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Festival de Ménigoute


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Du sang sur des plumes

On s'était promis, je vous le jure, de faire un édito primesautier pour la nouvelle année, que l'on vous souhaite excellente, au demeurant. Les événements récents font que ça s'avère plus compliqué que prévu. Parmi les amateurs du Festival de Ménigoute, nombreux sont ceux qui détestent qu'on tire sur un canard. Et il s'avère que beaucoup d'entre eux avaient une grande tendresse pour les plumes qui ont été abattues sauvagement le 7 janvier dans la rédaction de Charlie Hebdo.
"Les journalistes de Charlie vomissaient la violence et condamnaient les agressions contre toutes les formes du vivant, qu'il s'agisse de la chasse ou de la corrida, témoigne Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, à l'origine de l'ouvrage Du goudron et des plumes publié en collaboration avec Charlie Hebdo pour le centenaire de la LPO. L'idée, c'était de rassembler vingt ans de dessins d'oiseaux croqués dans l'hebdo, qu'il s'agisse d'hommes politiques caricaturés en volatiles ou d'illustrations de marées noires, de braconnage… Luce Lapin, la secrétaire de rédaction, qui porte avec détermination la condition animale dans les colonnes du journal depuis toujours, a joué un rôle déterminant dans la mobilisation des dessinateurs. De nombreux bénévoles ont ensuite fait un fastidieux travail d'archivage avec la complicité de Charb, dans un climat affectif délicieux. Il avait d'ailleurs caricaturé Nathalie Kosciusko-Morizet lors de la conférence de presse que nous avions faite au muséum de Paris ! Quant à Cabu, je le connais depuis la première heure, il n'avait pas de portable, mais se montrait toujours très réactif. C'étaient des gens rares, qui ont toujours répondu présent."
Notre communauté écologiste a été d'autant plus frappée que le journaliste et auteur Fabrice Nicolino figurait parmi les blessés. "Sa plume critique, notamment à l'égard des associations, a le mérite de secouer les consciences ; elle est donc indispensable", souligne Allain Bougrain Dubourg. Blessé aux jambes par une rafale, il est désormais hors de danger. Nous lui dédions cette édition.

Catherine Levesque.

Merci à Benoît Perrotin pour son illustration.

 

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Dans les coulisses du raku

Les festivaliers de 2014 se souviennent de la cour de ferme qu'elle a installée avec ses œuvres en raku dans le hall de la mairie et de son exposition au Salon d'art animalier. Joanna Hair, sculptrice d'origine anglaise basée dans la Sarthe, nous dévoile les coulisses de la création… et de la cuisson, non sans humour !
Vidéo de Jean-Pierre Haine.

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Bernard Bertrand, écrivain-paysan

Les éditions de Terran portent le nom d'une ferme et sont basées à Sengouagnet, un village de Haute-Garonne. Rencontre avec Bernard Bertrand, qui fait vivre en famille cette maison atypique, que jouxtent les Jardins botaniques éponymes…

• Votre vocation d'éditeur est intimement liée au Festival de Ménigoute. Pour quelles raisons ?
Fils d'agriculteur, je tenais une petite exploitation et vendais mon fromage en direct sur les marchés. Je me sentais à l'étroit dans ce quotidien et je m'intéressais déjà à la photo animalière, à l'ethnozoologie, aux voyages. Par passion pour les oiseaux, je participais aux colloques francophones d'ornithologie… J'ai eu l'idée de monter un projet qui consistait à suivre la route migratoire des grues en ULM, sans déranger les oiseaux évidemment, en y associant des écoles, dont celle de mes enfants, qui me suivraient en camping car avec leur mère. J'ai pris un stand au festival en 1992 pour présenter ce projet et trouver des partenaires. Le voyage s'est concrétisé à l'automne suivant, une centaine d'écoles y ont participé et c'est ainsi que j'ai écrit mon premier livre, La Route des grues, et que j’ai tourné mon premier 26 minutes, sur le volet pédagogique du projet.

• De là à devenir éditeur ?
Ça a été un déclic pour des ouvrages ethno-naturalistes. J'ai ensuite écrit Mon pote le moineau avec l'aide de feu Jean-Jacques Barloy, puis Les secrets de l'ortie, en août 1995, que j'ai vendu depuis à 60 000 exemplaires ! Il faut dire qu'à l'automne suivant Michel Lis en parlait sur France Inter, suivi de près par France 2…

• À partir de là, les plantes l'ont emporté ?
De par ma conscience paysanne, j'ai toujours considéré l'écologie comme un sujet global. Je préfère la nature banale. Même si je m'extasie sur un sabot de Vénus, l’ortie, le plantain ou le sureau m’intéressent plus. D'où l'idée du "Compagnon végétal", qui consiste à présenter une plante ou un arbre banal ou mal aimé, façon La Hulotte, avec mes dessins au trait.

• Cette collection fête donc ses 20 ans en 2015 ?
En effet, avec un numéro sur le tilleul. J'ai été le premier à croire à ce type de sujet, devenu à la mode désormais, comme Purin d'ortie & cie, qui reste notre titre le plus vendu, avec 120 000 exemplaires et trois mises à jour !

• Plus largement, les titres que vous publiez explorent les alternatives et les chemins de l'autonomie…
Absolument, je prône les démarches visant l'autonomie, donc la liberté de nos choix de vie… Dans une société qui privilégie l'acte commercial, ce n’est pas évident tous les jours. Le succès de la revue trimestrielle que j'ai créée il y a deux ans sur la vannerie, Le Lien créatif, est révélateur à cet égard, avec ses 3 000 abonnés. La vannerie est une approche fabuleuse de l'écologie en ce sens que l'on valorise durablement une ressource locale, tout en fabriquant des objets utilitaires et en satisfaisant des besoins quotidiens. Produits naturels, locaux et durables, ces mots trouvent un sens ici, ils ne sont pas galvaudés. Faire de la vannerie et d’autres activités autonomes, c’est choisir un type de société et une qualité de vie !

• En parlant de lien, celui que vous tissez avec le Fifo semble solide !
Il était important que je sois en contact avec le public pour vendre nos livres en direct. J'ai rencontré au festival de Ménigoute un grand courant de sympathie, des gens passionnés par la nature de proximité, des critiques constructives. Je ne prends pas un stand chaque année, depuis plus de 20 ans, uniquement pour mon chiffre d'affaires, je le fais d’abord pour l'ambiance et les retours de ce public. Du côté des projections, je garde un souvenir ému des applaudissements chaleureux qui ont suivi le 26 minutes que nous avons présenté il y a quelques années sur Les quatre saisons de la chevêche, coproduit avec Christian Fosserat en complément du livre. Une sorte de « prix du pubic » et un grand moment d’émotion.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

 



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Le Peuple des dunes vent debout

Il y a pile trois ans, nous attirions votre attention sur un projet d’extraction de sable coquillier en baie de Lannion, qui menace la pêche, le tourisme et la réserve naturelle des Sept-Iles (Côtes-d’Armor). Un collectif d'associations, baptisé « Le Peuple des dunes en Trégor », n'a cessé de lutter depuis pour s’opposer à cette perspective, qui vise l’extraction de 400 000 m3 par an pendant vingt ans par 40 m de fond, et ce à moins d’un kilomètre de deux zones Natura 2000, dont la réserve, qui abrite l’unique colonie de fous de Bassan en France. "Ce projet, en détruisant la dune marine, détruira l'habitat du lançon, proie de nombreux prédateurs dont le macareux, le pingouin, le guillemot, la sterne pierregarin, le cormoran huppé, souligne Gilles Bentz, de la station LPO voisine, à l'Ile-Grande. En outre, un panache turbide se déplacera avec les courants jusque sur les Sept-Iles et se déposera sur les rochers, étouffant les éponges, gorgones, ascidies…"

Vers un nouveau déni de démocratie ?

Le collectif, qui pressent un feu vert imminent du ministère de l'Economie en faveur du permis minier, se mobilise le 24 janvier prochain, autour d'une manifestation de grande ampleur, à Lannion. "Tous les habitants et les élus locaux sont contre ce projet destructeur, rappelle Alain Bidal, le président du collectif, dans un communiqué. Ce serait un déni de démocratie de la part du ministre de l'autoriser. En mai 2012, nous étions 4 000 personnes à manifester. Notre détermination est intacte : dépassons largement cet objectif !"

La pétition, quant à elle, a rassemblé plus de 16 000 signatures, dont celle de l'éminent écrivain Kenneth White, président-fondateur de l'Institut international de géopoétique, établi dans la région. "Le monde actuel est dans une situation cruciale, et à un tournant potentiel. Soit on s'accroche obstinément à des conceptions qui remontent à la révolution industrielle, à tout un philosophisme figé et finalement techno-délirant, soit on essaie de développer un nouveau champ de pensée, plus ouvert aux courants profonds de l'être et aux fluctuations subtiles de l'esprit", a-t-il notamment déclaré dans la presse locale.

> Manifestation le 24 janvier, à 10 h, à Lannion, parking de la Poste.
http://peupledesdunesentregor.com

> Voir aussi une interview en vidéo d'Alain Vidal

 



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Trois projections pour Picci Toubab

brevePicci Toubab, l'oiseau des blancs, qui a été diffusé en ouverture du 30e Festival de Ménigoute, est programmé trois fois en avant-première dans la région Poitou-Charentes. Ce documentaire de 60 minutes, réalisé par Thibault Mazars, Marie Amiguet et Pierre-Yves Le Dû, issus de la 8e promotion de l’Iffcam, présente le projet d'Espace naturel communautaire géré par des villageois sur Kousmar, un îlot préservé sur le delta du fleuve Saloum, au Sénégal, où des dizaines de milliers de faucons crécerellettes ont établi leurs quartiers d’hiver. Chaque projection se déroulera en présence de l’un des trois réalisateurs.
> Vendredi 6 février, à 17 h 30, en clôture du colloque "Les Droits de l’homme et le développement durable" organisé par l’université de La Rochelle. Maison de l’étudiant, 3 passage Jacqueline-de-Romilly, à La Rochelle.

> Dimanche 8 février, à 16 h 30, à l'Espace Mendes-France, 1,rue de la Cathédrale, à Poitiers.

> Jeudi 16 avril, à 20 heures, au Lycée de l'image et du son, 303, avenue de Navarre, à Angoulême.

 


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Expédition Bialo : encore quelques places !

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Il reste encore quelques places pour le voyage organisé à Bialowieza du 10 au 17 février dans le cadre des échanges assurés par l'association Deux-Sèvres/Biala-Podlaska (1 189 € au départ de Roissy) et pour la formation photo-vidéo.en milieu difficile mise en place par l'Ecole de cinéma animalier des Deux-Sèvres du 10 au 17 février 2015, au cœur de la dernière forêt primaire d'Europe (3 650 € avec financement en formation continue ou 2 150 € en financement personnel).

Voyage > Mainate : 05 49 69 90 09.

Formation > Nicole Devaux : 05 49 69 89 10.

 


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Le seigneur des marais à l'antenne

breveCheval de Camargue, le seigneur des marais, un documentaire de Laurent Charbonnier et Jean-Pierre Laborde sur le cheval de Camargue, sera diffusé (en principe !) sur France 2 dimanche 8 février, à 16 h 25.

 

 


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Hommage à Charlie Hebdo par Dominique Mansion

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Crédits photo : FIFO, Jean Gobin
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org