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Festival de Ménigoute


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Gageure et bonheur

Cette 37e édition, tant attendue et saluée par tous comme « un bon cru », était une gageure tant les contraintes étaient nombreuses. Il a fallu renforcer nos équipes de bénévoles et d’agents de sécurité, faire se relayer trois équipes de 8 heures à 21 heures pour le contrôle des passes sanitaires. Nous remercions l’Agence régionale de santé pour sa mobilisation, qui a permis de tester les personnes non vaccinées.
Les projections ont été programmées de manière inhabituelle, il fallait faire une place à la sélection des films 2021, mettant le jury au défi d’une programmation pléthorique.
Ces bouleversements ont grevé de façon significative le budget du festival.
Pour le moment je retiendrai la joie et l’intensité des retrouvailles, marquées par la présence, pendant plusieurs jours, de l’éminent botaniste Francis Hallé.

À année atypique, palmarès atypique !

Le palmarès 2020-2021 fut lui aussi atypique, avec deux Grands Prix : un Lirou d’or 2021 pour Leopard legacy, de Will et Lianne Steenkamp, et un Lirou d’or 2020 pour Quand baleines et tortues nous montrent le chemin, de Rémy Tézier.
Le projet de film Tant qu'il y aura des étoiles, proposé par Marion Fernandez et Céline Malèvre, anciennes étudiantes de l’Iffcam, a été retenu par France 3 Nouvelle Aquitaine, dans le cadre du premier appel à projet « France 3-Festival de Ménigoute ».
Le lauréat du deuxième appel à projet du festival en partenariat avec Ushuaïa TV est aussi un ancien « iffcamien », Guillaume Collombet, qui verra son film Hors piste coproduit et diffusé par la chaîne.

L’équipe du festival tient à remercier chaleureusement ses bénévoles, ses fidèles visiteurs, partenaires et mécènes. Leur soutien nous est plus que jamais nécessaire pour poursuivre cette belle aventure, où l’humain et la nature sont réconciliés le temps d’une parenthèse dorée.

Dominique Brouard, président de Mainate.

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La Panthère des neiges

Au cœur des hauts plateaux tibétains, Vincent Munier entraîne l’écrivain Sylvain Tesson dans sa quête de la panthère des neiges. Il l’initie à l’art délicat de l’affût, à la lecture des traces et à la patience nécessaire pour entrevoir les bêtes. Les deux hommes tissent un dialogue sur notre place parmi les êtres vivants et célèbrent la beauté du monde. En salle le 15 décembre (91 min). Réalisé par Marie Amiguet et Vincent Munier.
Commentaire : Sylvain Tesson. Paprika Films/Kobalan Productions.

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Marie Amiguet : « J’aime faire du cinéma animalier en m’attachant à des personnages »

Diffusées en avant-première au Festival de Ménigoute en 2018, les images du documentaire La Part des bêtes, de Marie Amiguet et Vincent Munier, ont été complétées et le récit remanié pour devenir un film de cinéma, La Panthère des neiges, en salle le 15 décembre. Retour sur cette aventure cinématographique hors norme, qui saisit avant tout la quête de deux personnalités exceptionnelles : un photographe animalier taiseux, Vincent Munier, et un écrivain voyageur volubile et médiatique, Sylvain Tesson.

• Entre le documentaire La Part des bêtes, que vous avez présenté au Festival de Ménigoute en 2018, et La Panthère des neiges, qui sera à l’affiche le 15 décembre, trois ans se sont écoulés. Aviez-vous imaginé une telle trajectoire pour ce film ?
Pas le moins du monde, même si Vincent avait des aspirations pour qu’il soit partagé largement. La première version que constituait La Part des bêtes a intéressé des producteurs avec qui nous avons osé « partir », considérant que nous serions plus libres au cinéma qu’à la télé. Et Vincent s’est positionné comme coproducteur et coréalisateur. Nous sommes donc repartis en tournage trois semaines en septembre 2019 pour filmer des scènes supplémentaires. Sylvain Tesson, qui était accaparé par la promotion de l’ouvrage* issu de notre précédent voyage, nous a rejoints une dizaine de jours.

• Comment avez-vous retravaillé votre matière première ?
Ce fut un exercice très difficile. J’ai mis trois mois à comprendre qu’il fallait déconstruire le film. Impossible d’y insérer de nouvelles séquences sans compromettre l'équilibre ! J’étais plutôt focalisée sur le récit et les dialogues et Vincent était attaché à un rythme plus lent, à la présence d’images poétiques, contemplatives, esthétiques. Nous avons fini par solliciter un monteur avec lequel nous n’avons pas poursuivi. Le premier confinement est arrivé et j’ai fait une sorte de burn out sévère qui m’a conduite à l’hôpital. Puis nous nous sommes remis au travail avec l’aide de Léo-Pol Jacquot, assistant-réalisateur. Ce fut laborieux, nous rencontrions beaucoup de soucis techniques et « notre ours » (une version de 2 heures) ne comblait pas notre niveau d'exigence sans que nous comprenions comment résoudre les problèmes. Nous avons donc décidé de faire appel à Vincent Schmitt, que nous avions rencontré au festival d'Autrans. Il avait travaillé sur Océan, de Jacques Perrin, et était réputé pour « sauver des films » ! Il nous a apporté son regard neuf qui nous manquait pour faire les bons choix. Nous avons réécrit le film en trois jours avec des Post-Its sur une base dramaturgique, ce qui a donné un nouvel élan au film. En dix jours nous tenions notre nouvelle structure. Il s’est de fait passé trois ans entre les deux projets !

• Entre votre master à l’École de cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam), de 2011 à 2013, et la sortie en salle de ce film avec Sylvain Tesson, qui a été sélectionné à Cannes, quel regard portez-vous sur ce début de carrière prometteur ?
Je ne me suis jamais vraiment projetée, encore moins sur des projets d’une telle envergure. Je picore, je saisis des opportunités au vol, je me lance corps et âme dans tout ce qui me motive. Maintenant que ça m’arrive, je trouve ça normal ! J'aime bien cette phrase du romancier Erri De Luca « La grandeur des exploits consiste à avoir tout autre chose en tête ». Dans la naïveté, il y a sûrement plus d'audace. Partir au Tibet avec Vincent et Sylvain Tesson, c’était déjà tellement énorme ! En acquérant des compétences à l’Iffcam, je voulais que mes films servent des messages qui me tiennent à cœur. Je me suis d'abord lancée dans un documentaire sur les chauves-souris, Les Ailes du maquis, que j’ai réalisé avec Tanguy Stoecklé, qui a été présenté à Ménigoute en 2018. En parallèle de ce projet, j’avais proposé à Jean-Michel Bertrand de lui donner un coup de main sur La Vallée des loups. Je lui suis reconnaissante pour sa confiance, qui m’a ouvert les portes du cinéma et donné de la crédibilité. C’est à la suite de ce film que Vincent m’a sollicitée pour le Tibet. On peut dire que La Panthère des neiges, malgré les vicissitudes, a bénéficié d’un bon alignement des planètes : c’est parce que le Festival de Cannes a été décalé en juillet que le film a été sélectionné (hors compétition) dans la catégorie Cinéma pour le climat avec six autres films.

• Plus que de l’animalier pur, vos films semblent saisir une quête. Est-ce un hasard ?
En partie. J’avais proposé mon aide à Jean-Michel Bertrand au début du projet de La Vallée des loups, car j’habitais près de chez lui. Je l'ai aidé à filmer pour monter un teaser, lorsqu'il cherchait un producteur. J’ai aussi filmé Yannick Cherel dans Les oiseaux, la vase et moi et l'ai aidé à monter son film.
Peut-être que j’ai été cataloguée ! J’aime faire de l’animalier en m’attachant à des personnages humains passionnés. Il y a une barrière technique qui me gêne quand je filme les animaux et qui fait que je ne profite pas pleinement du spectacle. C’est peut-être le compromis que j’ai trouvé…

• Quels sont vos projets ?
Pour l’instant, j’ai envie de savourer l’après, de « digérer » le film, même si j’ai tendance à ne voir que ses défauts lors des présentations en avant-première ! Je suis contente car il semble « qu'il fait du bien ». Mais j’aspire à me poser et à ralentir. Désormais, c’est plutôt l’écriture d’un livre qui m’attire et l'apprentissage de l'autonomie, du jardin. On a tant à faire pour affronter l'avenir… Certaines personnes me disent que « ma carrière est lancée », c'est le genre de phrase qui me fait fuir ailleurs.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

* La Panthère des neiges, éditions Gallimard, Prix Renaudot 2019.



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Un grand ornithologue s’est envolé

C’était un « rapaçologue » de renommée mondiale, capable d’identifier des points dans le ciel. Disparu le 9 novembre au terme d’une longue maladie, l’ornithologue Jean-Marc Thiollay a sillonné la planète, écrit des centaines de publications scientifiques et légué à la commune de Ménigoute une bibliothèque pharaonique de 17 000 ouvrages. « Les études relatives à l’aménagement de cette bibliothèque sont en cours, se félicite Dominique Brouard, président de Mainate, et les contours du projet seront précisés avec une approche muséographique. » Allain Bougrain Dubourg rend hommage à ce pionnier de la conservation des oiseaux.

« Les derniers migrateurs d'automne n'ont pas tardé à répandre la nouvelle. Naturellement, ce sont les rapaces qui furent les premiers à s'en charger.
En Guyane, les Harpies huppée, au Sénégal les Faucons crécerellettes.
En Polynésie, les Busards de Gould.
Et les Circaètes Jean-le-Blanc, les Aigles bottés, les Condors et les Vautours papes, les Urubus et les Pygargues, tous les becs crochus ont répandu partout sur la planète, le même message : une paire de jumelles fera désormais défaut dans le paysage.
Elle manquera, de jour comme de nuit, partout où un oiseau peut exprimer sa singularité, son intimité, sa fragilité ou sa puissance. Son existence en somme.
Le cocheur improbable, celui qui avait rendez-vous – quoi qu'il advienne – avec le peuple des airs ne sera plus à l’invitation.
“Pas si sûr”, rétorque la Colombe de la paix, celle qui vole plus haut qu'un Vautour de Rüppell, celle qui va accueillir Jean-Marc. C'est son job d'être aux portes de l'au-delà. Et pour la circonstance, elle se donnera en spectacle sans pudeur.
Qui d'autre que Jean-Marc pourrait l'observer, l'examiner, la toiser et la contempler dans les moindres détails, sans passer pour un goujat ?
Il n'avait pas coché cette ultime espèce et je suis sûr qu'il n'est pas mécontent d'ajouter le plus admirable des oiseaux à sa prodigieuse collection.

Il savait bien qu'un jour ou l'autre, il parviendrait à obtenir cette rencontre – sans pareil... Peut-être, ce graal.

Dorst, Géroudet, Hainard… une délicieuse communauté

Il savait aussi qu'il retrouverait une délicieuse communauté.
Il y a Dorst, Géroudet, Hainard, Etchecopar et tant d’autres.
Je crois même qu'il y a Aubudon et Darwin. Ils ont entendu parler de toi Jean-Marc et veulent te connaître.
Bon, ils ont un peu peur de se faire engueuler – mais ils ont tant de choses à te dire et surtout de questions à te poser... – vos échanges s'apparenteront à une conférence.
Cher Jean-Marc, les oiseaux ne sont pas orphelins car – comme nous tous – ils sont enrichis de ton prodigieux héritage.
Tu laisses des centaines de publications scientifiques.
Tu laisses une exceptionnelle bibliothèque de plus de 17 000 livres (nous en parlions il n'y a pas si longtemps). Ménigoute les accueillera avec respect et reconnaissance.
Tu laisses un savoir-faire ornithologique.
Tu laisses l'inaliénable devoir de servir la cause du vivant avec détermination et sans concession.
Tu laisses des anecdotes, tant d’anecdotes que non seulement les ornithologues du monde entier mais aussi les quelque 10 000 espèces d'oiseaux peuvent – chacun et chacune – se flatter d'avoir partagé avec toi, l'inimaginable autant que la complicité.
Cher Jean-Marc, tu étais un enfant de la LPO, te voilà l'un de ses pères.

Au nom de la LPO et du Festival de Ménigoute, je tiens à te dire – ainsi qu'à Françoise ta femme, à tes proches et tout ton clan - notre affection autant que notre reconnaissance. »

Allain Bougrain Dubourg, 15 novembre 2021.



 

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Des rapaces victimes de tirs

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Les découvertes de rapaces criblés de plomb se multiplient. Le 6 novembre dernier, un épervier d’Europe a été la cible d’un tir au fusil dans l’Hérault. Sauvé par une vétérinaire, il restera toutefois paralysé. Quelques jours plus tard, un faucon crécerelle a été retrouvé dans des circonstances similaires dans le Vaucluse. Le mois dernier, deux autres éperviers ainsi que deux autres faucons crécerelles avaient été trouvés morts en région PACA. En septembre, c’était un aigle royal en Ardèche, une buse variable dans le Gard, un circaète Jean le Blanc… Sans parler du rarissime gypaète barbu abattu dans les Cévennes en octobre 2020. Ces victimes ne constituent que la partie visible de l’iceberg, tant la probabilité de retrouver les animaux tués est très faible. Ces trois dernières années, 87 % des 109 rapaces plombés pris en charge dans les centres de soins de la LPO ont été reçus pendant la période d’ouverture de la chasse. Leurs auteurs sont rarement identifiés et en dépit de nombreuses plaintes, la majorité des affaires est classée sans suite.

 


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Un nouveau stage vidéo à l’Iffcam

breveL’École de cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam) proposera au début du printemps prochain un nouveau stage pour préparer l’écriture et la réalisation d’une vidéo (avant le tournage, la prise de son, le montage et le mixage). Complété par les quatre autres stages, il permet ainsi une formation complète, à laquelle s’ajoute un stage week-end photo. Il reste par ailleurs quelques places pour le diplôme universitaire Photo de nature et d’environnement 2022.

Coût du stage : 870 € sans financement (1 270 € avec financement).

 


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Guide pratique de l’écoguerrier

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En janvier dernier, nous vous avions présenté l’ouvrage « Sauvons la biodiversité ! », de Catherine Levesque. Paru en octobre, le « Guide pratique de l’écoguerrier » en est la suite logique, avec un panel d’actions plus radicales, pour certaines aux frontières de la désobéissance civile. C’est pourquoi le guide prend soin de bien préciser le niveau d’implication des actions proposées (accessibles à tous, engagées, radicales), leur degré d’efficacité, sans en cacher les risques éventuels. Il s’articule autour de deux grandes parties. La première décrypte toutes les formes de luttes, qu’elles soient individuelles ou collectives, notamment contre les « grands projets inutiles et imposés, avec des exemples probants, des conseils et des outils. L’autre décline les fronts de lutte en grandes thématiques : la « consomm’action », la défense du vivant, la réduction de l’empreinte carbone, la lutte contre les pollutions, les lobbies...

Guide pratique de l’écoguerrier, de Catherine Levesque, sous la direction de Marc Giraud. Illustrations : Robbert. Éditions Delachaux et Nietslé (19,90 €).

 




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Crédits photo : Daniel PAIN - LPO - Daniel PAIN - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org