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Résilience et empathie
C'est un duo de choc, les Starsky et Hutch de l'humanité : la résilience, à laquelle Allain Bougrain Dubourg fait allusion en présentation du 30e Festival de Ménigoute, et son amie l'empathie, capacité bienveillante à se mettre à la place d'un autre être vivant.
On a longtemps cru cette faculté propre à l'homme. Une observation réalisée dans un zoo d'Angleterre a prouvé le contraire. Une femelle bonobo de 7 ans a recueilli un beau jour un étourneau blessé, l'a allongé dans sa grosse paume de primate, lui a déployé les ailes et l'a lancé du haut d'un arbre, lui permettant de s'envoler.
21 000 oiseaux marins échoués
Révélée dans le numéro de mars de Philosophie magazine, consacré aux animaux, cette anecdote éthologique en dit long sur la porosité des sentiments entre espèces, aussi différentes soient-elles.
Le manque d'empathie qui semble caractériser nombre de nos semblables conduit à la suprématie des intérêts particuliers évoqués par Allain Bougrain Dubourg dans son billet. Sauf à s'improviser prédicateur - une pratique qui s'est révélée jusqu'alors assez inefficace - difficile de cultiver l'empathie en terrain aride, avec ou sans OGM.
Qui pour se soucier des 21 000 oiseaux marins échoués sur nos plages du littoral atlantique depuis fin janvier, une hécatombe sans précédent depuis au moins un siècle ?
Qui pour s'attrister du sort d'un millier de rhinocéros mutilés et tués en Afrique du Sud, l'an dernier ?
Des maux et des images
Durant trois décennies, le Festival international du film ornithologique de Ménigoute a été bien plus qu'une manifestation conviviale. Comme le rappelle le président de la LPO, ce rendez-vous militant a accompagné tous les combats naturalistes de l'Hexagone. Cette ruche ancrée dans son territoire, comme le souligne avec justesse Jean-Jacques Fresko, rédacteur en chef de Terre sauvage, qui présidera le jury de l'édition trentenaire, tente de faire essaimer l'empathie et distille un nectar de résilience pour qui sait encore butiner, tente de remédier aux maux avec des mots et des images, fixes ou animées. Chouette, c'est le Printemps des poètes et bientôt le printemps tout court ! On y croit toujours.
Catherine Levesque |
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Scandinavie, l’appel du Nord
Dans le cadre de ses "Nuits polaires" la Géode présentera en avant-première le 29 mars, à 20 heures, le film de Laurent Joffrion, Scandinavie, l’appel du Nord, qui propose une immersion parmi les renards polaires, les rennes sauvages et les bœufs musqués, à travers le regard de Vincent Munier. Produit par Bonne Pioche, ce documentaire sera diffusé sur France 2 à la rentrée prochaine dans la case "Grandeurs nature".

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Jean-Jacques Fresko, rédacteur en chef de Terre sauvage et président du 30e Festival de Ménigoute
Rédacteur en chef de Terre sauvage depuis 2003, Jean-Jacques Fresko présidera le prochain Festival de Ménigoute. Il nous livre son regard sur le documentaire animalier et la presse nature grand public.
• Quel est votre regard sur le Festival de Ménigoute ?
C'est à mes yeux un objet unique dans le paysage de l'image de nature en France dans la mesure où il s'agit d'images animées. Cela n'enlève rien aux manifestations qui valorisent la photographie mais il me semble que c'est plus compliqué à mettre en œuvre, donc courageux.
Outre cette singularité, c'est un festival particulièrement ancré dans son territoire et parfaitement cohérent avec ce qui s'est développé dans son sillage, son école de cinéma animalier notamment. C'est un festival "issu de son terroir", qui contribue à le dynamiser et inversement.
• Votre point de vue sur le documentaire animalier ?
Quand je regarde certains documentaires, je me dis qu'il y en a trop… Même sur les grandes chaînes, ce qui est diffusé n'est pas à la hauteur de ce que l'on propose en Grande-Bretagne, à l'exception des grosses productions comme celles de Jacques Perrin. J'ai ainsi le sentiment qu'il n'y a pas de gradation entre le relativement convenu et le très créatif.
• Comment allez-vous endosser votre rôle de président du jury ?
Je vais porter un regard candide sur un mode d'expression qui ne m'est guère familier, même si je suis venu quelques fois au Fifo. Mes fonctions présidentielles impliqueront d'autre part un arbitrage et la recherche d'un consensus.
• Comment se porte Terre sauvage ?
Le titre gagne de l'argent depuis 2013 et présente donc des perspectives de développement. Dans un contexte difficile pour la presse, où l'économie d'un magazine est difficile à trouver, Terre sauvage constitue le navire amiral d'une pluralité de supports : hors série, événements, expositions… Nous avons 50 000 abonnés pour une diffusion à 70 000 exemplaires, ce qui est un atout, la vente au numéro étant irrationnelle. L'adhésion à nos hors série est forte, donc nous avons adopté un parti pris éditorial qui consiste à alterner un numéro thématique avec un numéro classique, aux sujets variés.
• Pourquoi la presse nature n'est-elle pas plus florissante dans les kiosques français ?
Ça n'est pas spécifiquement français. La revue BBC Wildlife, pourtant renommée, représente la moitié de la diffusion de Terre sauvage ! Il n'y a pas d'équivalent en Espagne et, en Italie, la revue Oasis est très confidentielle.
Nous avons eu quelques concurrents en kiosque qui se sont vite arrêtés. Ce quasi monopole est plutôt un handicap car il n'y a pas de linéaire "nature" ce qui nous rend parfois difficiles à trouver.
• N'avez-vous jamais songé à apposer la marque Terre sauvage sur du documentaire animalier ?
Contrairement à la radio, je trouve compliqué de faire converger papier et vidéo, qui se situent sur des planètes relativement éloignées. Les ordres de grandeur budgétaires sont très différents et le rythme de travail aussi…
Propos recueillis par Catherine Levesque.
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Sarah Del Ben : des Tropiques à l'Antarctique
Issue de la 4e promo de l'Ecole de cinéma animalier des Deux-Sèvres, Sarah Del Ben sera l'invitée d'honneur du Salon d'art animalier au 30e Festival de Ménigoute. Elle y exposera des photos d'oiseaux saisies au Spitzberg et en Antarctique, où elle a eu l'occasion de voyager en travaillant comme photographe sur des bateaux de croisière. "J'en suis très honorée, s'étonne cette jeune femme de 28 ans, au parcours de conte de fée. Mes rêves m'ont conduite à l'Iffcam après des études de biologie et un master d'écologie tropicale à La Réunion. L'Iffcam a apporté l'aspect technique qui manquait à mon cursus."
Une bonne étoile… polaire
C'est à bord d'un navire qu'a eu lieu sa rencontre déterminante avec Luc Jacquet, déjà croisé alors qu'il présidait le Jury du 24e Festival de Ménigoute, en 2008. "Un pur hasard, se souvient Sarah Del Ben, amenée à filer un coup de main à son équipe de tournage, en effectif réduit. C'était il y a deux ans. Il était là pour son film à venir sur le changement climatique, avec le scientifique Claude Lorius. Je l'ai recontacté dès mon retour : une semaine après, je partais au Pérou sur le tournage du long métrage Il était une forêt !"
Entre photo et vidéo
Tiraillée entre photo et vidéo, Sarah Del Ben poursuit sa collaboration avec Luc Jacquet sur son prochain long métrage, intitulé provisoirement La glace et le ciel. "Je pars en tournage à Val d'Isère et en Polynésie durant le printemps comme photographe de plateau et réalisatrice de vidéos pédagogiques. C'est une aubaine de pouvoir continuer à faire mes armes sur un tel film", avoue modestement la photographe, qui ne perd pas de vue des projets de réalisation plus personnels.
Catherine Levesque
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Catherine Levesque
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Deux-Sèvres : tous dehors !
Le calendrier 2014 des sorties nature en Deux-Sèvres est arrivé ! Pour la 12e année consécutive, Deux-Sèvres Nature Environnement a coordonné cette édition inter-associative qui propose 124 sorties sur tout le département, gratuites et ouvertes à tous. A noter de nombreuses animations fin mars et courant avril dans le cadre du projet "Mon village, espace de biodiversité", ainsi qu'une sortie nocturne le 4 avril à l'occasion de Fréquence Grenouille et une journée en canoë le 6 avril sur la piste de la loutre et du castor. Ce calendrier est téléchargeable sur le site internet de DSNE et diffusé en version papier.
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Croquez avec Jean Chevallier !
La pluie a enfin cessé… Profitez-en pour apprendre à dessiner plantes et bestioles sur le terrain grâce au dernier ouvrage de Jean Chevallier, grand habitué du Festival de Ménigoute, où il sévira de nouveau cette année ! Ce livre, paru chez Delachaux et Niestlé (29 €), est, dixit l'illustrateur sur son blog, "une mise à l'écrit de ce que je dis en stage, avec une revue plus complète des conseils à l'observation, des techniques, des styles, quelques exercices et quelques pas à pas […] L'impression est parfaite et elle a été réalisée en France, en Vendée, qui est un peu ma deuxième patrie." Cocorico pour ce manuel made in France !
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