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Festival de M�nigoute


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Le renard et l'ivoire

Les Fables de La Fontaine sont indémodables. Et l'heure est propice à la morale. Une fois n'est pas coutume, la France donne l'exemple. Et sur deux sujets cruciaux pour l'environnement. Le 6 février, elle a détruit tous ses stocks d'ivoire illicite, soit trois tonnes, un signal fort avant l'ouverture du Sommet de Londres sur le braconnage et les espèces menacées. Il y a quelques jours, elle a fait valoir de nouveau son opposition au nouveau maïs transgénique TC1507 qui divise les Etats membres de l'Union Européenne. On attend désormais fébrilement l'arbitrage de la Commission…

Un massacre programmé

Exemplaire sur ces questions hautement internationales, la France reste mauvaise élève à l'intérieur de ses frontières. Un petit zoom plein nord et nous voici chez les Ch'tis, connus pour leur carnaval et leur convivialité. Cette belle réputation promet d'être quelque peu écornée avec les Ch'tis Fox Days, programmés du 17 au 23 février, avec un pic annoncé durant le week-end. "Sans aucune justification sanitaire ou scientifique, chasseurs, piégeurs et déterreurs vont détruire, par simple loisir, jours et nuits, tous les renards qu’ils pourront, parfois avec une violence sans nom", explique-t-on à l'Association pour la protection des animaux sauvages, qui s'est mobilisée avec six autres ONG pour demander au préfet du Nord l'interdiction de ces pratiques barbares.

Exprimer son indignation

Outre une conférence de presse, le collectif a organisé une manifestation samedi 15 février à Lille pour réclamer l'arrêt du classement des renards comme nuisibles et l'interdiction du piégeage et du déterrage. Un succès : de 1 000 à 1 200 manifestants selon la police (750 selon la Préfecture, qui a refusé de recevoir une délégation), et au moins 1 500 participants selon les ornithologues, qui s’y connaissent en comptages !
Face au carnage annoncé, on peut exprimer son indignation via la cyberaction. Et garder une bonne dose d'espoir en repensant au titre d'un ouvrage de Hubert Reeves, fervent défenseur de la cause animale et président de l'association Humanité et Biodiversité : "Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve".

Catherine Levesque


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Terre des ours

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Entretien avec Guillaume Vincent, réalisateur de Terre des ours, en salle le 26 février

Terre des ours est le premier documentaire animalier filmé en 3D en milieu naturel, avec des animaux sauvages. Raconté par Marion Cotillard, ce long métrage tourné avec l'équipe de James Cameron sur la péninsule du Kamtchatka, dans l'Extrême-Orient russe, filme au plus près les plantigrades. Entretien avec Guillaume Vincent, auteur de nombreux documentaires animaliers* pour la télévision.

• Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce film animalier novateur ?
Avant même de penser à un film en 3D, nous réfléchissions, avec Thierry Commissionat, l'un des producteurs, à un animal cinématographique que l'on pourrait suivre au fil des quatre saisons. Nous avons très vite pensé à l'ours, qui suscite à la fois la sympathie et la crainte. Yves Paccalet a immédiatement pensé au Kamchatka pour le tournage. Tout y est cinématographique ! Ses paysages se prêtaient parfaitement bien à l’utilisation de la 3D-relief. Et le fait que les ours bruns n'y sont plus chassés depuis au moins 80 ans, et très peu braconnés, a permis cette proximité. Ils ne nous identifient pas comme des dangers, nous n'avions pas besoin d'affût et n'avons jamais utilisé de focales au-delà de 250 mm. Nous avons pu les filmer à deux ou trois mètres parfois sans qu’ils nous fuient. Vu le poids de notre matériel, nous aurions été incapables de les suivre !

• Pourquoi le choix de la 3D ?
Il fallait que les spectateurs aient la sensation d’être au plus près des ours et pas
seulement à un poste d’observation. Nous souhaitions réaliser un film en relief qui ne fait pas mal aux yeux ! Nous avons défini un type de relief allant dans le sens du film : fort mais naturel, avec un travail très précis sur les matières, les détails, comme sur la profondeur des vastes paysages. Les rendus de matières sont particulièrement étonnants : les minéraux, les poils des ours, les herbes,
l’eau…

• Comment monte-t-on un projet d'une telle envergure ?
Le fait de tourner en 3D a quasiment doublé le budget du film, soit 6 millions d'euros,  car cela nécessitait une grosse préparation technique. James Cameron nous a fourni un matériel parfaitement au point sur la 3D, c'est-à-dire des complexes de deux caméras avec tout l’appareillage qui les synchronise, mais il fallait l'adapter aux conditions météo extrêmes du Kamtchatka. L'essentiel de l'action se concentre sur l'été. Les équipes terrestre, aérienne et sous-marine tournaient donc en parallèle.

• Vous êtes-vous conformé au scénario écrit avec Yves Paccalet ?
Ce documentaire n'est en rien "fictionné" mais les grands thèmes que nous voulions aborder étaient bien en place, avec quelques séquences incontournables en termes de comportements, en particulier lorsque la femelle se sépare de ses petits. Il ressort du film ce que l'on voulait y mettre. Certaines scènes n'avaient même jamais été observées dans la nature, comme ce rassemblement de plus de soixante ours dans la rivière…

• Les 27 semaines de tournage ont été suivies d'un gros travail sur le son…
Nous avons travaillé 20 semaines sur la bande-son pour renforcer la proximité avec les ours. Ils produisent en effet des sons très rentrés qu'on ne perçoit qu'à côté d'eux. Nous avons été également attentifs à des petits sons en apparence anodins, comme le craquement des brindilles ou le souffle du vent, qui contribuent à mon sens au plaisir d'être dans la nature.

• Vous travaillez beaucoup pour la télévision. Pensez-vous que le documentaire animalier y est suffisamment représenté ?
On peut regretter qu'il n'existe pas de département dédié au documentaire animalier à la télévision française, contrairement à l'Angleterre. Pour le cinéma, en revanche, il faut des sujets forts, même s'il n'y a pas de fiction et si tout est vrai.

• Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Il s'agit d'un nouveau film en 3D sur les baleines à bosse et autres géants de la mer, comme les orques, qui constituent en quelque sorte nos représentants dans les océans. Il s'appellera tout simplement Les Géants.
Propos recueillis par Catherine Levesque.

* Les Gibbons de Phuket (1997), Insectes en société (1998), La Cité des fourmis (1999), Le Singe qui a traversé la mer (2004), Washoe, le singe qui parle avec les mains (1993), Et Dieu créa le singe (1994), Taïga, ceux qui marchent dans les pas du tigre (2005).

Propos recueillis par Catherine Levesque.

 



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Tante Hilda ! : une fable contre les OGM  à l'affiche

"Attilem", c'est la céréale miracle : elle se cultive avec très peu d'eau, sans engrais et produit des rendements prodigieux capables d'enrayer la faim dans le monde et de pallier la raréfaction du pétrole. A la tête du groupe agro-alimentaire tentaculaire qui l'a mise au point, recluse dans un bunker ultra-protégé, la cupide Dolorès affronte bien vite Tante Hilda, botaniste écolo et farfelue sans le moindre neveu, isolée pour sa part dans d'immenses serres où elle bichonne à la fois ses parents et ses plantes chéris. On comprend à la fin de ce long métrage d'animation ébouriffant le sens de ces deux claustrations, en miroir.

Des voix célèbres

En attendant ce dénouement aux accents psychanalytiques, l'action est menée tambour battant et doit beaucoup aux voix qui l'animent : une Balasko tonitruante pour Dolorès, une Sabine Azéma radieuse aux certitudes enflammées pour Hilda. Et des personnages secondaires tout aussi truculents incarnés avec brio par François Morel et Bruno Lochet.
"Dans un dessin animé, les voix constituent la seule composante réelle, tout le reste n'est qu'invention, indique Jacques-Rémy Girerd, réalisateur (La Prophétie des Grenouilles, Mia et le Migou) aux côtés de Benoît Chieux. La qualité des voix est capitale pour maîtriser l'émotion du film. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, elles ont été enregistrées avant que les animateurs ne procèdent à l'animation des personnages."

Un module pédagogique

Servie par une bande originale élaborée,  cette fable écologique du Studio Folimage (sortie le 12 février) revendique le côté artisanal et pictural de son graphisme. Dessinée sur papier, image par image, cette comédie loufoque 100 % française a nécessité la bagatelle de… sept ans de travail.  Si elle milite contre le cynisme des multinationales, on est loin du film à thèse moralisateur. Point de message asséné, mais "des situations qui peuvent amener le spectateur à prendre position".
Un module pédagogique a été réalisé pour faire découvrir ce film tout public à travers des activités ludiques sur le thème de la biodiversité. Une aubaine pour les enseignants et les éducateurs à l'environnement.

Catherine Levesque

 



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Appel aux dons pour la Fondation Hulot

breveDans un contexte économique extrêmement tendu, la Fondation Nicolas-Hulot lance un appel aux dons. "Nos financements - subventions publiques et mécénat - ont fortement diminué et 500 000 euros manquent à l'appel !, alerte son président. Nous sommes donc en difficulté pour mener en 2014 toutes les actions prévues en faveur de la protection de notre environnement et de notre planète." Parmi les priorités de l'ONG pour 2014 : encourager une agriculture écologique, juste et solidaire, en œuvrant pour une loi d'avenir qui permette le développement de l'agroécologie et de systèmes alimentaires durables ; favoriser la transition énergétique en portant des propositions ambitieuses, dans le cadre de la loi énergie qui sera votée en fin d'année et en soutenant le déploiement d'initiatives efficaces.
> http://www.fondation-nicolas-hulot.org




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Crédits photo : Sarah Del Ben  -  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org