Bruno Dubrac

Journaliste pour Image et Nature, puis rédacteur en chef de Nature en France, Bruno Dubrac dispense ses conseils expérimentés aux élèves du diplôme universitaire "photo animalière"de l'Iffcam. Rencontre… sans affût.

3 questions à Jacques Moret, recteur de l'académie de Poitiers

• L'académie de Poitiers a été désignée territoire pilote pour la mise en place d'un plan de sensibilisation sur la biodiversité tout au long de l'enseignement scolaire. Comment va-t-il se concrétiser ?
Je remettrai prochainement un rapport aux ministres de l'Education nationale et de l'Ecologie qui m'ont demandé de réfléchir à des propositions pour rénover l'enseignement de la biodiversité et du développement durable dans les programmes scolaire. Il servira de base à la Conférence environnementale de septembre prochain et l'académie de Poitiers constituera le territoire pilote pour la mise en place des actions qui seront validées lors cette conférence. Nous recrutons actuellement un délégué académique à la biodiversité qui sera chargé d'élaborer un plan académique pour fédérer toutes les initiatives existantes, lesquelles dépendent pour l'heure de la bonne volonté des enseignants, des proviseurs et des principaux. L'objectif est de systématiser l'enseignement de la biodiversité dans le temps et dans l'espace avec un souci de proximité : il faut que les élèves la manipulent, la sentent, qu'ils la mangent… que ça soit concret !

• En quoi le dispositif "ECORCE" d'éducation à la biodiversité programmé dans les Deux-Sèvres pour la rentrée prochaine est-il innovant ?
Cet acronyme résume joliment la démarche suivante : "Enquêter, connaître, observer, rêver, comprendre les enjeux". C'est un dispositif global très intéressant négocié entre l'académie de Poitiers et le conseil général des Deux-Sèvres pour créer une synergie entre les nombreux acteurs déjà impliqués, et très dynamiques. Il va concerner les classes de CM2 et de sixième, deux niveaux qui dialoguent assez peu. Nous allons les faire travailler ensemble sur la durée et sur un territoire de proximité en proposant des approches croisées de la biodiversité - des questionnements scientifiques, une approche culturelle et patrimoniale - tout en s'appuyant sur un outil numérique et participatif moderne, le blog.
Le conseil général a débloqué un budget de 30 000 euros pour fournir des mallettes pédagogiques dès la rentrée et la démarche reposera sur le volontariat des enseignants et les ressources associatives, particulièrement riches dans ce département.

• Les programmes scolaires actuels permettent-ils selon vous de développer le respect de l'environnement ?
Les efforts sont réels depuis une vingtaine d'années, mais force est de constater qu'ils demeurent insuffisants. L'approche reste trop disciplinaire, trop thématique et pas suffisamment proche du terrain. Pourtant, une simple cour de récré est propice à la découverte de la biodiversité. Un continuum est nécessaire de la maternelle à la terminale pour ne pas trop fragmenter cet enseignement. Au collège, par exemple, où la pression des examens est faible, l'approche peut être pluridisciplinaire. Le lycée, lui, se prête plutôt à la compréhension des grands enjeux. Autant de pistes pour une réforme constructive.

D'aucuns jurent que le cru 2013 des soutenances de master 1 était exceptionnel, si l'on en croit la vidéo tournée à l'occasion. En cette fin de mois de juin, c'est au tour des treize étudiants de deuxième année de l'Iffcam, l'école de cinéma animalier des Deux-Sèvres, de défendre leur film de fin d'études. Autant de documentaires souvent très personnels, créatifs, qui donnent un souffle nouveau au documentaire naturaliste en dépit d'un petit budget et des maladresses de débutants. Tous ces courts-métrages, de formats différents, seront projetés lors du prochain festival, chaque matin, au cours de ce que les amateurs - chaque année plus nombreux - ont surnommé à juste titre le "Fifoff" (pour Fifo off !).

Nouveauté cette année, les festivaliers pourront les visionner non seulement sur le site de la Grimaudière (les 30 et 31 octobre et le 1er novembre, à partir de 9 heures), mais également dans la salle Romane, en plein cœur du village, le vendredi 1er novembre, de 19 heures à 20 h 30).

Le film réalisé par la 7^e promotion de l'Iffcam sera quant à lui présenté dès l'ouverture du festival, le 29 octobre, vers 15 h 30.