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Festival de Ménigoute


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L'homme solide des pôles

« Quand j’avais huit ou dix ans, je rêvais d’être photographe animalier », avait déclaré d’emblée Michel Rocard au public venu très nombreux à Ménigoute pour assister à la conférence organisée par le festival, le 31 octobre 2013. L’ancien Premier ministre, 83 ans, s'y était exprimé avec brio en tant qu'ambassadeur des Pôles pour la France et il avait été l'invité d'honneur de Mainate TV lors d'une émission exceptionnelle.

Comme l'a écrit Dominique Bourg, philosophe et vice-président de la Fondation Nicolas-Hulot, dans un hommage à l'homme de gauche, dans Le Monde du 4 juillet dernier, "M. Rocard a été l’un des rares hommes politiques français qui auront marqué la seconde moitié du XXe siècle à manifester un intérêt fort pour les enjeux écologiques".

La crise environnementale, un défi philosophique

Si la gauche a mis en place une politique écologique digne de ce nom sous son gouvernement, avec Brice Lalonde à la tête du ministère de l’environnement, c'est surtout dans son engagement autour des problématiques climatiques qu'il s'est illustré.
« Enfermée dans le court terme des échéances électorales et dans le temps médiatique, écrivait-il, la politique s’est peu à peu transformée en gestion des affaires courantes. Elle est devenue incapable de penser le temps long. Or la crise écologique renverse une perception du progrès où le temps joue en notre faveur. Parce que nous créons les moyens de l’appauvrissement de la vie sur Terre et que nous nions la possibilité de la catastrophe, nous rendons celle-ci crédible. »

Des propos qui font écho au propos de l'ouvrage Philosophie de la biodiversité, dont nous interviewons l'auteur, Virginie Maris, dans cette newsletter qui célèbre les 40 ans de la loi sur la protection de la nature. "Si l'on a pu croire qu'il appartenait aux scientifiques de comprendre le problème et aux politiques de le résoudre, force est de constater que la crise environnementale à laquelle nous assistons n'est pas simplement, et peut-être même pas principalement, un problème écologique. Il s'agit d'un véritable défi philosophique." Un défi stimulant.

 

Catherine Levesque.

> Pour en savoir plus sur la conférence, lire l'article de Roger Cans sur le site des JNE

 

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Une philosophe sur le terrain

Issue de la série "Un monde vivant, histoires de biodiversité", éditée en DVD par le CNRS, cette vidéo résume l'approche que défend Virginie Maris, philosophe de l’environnement au Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier.
Producteur : CNRS Images. Réalisatrice : Sophie Bensadoun. Conseiller scientifique : Franck Courchamp. Musique originale : Jérôme Rossi.

 

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Virginie Maris : "La philosophie est nécessaire aux questionnements environnementaux"

Philosophe de l’environnement, Virginie Maris est chargée de recherche CNRS au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier. Auteur de Philosophie de la biodiversité, paru chez Buchet-Chastel (19 €), elle interroge le rapport entre les sociétés et la nature dans le contexte d’érosion massive de la biodiversité.

• La philosophie environnementale est un champ encore peu exploré, en particulier sur le thème de la biodiversité. Quelle place peut-elle jouer dans la conservation de la biodiversité ?
La place de l'homme dans la nature a toujours fait partie des interrogations centrales de la philosophie. Sur la toile de fond actuelle de la crise environnementale, ces questionnements s'avèrent en revanche très nouveaux. Cela fait moins d'une quarantaine d'années que l'on réalise à quel point l'ampleur des activités humaines a impacté l'environnement. Toute personne ou institution concernée par la conservation de la nature ou de la biodiversité doit se poser deux questions : « protéger quoi ? », c'est-à-dire qu'est-ce que la nature, qu’est-ce que la biodiversité ? Et « protéger pour quoi ? », c’est-à-dire quelles sont les raisons et les valeurs qui justifient notre souci pour la nature. Or, on ne peut pas trancher ces questions uniquement sur la base de réflexions scientifiques. Elles relèvent aussi de questionnements philosophiques, sur le sens du bien et du mal, la différence entre le naturel et l'artificiel, etc. À cela, la philosophie apporte plusieurs réponses en fonction des courants. C'est pourquoi elle est plus qu'utile, elle est nécessaire !

• Cet essai est la réédition enrichie d’un ouvrage paru en 2010, année internationale de la biodiversité. Comment les choses ont-elles évolué entre temps de votre point de vue ?
Quand j'ai sorti la première édition de ce livre1, en 2010, je démarrais un projet de recherche sur les services écosystémiques. Avec mes collègues, nous percevions à l'époque les risques d'une vision réductrice de la biodiversité, considérée sous un angle instrumental et monétaire. On jouait les Cassandre, on agitait les épouvantails.  Depuis, les choses sont allées encore plus vite qu'on ne l'imaginait. Cette approche technocratique des services écosystémiques s'est imposée parmi les décideurs, les ONG, les gestionnaires, les scientifiques… Tout le monde s'est emparé de cette rationalité avec un enthousiasme déconcertant. Et pourtant, cette rhétorique dominante s'apparente à une stratégie par défaut. Très peu d'acteurs sont réellement convaincus par sa pertinence, et j’entends souvent cet argument qui sonne presque comme une excuse : "Ça n'est pas idéal, mais c'est mieux que rien." De nombreux scientifiques et gestionnaires d’espaces naturels pensent faire avancer les choses en s'appropriant le langage des politiques et des économistes. On n'est plus dans le militantisme, mais dans le compromis. C'est extrêmement significatif d'une tendance lourde de la dépolitisation de l'écologie : il ne faut plus considérer la protection de la nature comme un enjeu de conflit mais comme un enjeu techno-scientifique.
Cela étant, une force appelle toujours une contre-force. On voit aussi se mettre en place en France une convergence des luttes où des acteurs contestataires ou activistes se retrouvent alliés contre un modèle dominant destructeur de nature, de liens sociaux et de l'individu. C'est notamment le cas des collectifs composés d'agriculteurs, d’activistes libertaires et de naturalistes qui associent leurs forces dans les ZAD (zones à défendre).

• Dans le terme biodiversité, vous estimez qu’il y a une connotation de menace intrinsèque. Pourquoi ce mot s’est-il substitué à la notion de nature ?
C'est un beau néologisme – la contraction de diversité biologique – né en 1986 aux États-Unis et utilisé au départ à des fins de communication interne. Il est toujours tentant de trouver un nouveau mot pour désigner une réalité nouvelle, en l'occurrence l'effondrement du vivant. Il y a d’autres raisons qui expliquent le succès de ce terme. D’abord il permet de dépasser la dichotomie entre nature et culture, qui structure de manière problématique notre rapport au monde. La biodiversité, c’est la diversité de l’ensemble du vivant, et cela comprend donc la diversité agricole, la diversité des paysages même lorsque ceux-ci sont fortement anthropisés, et même la diversité culturelle Cela rend compte du fait que les humains font partie de la nature. Ensuite, ce  terme participe d’une certaine "scientifisation" du rapport à la nature, avec des spécialistes, un vocabulaire, un corpus de connaissances… C'est une forme de prise de pouvoir de la communauté scientifique sur des enjeux auparavant pris en charge par des praticiens, qu’ils soient gestionnaires ou conservateurs. Or, il est rassurant d'adosser des politiques publiques à un discours scientifique qui a des allures d’objectivité et qui est validé à l'échelle internationale.

• À quoi ressemble le quotidien d’une « philosophe de terrain » ?

Le quotidien d'un chercheur est malheureusement plus prosaïque et administratif qu'on ne l'imagine, et le temps véritablement dédié aux travaux de recherche a tendance à se réduire, mais une bonne partie reste consacrée à la lecture, à la réflexion et à l'écriture. Je collabore et j'échange aussi beaucoup avec les collègues dans d'autres disciplines telles que l'écologie, l'économie, la géographie, le droit, l'histoire ou les sciences politiques. Nous croisons nos compétences, nos visions du monde, en rédigeant des articles, en organisant des séminaires sur la question de la conservation de la biodiversité. J’essaie aussi de rester proche de l’actualité des politiques environnementales, en suivant par exemple les débats parlementaires sur la future loi biodiversité. J'interviens aussi dans certaines structures d’expertise auprès des décideurs comme le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité, une instance consultative, le conseil scientifique de l’ATEN, encore, à l’échelle internationale, l'IPBES – une sorte de GIEC de la biodiversité –, dans le groupe de travail sur la valeur et les méthodes d’évaluation des services écosystémiques. Une partie significative de mon activité consiste donc à trouver des points d'articulation entre la recherche académique et les politiques publiques. Force est de constater qu'on élève le débat, mais que la page est malheureusement vite tournée quand il est question d'agir… C'est certes souvent loin du terrain naturaliste, mais c'est une réalité qui a néanmoins des effets sur le monde. Si la tendance est au pessimisme, il est important d'identifier des leviers qui fonctionnent et de ne pas inhiber l'action.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

(1) * Philosophie de la biodiversité – petite éthique pour une nature en péril, éd. Buchet-Chastel.

 



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"Le matériel optique offre une occasion de rêver un peu"

Présent l'année dernière dans le Forum du Festival de Ménigoute, le magasin Phox Photo de Poitiers revient pour cette nouvelle édition avec un stand plus grand et un choix plus large. "Agent spécialiste Nikon", "Centre premium Sigma" et "Partenaire Select Manfrotto", ce magasin indépendant mettra à la disposition des visiteurs du matériel de démonstration prêté par ces trois partenaires. Les conseillers de ces grandes marques se relaieront sur le stand, parmi lesquels Frédéric Vincent, photographe Nikon NPS, présent du 28 au 30 octobre. "Nous proposerons les dernières nouveautés, longues-vues, trépieds, jumelles, appareils photo reflex et des objectifs d'exception, car le matériel optique offre aussi une occasion de rêver un peu", annonce Nathalie Hérault, directrice du magasin. Parmi les grosses pièces présentées, le 500 mm f/4, le 600 mm f/4 , le 400 mm f/2.8, et des optiques macro-photo, ainsi que les deux derniers boîtiers Nikon sortis en mars (D5 et D 500). Chez Sigma seront disponibles, au sein d'une large gamme, deux produits phares parfaits pour la photo animalière, le 150-600 mm f/5-6.3 Sport et Contemporary, ou encore des optiques très compactes, légères et qualitatives, comme le Nikon 300 mm f/4 PF ou le Nikon 200-500 f/5.6 ..

Offres promotionnelles et facilités de paiement

Côté jumelles, les amateurs pourront s'offrir des modèles de chez Nikon à partir de 149 € (Aculon, Prostaff, Monarch)."Chez Manfrotto/Gitzo, nous aurons également une belle sélection de pieds photo/vidéo, monopodes, rotules, notamment la rotule pendulaire Manfrotto, dotée d'un système à bascule pour les grosses optiques et les trépieds carbone plus légers", précise Nathalie Hérault.
Dans un contexte hyper concurrentiel révolutionné par le numérique, les passionnés demeurent des clients fidèles, constate la spécialiste. "Proche de la région de la Brenne et du littoral, nous exposons volontiers les photos de nos clients : paysages, nature, animaux…"

À l'approche de Noël, les visiteurs bénéficieront sur le salon d'offres promotionnelles et de facilités de paiement (5 fois sans frais ou 10 fois à 1,5 %). L'occasion de mûrir dès l'été ses cadeaux de fin d'année…

Catherine Levesque.

> Page Facebook



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Des chroniques bestiales sur RTL !

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Durant tout l'été, Marc Giraud renouvelle ses chroniques sur les ondes avec deux interventions dans l'émission RTL Autour du monde, le jeudi et le vendredi, entre 15 heures et 16 heures. La première, "C'est beau, c'est bio, c'est Marc Giraud !" porte sur les animaux exotiques, tandis que celle du vendredi, “Sortez avec Marc Giraud”, sera consacrée aux petites bêtes qui nous entourent. "L'idée est d'inviter les auditeurs à ouvrir les yeux sur la nature durant le week-end, déclare le journaliste, naturaliste et auteur bien connu du Festival de Ménigoute, et ce dans le même esprit qui anime les chroniques "En chemin" de Mainate TV. Tendez l'oreille avant d'ouvrir les yeux : c'est sur RTL jusqu'au 26 août !

> Marc Giraud sur Facebook

 



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Histoire de bêtes pas bêtes

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Les enfants aussi ont le droit de ne pas bronzer idiots sur la plage ! L'album Zelda l'abeille vole à l'envers, destiné aux jeunes lecteurs, à partir de 5 ans, réunit plusieurs atouts : écrit par Mimy Doinet, qui compte parmi les auteurs jeunesse les plus populaires, et Marc Giraud, pour la "patte" documentaire et naturaliste qu'on ne présente plus, il est le premier titre d'une série de contes "écolo-rigolos" destinés à sensibiliser les enfants à la conservation de la nature. Le principe : une fiction, une action. Ici, en l'occurrence, la vie vrombissante et intrépide de Zelda l'abeille, confrontée avec ses consœurs à d'étranges malaises… Que se passe-t-il ? Zelda est prête à braver tous les dangers pour percer ce mystère…
Illustrations : Coralie Vallageas. Ed. Belin Jeunesse (5,60 €).

 

 

 


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Vos vacances pour M. Hulot

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Au grand dam d'Europe écologie - Les Verts, Nicolas Hulot a confirmé sa non candidature aux élections présidentielles et demeurera donc à la tête de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme (FNH). Parmi ses nombreux engagements, la biodiversité occupe une place centrale. Sa plateforme "J'agis pour la nature" recense des actions de bénévolat dans six catégories : Aménager, Observer, Alerter, Protéger, Sensibiliser, Ramasser. L'occasion de se rendre utile durant l'été, voire tout le reste de l'année.

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : P.MARIOLAN, FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org