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Festival de Ménigoute


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Désobéissant.e.s ?

À quelques jours du cinquième anniversaire de l’accord de Paris sur le climat, qu’on célèbrera (ou pas) le 12 décembre, j’attire votre attention sur un documentaire saisissant, qui n’a rien d’animalier, vous me le pardonnerez.
Désobéissant.e.s, c’est son titre, est diffusé sur Arte TV (jusqu’au 24 février 2021) et retrace un an et demi d’activisme, des marches massives pour le climat aux actions de désobéissance civile, en passant par la stratégie judiciaire adoptée par "L"Affaire du siècle", qui poursuit en justice l'État français pour ses carences environnementales.

Et c’est bien là le paradoxe qui saute aux yeux en regardant ces jeunes militants œuvrer avec courage pour l’intérêt général : qui désobéit au fond ? Qui sont les irresponsables ? Et si le vent tournait enfin ?

Un contentieux climatique inédit

Fait historique, le Conseil d’État vient de donner trois mois au gouvernement pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ». Rappelons que la France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % par rapport aux niveaux de 1990 et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. La commune de Grande-Synthe (Nord) et son maire d’alors, Damien Carême, avaient demandé fin 2018 au Président de la République et à l’exécutif de prendre des mesures supplémentaires pour infléchir la courbe des émissions de CO2. Un refus leur ayant été opposé, ils avaient saisi le Conseil d'État, soutenus par les villes de Paris, Grenoble et plusieurs ONG (Oxfam France, Greenpeace France, Notre affaire à tous). Requête que la haute juridiction administrative a jugée recevable, le décret du 21 avril 2020 ayant reporté après 2023 une partie de l'effort de réduction des émissions devant être réalisé. D’où sa demande de lui fournir, dans un délai de trois mois, les justifications appropriées. Si le Conseil d'État n’est pas satisfait des réponses, il pourra exiger de l’État des mesures pour rectifier la trajectoire.

La jeunesse aux manettes !

Au moment où la 26e conférence mondiale sur le climat (COP26) aurait dû se tenir à Glasgow, de jeunes militants issus du mouvement Fridays for Future lancé par Greta Thunberg ont décidé de combler ce vide en organisant un grand Mock COP. Cette COP26 de substitution, qui se déroule depuis le 19 novembre et s’achèvera le 1er décembre, rassemble virtuellement plus de 350 délégués de 150 pays, âgés de 14 à 25 ans, sur le modèle du grand raout onusien, mais en mieux ! Comprenez avec plus d’équité, tant sur la représentation féminine (13 femmes parmi les 18 organisateurs) que sur la présence des « pays du Sud ». Leurs discussions s’articulent autour de cinq thèmes : justice climatique ; éducation ; santé et santé mentale ; emplois verts ; objectifs de réduction de carbone. L'événement s’achèvera par une déclaration aux dirigeants mondiaux esquissant ce que les dirigeants devraient décider lors de la COP26, reportée à l’an prochain. Un cabinet d’avocats et d’experts (ClientEarth) transformera ce texte en un traité juridique que les gouvernements pourront ratifier.
Une belle alternative alors que les contraintes imposées par le Covid ont porté un coup dur aux manifestations, qu’elles soient associatives… ou dans la rue.
Avec comme moteur (non polluant) : la peur d’un lendemain qui déchante.

Catherine Levesque-Lecointre

> www.mockcop.org

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Poumon vert et tapis rouge bientôt en salle

Et si la puissance émotionnelle du cinéma parvenait à infléchir le cours des choses ? Telle est la question posée d’emblée par ce documentaire signé Luc Marescot (voir interview). À partir de sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé, dont il veut populariser le combat, il se met au défi de faire un film de cinéma. Du QG où il mûrit son projet, un petit bungalow à Brocéliande, sa quête le mène à Los Angeles, Berlin, Cannes, jusque dans les bureaux de Claude Lelouch, Juliette Binoche, Jacques Perrin…, où il découvre avec humour et candeur les arcanes du septième art. Parviendra-t-il à convaincre un producteur ? En salle le 20 janvier.

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Luc Marescot, réalisateur : « Le temps du constat est terminé et le challenge, c’est comment faire pour toucher plus de gens »

Réalisateur de plus de 80 documentaires, aux côtés notamment de Nicolas Hulot ou encore Théodore Monod, Luc Marescot devait présenter son premier long métrage, Poumon vert et tapis rouge, en avant-première au Festival de Ménigoute. Nous l’avons interrogé sur ce film inclassable autour du botaniste Francis Hallé, qui doit sortir en salle le 20 janvier prochain.

• Votre venue au Festival de Ménigoute aurait été une première ?
Curieusement, oui ! Peut-être parce que ma production n’a pas été purement animalière. Mais j’en entends parler en bien depuis très longtemps et espère que ça n’est que partie remise.

• Votre idée de film part d’un postulat : les documentaires sont regardés par des gens déjà convaincus, alors qu’un film de cinéma touche plus de monde. N’est-ce pas paradoxal de penser que la fiction aurait plus de force que la réalité ?
Les documentaires sont importants, car ils nourrissent une base. Mais j’ai eu envie de polliniser plus largement pour la sauvegarde des forêts tropicales. Ma seule arme, c’est l’image. Or, Francis Hallé ne sera jamais un écoterroriste ! D’où l’idée d’un film suffisamment ambitieux pour faire connaître son combat, à l’image de Blood Diamond, avec Leonardo DiCaprio, ou Woman at war, en Islande. Le documentaire a des arguments, mais la fiction apporte de l’émotion et je pense que l’on provoque plus de changements par l’émotion. Dès que c’est du cinéma, la tribune reste plus importante que pour un documentaire de flux, même si le film n’a pas une grosse audience. J’ai fait douze documentaires sur les forêts tropicales sans que ça n’arrête les tronçonneuses, mais ma rencontre avec Francis Hallé, il y a vingt ans, a vraiment été un déclencheur : il m’a touché avec des histoires qu’on ne peut pas forcément filmer. Alors j’ai commencé à écrire avec un copain un thriller écologique, un genre grand public, autour du personnage de Francis Hallé, The Botanist. C’était il y a dix-sept ans !

• Pour passer du documentaire à la fiction, vous vous êtes engagé dans une démarche pour le moins originale et radicale !
Un scénario de documentaire n’a rien à voir avec celui d’une fiction. Pour le rendre efficace, je me suis interrogé sur ce qui différenciait ces deux genres. En l’occurrence, c’est le recours aux comédiens. Alors je me suis inscrit au Cours Florent, non pas pour devenir comédien, mais pour les comprendre et apprendre à les diriger. J’avais 50 ans et j’ai eu une poussée d’adrénaline plus forte que lors de mon saut en parachute en solo à 4 000 m ! J’ai parlé de mon projet de film au président de Disney Nature, qui l’a trouvé très pertinent, mais trop coûteux à réaliser, estimant son budget à 30 millions d’euros minimum. Personne n’a cette puissance financière en France. Et là je me suis dit : « Et si je faisais un documentaire qui raconte mon cheminement vers la fiction, en filmant mes pérégrinations dans le monde du cinéma ? » Nicolas Hulot, avec qui j’ai travaillé pendant 22 ans sur Ushuaïa Nature, a trouvé l’idée géniale. Des amis producteurs m’ont proposé de l’aide, mais j’ai refusé pour ne pas subir le format imposé par les télévisions. Je souhaitais une démarche d’auteur et je me suis offert la liberté de faire mon chemin. Quand j’ai été prêt, j’en ai parlé à trois producteurs, dont Jean-Pierre Bailly*, qui a été touché par ma démarche.

• Ce documentaire n’est donc qu’une étape vers la fiction que vous rêvez de faire ?
En effet, c’est un cheval de Troie ! En sous-texte, je parle quand même de Francis Hallé et je sème des graines. Je viens de faire un site Web en anglais sur mon projet pour faire porter mon message par des anglophones. Nous avons ainsi pu envoyer des éléments à Robert Redford, qui connaît bien DiCaprio. Or, après le film Blood Diamond, dans lequel il jouait, le trafic illégal de diamants a diminué de 15 %. Mon thriller écologique sur Francis Hallé doit donc exister pour toucher le plus grand nombre, même si c’est un autre réalisateur qui le tourne. Il y a déjà eu plusieurs films sur Francis Hallé, mais le mien vise à rendre son combat plus populaire. Mon rêve serait que mon film de fiction The Botanist devienne une sorte de « Blood Forest » et contribue aussi à faire baisser la déforestation de 15 %…

• Avec Poumon vert et tapis rouge, vous êtes devenu le héros de votre propre documentaire. N’est-ce pas une tendance du cinéma animalier que de se mettre en scène ?
J’ai eu du mal à sortir ce film-là à cause de cela ! J’aurais bien aimé suivre quelqu’un d’autre, comme je le fais depuis trente ans, mais j’étais le seul à faire cette démarche, donc je devenais de fait le personnage à suivre…. Le montage a été très douloureux, car je me voyais trop à l’image. On a épuré au maximum ce qui pouvait renvoyer à trop d’égo ! Je craignais de ne pas être un bon personnage. Quand je vois le film, ça reste une douleur d’avoir pris la lumière à côté de Francis Hallé… J’ai très envie de revenir dans l’ombre d’un affût !

• Comment passe-t-on du monde de l’animalier au star-system ?
Pour mieux cerner les rouages du 7e art et en décrypter les codes, j’ai rencontré 56 personnes, soit pratiquement tous les métiers de la profession, et ce en tête-à-tête pour créer l’intimité du moment. J’ai abordé ce monde comme un nouvel écosystème, finalement. Comme lors d’un tournage documentaire, j’ai eu des désillusions et de belles surprises. Seules 19 d’entre elles sont restées au montage.

• En tant que réalisateur aguerri, que pensez-vous de l’École de cinéma animalier de Ménigoute, l’Iffcam ?
Il est important que ce genre d’école existe pour continuer à montrer les merveilles de la nature, y compris de proximité, et donner envie de la protéger. Le temps du constat est terminé, et le challenge, c’est comment sortir de la niche de convaincus pour toucher plus de gens et, in fine, changer les comportements.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

* Producteur de La Vallée des loups et de Marche avec les loups, de Jean-Michel Bertrand.

© Gil Kebaili



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Nat+ : une plateforme entièrement dédiée aux films nature

Les habitués du Festival connaissent bien la boutique FIFO Distribution, spécialiste depuis trente ans des livres et des DVD sur la nature et l'environnement. En passe d’être reprise par une jeune équipe, elle pourrait trouver un souffle nouveau avec, en parallèle, la création d’une plateforme entièrement dédiée aux films nature, animaliers et environnement. Précisions avec son initiateur, le réalisateur Maxence Lamoureux.

Créée en 1989 par les organisateurs du tout jeune Festival international du film ornithologique de Ménigoute et gérée par Marie-Christine Brouard, la société FIFO Distribution est née d’une demande : de nombreux organismes et particuliers souhaitaient se procurer les films, notamment les productions françaises. La démarche initiale s'orientait vers la location des films produits par les réalisateurs, à l'occasion de soirées organisées par des associations, des collectivités…
Après une période essentiellement orientée vers la diffusion des films indépendants sous forme de vidéocassettes, FIFO Distribution s'est largement investie dans la production de films à vocation pédagogique ou militante, pour la plupart diffusés à la télévision1.
Ces dernières années, la réalisation de ces films a été en partie confiée à de jeunes réalisateurs issus de l'Institut de formation au cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam).
C’est donc naturellement qu’a mûri l’idée de transmettre la société FIFO à une équipe d’anciens « Iffcamiens » installés localement. « Il était essentiel que cette activité de production et de diffusion reste ancrée sur le territoire, confirme Maxence Lamoureux, un jeune réalisateur2 impliqué dans la reprise, dans la mesure où il existe une vraie synergie entre le festival, FIFO Distribution et l’Iffcam. »

Une offre de documentaires animaliers garants d'une certaine éthique

Dans le sillage de la démarche initiée il y a trente ans par Marie-Christine Brouard, Maxence Lamoureux développe en parallèle une plateforme en ligne entièrement dédiée aux films nature, animaliers et environnement. Baptisée Nat+, elle vise à regrouper une offre de films de réalisateurs indépendants actuellement éparpillée sur Internet. « Nous proposerons une sélection de films animaliers, nature, mais aussi sur les relations homme/animal et homme/environnement, avec également une cible jeune public pour les parents désireux d’offrir à leurs enfants un programme de qualité. Nous privilégierons les films garants d’une certaine éthique et si des techniques particulières, comme l’imprégnation, ont été utilisées durant le tournage, nous les accompagnerons d’un discours. »
Inspirée de la plateforme de documentaires de création Tënk, créée par le Festival de Lussas en Ardèche, elle fonctionnera grâce à des abonnements (environ 5 €/mois) qui donneront accès à des films visibles en permanence ou durant plusieurs mois. Il sera également possible d’y accéder à l’achat. « À terme, l’idée est d’engager des productions originales et indépendantes et de sortir des formats habituels », espère Maxence Lamoureux, qui vise 4 000 abonnés pour atteindre un équilibre économique.

Une remise de 30 % est actuellement proposée sur l’abonnement pour lancer Nat+. « Nous sonderons les personnes intéressées pour mieux cerner leurs attentes et affiner la proposition. Début 2021, nous préciserons la tarification et affinerons la programmation pour un démarrage au printemps. »

Catherine Levesque-Lecointre.

> www.natplus.fr 

(1) Parmi lesquels Migrateurs sans frontière (1993), La loutre, frisson de l’onde (1994), Reconnaître les oiseaux des jardins (1997), Au rythme du bocage (2013), Tant qu’il y aura des tourterelles (2016), Sauvons le vison d’Europe (2018)…
(2) Sorti de l’Iffcam en 2010 et auteur d’une thèse sur le cinéma animalier, il a réalisé plusieurs longs métrages, dont deux pour la chaîne Ushuaïa Nature.




 

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Ode à l’exotisme de proximité

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Confinement oblige, le réalisateur Laurent Cocherel s’est (re)connecté avec le local autour du projet de 52 min "Campagnes, quand l'homme renoue avec la nature". Dans une approche esthétique et poétique, son film abordera la biodiversité de nos campagnes à travers les thématiques de la ruralité, de la cohabitation homme/animal et de la relation au sauvage. Réalisé pour l’essentiel dans un rayon de 15 km autour de chez lui, en Ille-et-Vilaine, il présentera quatre agriculteurs vivant au contact de la forêt : un apiculteur, un forestier, un éleveur de porcs bio et un berger. Vous pouvez soutenir ce film réalisé en autoproduction (sortie prévue pour la rentrée 2021) par une contribution sur KissKissBankBank.

Le premier documentaire de ce naturaliste et auteur, intitulé Écosse, la quête du sauvage (2018), a été sélectionné dans 15 festivals internationaux et diffusé à la télévision dans cinq pays différents. Il est programmé sur Arte le mardi 8 décembre, à 15 h 35

> Voir le teaser du film "Campagnes, quand l'homme renoue avec la nature"

© Laurent Cocherel


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Dites stop !

breveLancée en juillet dernier par 26 organisations, sous la houlette du journaliste Hugo Clément et de la navigatrice Marie Tabarly, la campagne Référendum pour les animaux vise à organiser un référendum d'initiative partagée (RIP) contre la maltraitance animale. Le RIP permet de soumettre une proposition de loi au référendum si elle est soutenue par au moins un cinquième des membres du Parlement (185 parlementaires) et 10 % des personnes inscrites sur les listes électorales, soit 4,7 millions de citoyens. On en est encore loin puisque moins de 900 000 personnes soutiennent pour l’heure ce projet citoyen inédit. Pour franchir le cap du million de soutiens, une mobilisation massive sur les réseaux sociaux a été organisée le 17 novembre dernier autour du slogan « Dites stop ! ».
Pour soutenir cette initiative, parlez-en autour de vous et engagez-vous sur www.referendumpourlesanimaux.fr.



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Votez pour l’Arbre de l’année !

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La LPO accompagne depuis sa création le concours « Arbre de l'année ». Le jury, composé de l’Office national des forêts, de l’association Arbres remarquables, des Scouts guides de France, de la LPO et de Terre Sauvage, s'est réuni en septembre et a désigné parmi 300 candidatures les arbres qui défendront les couleurs de 14 régions de métropole et d'outre-mer pour cette nouvelle édition. Ils ont été choisis sur des critères naturalistes, esthétiques ou associés à leurs valeurs culturelles, affectives, sociales ou symboliques. Vous avez jusqu’au 5 janvier pour élire votre arbre favori !

> Découvrez les nominés de l’édition 2020 et votez sur : www.arbredelannee.com

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Frederic LARREY - Gil Kebaili - Laurent Cocherel - Maxence LAMOUREUX - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org