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Festival de Ménigoute


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Une bonne nature

Les divagations d’un jeune chevreuil ont mobilisé la police à deux pas de chez moi, le 17 avril, en plein centre de Tours. Maîtrisé non sans mal dans une galerie commerciale, il a été relâché en forêt grâce à l’intervention d’un lieutenant de louveterie. Canards sur les trottoirs, renards à Londres, puma à Santiago, les exemples de ce type foisonnent sur les réseaux sociaux.
Au-delà de ces incongrus animaux citadins, le vice-président du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), François Letourneux, confirme la baisse de pression sur les insectes due au confinement. Elle s’explique par une moindre circulation automobile et une baisse de la pollution lumineuse.

L’autre explication avancée aux effets supposés bénéfiques du confinement sur la nature, c’est qu’on la regarde plus (et mieux) que d’habitude. Rongé par l’ennui, le peuple désarmé des confinés s’adonne aux multiples enquêtes de sciences participatives proposées par des associations comme la LPO (#confinésmaisauxaguets), l’OPIE..

« One Health : un monde, une santé »

Cette crise interroge nos relations profondes avec le reste du vivant. D’aucuns pensent que ce nouveau regard sur la nature perdurera au-delà du 11 mai. Mais la crise systémique que nous traversons exige beaucoup plus qu’un nouveau regard. La propagation du Covid-19 n’a fait que confirmer les prédictions de nombreux scientifiques quant à un risque de pandémie, laquelle résulte d’une convergence des pressions humaines sur la biodiversité. En altérant gravement les fonctionnalités des écosystèmes et leurs capacités de résilience, nous facilitons la diffusion des agents pathogènes. L’érosion de la biodiversité, le grignotage des habitats et le trafic illégal d’espèces, couplés à notre économie mondialisée, augmentent la probabilité qu’un virus passe d’une espèce à l’autre pour finalement nous terrasser (plus des deux tiers des maladies émergentes sont des zoonoses).
Dans un article publié le 27 avril, des experts de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité (l’équivalent du Giec pour la biodiversité) appellent à faire de la protection de la nature le socle des plans de relance afin de réduire la probabilité de futures pandémies. Ils rappellent qu’il existe un lien entre biodiversité au sens le plus large et santé – celle des individus, des populations, des espèces, des écosystèmes. Et préconisent une approche « One Health » (« une seule santé ») à tous les niveaux de prise de décision, du mondial au local.

Pour l’heure, notre santé est tributaire du confinement, lequel nous prive paradoxalement d’une nature bienfaitrice. C’est pourquoi nous relayons la pétition « Pour un accès responsable à la nature en période de confinement » (voir interview). En espérant d’ores et déjà rattraper en mai « le printemps perdu ».

Catherine Levesque-Lecointre

> Contribuez à des enquêtes participatives pendant le confinement avec Vigie Nature

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Attention, fragile !

Le photographe Jean-François Hellio s’est installé en Brenne au début des années 80. À travers son regard et un recul unique sur cette zone humide exceptionnelle, ce documentaire de 52 min dresse un constat inquiétant sur la biodiversité de ses étangs, avec toutefois de belles lueurs d’espoir (voir aussi dans cette newsletter : « Le parc naturel régional de la Brenne fête ses 30 ans ! »). Ce film de Nicolas Van Ingen et Patrick Luneau, coproduit par Bip TV et FIFO Distribution, sera présenté hors compétition au prochain Festival de Ménigoute.

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« Demander un accès à la nature, est-ce surnaturel ? »

Billy Fernandez, accompagnateur en montagne, et Solène Petitdemange, médecin généraliste, sont à l’origine de la pétition « Pour un accès responsable à la nature en période de confinement », qui a recueilli quelque 143 000 signatures en deux semaines. Parmi les auteurs de la tribune, seize personnalités, dont Delphine Batho, Dominique Bourg et le psychiatre Christophe André.

• Comment est née cette initiative ?
L’idée a surgi mi-avril. Nous nous sommes demandé en quoi se promener seul sur une plage ou une forêt contribuait à propager le virus ou à surcharger les hôpitaux. En l’occurrence ce n’est pas le cas si l’on respecte les règles de distanciation ; cela présente même des bénéfices en termes de santé, qu’elle soit physique ou mentale. Et c’est encouragé dans certains pays comme l’Allemagne, la Belgique. Comme l’a indiqué Christophe André sur France Inter, le fait de marcher dans la nature, la verdure, améliore l’immunité et diminue le stress. L’accès à la nature est d’autant plus important quand on est confiné dans un environnement bétonné, dans un logement exigu, parfois toxique. C’est aussi un moyen de réduire les inégalités sociales exacerbées par le confinement. Dans les faits, on nous empêche de nous disperser en nous concentrant dans un rayon d’un kilomètre ! Et l'interdiction des forêts conduit à une densité plus élevée de personnes dans les rues.  Quelle est la logique ?

• Vous déplorez même les effets délétères de cette réglementation…
On constate en effet que les espaces naturels situés dans un rayon d’un kilomètre sont parfois sur-fréquentés, ce qui n’est pas logique sur le plan sanitaire et peut induire des impacts sur la faune et la flore.
Les ruraux ou les montagnards ont la nature à portée de main, mais ne peuvent plus en profiter : on mobilise parfois des hélicoptères, des drones ou des motocross pour verbaliser de simples promeneurs solitaires ! Cela génère une hostilité grandissante à l'égard des forces de l'ordre. C’est particulièrement délétère en montagne, où les gendarmes du PGHM sont aussi des secouristes, des personnes avec lesquelles on a besoin d’être dans une relation de confiance, notamment en tant que professionnel.

• À quelques jours du déconfinement, n’est-il pas un peu tard pour se mobiliser ?
Il reste encore une quinzaine de jours jusqu’au 11 mai — qui reste un objectif, rappelons-le – avec en plus deux jours fériés. Malheureusement, la privation de nature pourrait se poursuivre au-delà : beaucoup d’épidémiologistes redoutent une « deuxième vague » qui conduirait les autorités à décider d’un ou plusieurs « reconfinements ». Et ce d’autant plus si l’infection n’est pas "immunisante", ce que redoutent actuellement de nombreux virologues, interrogation légitimement relayée par le gouvernement.

• Que préconisez-vous en matière d’assouplissement ?
Nous demandons aux autorités de permettre l’accès aux espaces naturels et aux parcs urbains (quitte à réguler les entrées) dans le strict respect des règles de distanciation sociale, lesquelles pourraient être portées à deux mètres comme en Allemagne ou à Central Park. Et ce, exclusivement pour les activités qui ne présentent objectivement pas plus de risque que des activités domestiques ou de jardinage. Nous laissons le soin aux autorités de définir ce cadre, y compris en prévenant d'éventuelles surfréquentations dommageables pour la faune, la flore et les milieux. Est-ce judicieux, par exemple, d’ouvrir le parc national des Calanques ? C’est à l’appréciation des gestionnaires des espaces naturels. Pour les grandes villes, on peut imaginer par exemple la permission de se rendre en voiture dans une forêt périurbaine pour une sortie à la journée.

• Comment envisagez-vous la suite d’un point de vue professionnel ?
Mon propos n’est pas celui d’une reprise d’activité économique en tant qu’accompagnateur. Mais il y a des débats au sein des professionnels de la montagne pour permettre une activité encadrée, en groupe. Actuellement, même les parcours de reconnaissance nous sont interdits.

• Quelles sont vos attentes quant aux suites de cette pétition ?
Nous n’avons pas de limite ni d’objectif quantitatif. Nous voulions d’abord susciter le débat public. Au-delà de la problématique du confinement, cette réflexion doit servir à repenser les politiques de santé publique à l’avenir. En France, nous sommes particulièrement mauvais en matière de prévention. On n’a jamais eu autant besoin de nature. Or, nos villes sont enlaidies et bétonnées. Il faut cesser de détruire les écosystèmes et de dérégler le climat. Et rendre au monde sa beauté, car elle est essentielle à notre équilibre.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

https://www.change.org/acces-nature-confinement



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Le parc naturel régional de la Brenne fête ses 30 ans !

« Attention fragile ! Les étangs de Brenne »* est le titre du nouveau documentaire de Nicolas Van Ingen et Patrick Luneau, qui sera projeté hors compétition lors du prochain Festival de Ménigoute. L’occasion de revenir sur les 30 ans du parc naturel régional de la Brenne, malmenés par les contraintes du confinement…

Fêter ses 30 ans en plein confinement, un vrai casse-tête pour le parc naturel régional de la Brenne, qui a dû renoncer au temps fort prévu le 16 mai autour du comité syndical censé être recomposé avec les nouveaux élus municipaux. « Nous espérons tout de même pouvoir maintenir nos temps forts de septembre, précise Estelle Sauret en conservant son enthousiasme, et nous nous efforçons de faire vivre les projets en cours malgré le confinement, tout en développant des initiatives solidaires pour soutenir les entreprises du territoire. » Parmi les prouesses réalisées, une rencontre chorale confinée avec 98 voix d’enfants dont la vidéo a été montée par Nicolas Van Ingen, célèbre photographe brennou qui a fait équipe durant 35 ans avec Jean-François Hellio.
Si ce dernier est désormais en retraite, il est au centre d’un film de 52 min qui sera projeté hors compétition au prochain Festival de Ménigoute. « Avec Patrick Luneau, nous avions réalisé "Les Oiseaux d'eau de la Brenne", qui a obtenu un Grand Prix à Ménigoute en 1998. Nous avions envie de refaire un film sur la Brenne à l'occasion des 30 ans du parc. Et comme Jean-François est arrivé ici il y a une cinquantaine d’années, il a un regard sur la nature de ce territoire que peu de gens ont avec un tel recul. »

Le parti pris : un film animalier contemplatif avec une voix off à la première personne, même si l’on ne voit que très peu ce « passeur » qu’est Jean-François.

« One Health : un monde, une santé »

La faune reste au premier plan, même si la réalité de la nature en Brenne n’est plus celle d’il y a trente ans. « Sur les 3 300 étangs qui la composent, une poignée seulement est encore riche, se désole Nicolas Van Ingen. Nous nous sommes réunis l’été dernier avec des naturalistes et avons constaté qu’un pour cent des étangs sont favorables à la faune emblématique que l’on voit dans le film. Les différents statuts de protection qui cohabitent en Brenne – Convention de Ramsar, réserve naturelle, parc nature… – restent insuffisants face à l’érosion de la biodiversité. Et ce constat vaut pour la plupart des espaces naturels. »
Or, la Brenne joue un rôle essentiel pour la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux, avec notamment 25 % à 50 % des populations françaises de guifettes moustac. En cause, la disparition des herbiers sur la majorité des étangs entre 1990 et 2005, qui saute aux yeux sur des photos vues du ciel, avec un impact direct sur la faune, y compris sur des espèces communes. « Les rassemblements post-nuptiaux de foulques macroules, qui pouvaient rassembler jusqu’à 8 000 oiseaux sur un seul étang, n’existent plus », affirme Nicolas Van Ingen.
Heureusement, une séquence filmée au piège photo témoigne de la présence d’espèces discrètes : martre, blaireau, fouine, chat sauvage, putois… « La loutre est redevenue commune, se félicite Nicolas Van Ingen, et l’on a quelques couples de cigognes noires qui nichent. Si tous les acteurs du territoire se mettent d’accord, il est donc encore temps de rebondir ! »

Catherine Levesque-Lecointre.

> Pour en savoir plus sur Nicolas Van Ingen et Jean-François hellio : hellio-vaningen.fr
> Le site du parc naturel régional de la Brenne : parc-naturel-brenne.fr

 



 

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Demandez le programme FIFO 2020 !

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Le programme du prochain Festival de Ménigoute est en ligne ! Cette 36e édition se déroulera du 27 octobre au 1er novembre 2020. Vous pouvez d’ores et déjà réserver vos pass, vos sorties et vos activités, ces dernières ayant un nombre de places limité. Thierry Thomas, réalisateur de documentaires animaliers et chef opérateur, présidera le jury, et le photographe Frédéric Larrey sera l’invité d’honneur du Salon d’art animalier, avec une exposition sur la panthère des neiges.

 


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Confiné·e·s avec les insectes !

breveL’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) propose trois actions simples en faveur des insectes pendant le confinement : lire gratuitement la revue "Insectes" (qui a fait carapace neuve), aider les pollinisateurs grâce à l’appli Spipoll, sur votre smartphone, et regarder pousser les pissenlits ! Et si vos voisins les traitent encore de « mauvaises herbes », expliquez-leur qu'ils constituent une riche source de nourriture pour de nombreux insectes, comme les abeilles sauvages, les mouches butineuses, les papillons…

> Télécharger l'appli pour Android
> Télécharger l'appli pour iPhone


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« Quand la Terre avala la mer » : tournage reporté…

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La 14e promotion de l'Iffcam a le regret d'annoncer le report de la réalisation de son film Quand la Terre avala la mer à 2021, la période de tournage au Kazakhstan ayant été prévue au moment du confinement… Durant les trois mois qui ont précédé cette crise, l'équipe a travaillé durement à l'organisation et la logistique du voyage, à l'écriture et au développement du film tout en établissant un réseau, des équipes et un planning précis. Impatients à l'idée de partir, les étudiants n'avaient plus que quelques détails à régler. Cette situation délicate et inédite annonce pour eux un moment de réflexion et un véritable recul qui viendra sans aucun doute bonifier leur projet. Pour ceux qui ont participé financièrement à leur projet, les contreparties restent toujours valables. Pour toute question : kazakhstanlefilm@gmail.com

> www.facebook.com/kazakhstanlefilm




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Patrice Mariolan - Nicolas Vaningen - Billy Fernandez - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org