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Festival de Ménigoute


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Bien-Hêtre

Les arbres sont plus que jamais dans nos petits papiers. Un livre sur leur vie secrète s'est écoulé à plus d'un million d'exemplaires pour être adapté à l'écran tout récemment. Le naturaliste Georges Feterman, président de l’association ARBRES, qui agit pour la préservation des arbres remarquables, déplore quant à lui le fait que la loi française « ne considère pas l’arbre comme un être vivant, mais comme un objet de propriété ». Un appel a été lancé, soutenu par Alain Baraton, Erik Orsenna, Allain Bougrain-Dubourg et Francis Hallé, pour une reconnaissance juridique des plus beaux sujets. Une carte interactive recense d'ailleurs les labels "Arbre remarquable de France" et "Ensemble arboré remarquable" décernés par l'association. On en dénombre plus de 450 à ce jour.

L'arbre qui cache la forêt

La 33e édition du Festival de Ménigoute offrira une place de choix à ce végétal ligneux. Deux-Sèvres Nature Environnement consacrera justement le 1er novembre une conférence gratuite aux Arbres remarquables des Deux-Sèvres, leur inventaire venant d'être mis à jour, avec un projet de livre et de site Web.
Le dimanche matin, une sortie permettra d'apprendre à reconnaître les arbres en hiver (10 €). L'après-midi, les enfants pourront s'exercer à grimper aux arbres dans le cadre d'un atelier de trois heures (5 €). La veille, une sortie sur le site de la Grimaudière vous enseignera l'art de les photographier (10€).

De l'écorce à l'écran

Du côté des cinéastes en compétition, le facétieux Daniel Auclair a fixé une caméra sur une branche pour un long plan séquence réduit à deux minutes où tout se joue… Une belle idée pour inaugurer l'apparition des formats courts dans la sélection du FIFO. Un documentaire de 52 min nous parlera de l'Araucaria araucana, un arbre millénaire (lundi 30 octobre, séance de 14 h 30). Une enquête sur la forêt française, signée Mal-Hêtre (lundi 30 octobre, séance de 21 h), démontera quelques clichés sur une filière mal connue, tandis que La forêt des hommes s'intéressa aux gardiens des forêts tropicales
Un programme qui coule de source pour la 33e édition d'un Festival bien enraciné, dont les branches multiples s'élèvent vers le ciel de la connaissance et les feuilles du partage, même en automne.

Catherine Levesque.

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Le lynx et la fraise

Un titre énigmatique que celui du moyen métrage qui ouvrira le 33e Festival de Ménigoute, pour évoquer la diversité des sujets, des lieux et des formats — du court au long en passant par le making of et la web-série — des films en compétition cette année. Côté casting et lieux de tournage : grue cendrée, chamois, abeilles, mouches, renardeaux, lynx pardelle, singe araignée, loup, écureuil iranien, faucon de l'Amour, vanneau huppé, pie, serpents, Canaries, Cornouaille, Écosse, Kenya, Guinée-Bissau, Éthiopie, Népal, Brésil, Groenland, Ruhr, Ardenne, Notre-Dame-Des-Landes… Mise en bouche !

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Idriss Aberkane : "Notre attitude vis-à-vis de la nature n'est pas sage"

Le Festival international du film ornithologique de Ménigoute accueille le lundi 30 octobre, à 17 h 30, une conférence exceptionnelle d'Idriss Aberkane, essayiste, consultant et enseignant. Organisée par la Délégation régionale EDF Nouvelle-Aquitaine à l’occasion des 9es Rencontres du cinéma animalier, elle aura pour thème "la biodiversité comme source d'innovation et d'inspiration" et se déroulera dans la salle de projection. Rencontre avec ce conférencier hors normes.

• Votre cursus est riche et votre parcours polyvalent en dépit de votre jeune âge : comment les résumeriez-vous ?
Par un buffet à volonté de connaissances. On apprend mieux la connaissance quand on lui donne une saveur. J'ai cherché le plaisir avant tout, sans chercher la cohérence, en faisant d'abord un doctorat sur la "géopolitique de la connaissance". Contrairement à un puits de pétrole, quand on partage la connaissance, on la multiplie. Puis j'ai étudié la littérature comparée pour comprendre l'influence des grands textes fondateurs dans les civilisations. Enfin, je me suis penché sur l'ergonomie appliquée au "knowledge du management", c'est-à-dire comment mieux présenter les connaissances au cerveau, qu'il s'agisse d'individus ou de collectivités. Une sorte de gastronomie de la connaissance !

• En tant que conférencier, vous convoquez de multiples disciplines : quels sont vos points forts en matière d'érudition ?
Le point fort, c'est ce que l'on garde en tête. Je suis à la fois formateur dans des entreprises et conférencier. La conférence qu'on me demande le plus porte sur le biomimétisme, probablement parce que l'esprit profond du XXIe siècle nécessite une réconciliation avec la nature. La connaissance vaut désormais plus cher que le pétrole — Facebook coûte plus cher que Total. Or, la nature est la plus grande source de connaissances.

• Votre intervention à Ménigoute portera sur deux de vos sujets phares : le biomimétisme et l'économie de la connaissance : le pitch ?
Celui qui s'attend au pire n'est jamais déçu comme dirait un proverbe chinois et il ne faut pas avoir peur des termes ! Le sujet est le suivant : depuis 250 ans, on oppose nature et emploi. Soixante-dix pour cent de la population mondiale vit en ville, mais ça n'est pas une fatalité. La connaissance crée plus de prospérité que les matières premières, en témoigne ce petit pays qu'est la Corée du Sud, qui exporte deux fois plus que la Russie. La nature est le plus gros gisement de connaissances. Il faut apprendre à l'exploiter autrement. Et les puissances émergentes que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud seront les plus difficiles à convaincre.

• Vous définissez la neuro-ergonomie comme une manière de "mieux attraper la connaissance avec son cerveau". Pouvez-vous nous citer quelques exemples ?
Il y en beaucoup dans l'Antiquité puis à la Renaissance. Cicéron, par exemple, retenait grâce à la technique des "palais de la mémoire", qui consiste à spatialiser ce que l'on doit retenir dans des pièces virtuelles. C'est indiscernable de l'ergonomie physique : quand on fait de la manutention, on veille à sa posture pour ne pas se faire mal au dos. Dans les entrepôts de la connaissance, on peut se tordre l'esprit de la même manière. Mais il est difficile d'appliquer au cerveau une "technique d'Alexander" faute de miroir de l'esprit… On peut avoir recours au multicanal grâce à des expériences multisensorielles. Aristote enseignait dans un jardin ! Notre enseignement actuel, qui s'apparente en effet à de la nourriture industrielle, doit être remis en question : mangez une tomate bio et l'expérience sera différente.

• Selon votre conception de la "neuro-sagesse", une civilisation qui produit beaucoup de savoirs sans sagesse est vouée à l’autodestruction. Peut-on l'appliquer à la crise écologique que l'on traverse ?
C'est en effet l'histoire du XXe siècle, où l'on a accumulé des savoirs pendant cent ans. On a les neurosciences, mais pas la neuro-sagesse. Notre attitude vis-à-vis de la nature n'est pas sage. D'ailleurs, dans une société de prêt-à-porter, de prêt-à-tout, la sagesse a-t-elle encore sa place ?

• L'élection du président Trump ne montre-t-elle pas qu'on est loin de la "noopolitique" que vous défendez, à savoir "faire régner le savoir sur le pouvoir" ?
Depuis les années 1970, les présidents américains se succèdent en une oscillation permanente entre maîtrise des ressources et connaissance. Il y a eu Carter, qui a mis des panneaux solaires sur la Maison-Blanche en cherchant à fédérer sans guerre autour de la crise énergétique. Puis Reagan et les guerres au Moyen-Orient, puis Al Gore et Clinton qui étaient de nouveau dans la noopolitique, suivis de Bush, Obama, puis Trump… Espérons que l'on se concentre de nouveau sur la connaissance.

• Vivons-nous réellement une seconde Renaissance avec l'émergence d'un rapport nouveau entre technologie et nature ?
Oui ! Mais on voit plus les menaces que les opportunités, ce qui est naturel dans un contexte de révolution. C'est "le principe de la vie et du dîner" : un lapin poursuivi par un renard a plus de chances de s'en sortir, car il en va de sa vie, alors que le renard ne perd qu'un repas ! Les hommes de la Renaissance voyaient plus de morts dans les batailles que les bénéfices de leur époque, perceptibles avec du recul. Nous sommes la première famille de générations qui pourra faire une Renaissance lucide, à la manière d'un rêve éveillé. Mais comme à la Renaissance, nous nous heurtons à un pouvoir scolastique qui résiste au croisement des savoirs interdisciplinaires. Pourtant, il résulte du croisement de certains savoirs une "vigueur hybride" : ce fut le cas quand Steve Jobs convoqua le design dans l'informatique, par exemple. Il ne faut donc pas hésiter à rapprocher des disciplines éloignées pour faire avancer la connaissance, en particulier pour les savoirs technologiques.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

> Pour en savoir plus : https://idrissaberkane.org



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Autour de Vincent Munier

Invité d'honneur du 33e FIFO, le photographe Vincent Munier y présentera une exposition inédite et une conférence sur ses dernières expéditions. Entre autres !

L'exposition "Inspiration", à la Chapelle Boucard, rimera cette année avec Robert Hainard. La Fondation éponyme, Vincent Munier et son père y présentent une exposition très personnelle autour du célèbre artiste naturaliste suisse. "À partir de nos négatifs, nous avons créé des cyanotypes, un procédé photographique monochrome ancien qui consiste à mélanger deux substances chimiques, explique le photographe vosgien. Une fois réunies, elles deviennent photosensibles. Après insolation de l’image à l’aide d’un négatif, on obtient une épreuve « bleu de Prusse » dont il est possible de faire changer la teinte. Les épreuves présentées dans cette exposition ont été virées grâce à l’action des tanins contenus dans un simple thé vert. Ces tirages cyanotypes ont eux-mêmes été scannés et tirés sur papier fine-art, qui cohabitent très bien avec les gravures de Robert Hainard." Ces dernières sont des tirages agrandis réalisés à partir de scans des gravures originales.

Une table ronde, une conférence et un court métrage

Le samedi 28 octobre, Vincent Munier animera de 10 heures à 12 heures une table ronde sur la photographie animalière aux côtés de Laurent Cocherel, Patrice Mariolan et Louis-Marie Préau.
En préambule de la soirée de clôture, le mardi 31 octobre, il nous parlera de son parcours et de ses dernières expéditions en Arctique, au Tibet…
Enfin, son film de 5 min La Nuit du cerf, réalisé avec l'audio-naturaliste Marc Namblard dans les forêts vosgiennes au moment du brame automnal, sera présenté en compétition dans la première sélection de films courts. L'occasion de découvrir une autre facette de son travail, puisque Vincent Munier tourne de plus en plus en vidéo.

Ses ouvrages et un calendrier 2018 seront par ailleurs en vente sur le stand Kobalann.

Catherine Levesque.



 

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Hurlez avec les loups !

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Cette année encore, le loup fera l'objet de toutes les attentions au Fifo avec trois films en compétition : l'un en Turquie, l'autre en Éthiopie et le troisième… en France. Réalisé par Marie Amiguet, ce 52 min, qui sera diffusé le samedi 28 octobre après-midi, présente les coulisses de la quête de Jean-Michel Bertrand et livre un témoignage exceptionnel sur son film, La Vallée des loups, qui a enregistré en salle 175 000 entrées depuis sa sortie, en janvier dernier. Le réalisateur sera également présent le dimanche 29 octobre à la "Rencontre sur le loup" animée par Marc Giraud, Farid Benhammou, Michel Chalvet et Philippe Huet. Habitué du festival, ce dernier est l'auteur de l'ouvrage Une vie de loup, qui vient de paraître aux éditions Hesse, avec des photos de Vincent Munier et Jean-Michel Bertrand (28 €). Deux euros par ouvrage seront reversés à l'Aspas. Une exposition de photos autour du livre se tiendra dans le forum.

 


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Regarde la baie

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Et Dieu sait s'il l'a regardée, Benoît Perrotin, la baie de l'Aiguillon, qu'il magnifie dans un sublime ouvrage (éd. Hesse, 36 €) où se côtoient des aquarelles (sa technique de prédilection), des huiles, des pastels, mais aussi des œuvres réalisées avec de la vase. Si l'avifaune occupe une grande place, l'homme est également présent, et des textes de Benoît et de spécialistes de la baie accompagnent les illustrations, qui restituent admirablement les ambiances et les émotions du terrain.
Pour ceux qui rêvent de "croquer" sur le terrain avec Benoît Perrotin, il encadrera dans le cadre du FIFO une sortie d'initiation au dessin naturaliste sur le site de la Grimaudière le mardi 31 octobre (10 h-12 h ; 10 € ; prévoir bloc et crayons).
Aux côtés de Frédéric Corre, conservateur de la réserve de la baie de l'Aiguillon, il animera le même jour, de 16 h à 17 h, une conférence où se mêleront approches artistiques, sensibles et techniques autour de cet estuaire.

 


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Plumes

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L'exposition "Plumes" de Patrice Mariolan sera inaugurée au 33e Festival de Ménigoute. Elle présente un de ses axes de travail photographique : les oiseaux. Il épure l'image pour n'en livrer que l'essentiel : l'expression de l'attitude, l'harmonie du mouvement, l'émotion de l'instant. Un ouvrage commun en noir et blanc est associé à cette exposition où Patrice Mariolan et Mamac conjuguent le langage de l'image avec l'écriture poétique.
L'Oiseau magazine - Rapaces de France n°19, qui paraît ce mois-ci, consacre également un portfolio à cet ouvrage.

> www.patricemariolan.com

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Patrice Mariolan, Laurent Joffrion, FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org