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Édito - Plein air

La semaine dernière, le printemps a pris un toboggan et zou… direct dans le bac à sable de l’été. Le coucou a fait coucou et le rossignol a chanté. Les martinets ont déboulé en ville. Les sternes ne devraient pas tarder. Le premier qui en voit peut le Twitter. Après tout, ça veut dire gazouiller en anglais. La nature se hâte, ça se voit. La vigne débourre, les lilas sont prêts à fleurir et les chevreuils s’agitent même en plein cagnard !
On a envie de battre la campagne, de glisser sur l’eau, de s’allonger dans l’herbe, de s’attarder sur la beauté d’une cardamine des prés et de surprendre le plouf d’une grenouille verte invisible au bord de l’étang. Ça tombe bien, l’un des invités de cette infolettre cultive une grande passion pour cette nature de proximité, dont il est, en France, le plus grand médiateur. Marc Giraud, fidèle parmi les fidèles du festival, a une actualité. Son Kama sutra des demoiselles – bêtes seller s’il en est – vient de sortir en poche (Robert Laffont Documento, 8,90 €). Il publie par dessus le marché un nouvel ouvrage majeur, La Nature en bord de chemin, un livre, dixit, « sur les animaux qu’on ne voit pas dans les livres » ! Outre le fait qu’il se regarde plus qu’il ne se lit, j’ajouterais qu’il s’agit d’un bouquin qui donne envie de sortir de chez soi avec le bouquin en question sous le bras… et sous les yeux, accessoirement. Une sorte d’objet éditorial non identifié très utile pour apprendre à décrypter ce qui se passe dans un champ de pissenlits ou autres micro-milieux habituellement méprisés par les naturalistes bon teint.
Et puisqu’il est question de sorties sur le terrain, rendons hommage aux associations deux-sévriennes qui fêtent leurs dix ans d’animations nature conjointes avec un catalogue de sorties gratuites relooké (téléchargeable sur le site de Deux-Sèvres Nature Environnement). Un bel exemple de travail collectif dont beaucoup de départements devraient s’inspirer. Inspirez… vous êtes en plein air.

Catherine Levesque



Actualit�s

La forêt des sons

Sur le tournage de Il était une forêt, le prochain film de Luc Jacquet, Philippe Barbeau, ingénieur du son, part explorer la forêt avec un drôle d’équipement : un voyage auditif à découvrir sans attendre grâce au web-feuilleton réalisé par l’équipe.


3 questions à... Marc Giraud, journaliste naturaliste, auteur et militant

Auteur prolifique, grand vulgarisateur, militant accompli, le naturaliste Marc Giraud animera une partie des émissions diffusées sur Mainate TV pendant le prochain festival, où il dédicacera son dernier ouvrage, La nature en bord de chemin..

• Que représente pour vous le Festival de Ménigoute ?
J’y viens depuis fort longtemps, à chaque fois avec des casquettes différentes : peintre exposant et prof de dessin au tout début, en tant que rédacteur en chef de feu Hibou, bénévole pour l’Aspas, conférencier ou encore membre du jury. Un épisode de La France sauvage dont j’étais l’auteur a même été récompensé en 2011 ! Pour moi, Ménigoute est LE festival de la protection de la nature. Le premier historiquement à défendre une cause qui nous est chère. Il y a aussi une dimension affective : on y retrouve la base, tous les potes qu’on ne voit que là !

• Vous allez figurer parmi les présentateurs de Mainate TV au prochain festival. Quel regard portez-vous sur la manière dont la nature est traitée dans notre paysage audiovisuel ?
J’aimerais bien qu’on en parle, déjà ! Pendant longtemps, la France a produit du documentaire animalier jusqu’à ce que des décideurs citadins, voire mondains,  décident que ça n’intéressait plus le public. Seules France Télévision et Arte continuent à en diffuser. J’ai réalisé pour la chaîne Animaux trois séries de dix 26 min – Ça se passe près de chez vous, La nature à votre porte et La France sauvage –  qui sont toujours diffusées. Ce sont en quelque sorte des visites guidées de la nature de proximité qui ont beaucoup de succès, notamment auprès des enseignants. En France, il n’y a pas d’équivalent alors qu’en Angleterre, beaucoup en proposent, parmi lesquels David Attenborough, une vraie star, et Nike Baker.
A la radio, hormis Vivre avec les bêtes, sur France Inter, il n’y pas d’émissions sur les animaux pour eux-mêmes, sans arrière-pensée scientifique ou d’exploitation. J’y réfléchis…

• Votre nouvel ouvrage est novateur dans son traitement. Pourquoi cette approche ?
J’ai porté ce livre durant trente ans avant qu’un éditeur accepte de le publier. C’est peut-être le seul bouquin de proximité qui reflète vraiment ce qu’on voit quand on se balade sur un chemin. Les naturalistes ne regardent guère les pies et encore moins les animaux domestiques, alors que leurs comportements sont très intéressants à observer. Mon truc, c’est de regrouper des curiosités très différentes dans des domaines habituellement très cloisonnés. Je m’adresse à des gens qui n’y connaissent rien à la nature mais qui l’aiment, je m’intéresse à des animaux accessibles dans un langage qui l’est aussi. Ma démarche n’est pas “chiantifique” ! Pour ce faire, j’ai conçu ce livre comme un documentaire animalier avec des arrêts sur image. Il n’y a pas de texte courant mais plus de 700 photos légendées, dont 140 de Fabrice Cahez. Chaque double décrit un micro milieu naturel – une touffe d’orties, du lierre en automne… – avec des zooms sur ce qu’on peut y observer. Quand il s’agit d’un papillon, par exemple, on le voit dans sa posture naturelle, pas épinglé ! Le fil conducteur, c’est le chemin, que l’on suit à travers les terroirs et les saisons...

 La nature en bord de chemin, éd. Delachaux et Niestlé (24,90 €).

Catherine Levesque.
Jacques Gillon : « J’aime les sujets graphiques et colorés »

Grand habitué des jurys et des festivals, Jacques Gillon a déjà été primé, mais jamais à Ménigoute. Et pour cause, ses films sont rares et le lauréat, Arabesques était en 1978 un documentaire sous-marin atypique mêlant danseuses et poissons. « J’ai aussi filmé au-dessus de l’eau, mais j’ai vite préféré la pratique de la photographie, plus légère. Cela dit, lors de nos nombreux voyages, ma compagne a toujours une caméra avec elle ! ».
Chercheur en informatique et robotique, dirigeant d’une société technologique, cet ex-plongeur sous-marin mondialement reconnu baroude sur la terre ferme depuis une dizaine d’années dans le monde entier. « Nous nous posons trois semaines dans notre maison, non loin d’Arcachon, puis nous repartons généralement trois mois pour explorer un pays ».  Prochaine destination : l’Islande. Une fois par an, le couple propose ses services bénévolement, comme ce fut le cas récemment dans un sanctuaire américain pour les chimpanzés, au Cameroun.

Fidèle au Festival de Ménigoute depuis sept ans, Jacques Gillon en apprécie particulièrement l’ambiance. C’est lui qui a réalisé les clichés de l’affiche de la prochaine édition, où il sera invité d’honneur du Salon d’art animalier. Il présentera au forum l’exposition “Ailes d’automne”. « J’aime les sujets graphiques et colorés, en particulier l’époque des migrations et ses regroupements spectaculaires le long de la côte atlantique. Il y aura 25 tirages avec des espèces que nous n’avons guère l’habitude de voir, comme l’eider à tête grise, que j’ai photographié dans le nord de la Norvège, et d’autres plus communes, comme l’huîtrier pie, mais saisies dans des circonstances exceptionnelles, en l’occurrence 10 000 sujets lors d’une grande marée en baie de Somme ! Sur l’image, on n’en voit qu’un millier… »

 

Catherine Levesque

Brèves

La tortue après l’éden

Dans les montagnes de l’Atlas, près de Marrakech, une tortue grecque se hâte lentement vers l’ombre d’un jujubier. Sa survie est liée à cette sorte de ronce qui pousse à l’état sauvage. Or, au Maroc, la végétation a tendance à se raréfier avec le réchauffement du climat. Dans ce 52 min signé Marie-Hélène Baconnet, un voyage dans le temps et dans l’espace entraîne notre tortue à la rencontre de ses congénères. De la tortue grecque à la tortue d’Hermann, en passant par la cistude et la tortue rayonnée de Madagascar, la voix de la tortue elle-même (incarnée par Macha Méril) nous entraîne en France, en Macédoine, au Sénégal, à Madagascar et aux Seychelles, pays où se manifestent à son détriment les conséquences des modifications du climat.
Dans la collection “Les Animaux racontent le réchauffement”, La tortue après l’éden sera diffusé pour la première fois sur France 5 le samedi 22 juin, à 17 h (rediffusion le 19 juillet, à 11 h).

Cherchez la p'tite bête

La 7e édition de la Fête de la nature se déroulera du 22 au 26 mai sur le thème des petites bêtes en tout genre. Où l’on apprend que la petite bête favorite d’Allain Bougrain-Dubourg est la vipère et celle de Nicolas Hulot, le colibri ! Cette manifestation, soutenue par 40 partenaires, lance à cette occasion un grand défi citoyen : créer 5 000 mini-coins de nature pour les accueillir. Des fiches pédagogiques sont téléchargeables sur le site, qui répertorie également l’intégralité des animations. Zoodyssée sera de la partie, le 22 mai, avec des stands et des espaces de découvertes des petites bêtes du jardin. L’an passé, la Fête de la nature avait réuni 1,5 million de participants autour de 4 000 manifestations. Associations, collectivités, professionnels de la nature, enseignants et amateurs, toute personne motivée peut inscrire son initiative au programme..

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