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Festival de Ménigoute


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Trou noir

Le 10 avril, je ne sais pas vous, mais j'étais fébrile. On allait enfin voir un trou noir, par nature invisible, ce qui, déjà, dépasse l'entendement. Lequel trou noir se situe à 53 millions d’années-lumière de Ménigoute, dans la constellation de la Vierge : une distance aussi abstraite que déconcertante. C'est comme si l'on observait une pomme sur la Lune, ont précisé certains journalistes, que l'on remercie au passage pour cet éclairage salutaire. D'un coup, ça nous parle : en voyant l'image de ce "donut" flamboyant, on consent à faire l'effort, à vraiment voir ce trou noir et à partager la joie astronomique des scientifiques réunis en consortium pour l'occasion.

Puis un autre trou noir a focalisé l'attention de la galaxie médiatique. Celui, béant, de la cathédrale Notre-Dame, à Paris, dévorée par les flammes. J'ai très vite pensé aux faucons, choucas, pigeons, martinets, moineaux, étourneaux et autres hôtes ailés de ce noble édifice. Mais personne, sur les ondes et les écrans, pour s'en émouvoir.

Bientôt un "Giec de la biodiversité"

En deux jours, près d'un milliard d'euros étaient réunis par de grandes fortunes et une myriade de petits donateurs. Un chiffre qui donne le tournis quand on sait que le budget annuel d'une importante ONG de protection de la nature en France tourne autour de 25 millions d'euros. Au-delà des chiffres, c'est surtout l'ampleur de l'émotion suscitée qui pose question. Une cathédrale se reconstruit. L’association des sylviculteurs de Poitou-Charentes a appelé à réunir 1 300 chênes pour refaire la charpente à l’identique et un assureur a d'ores et déjà proposé ceux de sa forêt privée…

L'extinction d'une espèce, elle, est irréversible. Ne serions-nous qu'une poignée à nous en offusquer ? Du 29 avril au 4 mai, non seulement la 7e session plénière de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) aura lieu à Paris, mais elle validera la première Évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Ce document servira de référence à l’élaboration du futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020. On attend impatiemment le résumé de ce "Giec de la biodiversité" à l’intention des décideurs, qui sera présenté au public au siège mondial de l’Unesco, à Paris, le 6 mai. Deux options ce jour-là : fêter la sainte Prudence ou célébrer la Journée mondiale du rire.

Catherine Levesque.

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Le requin qui protégeait les coquilles Saint-Jacques

Des insectes qui nous nourrissent en papillonnant, des sols qui en ont sous le pied, des petites algues qui ne manquent pas d'air… Du microbiote au bousier, l'Agence française de la biodiversité a produit une douzaine de très courtes vidéos humoristiques pour sensibiliser le grand public aux services écosystémiques. "Préserver la biodiversité, c'est aussi nous préserver", rappelle le slogan de cette série éducative.

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Thomas Delage : "La tendance est mauvaise, mais il y a des raisons d'espérer"

Chef de département mobilisation citoyenne à l'Agence française pour la biodiversité, Thomas Delage nous dévoile la dynamique mise en place pour coconstruire des projets avec la société civile. Parmi eux, un partenariat innovant lors du prochain Festival de Ménigoute.

• Pourriez-vous nous résumer le rôle de l'Agence française pour la biodiversité ?
Créée en janvier 2017, l’agence est issue de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Elle réunit 1 300 agents jadis répartis dans les tous territoires de métropole et d’outre-mer et dans trois implantations principales : Brest, Vincennes et Montpellier. Elle a pour objet la préservation de la biodiversité. Elle exerce notamment des missions d’appui à la mise en œuvre des politiques publiques en conseillant les collectivités ou les entreprises dans la gestion et la restauration de la biodiversité, des missions d’amélioration de la connaissance et de financement de programmes de recherche. Elle accompagne également les gestionnaires d’espaces naturels protégés comme les parcs nationaux et gère elle-même les parcs naturels marins. Sept cents de ses agents sont assermentés et assurent des missions de police, comme la lutte contre la pollution des rivières ou la lutte contre le braconnage des civelles, par exemple. Elle collecte et gère aussi des données naturalistes via l'Observatoire national de la biodiversité.

• N'est-il pas question que l'ONCFS l'intègre à court terme ?
En janvier 2020, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage doit en effet fusionner avec l'AFB pour former l'Office national de la biodiversité. Les missions de l'ONCFS complèteront les nôtres.

• En quoi consiste votre mission de mobilisation citoyenne ?
En un travail d'information, de communication, de sensibilisation, d'éducation et de participation du public. Nous réalisons des opérations d'éducation à l'environnement, notamment avec les Aires marines éducatives, en partenariat avec trois ministères. Inventées aux Marquises, ces zones maritimes littorales sont confiées à des écoliers de CM1, CM2 ou 6e, qui les gèrent avec une association locale. Ce modèle a été déployé en métropole, où l'on en compte une centaine. Depuis cette année, on expérimente le dispositif à l’intérieur des terres avec cinq aires terrestres éducatives.
Nous avons aussi organisé des ateliers de coconstruction citoyenne avec une cinquantaine de personnes pour réfléchir à la gouvernance et aux actions de l’AFB. Parmi la centaine de propositions qui ont émergé, cinq vont être testées, et plus particulièrement trois cette année : le Comité d'orientation citoyen de l’AFB, qui est une instance de gouvernance qui viendrait compléter celle qui existe aujourd’hui. On testera également les Résidents des Agences Régionales Biodiversité, il s’agit là aussi d’instances citoyennes de gouvernance, mais qui s’appliqueraient dans ce cas au plus près des territoires. Elles seront testées en Ile-de-France et en Occitanie. Enfin, les Zones à restaurer (ZAR), un programme qui vise à repérer des lieux dégradés ou artificialisés et à les restaurer pour les rendre à la nature grâce des actions menées avec les acteurs locaux et les citoyens. 

• Allez-vous prendre en compte les doléances exprimées sur la biodiversité lors du Grand Débat ?
Nous avions un projet d'expression citoyenne à déployer entre 2019 et 2020, avant que le Grand Débat ne soit lancé. Il vise à recueillir des propositions citoyennes pour la biodiversité et à les valoriser lors du Congrès mondial de la nature, qui se déroulera en juin 2020 à Marseille. Pour la première fois, il y aura du public dans des espaces baptisés Générations Nature : 7 000 m² couverts et 40 000 m² en extérieur ! Dans cette optique, nous avons mis en place un partenariat avec une douzaine de festivals culturels sur le territoire (Les Eurockéennes, le Festival international de théâtre de rue d'Aurillac, le Cabaret vert, Jazz in Marciac, Climax à Bordeaux, les Transboréales de Saint-Pierre et Miquelon…). Nous leur proposons des conférences sur la biodiversité et nous animons des exercices d’expression collective pour recueillir les propositions du public en faveur de celle-ci. Les résultats du Grand Débat pourront nous permettre d’enrichir les discussions.  

• En quoi va consister le partenariat entre l'Agence française pour la biodiversité et le Festival de Ménigoute ?
Il s'inscrit dans cette démarche, à la différence près que le FIFO propose déjà des conférences en lien avec la biodiversité. Un espace sera dédié aux échanges sous le forum et animé selon des modalités encore à préciser. Il est notamment question que les débats soient filmés dans le cadre de la Web TV, en partenariat avec l'Iffcam. Ce sera l’occasion d’approfondir une thématique abordée lors d’une conférence ou d’un débat et de permettre aux festivaliers de mieux s’approprier le sujet tout en proposant des idées ou des avis pour améliorer la préservation de la biodiversité. Nous pourrons également valoriser l’événement dans le cadre d’une campagne de sensibilisation nationale.

• Quels sont les enjeux de la 7e session plénière de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), qui se déroule pour la première fois en France, du 29 avril au 4 mai ?
L'IPBES est une instance comparable au GIEC, mais beaucoup plus jeune, elle s’est constituée lors de la rédaction du Millenium Ecosystem Assessment de 2005. Elle produit des rapports tout au long de l'année sur de grandes régions du monde. Au moment de la plénière, tous les scientifiques se rassemblent avec les décideurs politiques pour produire un rapport commun sur l’état de la biodiversité et des écosystèmes. On connaîtra donc le 6 mai la position commune de 130 États sur les questions de biodiversité.

• Quelles sont les priorités à vos yeux sur ce sujet ?
On entre dans une phase historique. Depuis plusieurs années, les études sont alarmantes sur l'état des écosystèmes. Et on a en parallèle un calendrier international important, avec le Congrès de l'UICN en juin 2020 à Marseille, donc, puis une COP biodiversité déterminante qui aura lieu en Chine, en octobre 2020. Ce qui sera décidé en Chine déterminera les politiques de préservation et de reconquête de la biodiversité des États signataires pour les dix années qui viennent ! Il nous faut imaginer dès maintenant un changement de modèle de société en prenant en compte la biodiversité au niveau individuel et collectif. Il y a en effet des boucles de rétroaction négatives avec le changement climatique : plus le réchauffement s'accentue, plus la biodiversité est affectée et moins elle tempère le climat… La tendance est mauvaise et tous les sujets sont importants – la question de la surexploitation des ressources, de l’urbanisation des milieux naturels, des déchets, des perturbateurs endocriniens… Mais il y a aussi des raisons d'espérer quand on voit la mobilisation des jeunes qui se dessine en France et dans le monde. Et aussi le retour de certaines espèces comme le loup, le castor, et l’amélioration de l’état de certaines rivières. Par exemple, depuis la création des Agences de l'eau dans les années 60, on a vu le nombre d’espèces de poissons présentes en aval de Paris  passer de six à plus de trente. Des raisons d’espérer donc.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

> Nuit de la biodiversité, le 27 avril, de 17 h à 23 h, Maison des Océans, 195, rue Saint-Jacques, 75005 Paris.

Pour en savoir plus : www.biodiversitweb.fr

 



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Limiter la viande : un effet bœuf !

N'en déplaise aux détracteurs du Lundi vert, oui, une journée sans viande contribue à limiter le réchauffement climatique. Même le président du GIEC en convient ! La production de viande est l’une des activités humaines ayant les conséquences les plus néfastes pour l’environnement. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le secteur de l'élevage contribue pour 14,5 % aux émissions de gaz à effet de serre. Produire une seule calorie de viande nécessite 4 à 11 calories végétales. À l'inverse, s’alimenter avec des végétaux plutôt que de nourrir des animaux avec des végétaux pour ensuite les consommer permettrait de dégager de 2 à 20 fois plus de protéines par hectare cultivé.

L’élevage représente aussi une cause principale de déforestation, donc de perte de biodiversité… Enfin, l’élevage consomme une quantité très importante d’eau potable. L’empreinte eau du bœuf par calorie est environ vingt fois supérieure à celle des céréales ou des féculents

Moins de viande, plus de légumes locaux… et de saison

Grâce un outil interactif mis au point par Carbon Brief, on peut calculer le crédit carbone dont on dispose pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C, en fonction de sa date de naissance et de son pays.
Par exemple, un enfant né en 2017 en France disposera d’un budget carbone de 170 tonnes de CO² s'il veut limiter le réchauffement à 2 °C, soit environ le tiers de celui d’un individu né en 1950.
Or, manger un kilo de bœuf, c’est émettre autant de carbone qu’en faisant 130 km en voiture, contre 20 km pour un kilo de poulet.
En France, 99 % des lapins, 95 % des cochons, 90 % des veaux et 82 % des poulets de chair sont élevés de manière intensive, selon l'Appel des 500 pour un Lundi vert.
Les viandards invétérés opteront pour la qualité plutôt que la quantité en privilégiant des productions à l’herbe, de plein air ou bio (les agriculteurs du Ménigoutais et du Pays de Gâtine Poitevine, qui ont su préserver la vache parthenaise, conservent ainsi de belles perspectives pour leurs élevages !).

Pour les flexitariens ou les végétariens, les légumineuses (soja, pois chiches, lentilles…), les noix… constituent de bonnes alternatives aux protéines animales, tout comme le chanvre, les graines de chia et le quinoa (made in Anjou surtout !). L'offre vegan explose dans les rayons et, sans en faire une religion, la réduction de la part carnée dans votre alimentation aura aussi des vertus pour votre santé… et votre porte-monnaie !

Catherine Levesque.

> Test "Votre assiette respecte-t-elle la planète ?" :
https://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/testez/alimentation-respecte-t-lenvironnement

> Calculez l'empreinte carbone de vos recettes :
http://www.bonpourleclimat.org/calcul-empreinte-carbone

> Etiquettable : 1ère appli collaborative de cuisine durable
https://etiquettable.eco2initiative.com

 



 

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Les Refuges LPO fêtent la nature

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Dans le cadre de la Fête de la Nature, qui se déroulera du 22 au 26 mai,  la LPO s'associe à l’Agence française pour la biodiversité pour mettre en place une action phare autour de son programme refuges LPO, le plus grand réseau de jardins écologiques de France avec 27 000 terrains. Un maximum de refuges (particuliers, écoles, EPHAD, parcs urbains, etc.) seront ouverts au public et des rallyes nature le guideront d’un refuge à l’autre. Différentes activités seront proposées par les propriétaires de jardins : ateliers d’identification des oiseaux, animations à la découverte de la petite faune ou des aménagements qui lui sont favorables…

Pour en savoir plus : https://fetedelanature.com/refuges-lpo

 


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Soirée castor en vallée du Thouet

breveDans le cadre du Printemps du Thouet (Deux-Sèvres), une soirée castor est organisée le 14 juin autour d'animations dans la prairie de Soulièvres (de 18 h à 20 h), puis au château d’Airvault, pour un pique-nique partagé à partir de 20 h 30. La projection du documentaire "Le cas du castor", de Basile Gerbaud (coproduction FIFO Distribution – Ushuaïa TV), sera suivie d'un échange avec les réalisateurs, de 22 h à 23 h 30.

 


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35e FIFO : inscrivez-vous pour un stand !

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Sous un chapiteau de 3 000 m², le Forum de la nature du Festival de Ménigoute, qui se déroulera du 29 octobre au 3 novembre prochains, est un véritable lieu de partage et de communication autour de la protection de l’environnement où se rencontrent les associations, les entreprises, les éditeurs, les entreprises de tourisme nature, les collectivités territoriales, les sociétés de matériel optique et photographique… Le prix du stand varie selon les statuts – collectivité, association marchande ou non, commerçant, éditeur… – et selon le chiffre d'affaires. Attention, les places sont limitées !

Plus d'infos sur le site du FIFO

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : FIFO, Owls & Allemand, Basile GERBAUD 
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org