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Ne plus voir rouge
Les appels, décidément, se ramassent à la pelle. Ceux des chercheurs, ceux des médecins, ceux des ONG… Après le rouge des Coquelicots, le bleu du climat (plus de 2 millions de signatures en ligne), le dernier en date est vert et hebdomadaire. Quelque 500 personnalités s’engagent pour un "Lundi vert", c'est-à-dire à remplacer chaque lundi la viande et le poisson. Parmi les signataires, quelques habitués du Festival de Ménigoute (Allain Bougrain Dubourg, Marc Giraud, Gilles Martin, Vincent Munier) aux côtés d'Isabelle Autissier, Juliette Binoche, Matthieu Ricard…
Cette initiative, qui existe déjà dans une quarantaine de pays, poursuit différents objectifs, environnementaux notamment. L’élevage représente ainsi l'une des causes principales de la déforestation et du déclin de la biodiversité. Il contribue en outre à 14,5 % des émissions totales des gaz à effets de serre. Oui, une journée sans viande aide à lutter contre le changement climatique.
Changement de pratiques… sauf à la chasse !
Et puisque cette nouvelle année se place résolument sous le signe des changements de pratiques, saluons l'entrée en vigueur de l'interdiction des pesticides pour les particuliers. Désormais, on ne peut plus acheter, utiliser ou stocker des herbicides, fongicides, acaricides, anti-limaces…
De belles avancées entachées par l'obstination du gouvernement à combler les chasseurs, en autorisant notamment la chasse de trois espèces d’oies (cendrée, rieuse et des moissons) tout au long du mois de février, et en maintenant les chasses traditionnelles, comme le dénonce le président de la LPO dans une tribune publiée dans Le Monde.
Pour finir ce premier mois de l'année en beauté (et sans canon), participez ce week-end à la 7e édition du Comptage national des oiseaux des jardins. Une heure d'observation suffit pour en voir de toutes les couleurs !
> www.lundi-vert.fr
Catherine Levesque. |
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Quel est le poids de la viande pour la planète ?
Les nouvelles recommandations sur l'alimentation de Santé publique France, dévoilées le 22 janvier, vont dans le même sens que les préconisations des chercheurs du Lundi vert : consommer moins de viande (500 grammes par semaine maxi), c'est bon pour la sauvegarde de la planète, la santé et le respect de la vie animale. Démonstration dans cette vidéo..
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Jean Chevallier : "J'ai vite pris goût au piège photo !"
Exposant fidèle du Festival de Ménigoute, l'illustrateur Jean Chevallier s'intéresse depuis quelques années au piège photo naturaliste. Alors que sa dernière vidéo, tournée près d'un tronc au lac du Der, a fait le buzz sur Facebook – presque 7 millions de vues en une quinzaine de jours –, il nous dévoile quelques aspects de son livre, en préparation.
• Pourquoi cet engouement pour le piège photo ?
J'ai posé mon premier piège photo voilà six ans, et j'y ai vite pris goût ! Pas tant pour la photo, car la qualité est mauvaise par rapport à un appareil numérique couplé à une barrière infrarouge et de vrais flashs, que pour l'intérêt naturaliste de ce dispositif. C'est pour moi un vrai plus documentaire, qui affine mon regard sur l'identification et le comportement de certaines espèces. Cela me permet en outre de détecter des espèces invisibles autrement, comme le muscardin au printemps. Dans la vidéo de trois minutes, « Le petit pont des bêtes », sur YouTube, qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, je n'ai rien vu de ce qui est passé sur le tronc, sauf un chat sauvage qui a surgi alors que je changeais la carte mémoire, et que j'ai reconnu ! On y voit une trentaine de bêtes emprunter un tronc d'arbre pour traverser un cours d'eau : martre, chats sauvages, renards, héron, écureuil, putois, grenouille…
• On y découvre même des ratons laveurs !
En effet, j'en ai d'abord vu deux fois en cinq ans, et j'ai noté quinze données l'an passé, ce qui est significatif de sa progression. Cela dit, je n'en ai jamais vu en me baladant. Le piège photo a toujours une longueur d'avance. C'est d'ailleurs avec un piège photo que le premier chacal a été observé en France.
• Combien avez-vous posé de pièges photos autour de chez vous ?
J'en ai une demi-douzaine en fonctionnement autour du lac du Der. Comme la plupart des naturalistes, je ne m'en sers qu'en mode vidéo, ce qui fournit plus d'infos. Les pros qui l'utilisent en longue durée pour avoir des données de présence, sur des passages autoroutiers, par exemple, optent pour le mode photo. Je ne dis jamais où je les pose ! Mais je veille à ce qu'ils ne captent aucun visage et je donne des conseils sur mon site pour bien les choisir, avec des tests d’appareils. J'y partage même un système que j'ai inventé pour adapter l'engin à la prise de vue rapprochée, pour les micromammifères notamment, avec une bouteille en plastique !
• Et vous préparez un guide sur ce sujet chez Delachaux et Niestlé…
Oui, j'ai eu l'idée d'un livre destiné à bien utiliser ces caméras automatiques pour connaître les animaux autour de chez soi. J'y aborde les caractéristiques des matériels pour savoir ce qu'il faut retenir. Les fabricants ont tendance à valoriser la vitesse, qui est certes importante si la bestiole court, mais pas essentielle non plus. Certains modèles proposent différents modes, comme le time lapse, voire une transmission sur smartphone… J'explique où et comment poser le piège en fonction de ce que l'on veut capter. Pour filmer une bête qui trotte, il vaut mieux le disposer de face que perpendiculairement, par exemple. Et on ne placera pas le piège à la même hauteur pour une biche ou un campagnol ! Je donne aussi des tuyaux pour localiser les endroits les plus favorables, par milieu d'une part, et par espèce. J'aborde aussi la visualisation des images, avec des planches d'identification sommaires.
• Vous poursuivez quand même le dessin ?!
Bien sûr ! J'ai toujours des commandes, pour La Salamandre et pour des expos notamment. Mes stages "Observation et dessins naturalistes" sont quasi complets pour 2019. On y apprend durant quatre jours à dessiner d'après le terrain. Et je serai au Festival de Tignécourt, dans les Vosges, les 6 et 7 avril prochains.
• On vous verra aussi au Festival de Ménigoute cette année ?
Oui, après deux années d'absence, je serai de retour avec ce nouveau livre, mon carnet de terrain et des œuvres sur le thème des petites bêtes de chez nous, comme celles que l'on voit sur ma vidéo !
Propos recueillis par Catherine Levesque.
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La fibre écolo
Limiter la hausse des températures à 1,5°C suppose non seulement une immense volonté politique, mais aussi un changement drastique de nos modes de vie. À nos désirs individuels de court terme, nous devons confronter cette exigence climatique encore abstraite et lointaine. C'est l'objet de cette rubrique qui vous donne chaque mois une piste d'action, en s'appuyant notamment sur l'expérience de Julien Vidal, auteur de Ça commence par moi*. Parce que chaque geste individuel compte. Ce mois-ci, comment s'habiller plus vert sans renouer avec les peaux de bête !
Il ne vous aura pas échappé que nous sommes en pleine période de soldes. Tentant ! Or, l'industrie du textile est la deuxième source de pollution dans le monde (la culture du coton non bio requiert beaucoup de pesticides…), même si certaines marques stigmatisées par la campagne Detox de Greenpeace font des efforts pour limiter l'usage des produits chimiques.
Sans oublier les transports qu'entraîne cette surproduction de vêtements, les conditions de travail dans certains pays… et l'eau nécessaire pour les fabriquer : 2 500 litres pour un t-shirt, 11 000 litres pour un jean et 2 kg d’équivalent CO2.
Upcycling et seconde main
Donc, plutôt que de vous ruer sur la troisième démarque après une alerte SMS, faites calmement le tri dans vos tiroirs et armoires pour identifier vos vrais besoins. Donnez les habits et chaussures que vous ne mettez plus à une Ressourcerie, ou recyclez-les. Achetez moins au profit d'une meilleure qualité, de modèles plus intemporels et ressemelez les chaussures au talon un peu usé chez le cordonnier du quartier (11 € pour une paire de bottines, j'ai testé !).
Si vous n'êtes pas mûr pour acheter des vêtements de seconde main en dépôt-vente ou sur les nombreux sites de vide-dressing, privilégiez les marques de vêtement et de chaussures écologiques, ainsi que la production locale, comme les jean's bio made in France 1083 ou Chaussettes orphelines.
Quant aux vêtements voués à ne pas être portés longtemps, il existe des sites de location pour les femmes enceintes et les moins de 6 ans !
Catherine Levesque.
Pour aller plus loin
> Revoir l'émission d'Envoyé spécial "Textiles, mode toxique" (2014)
> www.lafibredutri.fr
> donnons.org/Vetements-et-accessoires-mode
> www.cacommenceparmoi.org |
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Une expo sur l'illustration en incubation
Soutenez sur Ulule un projet d'exposition pour le prochain Festival de Ménigoute ! Sous l’égide du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres et d'un passionné de l’illustration naturaliste, elle présentera des gravures d’oiseaux communs, observables en France, réalisées entre le XVIe et le début du XXe siècle, associées à des extraits de l’Histoire naturelle de Buffon, pour chacune des huit espèces retenues. Les sommes collectées (à partir de 10 €) serviront à l'impression professionnelle des 17 panneaux constituant l'exposition. Et vous aurez un cadeau en contrepartie ! À l'heure où l'on écrit ces lignes, plus de 60 % de la somme est déjà couverte.
> Sur Facebook
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Secrets d'élytres
De la coccinelle au scarabée atlas en passant par la cétoine dorée, le doryphore et la luciole, les coléoptères représentent plus de 387 000 espèces. Puisant dans l’incroyable collection entomologique du musée des Confluences, à Lyon, l’exposition "Coléoptères, insectes extraordinaires" propose de découvrir ces insectes si communs, aux caractéristiques pourtant extraordinaires. À la croisée des sciences naturelles et de l’ethnologie, le parcours présente plus de 300 espèces et des œuvres d'art.
> Jusqu'au 28 juin 2020, à Lyon. 9 €. Gratuit – de 18 ans. Rens. : 04 28 38 12 12
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Relevez le défi climatique !
Conçu par la Fondation pour la nature et l'homme et le Forum des Organisations de solidarité internationale issues des migrations, Génération Climat propose aux 15-35 ans de s'engager pour le climat à travers des journées d’informations, des actions sur le terrain… Le site propose des outils pédagogiques, des fiches pratiques pour monter des projets et l'appui d'un réseau. Agir en France, à l’international ou en service civique, trois dispositifs de soutien financier sont proposés (de 1 000 à 10 000 €). Attention, la date limite des dépôts de candidature est fixée au 31 janvier !
> http://www.generation-climat.org/ |
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