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Festival de Ménigoute


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Un ultime sursaut pour la biodiversité ?

C'est écrit noir sur blanc sur le site du ministère de l'Écologie. Le comité interministériel du 4 juillet dernier est censé marquer un changement d’échelle dans la politique de protection de la nature en faisant de la lutte contre l’érosion de la biodiversité une priorité de l’action du gouvernement, au même titre que la lutte contre le changement climatique.
Cette première dans l'histoire politique française réclamait un lieu éminemment symbolique : c'est donc dans le Muséum national d’histoire naturelle qu'Édouard Philippe, accompagné d’une douzaine de ministres, a présenté le contenu du nouveau plan de sauvetage pour la biodiversité. "Ce plan marque le coup d’envoi d’une mobilisation sans précédent du Gouvernement et des acteurs à tous les niveaux pour combattre le déclin de nos écosystèmes, a déclaré pour sa part le ministre Nicolas Hulot. Pour répondre à ce défi de civilisation, il faut que chaque Français, chaque entreprise, chaque territoire s’engagent."

Ce plan est articulé autour de 6 axes thématiques pour :

  • reconquérir la biodiversité dans les territoires ;
  • construire une économie sans pollution et à faible impact pour la biodiversité ;
  • protéger et restaurer la nature dans toutes ses composantes ;
  • développer une feuille de route européenne et internationale ambitieuse pour la biodiversité ;
  • connaître, éduquer, former ;
  • améliorer l’efficacité des politiques de biodiversité.

La biodiversité inscrite dans la Constitution

Parmi les 90 actions programmées, on retiendra notamment l'objectif « zéro artificialisation nette » des sols, « zéro plastique rejeté en mer » d'ici à 2025 ; un 11e parc national entre Champagne et Bourgogne sera créé l’année prochaine, le premier dédié aux forêts.
Sur le plan financier, l'État prévoit de mobiliser 600 millions d’euros de crédits supplémentaires sur les 4 prochaines années, dont 150 millions d'euros d’ici 2021 pour rémunérer les agriculteurs dans la mise en place d’actions en faveur de la biodiversité.
Un "agenda de l’action pour la biodiversité" sera lancé à la rentrée pour mobilisera collectivités, entreprises et acteurs de la société civile.
Doit-on y voir, comme l'écrit Hulot dans sa présentation du plan, « le signe d’un espoir, espoir qui pour Jean-Jacques Audubon est "un oiseau timide, qui vole au loin, mais qui est rarement atteint par le meilleur des fusils" » ?
Autre symbole, l'Assemblée nationale vient d'inscrire le climat et la biodiversité dans l'article 1er de la Constitution.

Pendant ce temps, dans le petit monde des naturalistes, d'aucuns considèrent qu'il est d'ores et déjà trop tard, d'autres que nous sommes à la croisée des chemins. Fédérateur et convivial, le Festival de Ménigoute reste le terreau d'un message positif. À l'image de sa sélection de films en compétition, il demeure à la fois militant et source d'émerveillement.

Catherine Levesque.

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Le discours d'une odeur

Parmi les cinq sens, l'espèce humaine a toujours laissé une place secondaire à l'odorat. À l'inverse, le sens olfactif offre à beaucoup d'espèces animales une source précise d'informations sur leur environnement. Ce court métrage instructif et inventif, réalisé par Lucas Couturier dans le cadre de sa première année d'études à l'Iffcam, plonge non sans humour dans le monde peu exploré des odeurs.

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Le balbu bientôt de retour en Suisse

Wendy Strahm et Denis Landenbergue œuvrent tous deux depuis quatre ans à la réintroduction du balbuzard pêcheur en Suisse, portée par l'association Nos Oiseaux. Celle-ci est également à l'origine du Prix Paul Géroudet au Festival de Ménigoute, qui sera reconduit pour quatre ans lors de cette 34e édition.

• Comment est né le projet de réintroduction du balbuzard pêcheur en Suisse ?
Quelques ornithologues rêvaient de voir le balbuzard nicher de nouveau en Suisse. Certains avaient même discrètement construit en vain des nids artificiels. Le 5 septembre 2010, alors que nous gravissions le Schilthorn (2 970 m), un sommet des Alpes bernoises bien connu pour la présence régulière du gypaète barbu, c’est un balbuzard que nous avons eu la surprise d’y observer, en migration vers le sud. Un siècle après sa disparition, le moment nous semblait venu de voir à nouveau le balbuzard se reproduire dans notre pays. Les conditions sont favorables pour qu'il y prospère. Seulement, une fois que cette espèce a disparu d’une région donnée (la dernière reproduction signalée en Suisse remonte à 1914), elle perd la tradition de revenir y nicher, d’où le choix d’une méthode bien connue et éprouvée pour y remédier : sa réintroduction au moyen du "hacking".

• En quoi consiste le "hacking" ?
Cette méthode, qui a déjà fait ses preuves dans plusieurs autres projets similaires, consiste à déplacer de jeunes balbuzards (à l’âge d’environ 5 à 6 semaines) depuis l’endroit où ils sont nés jusqu’à celui choisi pour sa réintroduction. Ils y séjournent dans une volière durant un mois environ, sans aucun contact visuel avec les humains, avant d’être relâchés à l’âge de l’envol. Ils seront ensuite nourris et suivis pendant environ un mois et demi, jusqu’à leur départ en migration. Or, les balbuzards sont philopatriques : ils reviennent traditionnellement nicher dans la région où ils ont pris leur premier envol.

• Vous revenez tout juste de Norvège avec six jeunes oiseaux…
Oui ! Nous collaborons avec plusieurs pays d’Europe qui ont des populations prospères afin de transférer puis relâcher en Suisse au moins 60 jeunes d’ici à l’été 2020. Il n’y aura aucun impact sur les populations donatrices. Les jeunes ainsi déplacés bénéficient même théoriquement d’une plus grande chance de survie. Nous suivons attentivement les préconisations de l'IUCN en la matière.

• Comment se porte le balbuzard en Europe ?
En Europe, les populations les plus importantes se trouvent en Scandinavie, ses effectifs sont en augmentation en Écosse et en Allemagne orientale, ainsi que très localement en France. La Suisse est le cinquième pays de réintroduction en Europe, après l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie et le Portugal. Il y a aussi un projet qui démarre cette année en France, dans les marais d'Orx.

• L'association suisse "Nos Oiseaux" entretient un lien fort avec le Festival de Ménigoute…
Nous avons découvert le FIFO en 2004 grâce à Stephan Rytz, qui avait réalisé un documentaire sur une colonie de sternes pierregarins que nous étudions près de Genève. Depuis, nous traversons chaque année la France à l'automne pour séjourner à Ménigoute ! Constatant qu'il y avait de moins en moins de films purement ornithologiques, nous avons proposé de créer en 2010 un prix du meilleur film ornithologique en hommage au grand ornithologue genevois Paul Géroudet (1913-2006). Trois autres associations – que Paul Géroudet avait beaucoup soutenues, y compris pour certains programmes de réintroduction de rapaces emblématiques – se sont jointes à la nôtre : la Société zoologique de Genève, Aster/Conservatoire de la nature en Haute-Savoie et Vautours en Baronnies. Chaque année, c'est une association différente qui siège au jury et nous disposons d'un stand commun dans le forum. Il y a trois ans, Yvan Tariel avait donné une conférence sur le balbuzard au Coin des branchés et nous avait invités à présenter ce projet suisse. D'ailleurs, nous espérons bien voir un jour à Ménigoute le film que prépare Stephan Rytz sur cette belle aventure qu'est la réintroduction du balbuzard !

Propos recueillis par Catherine Levesque.

> Pour en savoir plus : www.balbuzards.ch



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Sélection des films 2018 : un millésime prometteur

Experts en cinéma animalier, Philippe de Grissac et Patrick Luneau sélectionnent avec Dominique Brouard, fondateur du Festival de Ménigoute, les films qui seront projetés lors de cette 34e édition. Et nous livrent leurs impressions en avant-première.

Ces trois-là ne sont pas toujours d'accord, mais le sentiment est unanime sur cette 34e sélection de films : 2018 sera un bon cru, sous le signe de l'éclectisme. "Parmi quelque 130 films reçus, un quart sera retenu avec une belle diversité de pays représentés", assure Dominique Brouard, qui confirme une forte présence de l'Europe de l'Est et d'anciens élèves de l'Ecole de cinéma animalier de Ménigoute, l'Iffcam. "Malheureusement, tous ne figureront pas parmi les élus", regrette-t-il. Pour Philippe de Grissac, la créativité de cette nouvelle génération de cinéastes apporte une fraîcheur : "Ils n'ont pas leur pareil pour scénariser et sublimer l'ordinaire, au point de rendre exotiques des scènes tournées en France !". Un compliment dont il gratifie également l'indéboulonnable Attenborough, qui concourt cette fois avec un film étonnant sur deux fourmilières… du Jura, aux stratégies différentes. Et de noter par ailleurs un coup de cœur pour un film dédié aux papillons.
Aux côtés de réalisations poétiques et esthétiques, propices au rêve, la tendance aux films environnementaux perdure et "le ton se durcit, comme pour mieux transmettre le message", poursuit Philippe de Grissac.

Vers une plus grande transparence à l'égard des animaux imprégnés

Patrick Luneau souligne pour sa part la qualité des films français retenus. Parmi ses coups de cœur, "un film sur une famille d'ours polaires avec des images complètement nouvelles, tantôt dures, tantôt tendres, et un autre sur le tigre avec des moyens techniques impressionnants."
Tous trois déplorent les scénarios infantilisants qu'imposent parfois certaines chaînes. "Un bon documentaire animalier raconte une histoire avec une dimension esthétique et une rigueur scientifique, estime Dominique Brouard. Il est regrettable d'escamoter la crédibilité d'un récit en intégrant par exemple des bêtes imprégnées dans un milieu où elles n'ont rien à y faire !"
Face à ce constat récurrent, le trio exige une transparence à l'égard des spectateurs, sans pour autant dévoiler tous les secrets de tournage. "Il n'y a pas de honte à faire appel à des animaux imprégnés, à condition toutefois de le mentionner explicitement juste avant le générique de fin", considère Dominique Brouard. Pour distinguer les films tournés avec des animaux sauvages et libres, Patrick Luneau va jusqu'à suggérer de "renforcer l'authenticité dans la grille d'évaluation du jury".

Pour la deuxième année consécutive, une sélection de films courts sera également proposée par la jeune génération de cinéastes animaliers.

Catherine Levesque.



 

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Nouvelle-Aquitaine, une région bio-inspirée

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En quoi consiste le biomimétisme ? À s’inspirer de la nature pour innover et préserver le vivant. "Les applications sont fascinantes et le potentiel de l’Hexagone encore plus", résume la journaliste Anne-Sophie Novel dans son blog  "Même pas mal", où elle illustre le propos avec force vidéos. La Nouvelle-Aquitaine, région la plus en pointe sur cette question, a publié un rapport accessible en ligne, où elle mentionne  51 acteurs engagés sur ce secteur. Une manne d'exemples d'applications étonnantes, du biopesticide naturel à base de microalgues aux propriétés régénératives de l'anémone de mer pour lutter contre le cancer.

 

 

 

 


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Résistance naturelle

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Utiliser des pommiers sauvages pour lutter contre le mildiou, des virus pour éradiquer des larves de papillons… des alternatives sont à l'étude pour diminuer le recours aux produits phytosanitaires. Pour accélérer l'émergence de solutions naturelles, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vidal, a présenté le 20 juillet à l'Institut national de la recherche agronomique du Val de Loire un "programme prioritaire de recherche".
Ce programme de 30 millions d'euros sera confié à l'Inra et conduira à des appels d'offres ciblés.


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Soutenez le film sur le vison d'Europe !

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Les jeunes réalisateurs Frédéric Labié et Nicolas Goudeau ont besoin d'un coup de pouce financier pour terminer leur film sur le vison d'Europe (musique, habillage, achat d'archives à l'INA...) et éditer un DVD, convaincre avec des projections, des expositions… Avec moins de 400 représentants en France, le vison d'Europe est depuis novembre classé par l’Union internationale pour la conservation de la nature dans la catégorie des espèces hexagonales en danger critique d’extinction. Ce documentaire de 52 min sensibilisera le grand public à la préservation de notre biodiversité à travers ce cas très symbolique. Vous pouvez y contribuer jusqu'en septembre en faisant un don sur la plateforme de financement Ulule.

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Owls & Allemand, FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org