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Festival de Ménigoute


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Pris au piège

Fin août dernier, l'État avait décidé pour la première fois de suspendre la chasse à la glu (voir notre édito d’août 2020). En réponse à une question du Conseil d’État qui faisait suite à un recours de la LPO en 2018, la Cour de Justice de l'Union européenne a affirmé mi-mars que le respect de la tradition ne suffit pas à justifier la poursuite de cette pratique, en raison de la non-sélectivité des captures et des séquelles sur les oiseaux relâchés.

Jusqu’à l’année dernière, la France était le dernier pays européen à autoriser ce piégeage cruel. C’est donc une excellente nouvelle, qui en précède une autre : saisi également par le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel a donné raison aux associations de défense de l’environnement qui combattent depuis plus d’un an les textes fixant les distances minimales à respecter entre les aires d’épandages de pesticides et les habitations.

Les dérogations aux distances d’épandage pointées du doigt

Fin 2019, le gouvernement avait fixé ces distances à 5 mètres pour les cultures dites basses (légumes et céréales) et à 10 mètres pour les cultures hautes (fruitiers, vignes), quand les ONG (Générations futures, France Nature Environnement…) et le Collectif des maires antipesticides plaident pour des zones de non-traitement d’au moins 150 mètres.
Le décret prévoyait aussi des dérogations ramenant ces distances à trois mètres pour les cultures hautes et cinq pour les basses, dans le cadre de "chartes d'engagement départementales" proposées par les utilisateurs de produits phytosanitaires et validées par les préfets après concertation publique. C’est cette méthode que le Conseil constitutionnel juge contraire à l’article 7 de la Charte de l’environnement, le public pouvant se prononcer sur ces chartes étant trop restreint.
Dans le prolongement de notre édito du mois dernier, l’État français n’en finit donc pas d’être remis dans le droit chemin en matière d’écologie.

Ces nouvelles victoires judiciaires pour la gent ailée et militante sont de bon augure en ce début de printemps, que l’on peut espérer moins silencieux, la glu et les pesticides éloignés.

Catherine Levesque-Lecointre

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La Porte était ouverte

Contrainte à abandonner toute idée d’exotisme en raison du contexte sanitaire, la 15e promotion (2018-2020, surnommée les Chouettes chevêches) de l’Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute propose une excursion insolite à la rencontre de la faune qui investit les infrastructures humaines laissées à l’abandon. Outre son intérêt animalier, ce film, réalisé par six cinéastes polyvalents (en majorité des femmes !), interroge les rapports entre homme et nature sur fond de crise écologique. Il reste quelques jours pour le soutenir sur Kiss Kiss Bank Bank pour une livraison prévue en… octobre 2021.
Suivez le projet sur :
instagram.com/la_porte_etait_ouverte
facebook.com/laporteetaitouverte

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Les Refuges LPO fêtent leurs 100 ans !

Premier réseau de jardins écologiques de France, les Refuges LPO célèbrent leur centenaire cette année. Bien plus que des « Jardins d’oiseaux », ces havres de nature ont contribué à faire avancer la réglementation, notamment sur l’utilisation des pesticides et le droit de retrait des terrains soumis à la chasse… Bilan d’un siècle de combat avec Alix Debeunne, responsable du programme.

• Quel est l’état des lieux en cette année de centenaire des Refuges LPO ?
Au 1er janvier 2021, nous recensions 36 000 refuges, dont 32 500 particuliers (31 500 jardins et 1 000 balcons), 2 800 établissements (scolaires, médicaux, gîtes, associations…), 200 entreprises, 500 collectivités, soit 48 000 ha d’espaces préservés. Ce programme est en plein développement : une newsletter mensuelle « L’écho Refuges LPO » donne les clefs et des conseils pratiques pour agir concrètement en faveur de la biodiversité ; la rubrique Refuges de L’Oiseau Mag a été élargie et nous y mettons en valeur les retours d’expériences de nos membres à travers des témoignages, photos, dossiers thématiques, et d’autres évolutions sont à venir !

• À quoi ressemblait le premier Refuge LPO ?
Il a été créé en 1921 en forêt domaniale de Mormal (Nord) grâce à un fonds américain de la Permanent Wild Life Protection Fund donné à la Société nationale d’acclimatation (qui a créé la LPO en 1912) dans le but de reboiser une ancienne futaie dévastée par les obus de la Première Guerre mondiale. Quelque 250 refuges de ce type ont vu le jour jusqu’en 1924. À l’époque, la LPO souhaitait aussi sensibiliser les populations rurales au rôle des oiseaux comme auxiliaires de l’agriculture avec cette devise "Pas d’oiseaux, pas de cultures, pas de restauration agricole".

• Quelles ont été les dates phares dans l’histoire des Refuges LPO ?
En 1964, un long combat a débuté pour contrer la loi Verdeille, qui permettait de chasser sur les terrains de moins de 20 hectares, même sans le consentement du propriétaire.
En 1990, la campagne « Créez un Refuge LPO chez vous », qui contestait cette loi, a reçu le soutien de 150 parlementaires. La loi fut enfin modifiée en 2000. Toutefois, la création de Refuges LPO ne suffit pas pour retirer les parcelles des Associations communales de chasse agréée (ACCA) : il faut en formuler la demande par courrier recommandé avec accusé de réception auprès du président de la Fédération départementale des chasseurs (nous proposons un modèle de courrier type sur notre site Web). La démarche doit être entreprise six mois maximum avant le renouvellement de l'ACCA dont votre terrain dépend ; or, ce renouvellement ne s'effectue que tous les cinq ans. Une fois la demande actée, vous aurez l’obligation de poser un panneau mentionnant « Chasse interdite » sur le terrain.
En 2001, les Refuges LPO se sont ouverts aux collectivités locales pour préserver la biodiversité des sentiers, espaces verts, parcs publics, cimetières, etc.
En 2009, ce fut au tour des entreprises privées et des établissements publics (écoles, hôpitaux…). La charte Refuges fut alors réécrite sous la forme de quatre principes : créer les conditions propices à l’installation de la faune et de la flore sauvages, réduire son impact sur l’environnement, faire de son refuge un espace sans chasse et renoncer aux produits phystosanitaires, et ce bien avant l’interdiction officielle pour les particuliers en 2019 (2017 pour les collectivités).

• Comment crée-t-on un Refuge LPO à titre individuel ?
Vous pouvez créer un Refuge LPO sur votre propriété ou votre balcon moyennant une inscription de 35 €. En contrepartie, vous vous engagez à respecter la charte. Nous vous envoyons ensuite votre coffret d’accueil : un nichoir, de la documentation pour apprendre à identifier les oiseaux des jardins, cohabiter avec la faune et la flore sauvages et interdire la chasse sur votre terrain, ainsi qu’un panneau Refuges à installer chez vous. Tous les mois, vous recevrez une newsletter avec toutes les clefs pour mieux comprendre la biodiversité et mieux la protéger. Une fois que vous faites partie de la communauté des Refuges, pouvez également participer aux activités de la LPO locale proche de chez vous : sorties nature, conférences…

• Au-delà de l’installation de mangeoires et de nichoirs, votre discours insiste désormais sur la cohérence de la démarche…
Notre communication s’articule autour de gestes concrets pour un jardin écologique, afin de protéger l’ensemble de la biodiversité. Chacun peut réaliser des actions et voir les impacts positifs qu’elles engendrent.
Outre l’installation de mangeoires, abreuvoirs et nichoirs, il est essentiel de favoriser les ressources végétales nourricières, en conservant par exemple des pissenlits comme garde-manger à l'automne ou un arbre mort comme site potentiel de nidification, ou encore en facilitant l'accès d'un jardin à l'autre pour que la faune du sol puisse circuler librement… Nous insistons sur l’intérêt de se poser les bonnes questions au bon moment : si vous devez tailler une haie, pensez à ne pas le faire quand les oiseaux y nichent ou si la sève est montante.

• Que répondez-vous à la question « polémique » sur le nourrissage des oiseaux pendant la période de reproduction ?
La LPO ne recommande pas le nourrissage en période de reproduction du fait de l’absence d’une évaluation scientifique claire des risques associés à celui-ci, à même d’excéder les effets positifs escomptés. Le nourrissage en période de reproduction pourrait notamment affecter les processus de sélection et d'adaptation des populations d’oiseaux aux changements environnementaux.

• Vous avez quelques refuges LPO atypiques non loin de Ménigoute ?
Le site gallo-romain de Sanxay a été inauguré comme Refuge LPO en juin 2019 en présence d’Allain Bougrain Dubourg, suite à une convention entre le Centre des Monuments nationaux et la LPO.
Niché au cœur du marais poitevin, le Refuge LPO du hameau de Sainte-Mégrine abrite des gîtes et chambres d’hôtes sur 5 hectares, dont 2 hectares de zone humide en autogestion, une mare naturelle, une prairie sauvage fauchée tardivement, un jardin d’agrément avec de nombreux fruitiers et fleurs naturelles… Les propriétaires proposent même à leurs hôtes de contribuer au comptage des oiseaux observés durant leur séjour, ou de fabriquer un nichoir avec leurs enfants !

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

© Nicolas Macaire/LPO

 



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Michel Quéral : « Je suis très attaché à ce festival pour sa dimension familiale »

Photographe fidèle au Salon d’art animalier du Festival de Ménigoute, Michel Quéral est l’auteur de l’affiche de cette prochaine édition. Il y exposera les 24 images non retenues parmi sa sélection d’oiseaux communs pour la plupart. Rencontre avec un personnage peu commun, lui.

La rime est facile, mais il y a avant tout du jovial chez Michel Quéral, un photographe girondin d’adoption habitué du Festival de Ménigoute. « La première fois que je suis venu au FIFO, c’était en touriste, en 1988, quand le documentaire Vases sacrées de mon ami Philippe Garguil a remporté un prix. C’est lui qui m’a donné le goût de la photo animalière, même si je faisais déjà des images depuis l’âge de 10 ans, sans lien avec la nature. J’étais fasciné par les oiseaux, mais pas ornitho. Je me souviens que je rentrais d’une escapade voile en Bretagne : je n’avais plus qu’un short et des claquettes à me mettre. Il neigeait et je ne suis pas passé inaperçu ! Le short est devenu un rituel à Ménigoute et je m’interdis de mettre des pantalons avant le festival ! ».
Une dizaine d’années après cette 4e édition « hivernale », c’est à son tour d’exposer à Ménigoute, dans la mairie, des photos d’oiseaux des marais de l’estuaire de la Gironde, où il s’est installé en dépit d’une enfance et d’une adolescence montagnardes, dans les Pyrénées.
« Au début, je venais tous les quatre ans, puis tous les deux ans. Je suis très attaché à ce festival, qui est devenu un repaire d’amis, confie l’ex-instituteur, qui y a exposé une dizaine de fois. J’aime sa dimension humaine, très familiale.

Une appétence pour les images en mouvement

En 1989, Michel Quéral crée l’association Communimages, qui rassemble une dizaine de photographes et peintres naturalistes. « On anime notamment des ateliers sur des réserves naturelles ou pour des associations comme la LPO. »
Sur sa page Facebook, son profil atypique le représente assis en tailleur sur un fou de Bassan en vol. « C’est un dessin qu’a réalisé Yann Le Bris pour mon premier bouquin », s’amuse Michel Quéral, amoureux de l’Écosse, de ses colonies et… de son whisky ! 
On y détecte une appétence pour les images en mouvement. « Ce travail sur le flou est parti d’une discussion avec le peintre Johan de Crem. Je lui ai dit : “Tes peintures ressemblent à des photos ; j’aimerais faire des photos qui ressemblent à des peintures, puisque je ne sais pas peindre !” J’ai commencé à travailler les pauses lentes pour un rendu de mouvement. Mais ça n’est pas si simple que ça en a l’air. Il faut des sujets qui s’y prêtent, comme les limicoles, les rapaces… »

Les confinements dus à la Covid lui ont fait « l’effet d’un coup de béret sur un papillon ». Et l’ont conforté dans son projet de « photos zéro carbone », dans son jardin et à proximité, face à la confluence de la Garonne et de la Dordogne. « J’ai eu une discussion à ce propos avec Vincent Munier sur cette idée de se recentrer sur son territoire, en faisant de la macro, des insectes, des petits oiseaux… J’ai installé différents points d’observation dans mes 3 000 m2, avec des arbres et des bosquets, ce qui n’est pas si courant au milieu des vignes. » Un projet qui reste pour l’heure dans le flou qu’il affectionne.

Catherine Levesque-Lecointre




 

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Paysages de France en bord de chemin

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Le premier guide de terrain de lecture de paysages rejoint la collection à succès « En bord de chemin », déclinée pour la Web TV du Festival de Ménigoute dans la rubrique « En chemin » de Marc Giraud.
Écrit en collaboration avec Georges Feterman et illustré de 700 photos, ce manuel de géologie appliquée nous explique nos terroirs, des calcaires de Provence aux granites bretons, des basaltes auvergnats aux schistes alpins. Avec la pédagogie chère à Marc Giraud, il nous fait comprendre les paysages et les minéraux, mais aussi leurs liens avec les plantes et les animaux.
Combinée au climat, la nature des roches du sous-sol conditionne en effet la végétation, la faune sauvage, l’architecture traditionnelle, le type d’agriculture ou les animaux domestiques présents. La formidable diversité de la France se prête merveilleusement à ce jeu insolite d’observations, de déductions et de révélations. De quoi se réconcilier avec la géologie !

Paysages de France en bord de chemin, Marc Giraud et Georges Feterman, éd. Delachaux et Niestlé (24,90 €).

Téléchargez gratuitement un extrait sur le site de l'éditeur.

 


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Animal, le nouveau documentaire de Cyril Dion

breveFort du succès du documentaire Demain, financé par 10 000 personnes sur Kiss Kiss Bank Bank, Cyril Dion prépare pour septembre un nouveau film, Animal, qui entend avoir le même impact sur la question de l’érosion de la biodiversité. À travers l’engagement de deux adolescents, il nous emmène à la rencontre de philosophes, d’activistes, d’agriculteurs, d’économistes…, en quête d’idées créatives pour trouver des solutions. En raison de la crise de la Covid-19, l’équipe a perdu 200 000 euros de promesses de dons des partenaires engagés sur un budget de 2,4 millions d’euros, et a de nouveau fait appel au financement participatif. Il a atteint un peu plus de 300 000 euros mi-mars et pourra donc être décliné en version longue de 4 h 30 en 5 épisodes, en site Web et en supports pédagogiques. Il devrait notamment être projeté au Congrès mondial de la nature de l’UICN prévu en septembre à Marseille.


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Un Terrier de marmotte en Gâtine poitevine ?!

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Pierrette Chaigne est si discrète qu’elle a nommé son blog Mon Terrier, sous le pseudo Marmotte. Une espèce certes rare en Gâtine poitevine, qui trahit sa passion pour la nature en général. Si ce blog est avant tout consacré à ses hobbies favoris, le patchwork et autres broderies, elle a profité de l’Année de la haie pour « faire connaître et apprécier ce paysage de bocage » au sein duquel elle se sent si bien. D’ailleurs, le bocage, dans sa configuration parcellaire, n’a-t-il pas à voir avec le patchwork ? « Quelle ne fut pas ma surprise de lire de nombreux commentaires appréciant ces articles un peu différents, ce qui prouve que le besoin d'amélioration de la biodiversité est universel », se félicite Pierrette, qui corrige chaque mois cette newsletter bénévolement.
Pour en savoir plus, rendez-vous dans le Terrier de Marmotte !

leterrierdemarmotte.over-blog.com

 




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Les promotions de saison chez FIFO-Distribution

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Crédits photo : Jean GOBIN - Pierre-Marc Desseix - Nicolas Macaire/LPO - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org