Infolettre du Festival International du Film Ornithologique de M�nigoute

bgtop
top

Édito - Epauler les pôles

Groenland, Svalbard, Nunavut… Ces destinations nous fascinent et nous font greloter. Mais le froid n'est plus le seul à nous faire claquer des dents. L'avenir des pôles est inquiétant, celui de l'Arctique l'est encore plus car il ne bénéficie pas d'une protection internationale. Longtemps interdit d'accès grâce au climat, l'océan Arctique et ses terres riveraines ont le malheur de devenir abordables. La banquise d'été a diminué de moitié et voilà que des navires marchands veulent emprunter ce raccourci providentiel ! Comble de l'infortune, la fonte des glaces, due à l'exploitation des énergies fossiles, fait de ce Moyen-Orient réfrigéré une belle réserve mondiale de gaz et de pétrole.
Parmi les temps forts du prochain festival, la conférence qu'animera Michel Rocard* ne nous laissera donc pas de glace. Ambassadeur en charge des négociations internationales sur les pôles depuis 2009, l'ancien Premier ministre a été l’initiateur des négociations qui ont conduit au protocole de Madrid protégeant l’Antarctique. En collaboration avec le think tank Le Cercle Polaire, Michel Rocard œuvre depuis plusieurs mois pour l'ouverture d'une négociation internationale sur l'Arctique afin de préserver l'équilibre de la calotte glaciaire.

Le Festival de Ménigoute, c'est aussi beaucoup de chaleur… animale, avec 32 films projetés, dont deux en avant-première, 22 animations junior, 11 sorties nature sur les chemins des Deux-Sèvres et de Poitou-Charentes, en principe sans congères… mais pendant les congés ! De la chaleur humaine aussi avec un forum de 89 artistes, associations, stands d’optique, éditeurs, un Festival Off des étudiants de l'Iffcam, quatre sites d’expositions et dix ateliers d'initiation à la sculpture, à la peinture et à la photographie. Ouf, suis en nage…

* "Les enjeux géopolitiques et environnementaux du Grand Nord", jeudi 31 octobre, à 18 heures, salle omnisports de Ménigoute. Organisée en partenariat avec EDF, la conférence sera suivie de questions et réponses, puis d'un focus sur la biodiversité et l'ours polaire présenté par Stéphane Hergueta, docteur en biologie et rédacteur en chef de la revue Pôles Nord & Sud.

 

Catherine Levesque



Actualit�s

Belles images

En avant-première, une sélection d'images extraites des films qui seront projetés durant le prochain festival.


3 questions à… Pascal Dessaint, auteur de romans noirs et verts "Je suis né à la nature avant de naître à la littérature"

• Vous figurez parmi les invités du prochain Festival de Ménigoute dans le cadre de Terre de Festival. Quel rapport entretenez-vous avec la nature ?
Je connais ce festival de réputation depuis fort longtemps car j'ai de nombreux amis naturalistes qui lui sont fidèles et qui le trouvent formidable. Je comptais bien y venir un jour pour visionner des films, c'est donc une belle opportunité, même si mon emploi du temps chargé ne me permettra pas de profiter de la programmation. Je suis né à la nature avant de naître à la littérature grâce à un instituteur qui m'a orienté vers le Groupe ornithologique Nord à l'âge de 10 ans. Je vivais alors à Dunkerque. Je suis devenu un naturaliste monomaniaque surtout intéressé par les oiseaux, mais j'ai élargi ma palette au fil du temps. En 1992, j'ai été l'assistant du peintre naturaliste Eric Alibert dans les Alpes. Ce cheminement fait que la nature est devenue une matière importante. Dans un de mes polars, paru en 1994, le commissaire est d'ailleurs ornithologue !

• Vos préoccupations écologiques se sont par la suite intensifiées dans vos écrits…
En 2000, j'ai été saisi par un rapport d'experts sur l'extinction des espèces. En 2001, il y a eu l'explosion de l'usine AZF, à Toulouse, où je vis depuis l'âge de 20 ans. Ces thèmes transparaissent dans le "cycle criminel Félix Dutrey"1 édité les années suivantes, où il est question d'écoguerriers cyniques, de trafic d'animaux… Mais un roman reste un roman et ne sensibilise pas aussi efficacement qu'un essai. D'où mes recueils de chroniques - Un drap sur le Kilimandjaro et L'appel de l'huître - où je raconte la nature avec humour et sans prêchi-prêcha. A la suite de la résidence d'écriture que j'ai faite en Brenne, j'ai entamé un nouveau cycle, plus social2, dans lequel mon dernier roman s'inscrit.

• Comment cet engagement se traduit-il dans votre quotidien ?
Mon plus grand engagement, c'est l'écriture ! Quand j'enquête sur l'usine de Metaleurop, indirectement, je milite. Dans Cruelles natures, qui se déroule en Brenne, je dépeins un journaliste naturaliste dépressif qui ramasse les animaux morts sur la route et aimerait faire poser des panneaux pour que les automobilistes roulent moins vite. Quelque temps après, des panneaux ont été installés sur les routes brennouses pour les tortues cistudes. La littérature peut donc être utile ! Plus concrètement, je ramasse souvent des déchets en balade, je n'ai pas de voiture, je privilégie le train à l'avion ainsi que les circuits courts. Sans être intégriste, j'ai un mode de vie raisonnable et je m'associe parfois à des actions de protection comme la défense de l'ours dans les Pyrénées. Il est pour moi essentiel de respecter cette planète qu'on partage.

flecheLe site de Pascal Dessaint
fleche Dimanche 3 novembre,  à 15 h 30, balade et lectures de Maintenant le mal est fait dans Ménigoute, suivies d' une rencontre sur le stand du FIFO à 17 h 30 .
1 Mourir n'est peut-être pas la pire des choses, Loin des humains, Tu ne verras plus, éd. Rivages.
2 Cruelles natures, Les derniers jours d’un homme, Le bal des frelons, Maintenant le mal est fait, éd. Rivages.

Propos recueillis par Catherine Levesque.
Un élan vers les landes

Le mot est fort pour l'imaginaire, mais sait-on vraiment ce qui se cache dans les landes ? Une terre pauvre, sans conteste, faite d'une végétation basse, mais qui abrite paradoxalement une grande diversité floristique et faunistique. Un paysage singulier qui occupait 190 000 ha sur la région Poitou-Charentes jusqu'à la fin du XIXe siècle. "Il n'en reste plus que 7 200 ha, dont 5 500 ha en Vienne, souligne Stéphane Troubat, de la LPO Vienne, qui a coordonné une exposition sur ce sujet avec Poitou-Charentes Nature avec un réseau d'associations partenaires. Le loup y était encore très présent au début du XIXe siècle. Les derniers sont morts dans les années 1930 et la lande a décliné parallèlement."
Intitulée "Au cœur des landes du Poitou", cette exposition en sept panneaux s'inscrit dans un programme de sauvegarde mené depuis 2002 sur l'ensemble de la région. "Les associations partenaires ont recensé ces milieux à forte valeur patrimoniale et diagnostiqué leur état de conservation. Les données ont ensuite été compilées dans un catalogue, nous avons diagnostiqué leur état de conservation, édité une plaquette technique et organisé un colloque sur la question, poursuit l'animateur nature. On distingue plusieurs types de landes : sèches, humides, mésophiles… Dans le Poitou, elles sont surtout peuplées de grande bruyère à balais, qu'on appelle communément brande."

Ce travail d’envergure, qui se poursuivra jusqu'en 2015, est complété par un volet de sensibilisation vers les scolaires et le grand public, dans lequel l'exposition s'inscrit. Gratuite, elle sera inaugurée officiellement au Festival de Ménigoute sur le stand de Poitou-Charentes Nature. L'occasion de découvrir le calendrier des sorties grand public et des formations naturalistes qui se succèderont dans les différents départements de la région autour de ce paysage caractéristique, injustement méconnu.

 

 

Catherine Levesque

Brèves

La convivialité récompensée

La Fondation Kronenbourg a sélectionné le Festival de Ménigoute parmi les vingt dossiers retenus sur 580 candidatures déposées à la suite de son appel d'offres 2013 sur le thème de la musique. Sensible à l'esprit festif du FIFO, elle lui apporte cette année son soutien financier et humain grâce à l’accompagnement d’un parrain bénévole, salarié de Brasseries Kronenbourg.  Le groupe Amustrad viendra, le samedi 2 novembre, à 22 heures, faire danser des centaines de festivaliers et d’aficionados locaux de bals folks (gratuit). De jeunes musiciens de la région interviendront aussi en différents lieux de la manifestation.

L'arroseur arrosé !

Une fois n'est pas coutume, Laurent Charbonnier, illustre cinéaste animalier, est passé devant la caméra ! Mathilde Louveau, à qui l'on doit ce documentaire de 54 minutes, ne nous précise pas si elle a dû avoir recours à un affût pour traquer l'animal solognot, mais elle y présente sa méthode de travail et les techniques d'approche éprouvées au fil d'une carrière trentenaire. Parmi les personnes interviewées, Jacques Perrin, Nicolas Vanier, mais aussi ses fidèles ingénieurs du son, Martine Todisco et Philippe Barbeau, qui fut président du jury du FIFO en 2010. Ce film sera diffusé le samedi 19 octobre sur la chaîne Seasons, à 20 h 45, et le dimanche 20 octobre, à 18 h 55.

Grandeur nature

nef2



Quelque 150 photographies illustrant une dizaine de biotopes des Deux-Sèvres seront exposées sur une vingtaine de panneaux "kakemono" dans la Salle romane de Ménigoute, durant le festival. Intitulée Grandeur Nature, cette belle exposition  présente 64 espèces emblématiques du département, ainsi que les menaces qui pèsent sur elles et les actions engagées pour les préserver. Un jeu de sensibilisation, "Lutra lutra" (nom scientifique de la loutre d'Europe) vient compléter ce dispositif interactif, qui sera décliné en quiz.  Bonnes pioche !

 


Livres & DVD



Au rythme du bocage
Le peuple des volcans
Life, l'aventure de la vie
Cultures en transition
Le potager fait de la résistance
À vol d'oiseau
Les oiseaux ont-ils du flair?

Disponibles chez
FIFO-distribution


blog Retrouvez le blog du festival
sur
Mon truc en plume
facebook Rejoignez-nous sur
notre page
Facebook