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Festival de Ménigoute


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En(vol)

Notre rencontre remonte à l'année 1980, à Grenoble. Nous avions invité Michel Terrasse pour une projection de films suivie d'échanges sur la protection des rapaces et plus largement sur la préservation de la nature. D'emblée, nous avons sympathisé. Nous nous sommes revus régulièrement dès l’année suivante, à Organbidexka.
Arrivés dans le Ménigoutais, nous avions à cœur d'y développer des projets de sensibilisation à la nature. En février 1982, Michel accepte de présenter ses films à la première Quinzaine de la nature, qui préfigurait alors le Festival de Ménigoute. Les Faucons d'Eléonore et Le bal des charognards sont projetés à Vasles, Ménigoute et Vausseroux. Les salles sont combles, les échanges avec le public passionnés à l'issue des projections, les affiches et autres cartes postales éditées par le Fonds d'intervention pour les rapaces (FIR), que Michel avait créé avec son frère, Jean-François, se vendent à foison.
Dès le premier festival, en 1985, Michel présente Entre terre et mer ; lors de la deuxième édition, sa Nonette du Groënland remporte le Grand Prix. L’année suivante, Le retour du Bouldras décroche le Prix pour la protection de la nature. En 1993, il obtient de nouveau le Lirou d’or avec Condors en filmant des scènes qui n'avaient encore jamais été observées. En 1995, son film sur le retour du gypaète est récompensé par le Prix du meilleur documentaire à vocation pédagogique.

« Un naturaliste qui aime filmer les bêtes »

Complice de la première heure, Michel Terrasse nous a quittés le 13 janvier. Interrogé dans notre ouvrage Rencontres à Ménigoute*, cet homme d’un naturel élégant, toujours souriant, se considérait comme « un naturaliste qui aime filmer les bêtes ».
Forts de ce lien indéfectible avec le festival, dont il appréciait la newsletter, nous l’avons sollicité pour enseigner à l'IFFCAM, notamment sur les questions de déontologie dans la réalisation de films documentaires animaliers. L’occasion de partager de belles et chaleureuses soirées.
Nous reviendrons plus longuement sur ce grand défenseur des « becs crochus » dans notre prochaine édition. Mais les succès liés à son engagement pionnier pour la gent ailée doivent nous guider pour positiver en ce début d’année. À l’heure de l’urgence écologique, il est de bon ton de reprocher aux militants de la première heure l’inefficacité de leur lutte…
Il est aussi salutaire de rendre hommage aux combats d’une vie, à l’abnégation, à l’audace, qui n’est pas l’apanage de la jeunesse.
Toute l’équipe du festival vous présente ses meilleurs vœux pour cette nouvelle année !

Christine et Dominique Brouard

> * Rencontres à Ménigoute, de Christian Proust, avec la collaboration de Dominique Brouard, éd. Association Mainate (2014).

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Graines de nature

Retour sur la Web TV du dernier festival avec l’Invité de Marc (Giraud), François Lenormand, vice-président de la Fédération des clubs Connaître et protéger la nature, qui vient de lancer une nouvelle campagne d’éducation à la nature sur trois ans : “Mission protection - 50 défis pour devenir protecteur.trice de la nature” (voir brève).
Réalisation : Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute.

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Matthieu Orphelin, directeur général de la LPO : « J'aborde ce nouveau poste avec beaucoup d'humilité »

Ingénieur environnement, Matthieu Orphelin, 50 ans, succède à Yves Verilhac comme directeur général de la LPO. Après vingt ans à l’Ademe, un mandat de cinq ans comme vice-président en charge de l’éducation et de l’apprentissage à la Région Pays de Loire, puis comme député, il a décidé de quitter la politique pour s’engager concrètement pour la protection de la biodiversité.

• À l’issue d’un tuilage de deux mois avec le précédent directeur, dans quelle disposition abordez-vous ce nouveau poste ?
Avec mon prédécesseur au poste de directeur général de la LPO France, Yves Verilhac, nous avons effectivement eu la chance de faire un tuilage de deux mois. Cela a été très utile pour assurer une transition douce, notamment pour les équipes, et pour que je puisse me familiariser avec l'ensemble des sujets à traiter – et ils sont nombreux – et avec l'organisation interne de la LPO.
Depuis la fin 2022, je suis seul aux commandes de cette superbe association qu'est la LPO, pour mettre en œuvre la stratégie décidée par notre président Allain Bougrain Dubourg et notre conseil d’administration. C’est un rêve de gosse que d’avoir rejoint la plus belle des ONG de protection de l’environnement.

• Outre un mandat de député, vous avez été pendant cinq ans vice-président en charge de l’éducation et de l’apprentissage à la Région Pays de Loire. Pourquoi avoir quitté l’engagement politique en juin dernier au profit de l’engagement associatif ?
D'abord, parce que je crois qu'il ne faut pas s'accrocher au monde politique et que c'est très bien de ne pas faire de la politique un métier. Ensuite, et surtout, parce que j'avais envie de retrouver le goût du militantisme de terrain, des actions de terrain, de l'engagement concret pour protéger la biodiversité. La LPO est l'endroit rêvé pour cela, car il y a beaucoup de travail partout sur le territoire en France, y compris aussi en collaboration avec d'autres pays et toutes ces actions au jour le jour sont pour moi de formidables sources d'énergie et d'inspiration.

• Vous avez été conseiller et porte-parole de la Fondation pour la nature et l’homme. Comment appréhende-t-on la direction d’une association qui compte 600 salariés et 8 000 bénévoles ?
J'aborde ce nouveau poste de directeur général avec beaucoup d'humilité car le défi est grand pour moi. L'association est en bonne santé, avec un nombre de membres en augmentation régulière chaque année. C'est une chance inouïe d'avoir aujourd'hui plus de 66 000 adhérents, 8 000 bénévoles, mais aussi 46 000 refuges LPO et des donateurs réguliers ; tous ces membres constituent le cœur battant de notre association.

• Quels sont les sujets les plus brûlants à vos yeux ?
Il y en a tellement ! Nous sommes en train de finaliser la rédaction de notre nouveau plan stratégique 2023-2027, nous vous en reparlerons vite…

• En tant que docteur en maîtrise de l’énergie, comment appréhendez-vous les arbitrages complexes entre le développement des énergies renouvelables et le respect de la biodiversité ?
Ces deux sujets, l'énergie et le climat d'un côté, et la biodiversité de l'autre ont été bien trop longtemps traités de manière séparée et il faut que ça change. Les deux crises, climatique et de perte de biodiversité, doivent être abordées simultanément sinon on ne résoudra ni l’une, ni l’autre. Et ce n’est pas encore le cas. Un exemple : le projet de loi d'accélération des énergies renouvelables, présenté il y a quelques semaines par le gouvernement, ne prévoyait même pas d'aborder le sujet de la biodiversité dans sa version initiale. Au fil des semaines et de l’examen à l’Assemblée et au Sénat, nous avons réussi à intéresser les parlementaires à ce sujet et à faire en sorte qu’au final le texte voté contienne une meilleure prise en compte de la biodiversité. Bien sûr, cela n'est pas parfait mais je crois que nous avons fait notre travail et nous avons su être écoutés. Maintenant, pour la suite, au moment où le gouvernement annonce le développement notamment de l'éolien en mer, il faut vraiment que les enjeux de biodiversité soient pris en compte dès le positionnement des projets. Ça n'a pas été par exemple le cas sur le projet d'éolien en mer près de l'île d'Oléron, qui est situé en pleine zone migratoire des oiseaux et ça décrédibilise complètement le projet.

• Quel regard portez-vous sur le Festival de Ménigoute, et plus largement sur le cinéma animalier ?
Le festival de Ménigoute est un formidable événement, un vrai temps fort de l'année pour le cinéma animalier et plus largement pour les amoureuses et les amoureux de la nature. La LPO y participe sous de nombreuses formes (stands, conférences, animations, boutique, sélection des films, etc.). J'ai vu cette année le bonheur de nos salariés et de nos bénévoles à être impliqués dans cette belle opération. C’est superbe de voir cela !

• Un vœu pour 2023 ?
Mon vœu pour 2023 est évidemment que nous obtenions de grandes avancées pour la biodiversité. Les défis devant nous sont immenses et je sais pouvoir compter sur La LPO, qui est une association toujours force de proposition et toujours prête à des compromis ambitieux, pour concrétiser des avancées.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre

 



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L’effet « bouse » de neige !

Le réalisateur Patrick Luneau et sa fille, Manon, éducatrice à l'environnement et auteure, finalisent un documentaire de 52 min sur… la bouse qui sera diffusé au printemps et présenté au prochain Festival de Ménigoute, hors compétition. Un film fédérateur et décalé sur cet excrément populaire inscrit au « Patrimoine sensoriel des campagnes françaises ».

Ont-ils marché dedans du pied gauche ? On a de bonnes raisons de le penser au vu de l’enthousiasme suscité par le projet, porté par FIFO Distribution. « On a mis du temps à trouver une chaîne, puis ça a fait “bouse“ de neige », confirme l’heureux réalisateur, Patrick Luneau. Plusieurs coproducteurs (BIP TV, TV Tours, La Salamandre TV, France 3 Occitanie) ont été séduits par le sujet, qui, outre l’aide de la Procirep et du CNC, réunit de nombreux partenaires : l’Office pour les insectes et leur environnement, le parc naturel régional de la Brenne, Cistude Nature et la Région Nouvelle-Aquitaine.
Le fil conducteur d’Auprès de ma bouse… : deux fillettes sauvageonnes qui tombent amoureuses des bestioles de la bouse et de leur palette de couleurs. « La vache sème des petits îlots de biodiversité sans le savoir, très attractifs pour les insectes et leurs prédateurs, explique Patrick Luneau, mais la bouse intéresse aussi des humains atypiques. Nous avions à cœur de traiter ce sujet avec du recul et de l’humour ! » En témoigne le Championnat de France de Lancer de bouse de vache qui se déroule chaque année dans Les Monts du Lyonnais ou le Bingo Bouse, un loto propre (osons l’adjectif !) au Pays d’Auge, qui consiste à faire bouser une vache sur un terrain de foot quadrillé pour l’occasion…

Une sculptrice sur bouse ? La vache !

Les réalisateurs ont aussi filmé des viticulteurs en biodynamie, qui stimulent l'activité microbienne du sol et la formation d'humus avec de la bouse de corne, et des éleveurs engagés dans des méthodes alternatives. « Nous faisons passer des messages, mais de façon douce, pas trop scientifique », se félicite Patrick Luneau, déjà sollicité pour des interventions autour du film.
L’art n’est pas en reste, avec la présence d’une étonnante sculptrice sur bouse, Carolo et dun contrebassiste atypique, Michel Thouseau, prompt à jouer devant un parterre de ruminants. Les sons seront signés Boris Jollivet et la bande originale du film est composée par Anthony Touzalin. « Nous avons envoyé un “ours”, comprenez un prémontage mal léché, à France 3 Occitanie, qui assurera la postproduction, et s’avère enchantée. C’est Yann Arthus-Bertrand qui se prêtera au jeu de la voix off. » Chacun son métier, les vaches seront bien gardées !

Catherine Levesque-Lecointre

(© Patrick Luneau)



 

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#unelettrepourlesdauphins

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Depuis le mois de décembre 2022, plus de 300 dauphins ont été retrouvés morts sur les côtes françaises, plus particulièrement en Vendée et en Charente-Maritime, y compris dans des réserves naturelles gérées par la LPO. Chaque hiver, près de 10 000 cétacés périssent ainsi dans les eaux françaises. Il n’y a aujourd’hui plus aucun doute sur le fait que les dauphins sont piégés dans les filets de bateaux de pêche, où ils meurent d’asphyxie. Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, a donc lancé une lettre citoyenne demandant à Emmanuel Macron de stopper cette hécatombe. Il suffirait de suspendre les pratiques de pêche en cause pendant plusieurs semaines dans le golfe de Gascogne pour épargner la grande majorité des dauphins.


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Une nouvelle campagne chez les CPN !

breve« 50 défis pour devenir protecteur.trice de la nature », c’est le nom de la nouvelle campagne d’éducation à la nature développée par la Fédération des clubs Connaître et protéger la nature (FCPN). Gratuite et ludique, cette nouvelle campagne consiste en une série de défis, au fil des saisons, sur trois ans, pour petits et grands, initiés et novices…
Inscrivez-vous sur le site et recevez un kit de démarrage ; relevez les défis de votre choix ; validez les défis réalisés, directement sur le site, et engrangez un maximum de graines. Grâce aux graines collectées, franchissez progressivement les quatre paliers. Vous recevrez un badge pour chaque palier franchi.


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Dynasties animales sur Arte

breveAvec des images époustouflantes capturées à l’aide d’un matériel de pointe, la série documentaire de la BBC, Dynasties animales (6 x 43 min), propose une immersion privilégiée dans l’intimité de six familles d’animaux mues par un même objectif : la survie.

Suricates, d’Emma Napper, lundi 6 février à 19 h ; Pumas, de Felicity Lanchester, mardi 7 février à 18 h 55 ; Éléphants, Lydia Baines, mercredi 8 février à 19 h ; Guépards, de Simon Blakeney, jeudi 9 février à 19 h (ces films sont disponibles sur arte.tv du 26/01 au 29/09/2023) ; Hyènes, de Mandi Stark, vendredi 10 février à 16 h 40 ; Macaques, de Rosie Thomas, vendredi 10 février à 19 h ;
(ces films sont disponibles sur arte.tv du 3/02 au 7/10/2023).

© Jess Webster / BBC Studios



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Ce mois-ci, FIFO-Distribution vous propose :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com

 

 



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Crédits photo : FIFO - Patrick LUNEAU - LPO - Jess Webster - wirestock freepik - B.BOCCAS - Daniel Pain
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org