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Festival de Ménigoute


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Mesures et démesure

À l'heure où l'on écrit ces lignes, c'est le premier jour de l'automne et le secrétaire général des Nations unies a convoqué les États durant trois jours pour leur demander d’accroître leurs efforts dans la lutte contre le dérèglement climatique. Une injonction à agir que partagent de plus en plus de citoyens, qui grossissent les rangs des Marches pour le climat.
Autre temps fort de la rentrée en matière d'écologie, la mobilisation des maires face à la volonté du gouvernement de fixer une distance minimum de cinq à dix mètres entre les épandages de pesticides et les habitations.
Des distances jugées bien trop faibles par les associations écologistes, qui se sont exprimées collectivement sur ce sujet dans une tribune au Monde.

Selon un sondage IFOP Agir pour l’environnement, 96 % des Français soutiennent la décision du maire de Langouët, qui a ouvert le débat en mai dernier en signant un arrêté interdisant l’épandage de pesticides de synthèse à une distance inférieure à 150 m. Depuis, une cinquantaine de maires, ainsi que le Val-de-Marne, se sont joints solidairement au mouvement.

Une désobéissance salutaire dans un climat de défiance

La désobéissance qui est donc de mise en cette rentrée scolaire apparaît paradoxalement salutaire dans ce climat de défiance, où ce sont surtout les incohérences qu'on stigmatise. Que penser de la suppression de près de 5 000 postes au ministère de la Transition écologique d'ici à la fin du quinquennat quand l'écologie est censée devenir une priorité gouvernementale ?
Et ce dans un contexte où les enjeux environnementaux figurent désormais dans le top 3 des préoccupations des Français, selon l'enquête annuelle "Fracture française" réalisée par Ipsos Sopra-Steria.

Si l'espoir n'est jamais la certitude, comme le rappelait Edgar Morin à l'antenne de France Inter le 6 septembre dernier, "l'improbable peut toujours devenir probable". Ni pessimiste ni optimiste, le sémillant sociologue de 98 ans se dit tonique et volontaire face aux défis planétaires. Deux adjectifs qui collent parfaitement à l'esprit du Festival de Ménigoute, qui ouvrira le mois prochain sa 35e édition sous le signe du questionnement et de l'émerveillement.

Catherine Levesque.

> Les films en compétition

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Tant qu'il y aura des tourterelles

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a signé le 30 août dernier un arrêté autorisant l’abattage de 18 000 tourterelles des bois, une espèce menacée au niveau mondial et placée sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature. L'occasion de revenir sur ce documentaire sur cette espèce qui a déjà perdu 80 % de ses effectifs… Un film de Marion Petit et Joachim Bouyjou (52 min) en vente chez FIFO Distribution.

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"Le vison d'Europe est une espèce parapluie !"

La préservation du vison d'Europe est l'un des principaux enjeux de conservation du patrimoine naturel au niveau national. Ce petit carnivore est classé en danger critique d’extinction en France et à l’international. Point d'étape avec Ingrid Marchand, coordinatrice du programme Life Vison à la LPO*, qui animera une conférence sur ce sujet au prochain Festival de Ménigoute.

• A-t-on une idée des effectifs du vison d'Europe en France ?
On considère qu'environ 250 individus circulent sur le territoire français. Selon l’UICN, le vison d’Europe est l’une des trois espèces de mammifères les plus menacées en France. Son aire de répartition s’étend sur seulement sept départements allant des Pyrénées-Atlantiques à la Charente-Maritime, alors qu’il occupait un territoire deux fois plus vaste il y a vingt ans. On le trouve aussi au nord de l'Espagne, en Ukraine, en Roumanie, en Estonie et probablement en Russie.
Des campagnes sont en cours depuis 2015 pour actualiser la cartographie de sa présence dans l'Hexagone : dans le cadre du Life Vison, on a détecté une quinzaine d'individus différents depuis un an et demi, mais on ne peut pas extrapoler à partir des captures réalisées. Deux noyaux de populations ont été identifiés : dans la vallée de la Charente, en amont d'Angoulême ; l'autre dans les marais de Rochefort-sur-Mer.

• Le bassin de la Charente constitue donc l’un des derniers bastions viables pour cette espèce ?
Ce sont des territoires propices en l'absence du vison d'Amérique, une espèce exotique envahissante dont la concurrence est l'une des causes de sa raréfaction. C’est pourquoi le programme Life Vison a été lancé en septembre 2017 sur cette zone afin d’enrayer le déclin de l’espèce. C'est un programme distinct du troisième Plan national d'actions, actuellement en cours de rédaction. Mais il s'agit d'une même espèce et d'un même territoire. Donc nous nous coordonnons et réalisons certains travaux ensemble. Pour résumer, on peut dire que le Life Vison s'inscrit dans les actions du Plan national d'actions, mais avec une mise en œuvre plus complète sur un périmètre plus restreint, 8 sites Natura 2000 en l'occurrence.

• Quelles actions ont été menées depuis le lancement du programme Life Vison, il y a deux ans ?
Nous avons amélioré les connaissances sur ses populations en allant sur la moitié du territoire du Life grâce à deux techniques de détection : détection directe par capture avec un relevé quotidien des pièges de septembre à mars (nous posons une puce sur les visons avant de les relâcher) et détection indirecte avec des tunnels à empreintes et des pièges à poils complétés par des pièges photo.
Des terrains ont été acquis au titre des Espaces naturels sensibles en Charente-Maritime pour sécuriser l'habitat du vison : pour l'instant, il s'agit de 4 ha de peupleraies et prairies à Port-d'Envaux ; 5,5 ha de mégaphorbiaies (prairies à hautes herbes), des habitats favorables au vison, ont également été restaurées.

• On peut donc considérer que ce programme bénéficie à d'autres espèces vulnérables ?
En effet, le vison d'Europe est une "espèce parapluie" dont la protection bénéficie à d'autres espèces sensibles comme la loutre. Le programme a certes un coût (près de 4 millions d'euros sur cinq ans), mais son impact aura des effets positifs sur les zones humides dégradées et la qualité de l'eau également. De même que les aménagements que nous réalisons pour éviter les collisions routières profitent à l'ensemble des Mustélidés (putois, etc.).

• Que reste-t-il à faire ?
Cet hiver, nous allons équiper des femelles capturées d'un émetteur pour les suivre pendant la période de reproduction et comprendre où elles gîtent. Sur les quinze aménagements d'ouvrages d'art prévus, quatre vont être réalisés avant la fin de l'année dans les marais de Rochefort. Il a en effet été constaté que le vison, bien qu'il sache nager, passe sur les ponts ! Nous réalisons donc des encorbellements le long des piles de ponts ou des pontons flottants entre les berges pour faciliter son cheminement à pied sec sous les ponts.
Par ailleurs, nous surveillons les espèces exotiques envahissantes, notamment le vison d’Amérique, grâce à 135 radeaux à empreintes installés en Charente et Charente-Maritime, au-delà du périmètre du programme. Nous avons également détecté des ratons laveurs grâce à des tubes à… guimauve !
Enfin, nous sensibilisons les acteurs locaux, les maires notamment, car le vison d'Europe est une espèce très discrète. Une quarantaine d'animations est programmée en Charente et en Charente-Maritime. Nous allons aussi proposer des formations aux agents d'entretien des routes.

• Une réintroduction du vison d'Europe est-elle envisagée ?
Nous allons procéder à l'évaluation de l'efficacité des aménagements réalisés et à la pertinence d'un renforcement des populations dans des zones propices en lien avec les équipes du troisième Plan national d'actions. L'élevage conservatoire de Zoodyssée a été mis en place à la suite du deuxième Plan national d'actions, dont il est l'un des objectifs forts.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

* Ce programme, financé en partie par l’Europe et coordonné par la LPO en partenariat avec le Conseil départemental 17 et le GREGE, se déroule sur cinq ans entre 2017 et 2022 sur les départements de la Charente et de la Charente-Maritime.

> Pour en savoir plus : https://lifevison.fr

> Conférence gratuite "Sauvons le vison d'Europe, programme Life", le vendredi 1er novembre, de 10 h à 12 h, salle Romane.

 



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Exposition : "L’Illustration ornithologique, quand la science rencontre l’art"

Partenaire depuis le début du Festival international du film ornithologique de Ménigoute (FIFO), le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) se charge chaque année de la conception du Lirou d'Or, qui récompense le meilleur film. À l'occasion de la 35e édition, zoom sur ce trophée à l'effigie du loriot et sur l'exposition proposée par le président du GODS, Jean Worms.

Le Lirou d'Or, trophée emblématique du Festival de Ménigoute, n'est apparu qu'en 1993 dans le paysage du palmarès. "Il s'appelait alors Loriot d'or", raconte Jean Worms, président depuis juin dernier du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres, chargé historiquement  de sa conception pour chaque nouvelle édition. Puis son nom est devenu Lirou d'Or, nom en parler local de l'oiseau jaune et noir, également emblème de cette association dynamique, qui compte aujourd'hui quelque 550 adhérents et onze salariés.

Un Lirou d'Or made in Deux-Sèvres

"Il y a une quinzaine d'années, nous avons créé un cahier des charges pour limiter sa taille et son poids, poursuit Jean Worms, avec comme critères principaux : le choix d'un artiste local qui utilise des matériaux naturels ou recyclés. Il s'agit la plupart du temps d'une statuette, mais il y a aussi eu un vitrail. L'an passé, c'était une céramique. Cette année, c'est une sculpture en métal de Jacques Gelineau, un artiste des Deux-Sèvres."

Mais la collaboration entre le FIFO et le GODS ne s'arrête pas là. "Le Festival de Ménigoute est un temps pivot de l'année pour nous. C'est le moment où nous rencontrons le plus d'adhérents. Nous sommes également très impliqués dans le festival avec la présentation de conférences, l'animation de sorties (dont un rallye ornitho familial), des ateliers de construction de nichoirs avec les enfants…"

Une exposition sur l’illustration ornithologique

Cette 35e édition accueillera également une exposition proposée par Jean Worms, passionné par l'histoire de l’illustration naturaliste. "Je possède environ 300 ouvrages datant du milieu du XVIIIe au début du XXe siècle, et j'ai téléchargé plusieurs centaines d’ouvrages numérisés et plus de 30 000 planches d'ornithologie, notamment à partir du site de la Biodiversity Heritage Library, une mine qui contient près de 250 000 titres ! "L'idée de l'exposition, qui a pu se concrétiser grâce au financement participatif, est de faire découvrir l'évolution de l'illustration ornithologique du milieu du XVIe siècle à l'orée du XXe en fonction des auteurs, des techniques et du goût du public. Comme le corpus est gigantesque, je me suis imposé des critères. Sur les 17 panneaux présentés, dont un qui introduit le sujet, j'ai choisi de présenter huit espèces facilement observables, de différents groupes (rapaces, passereaux…). Pour chaque espèce, une dizaine de gravures sont présentées sur une horloge du temps avec un descriptif. Et comme l'illustration naturaliste donne à voir, mais aussi à comprendre, j'ai tenu à valoriser des textes, extraits de la première édition de L'Histoire naturelle de Buffon. Enfin, il y aura des vitrines avec une vingtaine de livres originaux et anciens, ainsi que quelques fac-similés modernes de très bonne facture."

Une exposition vouée à voyager puisque Jean Worms l'offrira à son association…

Catherine Levesque.

> "L’Illustration ornithologique : quand la science rencontre l’art". Gratuit, tous les jours, de 10 h à 19h30 à la salle Romane.

> Pour en savoir plus sur l'histoire de l’illustration ornithologique, la page Facebook très documentée de Jean Worms.

 



 

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Journées européennes de la migration

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Vivez l’aventure fascinante des oiseaux migrateurs avec la LPO à l’occasion des Journées européennes de la migration – l’EuroBirdwatch – les 5 et 6 octobre prochains. L’Hexagone, par sa situation géographique et la diversité de ses milieux, constitue une étape incontournable pour des dizaines de millions d’oiseaux migrateurs. Au programme : plus de 150 activités gratuites et ouvertes à tous sur tout le territoire : sorties de terrain, conférences, expositions ou encore points d’observation sur les sites de passage ou d’hivernage des oiseaux migrateurs, où longues-vues et jumelles seront fournies.
Pour connaître les animations organisées par la LPO à proximité de chez vous, rendez-vous sur le site https://eurobirdwatch.lpo.fr.

© Alexis Orseau/LPO

 


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Succès pour le concours photo 2019

brevePlus de 200 % de photographies par rapport à 2018, plus de 205 % d’auteurs participants et plus de 153 % de dossiers participants en plus : grand succès pour l’association Camera Natura qui a repris l’organisation du concours photo du Festival de Ménigoute. Selon l'association, dont nous avions interviewé le vice-président en février dernier, la qualité est en nette hausse. Le thème 2019, Bio-Diversité, Bio-Logique, se déclinait en six catégories (Graphisme, Lumières, Couleurs remarquables, Faune, Macro, Flore). "L’ensemble des catégories est relativement homogène avec un plus pour la catégorie faune", précisent les organisateurs, qui saluent le solide appui de la revue Image & Nature. Les meilleures images seront exposées et récompensées lors du prochain Festival de Ménigoute. Consultez le programme sur : http://cameranatura.org/index.php/le-35e-fifo/


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À l'eau quoi !

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Ce serait cruche de ne pas avoir de gourde ! Alors, on ne vendra plus de bouteilles d'eau à la buvette du Forum du Festival de Ménigoute, mais des gourdes ! Autre nouveauté, la majeure partie des repas proposés durant le festival seront bio.



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org