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Festival de Ménigoute


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Noms d’oiseaux

Connaissez-vous l’orite ? Encore une maladie vont penser certains ? Non point ! C’est ainsi que l’on nomme dorénavant la mésange à longue queue, qui, pour le coup, ne fait pas partie de la famille des mésanges. Quel vilain mot déplorent certains, pour un si délicat volatile ! L’ornithologie ignorerait donc la poésie de la taxonomie ? On a vu le traquet tarier devenir tarier des prés, OK. Mais que dire de la poule d’eau transformée en gallinule, du petit-duc affublé d’un énigmatique « scops », ou de l’imprononçable nyctale de Tengmalm ? Pas vraiment chouette… Le chevalier que j’ai connu « combattant » dans ma jeunesse a été intronisé combattant varié et l’hirondelle de cheminée est devenue rustique !

En cheminant dans les buissons de la classification, j’ai découvert l’existence très sérieuse d’une liste officielle des oiseaux de France, tenue à jour par la non moins sérieuse Commission de l’avifaune française, ainsi qu’une liste des oiseaux du Paléarctique occidental, où vous pouvez picorer parmi mille noms vernaculaires et scientifiques.

Bio-Diversité

Et comme si les choses n’étaient déjà pas assez compliquées, les ornithologues nord-américains ont décidé de rebaptiser des oiseaux dont les noms font référence à des personnages liés à l’esclavage ou la colonisation. Une décision qui fait suite à la tribune publiée par deux ornithologues l’été dernier dans le Washington Post, rapporte le journaliste Pierre Bouvier dans son blog.
Sur le site dédié à cette problématique, ils répertorient 150 noms d’oiseaux associés à des personnalités problématiques.
Ils ont convaincu la Société américaine d'ornithologie d’entamer une réforme des noms d’oiseaux, tâche à laquelle va s’atteler un comité composé de 18 ornithologues professionnels et amateurs. Les premières propositions sont attendues pour début 2022.
Le birdwatching outre-Atlantique souffre en outre d’un manque de diversité. Selon une étude réalisée en 2011 par le Fish and Wildlife Service, 93 % des ornithologues interrogés étaient blancs, tandis que seulement 4 % étaient noirs. Un manque de visibilité que tente de combler depuis peu la Black Birders Week.

Les ornithologues francophones vont-ils à leur tour balayer devant leur porte ? Si c’est le cas, l’alouette nègre et le bruant zizi risquent d’y laisser des plumes !

Catherine Levesque-Lecointre

edito



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Une campagne pour les mares

Le parc naturel régional du Marais poitevin a produit une série de courts reportages – "Notre parc en action !" – pour présenter les actions qu’il mène en faveur du développement durable. Parmi elles, l’aide à la création de mares pour des propriétaires, qu’il s’agisse d’agriculteurs ou d’autres acteurs du territoire. Ici, un exemple à Sansais, dans les Deux-Sèvres.

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Interview de Fabrice Laumond, directeur du parc naturel régional du Marais poitevin

Le partenariat historique entre le Festival de Ménigoute et le parc naturel régional du Marais poitevin se réinvente au fil des ans. Aux portes de Niort, la première zone humide de la façade atlantique figure parmi les dix destinations de l’Hexagone les plus plébiscitées des Français pour l’été. Fabrice Laumond, directeur du parc naturel régional du Marais poitevin, nous présente les atouts de ce territoire classé Grand Site de France, situé à une quarantaine de kilomètres de Ménigoute.

• Quels liens y a-t-il entre le Festival de Ménigoute et le parc naturel régional du Marais poitevin ?
Le FIFO est un événement incontournable du territoire qui résonne dans tout le monde de l’environnement. Notre partenariat historique s’est concrétisé depuis longtemps par un prix au palmarès qui récompense le film mettant le mieux en valeur les ressources naturelles des zones humides. Nous allons désormais faire vivre les documentaires que nous récompensons. Il fut un temps, des visites sur une journée étaient organisées dans le parc durant le festival, sur la réserve naturelle de Saint-Denis-du-Payré. Nous avons souvent tenu un stand et organisé des expositions sous le forum, ainsi que des conférences sur les poissons migrateurs, le busard… Nous serons de nouveau présents sur le stand de la Nouvelle-Aquitaine, où les différents parcs de la région se relaieront. Nous représentons en effet le parc le plus proche de Ménigoute géographiquement et les visiteurs du festival sont particulièrement sensibles à l’écotourisme que nous y développons. 

• Malgré sa forte notoriété, le Marais poitevin n’en reste pas moins méconnu…
C’est un vaste territoire de 200 000 hectares qui jouit d’un regain d’intérêt lié à la situation sanitaire. Nous avons connu une très bonne fréquentation l’an passé et figurons parmi les dix destinations préférées des Français pour l’été, selon un récent sondage. Les espaces ouverts dans une nature préservée sont devenus attractifs et nous devons canaliser ce public. Nous accueillons 1,4 million de visiteurs sur l’ensemble du parc, dont 600 000 dans la Venise verte. On oublie souvent les 150 km de côtes vers la baie de l’Aiguillon, propices au tourisme balnéaire. Nous souhaitons mieux diffuser cette fréquentation vers les Marais desséchés grâce aux itinérances à vélo, qui permettent de découvrir la finesse de la gestion hydraulique de cette zone délaissée.

• C’est un territoire particulièrement adapté à l’itinérance…
On peut évidemment explorer le Marais poitevin en barque, mais aussi à vélo, sur de petits chemins plats, ombragés et sécurisés. Notre parc a la chance d’être traversé par deux véloroutes nationales : la Vélodyssée, qui couvre notre partie littorale du nord au sud ; et la Vélo Francette, qui traverse le territoire d’est en ouest. Leur fréquentation augmente d’année en année. Nous continuons à construire ce réseau de circulations douces, à le structurer, avec des services plus qualitatifs. Nous développons aussi des synergies avec les autres parcs de la région.

• Où en est votre démarche d’inscription en site Ramsar, qui recense les zones humides d’importance internationale ?
Nous sommes en phase de candidature, en concertation avec les collectivités, car nous souhaitons que cette démarche soit portée par l’ensemble des acteurs. Or, c’est un territoire très morcelé d’un point de vue administratif, avec 91 communes à cheval sur trois régions, trois départements. Notre périmètre Ramsar est défini sur le site Natura 2000 et sur les neuf critères proposés pour l’inscription, nous en cochons huit. Nous sommes donc optimistes. Notre dossier sera déposé à la rentrée et la validation est attendue pour cette fin d’année. Nous serons donc à un moment fort de la procédure d’instruction au moment du festival !

• Vous menez aussi de nombreuses actions en direction des habitants du parc et de sa périphérie.
Nous conduisons un programme de création et d’aménagement de mares (voire vidéo) et proposons chaque année un appel à projets avec les scolaires, de la maternelle au lycée, en passant par des classes avec des élèves en situation de handicap. Cela permet de toucher des zones périurbaines comme La Rochelle et Niort, pas toujours conscientes de la proximité de notre territoire. Nous menons aussi un programme de plantation dans le Marais mouillé pour remplacer progressivement les frênes têtards attaqués par la chalarose, un champignon qui les fait dépérir lentement, mais sûrement. Cela représente quelque 400 000 arbres dans le Marais mouillé… que nous allons remplacer par des ormes, des chênes, des charmes, des érables… Nous lançons une souscription publique avec la Fondation du Patrimoine pour soutenir cette replantation.

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

Pour en savoir plus : http://biodiversite.parc-marais-poitevin.fr



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Trente ans de suivi des oiseaux communs : un déclin qui perdure

Le Muséum national d’Histoire naturelle, l’Office français de la biodiversité et la Ligue pour la protection des oiseaux ont dévoilé le bilan, lundi 31 mai, de trente ans de Suivi temporel des oiseaux communs (STOC). Cette synthèse confirme le fort déclin des espèces de passereaux dites « spécialistes », c’est-à-dire inféodées à des milieux particuliers.

Conçu en 1989 par le Muséum national d’Histoire naturelle pour déterminer l’état de santé des populations d’oiseaux communs en période de reproduction, le protocole STOC a été modifié en 2001 pour assurer une meilleure représentativité des paysages de France, et compte quelque 3 000 sites suivis au moins une année depuis cette date. En 2019, une collaboration lancée avec la LPO donne une nouvelle dimension à ce réseau de plus de 2 000 ornithologues bénévoles.
En trente ans, quatre millions de données ont été collectées sur le terrain grâce à ces observateurs assidus pour mesurer l’évolution des populations des 123 espèces les plus communes.

Si 32 espèces sont en expansion (pinson des arbres, rouge-queue à front blanc, fauvette à tête noire, pigeon ramier, geai des chênes, mésange bleue, choucas des tours), 43 régressent (chardonneret élégant, tourterelle des bois, hirondelle de fenêtres, moineau friquet, verdier d’Europe, martinet noir). En milieu urbain, l’artificialisation toujours plus forte diminue leurs ressources alimentaires et la pollution due aux transports et aux activités industrielles a un impact sur leur santé. On note ainsi 28 % d’oiseaux en moins depuis 1989 !

Quand l’avifaune continue à perdre des plumes…

La pire situation se situe en zone agricole, où l’alouette des champs et les perdrix ont perdu près du tiers de leurs effectifs, contre 60 % pour le moineau friquet et tarier des prés depuis 2001.
Elle est moins défavorable pour les oiseaux forestiers, qui accusent une diminution de 10 %.
Les analyses confirment l’efficacité des réserves naturelles, où les populations d’oiseaux se portent mieux, et des aides financières pour des pratiques agricoles non intensives.
Le STOC démontre également que les populations d’oiseaux se décalent vers le nord pour tenter de rester dans les zones où la température leur convient, mais ce décalage n’est pas assez rapide.

Cet outil majeur pour la connaissance de l’avifaune commune, qui documente d’une manière plus générale le déclin alarmant de la biodiversité, est censé orienter les politiques publiques de conservation des espèces. L’occasion de donner votre point de vue en participant à la consultation citoyenne pour la troisième Stratégie nationale pour la biodiversité, qui prend fin le 6 juillet. Quand on connaît le rôle de l’agriculture intensive dans ce déclin et que l’on considère le manque d’ambition de la nouvelle Politique agricole commune en discussion, il y a matière à voler dans les plumes… de nos décideurs.

Catherine Levesque-Lecointre



 

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Va dans la nature, c’est là qu’est ton futur !

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La Fédération nationale des clubs CPN (Connaître et protéger la nature) a lancé le 15 juin une campagne de financement participatif sur la plateforme Bluebees, « Va dans la nature, c’est là qu’est ton futur ! », pour développer son activité et sensibiliser toujours plus d’enfants, notamment à travers sa campagne « Les Mal-aimés… J’adore ! » . Né en 1972 dans le fief de La Hulotte (Ardennes), ce beau mouvement associatif fédère près de 15 000 membres, de 3 à 103 ans, en clubs, en famille, seuls… en France, en Europe et en Afrique. C’est aussi une équipe de 5 salariées et 14 administrateurs bénévoles, qui travaillent main dans la main pour éditer 6 publications et créer 12 fiches d’activités nature par an. Tous les dons sont les bienvenus avec possibilité de déduction fiscale à partir de 30 €. Dès 20 €, les donateurs recevront des contreparties : posters éducatifs, jeux pédagogiques… La cagnotte sera versée même si le projet n'atteint pas 100 % de son objectif. Les graines de CPN semées deviendront les citoyens engagés de demain !

Vous avez jusqu’au 16 juillet pour faire un don sur :  https://bluebees.fr/fr/project/877

 


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« Lettres des animaux à ceux qui les prennent pour des bêtes » en BD

breveDans notre newsletter de janvier 2018, nous avions interviewé Allain Bougrain Dubourg au sujet de son nouvel essai, « Lettres des animaux à ceux qui les prennent pour des bêtes », dans lequel cochon, blaireau, vautour fauve, ortolan, requin, loup et autres bestioles prenaient la parole. Si les animaux pouvaient en effet s’exprimer et nous expliquer posément tout ce que nous leur faisons subir, que diraient-ils ? Frédéric Brrémaud et Giovanni Rigano ont adapté en bande dessinée le livre engagé du président de la LPO, interviewé en fin d’ouvrage. Bouleversant et instructif, cet album militant s’adresse aux enfants comme aux adultes et sensibilise avec humour, avec une partie documentaire sur les Refuges LPO, les centres de soins, la problématique des chats et les métiers de la protection de la nature.
Éd. Glénat (17 €).

> Découvrir un extrait

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Mobilisation européenne pour le milan royal

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Les équipes de la LPO ont posé des balises GPS sur 30 jeunes milans royaux dans le Massif central dans le cadre du programme LIFE Eurokite pour sauver ce rapace menacé par les activités humaines (empoisonnement, tir, collision, électrocution…). Avec 12 % de la population mondiale, la France porte une responsabilité importante dans la conservation de cette espèce protégée. Cofinancé par l’Instrument financier pour l’environnement (LIFE) de l’Union européenne, le projet Eurokite utilise la télémétrie pour identifier, localiser et quantifier les principales causes de mortalité qui affectent le milan royal afin de guider les actions de conservation. Grâce à un système d’alerte, toute suspicion de mortalité est signalée et le cadavre peut être aussitôt collecté pour autopsie et analyses toxicologiques. 615 milans devraient être équipés dans 12 pays. Les données acquises complètent les actions de sauvegarde du Plan national d’actions.

 




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Crédits photo : Michel Queral - Artsehn / Pixabay - Pascal Baudry - C. Aussaguel - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org