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Festival de Ménigoute


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Hommage à Jacques Perrin

C’est avec une grande tristesse que nous avons pris connaissance du décès de Jacques Perrin, le jeudi 21 avril. Pour ma part, j'ai accueilli Jacques Perrin à Ménigoute après la sortie du Peuple migrateur, en 2002, lors de la 18e édition du Fifo. Ce fut une très belle journée : arrivée en gare de Poitiers, déjeuner à l'auberge de Ménigoute, puis remarquable intervention dans la salle de projection, où un millier de spectateurs étaient installés pour voir la série documentaire sur la migration des oiseaux, intitulée Les Ailes de la nature. Jacques s'est ensuite attardé dans le salon d'art animalier, qu'il a particulièrement apprécié. Bière pression au bar du forum et nombreux autographes…
Pour la présentation du film Océans, son équipe était présente mais il était retenu à Düsseldorf en raison d’une grève des transports aériens. Il est intervenu par téléphone.
Il a bien voulu répondre à mon invitation pour parrainer la création de l’Institut francophone de formation au cinéma animalier (Iffcam) et a accepté de donner une conférence à la première promotion.

« Seule comptait l’émotion et cette émotion pouvait à elle seule nous faire percevoir et comprendre la beauté »

Le sénateur-maire de Ménigoute, André Dulait, en mission à l'étranger lorsque Jacques est venu à Ménigoute, nous avait invités Jacques et moi à déjeuner au Sénat. Nous avions évoqué la création de l'Iffcam et le soutien au développement des films documentaires.
Lorsqu’il découvrit le film de François Bel et Gérard Vienne, Le Territoire des autres (voir notre interview de Philippe Barbeau sur ce sujet), en 1970, Jacques Perrin ressentit « un émerveillement », raconte-t-il dans l’ouvrage Rencontres à Ménigoute. « Pas de commentaires, des images sublimes, une autre manière de regarder et de voir la nature… Une émotion me saisit qui ne me quitta plus. Je compris ce jour-là que les longs discours didactiques n’étaient pas nécessaires, seule comptait l’émotion et cette émotion pouvait à elle seule nous faire percevoir et comprendre la beauté. »
Jacques Perrin apparaît ainsi comme témoin dans le portrait de Patrick Ladoucette qui sera projeté en hommage à François Bel lors du prochain festival.

C’est donc un double hommage que nous rendrons à deux géants du cinéma animalier.

Dominique BROUARD

Photo : Jacques Perrin recevait de la part de l'équipe du festival, en 2002, un présent conçu par Jean-Louis Orengo.
En bas, de gauche à droite : Didier Guilbard, Marie-Christine Brouard, Jacques Perrin, Dominique Brouard.

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Le Petit Peuple du potager

C’est l’histoire d’un potager, depuis les premières graines jusqu’à la récolte. Un potager où le jardinier a décidé de n’être aidé que par de discrets ouvriers, les insectes. En plongeant au cœur de ce royaume végétal, nous découvrons des milliers de vies minuscules qui s’organisent comme dans une microsociété : insectes décomposeurs, recycleurs, pollinisateurs… Tandis que les végétaux grandissent, les incroyables interactions entre insectes et plantes permettent de protéger la future récolte. Mais ce sont aussi leurs histoires personnelles qui viennent rythmer la vie du jardin : celle de la reine bourdon, du papillon machaon, des fourmis qui défendent leurs pucerons des attaques des larves de chrysope, ou encore de la femelle perce-oreille prête à tout pour protéger ses œufs. Entre parades, entraides et tentative de putsch, l’histoire du potager prend ainsi la forme d’un véritable conte de la nature.

> Le 23 mai à 19 heures sur Arte. Réalisation : Guilaine Bergeret et Rémi Rappe. Production : Grenouilles Productions, Gildas Nivet, Tristan Guerlotté, Längengrad Filmproduktion, ARTE, SWR. Musique originale : Emotiv Musik, Anthony Touzalin, Philippe Codecco.

Plus d'infos sur :
facebook.com/lepetitpeupledupotager.documentaire
instagram.com/lepetitpeupledupotager

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Marie-Monique Robin : « Il s’agit de recréer du lien entre les humains et le reste du vivant »

Originaire des Deux-Sèvres, la journaliste d’investigation Marie-Monique Robin sort un nouveau documentaire dans le prolongement de son dernier livre, La Fabrique des pandémies, qui s’est écoulé à plus de 50 000 exemplaires. Sensible à cet enjeu, Juliette Binoche prête bénévolement au film sa notoriété.

• Comment l’idée de ce film a-t-elle émergé ?
L’idée de ce film est née après la lecture d’un article publié dans le New York Times le 28 janvier 2020 : « We made the coronavirus epidemic ». À partir de février 2020, je suis entrée en relation virtuelle – confinement oblige – avec 62 scientifiques internationaux de différentes disciplines (virologues, parasitologues, écologues, épidémiologistes, mathématiciens, démographes, ethnobotanistes, médecins, vétérinaires, etc.) qui ont identifié, documenté et expliqué le cocktail favorisant la création de ce qu’ils appellent « les territoires d’émergence » des maladies infectieuses. De nombreuses activités humaines provoquent le dysfonctionnement des « services écosystémiques », ce qui menace la santé des humains, des animaux et des plantes.

• Cela a-t-il conforté vos investigations précédentes ?
C’est en effet la confirmation de ce que j’avais pu observer lors de précédents documentaires d’investigation (Le Monde selon Monsanto ou Les Moissons du futur). Plus surprenante, en revanche, était la démonstration que la biodiversité réduit le risque d’émergence, en maintenant à bas bruit l’activité des agents pathogènes. Ce constat, qu’étayent des dizaines d’études scientifiques, est une très bonne nouvelle, car en ces temps de marasme et d’inquiétude, il ouvre la porte des solutions.

• Pour la première fois, la réalisation de votre film est postérieure à la publication du livre…
En effet, le Covid 19 m’a contrainte à modifier ma pratique habituelle, consistant à réaliser d’abord un film, qui nourrit l’écriture d’un livre. Ce fut finalement une très belle expérience : la rédaction m’a permis de mûrir patiemment mon projet de film. Au fil des mois – tandis que la pandémie provoquait le confinement d’une grande partie de l’humanité et terrassait l’économie mondiale –, j’ai maintes fois remanié le synopsis pour que le documentaire permette de répondre à des questions qui intéressent un large public, bien souvent déboussolé par l’issue très incertaine de la crise sanitaire.
Au moment où se dessinait le projet de film, le livre n’a pas seulement fourni un texte-guide, mais de multiples contacts indispensables. Parmi eux, les premiers partenaires de la trentaine d’institutions et associations qui ont finalement soutenu la production : l’Unesco, l’Office français de la biodiversité, les principaux organismes de recherche français (IRD, Cirad, INRAE, Muséum d’histoire naturelle), l’Institut de médecine tropicale et publique de Bâle ou l’université Emory (Atlanta). Tous se retrouvent dans ce discours très argumenté, mais jusqu’ici peu entendu ou mal écouté, qui établit des liens entre le respect de la biodiversité et notre santé. Autour de ce noyau très informé, se sont regroupées plusieurs fondations, des collectivités, des associations, des entreprises, sensibles à cette cause essentielle... on ne peut les citer toutes, comme on ne peut citer les quelque 4 000 souscripteurs qui ont contribué au financement citoyen du film.

• En pleine pandémie, la production de « La Fabrique des Pandémies » tient du miracle !
Débuté au Mexique, au printemps 2021, le tournage s’est étiré jusqu’à la fin février 2022, balotté par les vagues épidémiques, confronté aux restrictions de circulation et autres règlementations… Chacun des déplacements a été repoussé une ou plusieurs fois, si bien que l’achèvement du film a pris la forme d’une véritable course contre la montre.
Pourtant, à rebours des pratiques qu’a encouragées la pandémie (le montage d’images sous-traitées à des équipes locales), la production a tenu à envoyer son propre personnel technique jusque dans les zones les plus reculées. Il ne suffit pas en effet de simplement recueillir des images et du son, mais d’exercer un regard sur le monde, et d’y situer des personnages qui – quoique scientifiques – ne sont pas de purs esprits. Un tel projet repose sur la cohésion et la qualité d’une même équipe technique. Afin de mettre en valeur des paysages rares, cette équipe comprenait un excellent droniste. Afin de varier les prises de vues et de saisir l’expression spontanée des personnages en situation, elle comprenait également un deuxième chef opérateur rompu aux prises de vues en mouvement. Ajoutons les dessins signés Valentine Plessy, dont le trait précis mais jamais chirurgical restitue la fragilité et la chatoyance des animaux, si discrets héros du film.

• Qu’apporte ce film, en complément du livre ?
De magnifiques images et des paroles fortes ! Je voulais vraiment montrer la beauté de la biodiversité, en donnant envie de la protéger. Le film apportera aussi un éclairage inédit en donnant la parole à des scientifiques et spécialistes de terrain, qui ont l’impression de prêcher dans le désert. Curieusement, l’impressionnante expertise qu’ils ont accumulée est largement ignorée des politiques qui se contentent de parer au plus pressé – avec des mesures sanitaires et des vaccins – sans s’attaquer aux causes qui sont à l’origine des pandémies.

• Peut-on parler de « feel good » documentaire ?
Loin du discours anxiogène qui prévaut depuis l’émergence de la Covid 19 et qui caractérise en général les documentaires traitant des nouvelles maladies infectieuses, je voulais faire un film qui fasse du bien, en remettant de la cohérence dans les désordres qui nous assaillent et en fournissant des outils à tous ceux, citoyens, associations et organisations internationales, qui œuvrent pour que le « Jour d’après » ne ressemble pas au « Jour d’avant ».
Plus que tout, il s’agit de recréer du lien entre les humains et le reste du vivant. La richesse de la biodiversité ne constitue pas un supplément d’âme pour une petite frange de bobos écolos-à-vélo, mais elle est notre « maison commune » sans laquelle aucune vie sur terre n’est possible. Ce film est un hommage à la nature, que nous ne pouvons plus continuer à sacrifier, sous peine de sacrifier nos propres enfants...
Catherine Levesque-Lecointre (d’après dossier de presse).

* La Fabrique des pandémies, éditions La Découverte, 2020. Voir notre présentation dans la newsletter de février 2021.

En avant-première à Niort le 21 mai.
Diffusion sur Ushuaïa TV le 22 mai.

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Jacques Hesse, gentleman éditeur, n’est plus

Jacques Hesse est décédé le 31 mars, à l'âge de 75 ans, après deux longues années de maladie. Cet éditeur de Saint-Claude-de-Diray (Loir-et-Cher), bien connu des naturalistes, était une figure centrale du Festival de Ménigoute, où il fit notamment venir Robert Hainard.

Comme beaucoup de festivaliers, j’ai d’abord croisé Jacques Hesse sur son stand d’éditeur, dans le forum du Festival de Ménigoute. En 2005, j’étais allée le rencontrer dans sa coquette maison du XVIIe siècle, à l’occasion d’un portrait pour La Salamandre. Dans son salon-bibliothèque aux tomettes bien patinées, une odeur de papier qui peinait à se consumer dans l’âtre. Sur les murs, une fraise stylisée, œuvre originale de Calaferte, et un lys martagon de Robert Hainard, deux personnages majeurs dans sa carrière singulière d’éditeur.
Chez ce bibliophage, les passions s’imbriquaient, trahissant un goût farouche pour la préservation d’un patrimoine, qu’il soit naturel, artistique ou intellectuel. Dans son catalogue, les références naturalistes voisinaient ainsi avec une correspondance de Dubuffet, le théâtre de Calaferte, des ouvrages sur la Roumanie ou les traditions populaires berrichonnes.

Après un cursus d’écologie appliquée, puis des études de commerce, Jacques Hesse fut pendant huit ans l’un des premiers « conseillers écologistes » auprès de la préfecture du Loir-et-Cher. Il effectua ensuite des missions pour le ministère de l’Environnement et pour des laboratoires en lien avec le Muséum national d’Histoire naturelle. Dans les années 80, il ouvre une galerie d’art à Blois, fort de ses relations privilégiées avec certains artistes, comme Robert Hainard, dont il diffusa l’œuvre en France.

Deux expositions phares autour de Robert Hainard

Sollicité en 1986 par Marie-Christine et Dominique Brouard pour le Festival de Ménigoute, il y organise la venue de l’illustre graveur suisse l’année suivante, pour la troisième édition. « Ce fut un fabuleux cadeau, se souvient Dominique Brouard, l’une des plus belles soirées du FIFO, animée par Allain Bougrain Dubourg. » Un film en noir et blanc sur Germaine et Robert Hainard, brut et sans montage, avait enthousiasmé la salle. « Il s’agissait de portraits de 50 minutes de personnalités suisses en plan fixe, précise Dominique Brouard, qui projeta plus tard un équivalent sur Paul Géroudet. Ce fut aussi la première projection publique du Retour du bouldras, de Michel Terrasse, qui reçut le Prix de la protection de la nature. Une édition marquante. »
Jacques Hesse est revenu quasiment chaque année avec son épouse au festival, hébergé par la famille Couturier. Érudit et discret, il y présenta de remarquables expositions, dont les photographies de tichodrome du regretté Christophe Sidamon-Pesson (voir l’hommage que lui a rendu Jacques Hesse dans notre newsletter de novembre 2014).
En 2006, lors de l’inauguration du site de l’Institut francophone de formation au cinéma animalier (Iffcam), il coorganisa avec le conseil départemental des Deux-Sèvres et la Fondation Hainard une exposition phare en présence de Pierre Hainard, fils de l’artiste suisse, avec 400 œuvres, dont certaines n’avaient jamais été présentées en France. 
D’abord dictés par son activité de galeriste, ses choix éditoriaux se portèrent au fil des années de plus en plus sur la nature. Parmi ses illustrateurs fétiches, des artistes habitués du festival, tels que Benoît Perrotin, Jean Chevallier, Pascal Bourguignon ou Louis-Marie Préau… « J’ai rencontré Jacques pour la première fois il y a plus de vingt ans, raconte ce dernier. Notre collaboration et notre amitié n’ont jamais cessé. Jacques savait écouter et rassembler les auteurs. Cet homme cultivé et foisonnant d’idées avait énormément de projets humanistes, naturalistes et artistiques. Il était précurseur, en dehors des modes : ses choix étaient guidés par l’émotion que lui procuraient les œuvres des artistes, mais aussi les hommes qui étaient derrière. Catherine, sa compagne, n’était jamais bien loin et savait lui apporter le soutien dont il ne se privait pas. » Il n’a malheureusement pas eu beaucoup de temps à consacrer à sa passion cachée, la peinture, qu’il comptait développer à sa retraite.
« J’ai autant de plaisir à observer un moineau chez moi qu’une trace de loup dans le Queyras ! », revendiquait cet éditeur atypique, qui aura lui aussi laissé sa trace.

Catherine Levesque-Lecointre



 

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Attention, on marche sur des œufs !

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Pour la 3e année consécutive, le Conservatoire du littoral, l’Office français de la biodiversité, l’Office national des forêts, la Ligue pour la protection des oiseaux, Rivages de France, associés à de nombreuses associations, appellent à la vigilance. L’opération « Attention, on marche sur des œufs ! » vise à sensibiliser les usagers du littoral et les gestionnaires de plages au respect de la faune sauvage qui partage ces espaces souvent touristiques. Les gravelots à collier interrompu, grands gravelots, sternes naines… débutent leur période de reproduction en France métropolitaine. En Outre-mer, les tortues marines et de nombreuses espèces d’oiseaux pondent également sur les grèves. En 2021, cette opération a permis l’envol de plusieurs centaines de poussins en informant le public, en alertant les services responsables de l’entretien des plages, en identifiant, voire en isolant les nids par un balisage pédagogique. Parmi les attitudes à adopter pour réduire votre impact, évitez de fréquenter le haut de plage, les dunes de sable ou végétalisées et tenez votre chien en laisse.

 


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16e édition de la Fête de la nature

breveDu 18 au 22 mai, des milliers d’animations seront proposées à l’occasion de la 16e édition de la Fête de la Nature. Parmi les thématiques à l’honneur : Visiter le jardin de ses voisins ; Vivre l’expérience du monde nocturne ; Mieux connaître la nature en ville ; Se taire... et écouter la nature ; Célébrer les 40 ans du réseau des Réserves naturelles (356 sites) ; Suivre un jeu de piste numérique (avec l’application Explorama) ; Contribuer à un inventaire des espèces ; Participer à un Atlas de la biodiversité communale ; Renouer avec la société grâce à la nature (à travers un partenariat institué avec l'administration pénitentiaire et le ministère de la Justice depuis plusieurs années, des personnes placées sous-main de justice peuvent bénéficier d'une permission de sortir exceptionnelle encadrée par des experts naturalistes). L’an passé, 580 000 personnes ont participé à 6 659 animations.

Consultez le programme complet.

 



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Crédits photo : D. Brouard - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org