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Festival de Ménigoute


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Pas de climat, pas de mandat !

Cette infolettre arrive dans vos messageries la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, qui revendique en cette année de retrouvailles le thème suivant « L’agriculture : notre quotidien, votre avenir ! » Neige, l'égérie de cette édition un peu particulière (car repoussée l’an dernier), est une représentante de la race « abondance », une vache montagnarde, endurante et rustique, assez loin finalement de l’image que l’on peut se faire de notre agriculture à grande échelle. On peut y voir comme un symbole, quand on pense aux récentes conclusions du Varenne agricole de l’eau (boycotté par France Nature Environnement et la Confédération paysanne), où la France entend relever le défi consistant à « concilier l’indispensable, l’incontournable transition écologique et la non moins nécessaire création de richesses ».

L’écologie, grande absente du débat pour les présidentielles 

Lancée en mai 2021, cette consultation avait pour but de dégager des solutions concrètes face aux aléas climatiques. Le Premier ministre y a annoncé un développement du stockage de l’eau pour l’agriculture, en dépit des conflits illustrés notamment par la retenue de Caussade (Lot-et-Garonne), creusée en toute illégalité, et par celles, démesurées, de Poitou-Charentes, dont nous avons présenté la problématique sur notre Web TV lors du dernier festival. Les associations dénoncent la place laissée à un modèle fortement dépendant de l’irrigation qui bénéficie de financements publics disproportionnés. Le conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité avait de son côté émis des réserves sur cette consultation, où « l’eau est trop mise en avant comme un moyen de sécuriser la production agricole, alors qu’elle est avant tout un bien commun ».

Au-delà des problématiques agricoles, et à deux mois des élections présidentielles, l’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité restent les grandes absentes du débat politique (2,7 % selon le baromètre UBM Onclusive pour l’Affaire du Siècle). Pour y remédier, les quatre ONG à l’origine de l’Affaire du siècle – Oxfam, Notre affaire à tous, la Fondation pour la nature et l’Homme et Greenpeace – ont lancé un appel exigeant de parler climat dans le débat présidentiel, que vous pouvez signer. Pas de climat, pas de mandat !

Catherine Levesque-Lecointre.

 

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Le Chêne, au cinéma depuis le 23 février

Écureuils, balanins, geais, fourmis et mulots jouent les seconds rôles dans le nouveau film de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux , véritable « Fenêtre sur cour » naturaliste … autour d’un chêne bicentenaire. En salle depuis le 23 février (pour en savoir plus, voir notre infolettre de janvier).

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Pierre Déom : « À chaque numéro de La Hulotte, je passe par 3 ou 4 métiers différents »

Autoproclamée « journal le plus lu dans les terriers », La Hulotte vient de fêter ses 50 ans. Nous avons interviewé Pierre Déom (prononcez le m), le créateur infatigable de cet « irrégulomadaire » prodigieux qui s’écoule à cent cinquante mille exemplaires.

• La naissance de La Hulotte est intimement liée à celle des clubs CPN (Connaître et protéger la nature) puisqu’elle fut au départ leur bulletin de liaison A4 tiré à la ronéo… Comment s’est opérée la séparation ?
Jeune instituteur, j’ai participé avec quelques amis à la création de la Société départementale de protection de la nature des Ardennes. En 1972, nous avons créé en son sein les clubs Connaître et protéger la nature. Je m’occupais alors du courrier des CPN et de leur bulletin de liaison, que j’avais baptisé La Hulotte des Ardennes*. Les clubs, uniquement ardennais, ne décollaient pas, alors que les abonnements au bulletin affluaient hors département. C’est pourquoi nous avons décidé de créer un bulletin en parallèle pour les CPN, « Le Mulot », concentré sur les courriers et les idées d’activités. Le travail augmentant, j’ai délégué Le Mulot à mes camarades militants, en continuant un peu les dessins. Lequel Mulot est devenu La Gazette des terriers en 1979, car une revue portait déjà ce nom.
La Société départementale de protection de la nature des Ardennes a fini par se disloquer par « épuisement militant ». Mais de cette association sont nés : le Centre d’initiation à la nature de Boult-aux-Bois, la Fédération des clubs CPN, La Hulotte, le Conservatoire des espaces naturels. Et la branche militante perdure à travers l’association Nature et avenir. Tout est parti d’un petit village et chacun poursuit avec la même philosophie.

• Dès 1972, votre fichier comptait 1 000 abonnés, notamment grâce aux demandes des écoles des Ardennes. En combien de temps avez-vous atteint 150 000 abonnés ?
En septembre 1972, La Hulotte était tirée à 2 000 exemplaires et passait au format A5. En 1985, nous avions 130 000 abonnés. Aujourd’hui, nous comptons quelque 150 000 abonnés répartis dans 70 pays.

• La périodicité aléatoire de La Hulotte lui a valu une grave crise en 1984. Comment l’avez-vous surmontée ?
Nous avons perdu la commission paritaire faute de publier quatre numéros par an. Il fallait donc servir les nouveaux abonnements avec un tarif postal dix-sept fois plus élevé, ce qui représentait pour nous un trou d’un million de francs. Nous avons donc augmenté le prix de l’abonnement, emprunté de l’argent… Grâce à la fidélité de nos abonnés, nous avons épongé cette perte en quelques années.

• Vous êtes l’unique rédacteur de La Hulotte, mais qui se cache dans votre équipe ?
Je travaille en étroite collaboration avec une documentaliste, Claire, et le reste de l’équipe s’occupe de la partie administrative : abonnements, comptabilité… À chaque parution, nous embauchons du renfort, car la quantité de courrier est multipliée par trois à cinq.

• Vous travaillez en moyenne 1 500 heures par numéro, dont plus de la moitié sur les dessins. Sur quels critères s’effectue le choix d’un sujet ?
D’abord au coup de cœur, et pour des raisons très diverses ! Puis sur un critère de diversité, de façon à traiter des sujets aussi variés que le chabot, l’escargot des haies ou le lierre. Il y a enfin la matière dont nous disposons sur les sujets envisagés, qu’il s’agisse de la documentation ou des images. J’ai attendu vingt ans avant de traiter la taupe, par exemple, faute de documentation iconographique.

• Y a-t-il un sujet que vous aimeriez traiter et qui vous résiste ?
Le sol ! Ça fait dix ans que je réfléchis à la manière d’aborder cet écosystème. Mais c’est très compliqué en termes d’interactions, d’illustrations et de connaissances. Quelles espèces choisir pour rendre ce sujet accessible et simple pour les moins de 10 ans ?

• L’étape documentaire qui prévaut à chaque numéro est extrêmement méthodique…
Comme nous travaillons au moins six mois sur un numéro simple, voire deux ans s’il y a plusieurs numéros, la mémoire s’émousse. Et il arrive aussi que nous ayons, Claire et moi, une lecture différente des sources. C’est pourquoi nous les compilons de façon très précise dans un « plan notes » et dans des cahiers documentaires qui nous permettent de les retrouver en quelques secondes quand émerge un doute ou une question. Cela nous procure une grande sécurité.

• À quoi ressemble la journée type de Pierre Déom ?
Elle est très variable en fonction des étapes du numéro. Je passe par 3 ou 4 métiers successifs, non sans difficulté parfois. Quand je me remets à la phase de dessin, les premiers jours, j’ai du mal à récupérer de l’agilité. La première phase consiste en un travail de documentation avec Claire. Durant la deuxième phase, j’écris mes textes. Je cherche ensuite les meilleures illustrations pour mon propos, puis je me penche sur la mise en page. Enfin, j’attaque la longue phase de dessin, qui peut durer trois ou quatre mois.

• Comment réalisez-vous ces dessins ?
À l’encre de Chine avec des stylos à pointe tubulaire de 3 diamètres différents (j’utilise surtout le 0,13 mm). Je les réalise à 200 % de leur taille de parution, une technique courante pour les dessinateurs de BD, qui permet une plus grande précision.

• Quelles sont vos références naturalistes ?
Ce sont les lectures de mes 17-18 ans… Robert Hainard, qui est à la fois un grand conteur et un formidable artiste, et Paul Géroudet, qui mêle de façon incroyable la rigueur scientifique et la qualité littéraire : une synthèse rarissime.

• Chaque année, le Prix des clubs Connaître et protéger la nature (d’une valeur de 1 000 €) récompense au Festival de Ménigoute le meilleur documentaire à vocation pédagogique. Les films animaliers comptent-ils parmi vos nombreuses sources ?
Pour l’approche du sujet seulement. Disons que cela peut être une source d’information exploratoire, notamment pour les images. En revanche, je me méfie sur le fond de la vulgarisation, donc j’essaie de trouver confirmation dans des travaux scientifiques à la méthodologie rigoureuse. Sachant que les scientifiques ne sont pas toujours d’accord entre eux !

• Quel regard portez-vous sur le Festival de Ménigoute ?
Je ne m’y suis jamais rendu, mais je n’en ai eu que des échos très favorables. C’est un festival de grande renommée, dont le principe est excellent.

• Pourquoi n’apparaissez-vous jamais dans des manifestations naturalistes ?
Parce que j’ai trop de travail ! La Hulotte m’occupe en moyenne 50 heures par semaine et je ne prends presque jamais de vacances. Tous mes efforts sont consacrés à ce journal.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

* La référence géographique disparaîtra dans le numéro 22, en septembre 1974, tout comme le courrier des lecteurs.

> Pour vous abonner : www.lahulotte.fr
> Page Facebook : www.facebook.com/Journal.la.Hulotte
> Écoutez le podcast en deux parties d’« Une histoire particulière » consacré aux 50 ans de La Hulotte, sur France Culture

 



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50 bougies pour les clubs CPN !

Il y a 50 ans Pierre Déom, fondateur de La Hulotte, créait dans les Ardennes le tout premier club CPN. Pour célébrer cet anniversaire, la Fédération des CPN (Connaître et protéger la nature), partenaire de longue date du Festival de Ménigoute, a prévu trois temps forts dans l'année.

Fidèle participante du forum des associations au Festival de Ménigoute, la Fédération des CPN y récompense aussi le meilleur documentaire à vocation pédagogique avec un prix de mille euros chaque année.
Nés en 1972 sous l’impulsion de Pierre Déom (voir interview), les clubs CPN constituent des « écoles  naturalistes » et de citoyenneté dont les valeurs sont consignées dans une charte. La fédération en recense 525, dont 154 en Afrique, qui bénéficient d’un bulletin de liaison, La Gazette des terriers, de cahiers techniques… en lien avec une thématique annuelle (« Haie'm ton arbre ! » en 2022).
La démarche CPN se décline aussi en famille avec un site Web dédié, qui propose des outils pédagogiques (fiches d'activités), permet d’échanger, d’organiser des rencontres… Plus de 400 familles y sont inscrites à ce jour.

Un nouveau site Web et trois temps forts 

Parmi les temps forts de cette année anniversaire, la refonte du site Web, qui permettra de nouvelles formules d’adhésion, notamment pour les individuels.
La FCPN participera par ailleurs au colloque « Histoire et archives de l’animation nature et de l’éducation à l’environnement en France dans les années 1970-1990 », les 30 et 31 mars, à Paris. Amélie Sander, une bénévole de la FCPN habituée du Festival de Ménigoute, y mettra en lumière l'historique du mouvement CPN et s'appuiera sur celui-ci pour expliquer l'émergence de l’animation nature avec des conceptions éducatives et pédagogiques nouvelles.
Une déambulation ouverte au public sera organisée le dimanche 3 avril dans le mythique village de Boult-aux-Bois, avec des stands, des animations et un espace pour partager un repas tiré du sac.
Sans oublier un moment festif lors des rencontres internationales des CPN, en Bretagne, à Bréal-sous-Monfort (35), du 12 au 15 août !

Catherine Levesque-Lecointre (ex-CPN !)

Pour en savoir plus : www.fcpn.org
Page Facebook : www.facebook.com/FederationCpn
Compte Instagram : www.instagram.com/federation_cpn
Téléchargez gratuitement les fiches pédagogiques de La Gazette des terriers 
Pour s’inscrire gratuitement au colloque organisé par le Pôle de conservation des Archives des associations de jeunesse et d'éducation populaire : https://framaforms.org/colloque-formulaire-dinscription-1644341585



 

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Deux appels à projets pour la production de films documentaires animaliers : France 3 Nouvelle-Aquitaine et Ushuaïa TV

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Les réalisateurs sont invités à envoyer leurs projets d’ici à septembre pour les concours de scénario organisés en partenariat avec le Festival de Ménigoute par France 3 Nouvelle-Aquitaine et Ushuaïa TV. Les projets sélectionnés seront présentés lors du prochain Festival de Ménigoute, en présence du réalisateur. Les documentaires lauréats seront ensuite projetés en avant-première lors de l’édition suivante du Fifo, puis diffusés sur les chaînes partenaires. Cette année, sont attendus les films de Guillaume Collombet, Hors-piste, pour le Concours Ushuaïa TV, et de Céline Malerve et Marion Fernandez (Tant qu’il y aura des étoiles, production Fifo) pour le concours France 3 Nouvelle-Aquitaine.

 


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Protégeons nos dames blanches

breveBien que cette infolettre mette La Hulotte à l’honneur, nous n’oublions pas l’effraie des clochers, malheureusement en régression :  90 % de ces rapaces nocturnes n’atteignent pas leur deuxième anniversaire ! Ce déclin est dû aux collisions nocturnes (près de 20 000 effraies tuées chaque année sur les routes de France), à la raréfaction de ses sites de nidification (clochers des églises, granges et greniers, arbres creux…), à la transformation de l'espace rural qui dégrade son territoire de chasse et à l'utilisation intensive de pesticides et de rodenticides. La LPO lance donc un appel aux dons (déductible des impôts) pour financer des actions concrètes en sa faveur : restaurer un milieu rural diversifié en lien étroit avec les agriculteurs, planter des haies le long des routes pour obliger les rapaces nocturnes à prendre de la hauteur quand ils les survolent ; poser des nichoirs ou aménager des bâtiments ; lutter contre l'engrillagement complet des clochers ; accueillir et soigner les individus blessés dans nos centres de soins…

Dons par téléphone au 05 16 65 30 39 (règlement CB uniquement) ou par courrier.

 


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4e édition du festival Territoires sauvages

breveBalloté ces deux dernières années, le festival « Territoires sauvages » se déroulera de nouveau du vendredi 15 au lundi 18 avril, au Teich (Gironde), sur le thème du « minuscule ». L’invitée d'honneur, Christine Rollard, arachnologue au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, invitera le public à changer son regard sur les araignées à travers des sorties nature et une conférence. Organisée par l’association Cistude Nature avec le soutien de la ville du Teich, cette 4e édition proposera aussi une sélection de la 37e édition du Festival de Ménigoute. Et ce dès la soirée inaugurale du vendredi avec La Quête du silence, en présence du réalisateur Julien Guéraud et de l’audionaturaliste Boris Jollivet. Seront également projetés, le samedi, La Porte était ouverte d'Olivier Marin, Sainte-Hélène, bastion de la biodiversité de Rémi Demarthon et Alexandra Childs... entre autres ! Au programme également : des expositions, des conférences, une ferme pédagogique, des balades contées, des animations pour les enfants, un crieur sur échasses et des échanges avec les acteurs de la préservation de l’environnement en Nouvelle-Aquitaine (parcs naturels régionaux, réserves naturelles, associations…).

Programmation complète à partir du 1er mars sur www.territoires-sauvages.fr.

 

 



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Crédits photo : Patrice Mariolan - © La Hulotte - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org