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Festival de Ménigoute


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Nous voulons des paysans !

Il y a bientôt deux ans, notre Web TV consacrait une émission spéciale au mouvement « Nous voulons des coquelicots », né le 12 septembre 2018 dans un numéro de Charlie Hebdo. Ce 15 septembre, une délégation composée du journaliste Fabrice Nicolino, président de l’association, de la chanteuse Emily Loizeau, de Victor Noël*, jeune auteur engagé dans la protection de la biodiversité, et de Mariane Frisch, cheville ouvrière de cette épopée, a rencontré la ministre de la Transition écologique pour lui remettre les 1 135 133 signatures recueillies (soit 33 cartons !) qui appellent à l’interdiction de tous les pesticides de synthèse.

Après lecture de la plainte morale à son encontre, Barbara Pompili a pris son stylo… et signé l’Appel des coquelicots, alors que le gouvernement vient d’annoncer son intention de réautoriser partiellement les néonicotinoïdes. Fin de l’histoire ?

Vers un nouveau contrat social ?

Non point. La bagarre continue avec un nouveau mot d’ordre, « Nous voulons des paysans », qui demande une sortie de l’agriculture industrielle dans les dix ans et l’installation d’un million de nouveaux paysans. Officiellement, ils ne sont plus que 430 000, alors qu’ils étaient encore 7,4 millions en 1946. Et beaucoup seront en retraite sous trois ans, sans être remplacés. Un tel plan de plan de sortie suppose des investissements publics massifs, que l’association estime à 200 milliards d’euros au total, soit dix milliards par an. « La crise du coronavirus montre qu’on peut mobiliser des budgets colossaux pour des causes bien moindres. […] Ce nouveau contrat social doit permettre de produire des aliments de qualité pour tous, sans pesticides, et de les vendre dans des circuits rémunérateurs et stables », espère le mouvement.

Nous voulons des festivaliers !

En attendant, l’association, comme 31 autres organisations, appelle les citoyens à se mobiliser auprès de leurs députés (censés voter le 5 octobre) contre le projet de loi qui entend déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes. Plutôt que des mails inutiles et énergivores, ils préconisent d’aller leur parler les yeux dans les yeux, chose que le masque autorise encore. Rien ne vaut le contact direct pour défendre une cause. Rien ne vaut l’échange en chair et en os pour apprendre, polémiquer, convaincre, se galvaniser, se ressourcer.

C’est pour cette raison qu’en dépit du contexte très particulier cette année, nous vous attendons nombreux pour cette 36e édition du Festival de Ménigoute. Bénévoles, organisateurs, élus locaux, exposants, conférenciers, cinéastes, techniciens… l’équipe du FIFO mobilise toutes ses énergies pour que cette manifestation tant attendue se déroule dans des conditions sanitaires irréprochables. Elle sera inévitablement un peu différente (voir l’interview qui suit), mais n’en sera que plus intense. Votre présence sera un joli pied de nez (caché) au virus.

Catherine Levesque-Lecointre

* Je rêve d’un monde, éd. Delachaux et Niestlé.

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Notre sélection des films en compétition

Un avant-goût de la sélection des films en compétition pour cette 36e édition : 36 films et 10 courts métrages de treize nationalités seront diffusés durant le festival, plus deux films hors compétition. Un bon cru nous promet-on !

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Dominique Brouard, fondateur du Festival de Ménigoute : « Le festival aura lieu au prix d’un protocole sanitaire rigoureux »

Oui, le Festival de Ménigoute aura bien lieu ! Et nous comptons plus que jamais sur votre présence. Les contraintes imposées par la Covid ont été l’occasion de faire bouger les lignes, en étroite collaboration avec les services de l’État. Le point avec Dominique Brouard, président de l’association Mainate, qui organise le festival.

• Un mois avant le début du festival, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Cette année la plupart des événements proches de celui que nous mettons en œuvre ont été annulés. Bon nombre d'exposants, d'associations, conférenciers, professionnels de la production de documentaires dédiés à la nature, nous interpellent avec l'espoir de se retrouver à Ménigoute. Il s'agit d'un temps de rencontres duquel découlent de nombreuses initiatives. Dans cette période où l'anxiété se propage, nous pensons que tenir le festival de Ménigoute, bien sûr avec raison, sera un facteur de motivation pour l'ensemble du public et des nombreux intervenants. Il ne faut pas céder au découragement !

• Ne craignez-vous pas une désaffection liée au risque sanitaire ?
S'agissant des inquiétudes sanitaires, nous voulons, sans pour autant en accepter la fatalité, démontrer qu'avec responsabilité et discipline collective, l'activité peut se poursuivre. En étroite collaboration avec les services de l'État et notre municipalité, nous élaborons un protocole sanitaire rigoureux.
La commune va prendre un arrêté imposant le port du masque du 26 octobre au 2 novembre. Nous aménageons les lieux d'accueil avec des protections adéquates et nous renforçons l'équipe de sécurité de manière à ce que les règles soient respectées. Eu égard aux énergies déployées, nous avons besoin d’un public, mais d’un public discipliné.

• Comment vont se dérouler les projections ?
Nous avons d'ores et déjà pris des dispositions spécifiques. L’accueil sera réduit dans la grande salle et il n’y aura pas de bar. Nous prévoyons donc des séances plus courtes, donc moins chères à l’achat à l’unité. Il y en aura six par jour de 8 h 30 à 23 h 30, et un tiers des films passera deux fois. Cela permet à tout le monde de les voir, dans la mesure où les services des repas seront plus étendus, avec moins de tables disponibles. La formule du pass reste inchangée. En revanche, la nouveauté, c’est que nous décentraliserons des séances de projections et des conférences dans trois salles supplémentaires : une salle de cinéma à Vasles, le cinéma Le Foyer et le Palais des congrès à Parthenay. Cette organisation implique un renforcement important en techniciens, en général du personnel intermittent du spectacle. Mais tous les films seront bien projetés à Ménigoute !

• Quid du forum et des activités ?
Il y a autant d’exposants que d’habitude, à une ou deux exceptions près. Grâce à un effort partagé avec notre prestataire, nous disposerons d'un chapiteau plus vaste afin d'améliorer la circulation en respectant la distanciation. Les dispositifs d’accès seront sécurisés avec du gel à l’entrée et à la sortie, un cheminement imposé. La buvette sera maintenue, mais il faudra consommer assis autour d’une table. En revanche, le bal est annulé. Quant aux sorties nature, elles sont maintenues sous réserve d’un nombre suffisant de participants.

Nous allons d'ici à début octobre organiser plus en détail chacune des activités. Une petite « équipe Covid » analyse point par point les problèmes potentiels que nous devons résoudre. Il faut se donner les moyens de vivre avec cette difficulté.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

 



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#StopEcoloBashing

Insultes, intimidations, menaces de mort, violences sur le terrain, saccages de locaux…, la tension monte à l’égard des protecteurs de l’environnement, en toute impunité pour les agresseurs. Zoom sur l’écolobashing (ou greenbashing »), qui a fait l’objet d’un dossier signé Marc Giraud dans le magazine de l’Aspas, Goupil.

On ne reviendra pas sur l’homme en slip armé d’une pelle face à Allain Bougrain Dubourg et à des militants de la LPO, dans les Landes, il y a cinq ans… Depuis 2014, année de la mort du jeune Rémi Fraisse au cours d’une manifestation contre le projet de barrage de Sivens, les frictions se multiplient entre les protecteurs de l’environnement et leurs détracteurs. Parallèlement, la défiance grandit à l’égard des journalistes qui traitent ces sujets, comme en témoignent de nombreuses dérives. 

Le 21 août dernier à Crest, dans la Drôme, l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) a été la cible d’une manifestation d’hostilité emmenée par 500 éleveurs et chasseurs. Leur revendication principale : la préservation par l’association de 700 hectares de forêts dans sa Réserve de vie sauvage® (soit 0,1 % de la surface du département) menacerait les activités agricoles !

Prédateurs

Début juin, le naturaliste Pierre Rigaux*, qui diffuse des vidéos contre la chasse sur les réseaux sociaux, découvrait un cadavre de renard sanguinolent sur le capot de sa voiture, suscitant un tweet de soutien du ministère de la Transition écologique. Régulièrement molesté par des chasseurs, il a déjà porté plainte contre une quinzaine de personnes pour menaces de mort, selon un article du Monde paru le 3 août dernier sur ce sujet. Sur le terrain, les exactions sont légion et l’ASPAS lance un appel à témoins sur temoignage@aspas-nature.org.
Le documentariste Jean-Michel Bertrand, qui a présenté son deuxième long métrage sur les loups lors du dernier Festival de Ménigoute, en a aussi fait les frais à plusieurs reprises en présentant Marche avec les loups.
Le 2 août dernier, une quarantaine d’éleveurs et de chasseurs ont interrompu la projection de son film à Tende (Alpes-Maritimes). Le réalisateur a porté plainte, tout comme le parc national du Mercantour, qui organisait la soirée.

En janvier dernier, alors qu’une avant-première de son film avait été entravée dans les Hautes-Alpes, Stéphane Foucart, journaliste au Monde, notait « l’asymétrie dans le traitement et la considération réservés, par les pouvoirs publics, aux actions des agriculteurs ou des chasseurs et à celles des militants écologistes ».

Une législation à deux vitesses

Les exactions ne s’arrêtent pas aux militants. Des agents de l’Office français de la biodiversité sont parfois confrontés à des contestations musclées lors de contrôles ou dans les parcs. Le Syndicat national de l’environnement a recensé une dizaine d’incidents depuis début 2019, révèle un autre article du Monde.
Même les élus ne sont pas à l’abri, saisis en justice pour avoir tenté de protéger leurs concitoyens des épandages de pesticides ou entravés dans leur volonté d’interdire la vénerie sous terre des blaireaux, comme Catherine le Troquier dans le Loir-et-Cher…

Et si les gardes peinent parfois à traquer les braconniers (une petite pensée pour l’ours tué par balles en juin dernier dans l’Ariège), plusieurs municipalités ont attaqué Sea Shepherd pour transport illégal d’espèces protégées, en l’occurrence des cadavres de dauphins exposés en centre-ville !

De la difficulté d’informer

Les militants d’AVA (Abolissons la vènerie aujourd’hui), qui ont le courage de suivre les équipages de chasse à courre pour filmer la réalité de ce loisir, subissent des agressions physiques : charges à cheval, coups de fouets…Et en matière d’information, même les journalistes sont réprimés dans leur activité, soit par des actions en justice, soit par des manœuvres plus pernicieuses. Soutenus par plus de 200 professionnels de la presse, des journalistes bretons viennent de créer un collectif pour dénoncer les pressions qu’ils subissent de la part de l’agro-industrie locale, en particulier Inès Léraud, auteure de l’album “Algues vertes, l’histoire interdite”, (illustré par Pierre Van Hove,La revue dessinée/Delcourt, prix 2020 de la BD bretonne). Un journaliste de Reporterre a par ailleurs été placé dix heures en garde à vue le 26 juin pour avoir couvert le blocage de l’aéroport d’Orly par les militants d’Extinction Rébellion… 

Déméter délétère

À l’inverse, une étrange cellule de gendarmerie surveille les « atteintes au monde agricole » comme le lait (cru) sur le feu. Appelée Déméter, elle a été créée voilà un an grâce à une convention signée avec les deux syndicats agricoles majoritaires : la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA), mais sans d’autres représentants agricoles, comme la Confédération paysanne. À la faveur de ce dispositif inédit, un juriste de l’association Sources et rivières du Limousin a fait l’objet, en juin dernier, d’une enquête judiciaire pour violation de domicile alors qu’il répondait à une interview de France 3 sur des zones humides détruites par l’installation de serres de tomates, sans avoir pénétré sur le terrain agricole.

Des procédures sont en cours pour faire dissoudre cette cellule, dénoncée par une trentaine d’ONG. Dans sa requête en référé liberté déposée fin juillet au tribunal administratif de Paris, L214, particulièrement visée pour dénoncer l’élevage industriel, affirme : « Le monde associatif de la protection animale et plus largement écologiste est mis sous surveillance à l’heure où le besoin et la demande de transparence des citoyens sur ces thématiques n’ont jamais été aussi importants. »

À qui profite le crime ?

En brouillant les frontières entre contestation légitime, pacifique, et criminalité, d’aucuns estiment qu’on criminalise la dénonciation de la violence plutôt que la violence dénoncée.
Il y a fort à parier que cet arsenal répressif trahisse une inquiétude de la part des détenteurs du pouvoir, pieds et poings liés aux lobbies, face à la mobilisation grandissante des citoyens sur les questions environnementales.
Certains considèrent désormais que les outils de contestation légaux tels que la grève, la pétition, la manifestation ou le vote ont montré leurs limites et appellent à la désobéissance civile en s’appuyant sur l’état de nécessité, une notion juridique qui consiste à « autoriser une action illégale » pour empêcher des dommages plus graves. 

Dans ce contexte liberticide préoccupant, il est plus que jamais nécessaire que les associations résistent et se fassent entendre. Nombreuses au Festival de Ménigoute, nous les invitons à se serrer les coudes (plutôt qu’à éternuer dedans !).

Catherine Levesque-Lecointre.

* Pas de fusils dans la nature, Humensciences, 284 pages (22 €).

 



 

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Poumon vert et tapis rouge en avant-première au FIFO

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Et si la puissance émotionnelle du cinéma parvenait à infléchir le cours des choses ? Telle est la question posée d’emblée par ce documentaire signé Luc Marescot (produit par MC4). À partir de sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé, dont il veut populariser le combat, il se met au défi de faire un film de cinéma. Les documentaires ne se limitent-ils pas à des spectateurs déjà convaincus ? Le Q.G. où il mûrit son projet est un petit bungalow au décor insolite, à Brocéliande, mais sa quête le mène à Los Angeles, Berlin, Cannes, Paris, jusque dans les bureaux de Claude Lelouch, Juliette Binoche, Jacques Perrin…, où il découvre avec candeur les arcanes du septième art. “Poumon vert et tapis rouge” raconte ce cheminement, effectué avec malice, obstination, tout en arpentant les forêts tropicales et en partageant avec Francis Hallé. Parviendra-t-il à convaincre un producteur ? Un film inclassable qui sera présenté en avant-première au prochain Festival de Ménigoute, lors de la soirée de clôture du 31 octobre, après le palmarès.

© MC4


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Une enquête pleine de piquants

breveEn Angleterre, un tiers des hérissons a disparu en quinze ans. Or, nous ne sommes pas en mesure aujourd’hui de quantifier le déclin que connaît l’espèce en France, menacée par la disparition de son habitat, les collisions routières, les intoxications par les granulés pesticides, les noyades, etc. C’est pour cette raison que la LPO, avec l’aide du Muséum national d’Histoire naturelle, lance une grande enquête nationale qui sera reconduite tous les ans. Inutile d’être un expert pour y participer : il suffit de s’équiper d’un tunnel à empreintes disponible pour 25 € à la Boutique LPO ou de le réaliser soi-même (aidez-vous d’un tuto). Le tunnel est disposé pendant cinq nuits consécutives dans un jardin ou dans un coin de nature. Chaque matin, les empreintes sont relevées et l’ensemble des espèces auxquelles elles appartiennent sont enregistrées sur le site de l’enquête.
Rendez-vous sur : missionherisson.org

En vidéo sur Youtube



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La chasse aux tourterelles des bois suspendue

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Le Conseil d‘État a suspendu le 11 septembre la chasse aux tourterelles des bois en France, qui autorisait dès le 29 août le prélèvement de 17 460 oiseaux, bien que l’espèce soit inscrite sur la liste rouge mondiale de l’UICN. C’est un nouveau succès pour cette rentrée. Mais la ministre ayant publié l’arrêté au dernier moment, la veille d’un week-end et de l’ouverture de la chasse à la tourterelle, près de 7 000 individus ont tout de même été tués, bien que la LPO ait attaqué l’arrêté aussitôt… Quant aux chasseurs, ils ont manifesté le 12 septembre à Prades (Pyrénées-Orientales), ville du Premier ministre, contre l'interdiction de la chasse à la glu. Parmi les pancartes brandies : "La chasse ni un sport, ni un loisir, c'est un mode de vie, une liberté de conscience"…

© Santa3 / Pixabay

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Pierre SELLIER - ASPAS - MC4 - Pixabay - FIFO
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FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org