 le 25 février dernier. Diffusées en avant-première au Festival de Ménigoute en 2018, les images du documentaire La Part des bêtes avaient été complétées et le récit remanié pour devenir un film de cinéma. Retour sur cet événement avec Marie Daniel, directrice de l’Iffcam, d’où est issue la coréalisatrice, Marie Amiguet.

Vincent Munier et Marie Amiguet avaient troqué leur tenue d’affût contre un costume inhabituel pour grimper sur la scène de l’Olympia, le 18 février dernier, et y recevoir le César du meilleur documentaire pour La Panthère des neiges (voir l’interview de Marie Amiguet dans notre newsletter de novembre). « « Nous avions trois nominations, donc statistiquement plus de chances d'en avoir un, et nous espérions voir récompenser Warren et Nick pour leur musique », confie Marie Amiguet, coréalisatrice du film. « Après avoir monté les marches au Festival de Cannes, La Panthère des neiges a sa statue de bronze », se félicite la jeune femme, peu à l’aise avec les récompenses. « Depuis que le film est fini, tout est au-delà de nos espérances. Nous allons de surprise en surprise. En voilà une de plus ! Nous sommes heureux, Vincent et moi, de cette reconnaissance dans un monde qui met peu en avant le cinéma animalier, et ce d’autant plus que tous les messages que nous voulions porter sont dedans. »

Un parcours atypique et exemplaire

« Elle le mérite !, s’enthousiasme Marie Daniel, directrice de l’Iffcam, l’école de cinéma animalier des Deux-Sèvres où Marie Amiguet s’est formée entre 2011 et 2013. Marie était déjà identifiée par les anciens élèves pour sa collaboration avec Vincent Chabloz et Jean-Michel Bertrand. C’est une force motrice : elle a établi des liens avec beaucoup d’étudiants hors de sa promotion et incarne un parcours aussi atypique qu’exemplaire pour ses pairs. Cela montre qu’une formation de deux ans peut porter ses fruits, couplée avec l’expérience du Festival de Ménigoute, qui permet de nouer des relations avec des réalisateurs, d’amorcer des collaborations. C’est la force de l’écosystème Iffcam/Fifo. »
Si tout le monde n’aura pas la chance d’avoir un César, l’intérêt suscité auprès du grand public et de la profession par un film animalier à l’approche singulière constitue un formidable encouragement. « Dans La Panthère des neiges, il y a la quête d’un animal rare, l’aventure humaine, le voyage… tout ce qui fait rêver les apprentis réalisateurs », note Marie Daniel.
Et Marie Amiguet de plaisanter : « Nous avons chacun un César, l’un gravé à nos deux noms, rangé dans la cuisine entre le poivre et le sel, l’autre gravé au nom de la panthère des neiges. Qui sait si un jour nous le déposerons dans sa grotte ? »

Catherine Levesque-Lecointre



 

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L’affiche du 38e festival en avant-première

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C’est au photographe angevin Louis-Marie Préau que l’on doit la photo de l’affiche du 38e Festival de Ménigoute, dont il sera l’invité d’honneur du Salon d’art animalier. L’image a été saisie au cœur de la forêt finlandaise : « À la demande de leur mère, qui sentait la présence d'un mâle, deux oursons ont grimpé sur un arbre pour se protéger », raconte le photographe, chanceux, qui était installé à proximité depuis plusieurs jours. Connu pour son travail dans la vallée de la Loire et les Basses vallées angevines, Louis-Marie Préau a été trois fois primé au Wildlife Photographer of the Year Compétition, collabore à de nombreux magazines et est l’auteur de plusieurs ouvrages.

 


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Colocataires sauvages

breveLe deuxième vendredi de chaque mois, Mathieu le naturaliste barbu de la LPO, nous prodigue ses conseils pour mieux cohabiter avec la faune qui nous entoure dans une web-série pédagogique et humoristique, « Colocataires sauvages », réalisée avec le soutien de l’Office français de la biodiversité. Après le nourrissage des oiseaux et les araignées, le troisième épisode était consacré au danger invisible que représentent les vitres, responsables chaque année de la mort de centaines de milliers d’oiseaux. La nouvelle vidéo explique quels réflexes adopter face aux jeunes animaux, qui affluent à partir d’avril dans les centres de soins, inutilement surchargés. Avant d’intervenir, observez d’abord l’animal pour estimer son âge (donc sa dépendance), voir s’il est affaibli ou exposé à un danger. Beaucoup d’oisillons s’aventurent hors du nid sans être en détresse et il suffit bien souvent de les éloigner d’une menace potentielle. Un tuto vous explique comment fabriquer, le cas échéant, un nid de substitution à suspendre.

 


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Du sur-mesure avec un accompagnateur nature

breveHabitué des prix au Festival de Ménigoute et membre du jury en 2013, Robert Luquès (voir notre interview de 2013) a réalisé de nombreux documentaires sur la faune sauvage d’Europe, notamment un conte dédié au blaireau, Taxonaria, la cité souterraine, primé lors du 29e Festival de Ménigoute.
À son activité de réalisateur, cadreur et monteur, il ajoute celle d’accompagnateur nature pour les amateurs de photo ou de vidéo. « J’aime transmettre et je veux faire profiter à ceux qui le souhaitent de mon expérience sensitive de la nature, qui s’aiguise au fil des repérages, une étape que j’aime particulièrement. Il s’agit de ressentir l’environnement dans lequel on va évoluer pour photographier ou filmer tel ou tel sujet : renardeau, blaireautin, brame du cerf… » Les stages se font à la carte en fonction des besoins. « Par exemple un photographe qui souhaite mieux maîtriser la vidéo, puis le montage, ou un ex-étudiant de l’Iffcam qui veut approfondir la production », précise Robert Luquès. Son terrain de jeu : la forêt de Moulière, en Poitou-Charentes, mais aussi le littoral, selon le sujet choisi, avec possibilité de loger dans un hébergement indépendant.

 



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Crédits photo : N. BRUNET - R. LUQUES - LPO - Léo-Pol Jacquot - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org