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Festival de Ménigoute


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En surface

Un degré. Il suffit d’un degré de plus ou de moins à la surface de l’eau par rapport à un optimum situé à 7 °C pour réduire de 55 % le nombre de petits des macareux moines du sud de l’Islande. C’est ce que révèle une étude publiée en mai, citée par Audrey  Garric dans un reportage publié le 9 août dernier dans Le Monde. Cette infime variation modifie en effet la disponibilité de leurs proies, de petits poissons qu’ils doivent aller chercher beaucoup plus loin, consommant une partie de leur énergie en vol, aux dépens de leur progéniture…
Si cette espèce, emblème de la LPO, nous est familière, elle l’est d’autant plus en Islande, qui accueille la moitié de la population mondiale.
Depuis une quinzaine d’années, ses effectifs ont pourtant chuté de 45 %, au point de classer l’espèce en danger d’extinction en Europe.
Heureusement, le déclin de la chasse traditionnelle compense un peu cette récente hécatombe.

Chaque fraction de réchauffement compte

Il en va un peu de même pour nous avec le réchauffement terrestre. Selon le dernier rapport du GIEC, qui semble avoir saisi l’opinion bien qu’il assène peu ou prou les mêmes mises en garde que les précédents, nos activités ont fait augmenter la température à la surface du globe d’environ 1,1 °C depuis la période 1850-1900.
Le rapport fournit de nouvelles estimations sur la possibilité que le réchauffement planétaire excède 1,5 °C au cours des prochaines décennies et fait valoir qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée.
On est ici à un demi-degré près et, selon les différents scénarios étudiés par les 234 auteurs de 66 pays, les différences de trajectoire varient fortement tant chaque fraction de réchauffement compte, entraînant des événements climatiques plus intenses, plus fréquents, dans plus d’endroits.
Pour la première fois, le GIEC aborde la notion de points de basculement, des seuils de rupture déclenchant un emballement du système. Et ce ne sont pas les drames climatiques de cet été qui vont le démentir.
Peut-on espérer un sursaut politique lors de la COP26, qui aura lieu cette année à Glasgow du 1er au 12 novembre, juste après notre festival (une conférence y abordera d’ailleurs les méga-feux de forêts) ?
Dans notre prochaine newsletter, nous vous en dirons plus sur les films en compétition. D’ici là, n’oubliez pas de réserver vos pass, vos sorties ou vos activités ! Ce festival, lui, ne réchauffera que les cœurs.

Catherine Levesque-Lecointre

> Téléchargez le dépliant du prochain festival

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La parade du tétras des prairies

À la fin du printemps, aux États-Unis, les mâles de tétras des prairies (Tympanuchus Cupido) se rassemblent sur un 'lek', une zone de parade nuptiale, pour séduire une femelle. Le mâle dresse les longues plumes noires de son cou verticalement au-dessus de la tête. Tout en frappant le sol avec ses pattes, il pousse d’étranges cris à l'aide de ses sacs à air gonflés. La queue produit aussi un son lorsqu'elle est déployée en éventail.

Tournée dans le Minnesota et diffusée le 11 avril dernier sur la plateforme Nature 365 (voir interview), cette vidéo est issue de la série originale de Jim Brandenburg diffusée entre 2016 et 2020.  Montée par Laurent Joffrion et reformatée en HD par Nicolas Vrignaud à partir de sources anciennes, elle a été vue plus de 2 millions de fois !

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Laurent Joffrion : « Nature 365 est un projet altruiste qui offre une sorte de haïku audiovisuel chaque jour »

Plusieurs fois primé au Festival de Ménigoute, le réalisateur Laurent Joffrion est à l’origine d’un projet ambitieux, Nature 365, qui offre chaque jour une minute de nature à contempler. Rencontre avec cet Angevin altruiste qui accompagne également depuis deux ans les étudiants de l’école de cinéma animalier des Deux-Sèvres.

• Votre dernier film, Ours ‑ simplement sauvage, coréalisé avec Vincent Munier, a obtenu le Prix Paysages au dernier Festival de Ménigoute, en 2019. Quel lien entretenez-vous avec le FIFO ?
Mon premier film, De l’eau dans les vallées, tourné près de chez moi, dans les Basses vallées angevines, a été primé en 2005 au 21e Festival de Ménigoute (prix du Parc interrégional du Marais poitevin, NDLR). J’y traitais déjà de la relation entre l’homme et l’environnement, mon sujet de prédilection. Le deuxième film que j’ai présenté à Ménigoute a été primé en 2011 par le jury Jeunes Regards, composé d’étudiants et d’anciens de l’IFFCAM. Il s’agissait de Nordic Variation, un format court également (20 minutes), peu bavard et sans voix-off. Dans les paysages enneigés du parc national de Forollhogna, en Norvège, j’y ai filmé Vincent Munier observant les bœufs musqués, en 2009. Et dans le dernier film primé, cette fois Vincent est avec moi derrière la caméra. Il y a donc une continuité !

• Vos intentions cinématographiques passent souvent par le regard d’un autre…
Dans Nordic Variation, c’était la relation de Vincent à la nature, sa passion pour l’immersion, qui m’intéressaient, plus que l’animal en lui-même. Je ne sais pas faire de films animaliers. Je ne suis pas assez bon naturaliste. Cela tient aussi au genre documentaire, où l’on partage ses intentions par l’intermédiaire de personnages choisis avec soin. Cela va d’un vieux guide pyrénéen à un maître luthier d’art qui puise son inspiration dans la nature…

• Racontez-nous votre rencontre avec Jim Brandenburg ?
En travaillant avec Vincent Munier, j’ai été amené à mener des activités institutionnelles avec Nikon, qui m’a mis en relation avec Jim Brandenburg. Nous avons testé différents boîtiers en France et aux États-Unis et avons échangé sur l’importance de l’image, le sens que nous pouvions donner à notre travail. Un jour, il a débarqué avec une mallette de disques durs. J’y ai découvert une collection d’archives incroyable, qu’il avait tournées de façon boulimique dans les prairies du midwest où il est né et les forêts boréales du Minnesota où il vit. J’ai voulu tirer parti de cette manne documentaire.
Je me suis inspiré de son projet « Chased by the Light », où il s’était lancé le défi de prendre une seule et unique photographie argentique par jour pendant les 90 jours de l'automne. J’ai eu l’idée d’un journal audiovisuel avec une pastille quotidienne d’une minute. Il ne pensait pas que c’était possible ! C’est ainsi qu’est né Nature 365, un programme en ligne qui offre une minute de nature, tous les jours depuis 2016.
Depuis janvier dernier, nous avons élargi la collaboration à d'autres contributeurs, mais le principe reste le même : une observation naturaliste de cinéaste ultra épurée sans musique et sans didactisme. Une sorte de haïku audiovisuel !

• Quel est le modèle économique de cette plateforme ?
C’est une démarche très altruiste puisque tout y est gratuit et que les montages me prennent beaucoup de temps ! Cela représente six à sept heures de programme à l’année... Et je ne parle pas des heures que les vidéastes passent eux-mêmes à l’affût du monde sauvage pour réaliser leurs images ! Les retours sont très enthousiastes et c’est un rendez-vous important pour certains utilisateurs, que les multiples confinements ont conforté en proposant une fenêtre ouverte sur la nature à ceux qui n’ont pas la chance de l’avoir sous leurs yeux. De plus en plus de classes démarrent leur journée avec cette minute nature.
L’audience de Nature 365 est majoritairement anglo-saxonne (États-Unis, Canada, Angleterre), peut-être parce que notre site est en anglais ? Une newsletter quotidienne est envoyée à 5 000 abonnés et nous avons 61 000 abonné(es) sur Facebook, beaucoup moins sur Instagram. Donc les dons et les mécènes sont les bienvenus !

• En marge de votre travail documentaire, vous avez créé une structure de développement, FollowFocus, pour explorer des formes narratives différentes. Est-ce une manière de renouer avec le multimédia de vos débuts ?
Cette entité spécifique me permet de développer des projets plus personnels, comme Nature 365 ou les Ateliers Pixels, un dispositif de sensibilisation écologique par le prisme de l'image que j’ai mis en place avec le photographe Jean-François Hellio, qui s’adresse aux enseignants, mais aussi à des structures associatives, institutionnelles ou privées. Au-delà de mon travail de réalisateur, ce sont autant de projets qui donnent du sens à notre métier.

• Vous intervenez aussi à l’Iffcam, l’école de cinéma animalier des Deux-Sèvres. Que pensez-vous des diplômes universitaires qu’elle délivre ?
J’ai toujours du mal à me dire qu’il y aura des débouchés pour tout le monde, mais même si tout le monde ne devient pas réalisateur, c’est un bagage qui peut être utile dans de nombreux métiers. J’interviens avec plaisir dans l’accompagnement des étudiants en première année de master, pour les aider dans l’écriture audiovisuelle de leur film de fin d’année. Et je constate que tous ont l’air de s’épanouir dans le petit microcosme de Gâtine !

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

Pour en savoir plus : nature365.tv



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Zoom sur le DU photographie de nature et d’environnement de l’Iffcam

Il est souvent question dans cette newsletter de l’Iffcam, l’institut dédié à l’apprentissage des métiers du cinéma animalier né en 2004 dans le sillage du Festival de Ménigoute. Outre une formation, sur deux ans, de réalisateur de documentaire animalier, cette école des Deux-Sèvres unique en Europe propose de nouveau un DU photographie de nature et d’environnement. Présentation.

Oui, la photo animalière existait au XIXe siècle ! Mais qui fut le premier à la pratiquer ? Ainsi a commencé la formation à la photo de nature et d’environnement lancée en février dernier dans la vaste « grange » de l’Iffcam, transformée en salle de cours, au cœur d’un site naturel de 70 hectares, à Coutières (Deux-Sèvres). Si quelques-uns des stagiaires présents ont certes connu l’argentique, il n’est jamais inutile de revoir les fondamentaux d’une discipline que l’on pratique. Et de découvrir en l’occurrence les facéties et acrobaties des pionniers comme les frères Kearton pour duper des sujets prompts à détaler… ou à s’envoler !
Passé ce préambule historique, les formateurs s’attaquent aux bases fondamentales de la prise de vues, aux spécificités de la photographie animalière, au choix d’un sujet et à son traitement. L’objectif de ce diplôme universitaire : permettre à des professionnel.les des secteurs de l’environnement, de la gestion et de la protection de la nature ainsi qu’à des passionnés de nature de développer et d’attester des compétences techniques en photographie et en écriture, afin de produire des documents de communication papier ou numériques.
« À raison de cinq sessions de trois jours sur cinq mois – soit 105 heures de cours –, on y apprend à documenter son sujet, à faire des repérages, des affûts, mais aussi des interviews, des légendes et des posts sur les réseaux sociaux… », précise Marie Daniel, directrice de l’Iffcam et responsable pédagogique de la formation aux côtés de Karine Monceau, maître de conférences au département biologie de La Rochelle Université.

Une formation animée par des professionnels

Cette formation continue est animée par des photographes, des journalistes et des naturalistes, parmi lesquels Nicolas Van Ingen, Matthieu Berroneau et Vincent Arcis, ainsi que des enseignants-chercheurs de La Rochelle Université. Elle comprend une session dans une réserve naturelle de Nouvelle-Aquitaine et des échanges avec des professionnels de la presse et de l’édition. Cette année, l’iconographe de La Salamandre, Jean-Luc Wisard, et Stéphanie Zweifel, des éditions Delachaux et Niestlé, se sont prêtés au jeu avec efficacité.
« L’idée est de confronter les stagiaires désireux de vivre de la photo animalière à la réalité économique de l’édition et de la presse et à ses contraintes, souligne Catherine Levesque, formatrice en écriture pour cette promotion 2021, qui a accueilli une dizaine de stagiaires. Ce DU s’adresse aussi à des personnes en poste dans le secteur de l’environnement, de l’écotourisme, ou à des scientifiques, des chargés de mission… qui souhaitent mieux communiquer sur leur espace naturel, leur structure ou leurs travaux, que ce soit sur des supports papier, un site Web ou sur les réseaux sociaux. »
À l’issue de la formation, les stagiaires soutiennent devant un jury leur projet tutoré, qui comprend la création d’un reportage de 4 pages décliné en posts Facebook et Instagram, ainsi qu’un portfolio.
« Je me suis inscrit à ce DU afin de perfectionner ma pratique photographique, mais aussi pour développer une pratique d’écriture journalistique, confie Romain Gautier. Je pense en effet que pour raconter une histoire, l’image et le texte sont indissociables. Même si je pratique la photographie depuis une dizaine d’années en autodidacte, j’ai été heureux de découvrir les origines de la photographie animalière, et de revoir toutes les bases de cet art. L’environnement naturel dont dispose l’école offre un terrain de jeu fabuleux pour s’entraîner avant et après les sessions de formation, poser ses premiers affûts… Les intervenants sont un vrai plus pour booster sa pratique photographique, et se confronter à la réalité actuelle du métier de photographe. »

La prochaine formation démarrera en février prochain. Les inscriptions seront ouvertes entre mi-septembre et fin décembre et peuvent se faire en ligne. Les candidats retenus seront reçus lors d’un entretien par la commission pédagogique. Bien évidemment, des connaissances naturalistes et une sensibilisation à l’audiovisuel seront appréciées !

DU photographie de nature et d’environnement (2 950 €).
>  Pour en savoir plus : formations.univ-larochelle.fr/du-photographie-nature-environnement

 



 

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Vers la fin des chasses traditionnelles ?

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Après l’interdiction de la chasse à la glu fin juin, le Conseil d’État, saisi par la LPO, vient d’annuler plusieurs arrêtés ministériels autorisant d’autres modes dits « traditionnels » de piégeage d’oiseaux sauvages (alouettes dans le Sud-Ouest, vanneaux huppés et pluviers dorés dans les Ardennes), non « conformes aux exigences du droit européen ». La LPO demande désormais au gouvernement d’agir en conséquence et d’abolir ces pratiques, sans quoi elle intentera des recours en référé contre chacun des arrêtés.

La LPO exige de la part du gouvernement : la libération des oiseaux capturés illégalement et encore détenus dans la perspective de les utiliser comme appelants ; l’interdiction de la commercialisation et de l’utilisation de la glu comme méthode de capture ou de destruction des animaux ; le renforcement des moyens de la police de la nature de l’Office français de la biodiversité, de la coopération transfrontalière, et la création de brigades spécialisées au sein des douanes pour mettre fin aux trafics d’oiseaux chanteurs.

 


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Un mois dédié à la biodiversité sur Ushuaïa TV

breveEn septembre 2021, à l’occasion du Congrès mondial de la nature à Marseille, Ushuaïa TV se mobilise et propose une programmation spéciale sur la protection de la biodiversité et des écosystèmes. Mathieu Vidard, l’animateur de La Terre au Carré sur France Inter, présentera 6 grandes soirées thématiques, articulées autour de nombreux films et documentaires inédits : soirée Wildlive Expeditions le 3 septembre ; Protégeons les récifs coralliens le 6 septembre ; Merveilles de la nature le 10 septembre : Primates en sursis le 13 septembre ; Protégeons la mangrove le 17 septembre ; soirée Yann Arthus-Bertrand le  21 septembre. Ce dernier sera également l’invité de Fanny Agostini dans un numéro inédit d'En Terre Ferme, le samedi 4 septembre, à 20 h 45.

Pour en savoir plus : ushuaiatv.fr/actualités/mois-de-la-biodiversité

 


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Félix et les galinettes cendrées

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Trente ans après sa première diffusion, le sketch des Inconnus sur les chasseurs s’avère toujours aussi efficace. Sur Youtube, il affiche près de 11 millions de vues ! Comment résister à la parodie de reportage télévisé mettant en scène la traditionnelle chasse à la galinette cendrée, dans le Bouchonnois ?
Il se trouve que la dite galinette a fait florès au 6e Festival de Ménigoute, en 1991, par l’entremise de quelques militants réunis autour d’un jeune éditeur, Éveil Nature. Alors qu'ils blaguaient abondamment à propos du sketch, l’un d’eux lança l’idée d’un Comité de défense de la galinette cendrée. Avec pour objectif de déterminer, autant que possible, les causes de sa disparition, d'établir l'ancienne carte de répartition de l'espèce, de découvrir ses mœurs et de la ressusciter quand les progrès de la biologie le permettraient.
Fondateur des éditions Éveil Nature, devenu directeur éditorial aux éditions Belin, François Dorigny nous livre ici une docufiction parodique qui raconte la quête opiniâtre de la galinette cendrée à laquelle le chercheur Félix Dor a consacré 25 ans de sa vie.

Ed. Librinova (15,90 €). Téléchargez un extrait.

 




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Crédits photo : Michel Queral - Vincent Munier - Thierry Gouband - Alain Boullah - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org