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Festival de Ménigoute


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Moteurs !

Dans notre dernière infolettre, nous déclarions ne prendre guère de risque en vous souhaitant une année 2021 plus faste que la précédente. Certains vont jusqu’à souhaiter une année normale, ce que je trouve pertinent. Le mieux est parfois l’ennemi du bien !
On ne se demande plus s’il y aura de la neige à Noël, mais quand l’on pourra retrouver l’obscurité et le murmure d’une salle de cinéma, une conférence autre que virtuelle et un sourire démasqué.

Quelle qu’en soit la teneur, cette année 2021 promet d’être décisive pour la biodiversité, riche des événements annulés l’an passé. Le Congrès de l’UICN, reporté en septembre prochain (voir l’interview de l’OFB), se veut une étape clé pour la conservation de la nature et le développement d’un nouveau cadre mondial pour la biodiversité, lui-même adopté par la COP15 Biodiversité de l’ONU.

Des moteurs non polluants pour se projeter

Plus que jamais, il faut embarquer tous les acteurs, et là il n’est plus question de cinéma, pour opérer des changements transformateurs dans notre société. Le Festival de Ménigoute est là pour y contribuer, aux côtés de nombreuses associations, bénévoles et militants. Engagement et émerveillement sont deux moteurs (peu polluants) aux vertus éprouvées. Il y en a d’autres, que chacun peut s’approprier selon ses convictions et sa sensibilité.
Rappelons que le programme de notre édition 2020 et la sélection des films seront reconduits en 2021. Une sélection supplémentaire d’une dizaine de films complètera celle de l’édition annulée. Il y aura donc exceptionnellement deux Grands Prix cette année.

Il est urgent de pouvoir se projeter. Toute l’équipe du festival vous souhaite donc « une année normale », voire plus si possibilités !

Catherine Levesque-Lecointre

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Sur les traces du vison d'Europe / saison 2 !

Repérer les visons d’Europe dans la nature, c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Pour surprendre ces rares mustélidés sur le périmètre du programme Life, en Charente et en Charente-Maritime, l’équipe utilise des pièges à empreintes et des pièges photo. Des cages pièges sont ensuite placées stratégiquement pour les capturer et les identifier afin d’effectuer leur suivi. Plus de détails en images sur ces délicates opérations.

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« Il faut “embarquer” la société civile pour opérer des changements transformateurs en matière de biodiversité »

Initialement prévu en juin 2020, le Congrès mondial de la nature de l’UICN a été reporté en raison de la Covid-19 et aura lieu du 2 au 11 septembre pour la première fois en France, à Marseille*. Un espace inédit accueillera le grand public. Le point sur ces Espaces Générations Nature (EGN) avec Thomas Delage et Marguerite Culot-Horth, du service mobilisation des citoyens à l’Office français de la biodiversité (OFB), qui copilotent le projet avec le ministère de la Transition écologique.

• Quel rôle joue l’OFB dans l’organisation du Congrès mondial de la nature de l’UICN ?
Marguerite Culot-Horth. La plupart des événements sont organisés par l’UICN. L’OFB copilote néanmoins, avec le ministère de la Transition écologique, les Espaces Générations Nature (EGN), une nouveauté qui s’inspire des Espaces Générations Climat déployés lors de la COP 21 en 2015. Nous les avons conçus avec la société civile engagée comme des espaces immersifs, expérientiels, ludiques et créatifs, avec un double objectif : d’une part, donner aux visiteurs les clés pour agir via des animations comme des ateliers DIY sur le compost ou l’alimentation, par exemple, et d’autre part, leur faire découvrir les engagements des acteurs français, leur donnant l’envie de s’engager à côté ou avec ces acteurs engagés. Accessibles au grand public gratuitement, ils ont été imaginés comme un village de la biodiversité, convivial et festif. À côté de cet espace sur lequel il proposera des animations engageant à la prise de conscience et invitant à l’action, l’OFB a acheté un stand dans la zone d’exposition, qui est un espace institutionnel du Congrès pour une grande part, également ouvert au grand public. Il y présentera, à côté du Pavillon France, les politiques publiques qu’il met en œuvre ainsi que ses actions. Notez que cet espace permettra à des pays, des entreprises, des ONG et d’autres organisations de mettre en lumière leurs initiatives pour le vivant.

• Outre le report à deux reprises, le contexte sanitaire a-t-il modifié l’organisation de cet événement exceptionnel ?
Marguerite Culot-Horth. Inévitablement… Le Forum, qui est un espace de débats organisé sous forme de sessions de différents formats, a été fortement « digitalisé » en raison de l’épidémie. Un certain nombre de sessions seront diffusées en ligne, comme les « pitchs » – des prises de parole très courtes d’intervenants.
L’assemblée des membres de l’UICN, qui consiste en des séances plénières, des discussions et des votes, est toutefois maintenue sur deux jours (au lieu de trois). Le dispositif de vote électronique a été renforcé pour les membres et plus d’une centaine de recommandations ont d’ores et déjà été adoptées. Nous retransmettrons en live certaines animations EGN afin de permettre la participation du plus grand nombre, notamment des Ultra-marins. Les animations prévues dans les Espaces Générations Nature ne peuvent toutefois pas toutes être virtuelles en raison du concept même des EGN, qui privilégient le contact humain, les échanges directs, l’expérimentation, etc. Nous adapterons les modalités d’accueil du public, la programmation et les aménagements proposés en fonction du contexte sanitaire. La programmation (Forum, EGN, Pavillon) digitalisée sera accessible en ligne pendant trois ans. Paradoxalement, le Covid donnera une accessibilité plus large et plus longue à l’événement.

• Comment les projets ont-ils été sélectionnés pour les Espaces Générations Nature ?
Marguerite Culot-Horth. Le programme des Espaces Générations Nature s’appuie toujours sur les nombreux projets initialement sélectionnés en 2019, et aucun appel à propositions supplémentaire n'est prévu. Nous n’avons financé qu’une partie d’entre eux, les plus innovants ou à dimension artistique comme les projets de Coal. Nous proposerons par exemple un dispositif de réalité virtuelle de l’Institut du biomimétisme polynésien, qui a reconstitué un récif corallien, ou un énorme terrarium de 10 m2 qui permettra de découvrir la biodiversité du sol avec un dispositif sonore. Il sera également possible de plonger dans les calanques grâce à un casque de réalité virtuelle. Nous avons aussi soutenu des performances et des expositions artistiques, comme une boîte noire où l’on s’immerge avec des cris d’oiseaux. Une troupe de théâtre a travaillé sur les sons marins profonds avec l’Ifremer. Enfin, nous avons financé Envol Vert qui, en reconstituant un magasin alimentaire, proposera un challenge « zéro empreinte forêt » aux visiteurs. Trois cents autres projets ont été sélectionnés sans financement : un dôme immersif, des jeux de cartes, de plateaux, des escapes games, des projections de films, des challenges « zéro déchet plastique »… Par ailleurs, nous avons financé une expo artistique de Art of change. Le programme des EGN sera foisonnant et différent chaque jour.

• En quoi consiste l’implication du Festival de Ménigoute parmi ces projets ?
Thomas Delage. Nous avons organisé en 2019 une tournée des festivals où nous animions des exercices d’expression collective pour recueillir les propositions du public en faveur de la biodiversité. Ce fut le cas à Ménigoute, où des ateliers avaient été filmés avec des enfants et des adultes. L’objectif était de recueillir 5 000 propositions innovantes, des récits de futur souhaitable…, qui devaient être remis au Président de la République ou à un ministre lors de l’ouverture du congrès de l’UICN. Pour des questions de calendrier, la remise de ce rapport a été déconnectée du congrès. Mais il en résulte un film de 8 minutes que nous n’allons pas garder dans nos tiroirs ! Nous préparons aussi des conférences façon TEDx de 10 à 15 minutes avec des spécialistes de la biodiversité et des podcasts dans lesquels des acteurs liront les récits de futur souhaitable recueillis auprès des citoyens.

• L’Office français de la biodiversité a pour mission la mobilisation de l’ensemble de la société en faveur de la biodiversité à travers différentes initiatives. Quel regard portez-vous sur la manière dont sont traitées les propositions de la Convention citoyenne pour le climat ?
Thomas Delage. C’est un exercice de démocratie participative inédit et ce qu’il en ressort est intéressant. Nous sommes impatients de voir comment les propositions des 150 citoyens vont être traduites.

• L’OFB est dans sa deuxième année. Où en êtes-vous de vos projets ?
Thomas Delage. Maintenant que nous avons assis l’organisation, nous affinons les stratégies, dont celles de mobilisation de la société civile, qui concernent le service que je dirige. Les Aires marines (AME) et terrestres (ATE) éducatives figurent parmi nos projets phares. Inventées aux Marquises, ces zones maritimes littorales sont confiées à des écoliers de CM1, CM2 ou de 6e, qui les gèrent avec une association locale. Ce modèle a été déployé en métropole et en outremer. Il y a deux ans, nous avons conçu les Aires terrestres éducatives qui permettent aux petits « terriens » de développer des projets comme les petits « maritimes ». Il y avait 8 AME en 2016 ; on compte aujourd’hui 353 AME et ATE. Depuis 2020, nous organisons la territorialisation de la gouvernance en faisant en sorte que tous les acteurs de la région se saisissent des projets.  Les régions Bretagne et PACA sont particulièrement moteur ! Par ailleurs, notre intention à l’OFB est de contribuer à la transformation du modèle de société pour préserver la biodiversité et donc les conditions de vie souhaitables pour les humains. Pour cela, nous créons par exemple les conditions pour que les acteurs non étatiques comme les entreprises, les collectivités, les fédérations, les associations… se mobilisent et s’engagent à leur mesure, l’enjeu étant de les « embarquer » pour opérer des changements transformateurs, de donner de la valeur à ce qui devrait en avoir et qui n’en a pas. Pour les collectivités, la mobilisation se décline autour du programme « Territoire engagé pour la nature » ; pour les entreprises, autour d’ « Entreprise engagée pour la nature – act4nature France », et pour les associations, les fédérations, les syndicats, les fondations…, autour de « Partenaires engagés pour la nature ». Nous soutenons par ailleurs une trentaine d’associations qui ont des projets innovants ou essentiels pour la préservation de la biodiversité notamment sur des enjeux éducatifs. L’association Mainate, qui organise le Festival de Ménigoute, en fait partie !

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

* Le Forum aura lieu du 4 au 7 septembre. L’Exposition se tiendra du 4 au 9 septembre. L’assemblée des membres de l’UICN se réunira du 8 au 10 septembre. Les Espaces Générations Nature seront ouverts du 4 au 11 septembre.

 



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Il y a vison et vison !

Bonne nouvelle chez le vison d’Europe ! Trois nouveaux individus ont été identifiés à l’automne dans le cadre du programme LIFE évoqué plusieurs fois dans cette newsletter. L’occasion de faire le point sur le lien entre la Covid-19 et les visons d’Amérique abattus récemment…

Si le contexte sanitaire a un peu malmené le programme LIFE vison en cours, la reprise des campagnes de captures à l’automne dernier a été couronnée de succès ! « Quatre individus ont été “piégés”, dont trois nouveaux et un que nous capturons régulièrement depuis deux ans, s’enthousiasme Ingrid Marchand, responsable du programme européen à la LPO, deux sur chacun des noyaux de population identifiés d’une part, et avec deux femelles d’autre part ! Comme le rut démarre en janvier, nous espérons ainsi pouvoir suivre une gestation, voire une mise bas, et identifier les gîtes utilisés ». Grâce à la pose d’émetteurs sur ces individus en bonne santé, le suivi télémétrique (cf. vidéo) permet en effet de localiser les zones de repos diurnes de ces petits carnivores discrets, et de repérer leurs périodes de chasse, la nuit. « Au final, ces données nous permettent de mieux cibler les zones de protection du vison d’Europe. »

Une menace supplémentaire sur le vison d’Europe

Classé en danger critique d’extinction, le vison d’Europe fait en France l’objet de toutes les attentions et ne doit pas être confondu avec son cousin d’Amérique, qui a fait beaucoup parler de lui récemment en raison de sa sensibilité à la Covid-19 et des milliers d’abattages qui en ont résulté dans les élevages destinés à la fourrure.
« L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail précise bien qu’il n’y a pas de rôle épidémiologique des animaux sauvages et domestiques dans le maintien et la propagation du virus en France », avance prudemment Ingrid Marchand. C’est l’inverse qu’elle redoute : « Les Mustélidés sont considérés comme sensibles à cette pathologie. C’est pourquoi nos intervenants de terrain adoptent des mesures sanitaires très strictes, avec des masques FFP2, pour éviter de la transmettre à cette espèce déjà mise à mal par de nombreuses activités humaines ». Si le rôle des élevages de visons d’Amérique fait actuellement débat, l’élevage conservatoire de Zoodyssée (Deux-Sèvres) n’est en rien comparable aux élevages intensifs dédiés à la fourrure, puisque les 25 visons d’Europe pensionnaires vivent 24 h sur 24 et 365 jours par an à l’air libre… sous haute surveillance.

Catherine Levesque-Lecointre

> La conférence gratuite prévue lors du dernier Festival, annulé, est reportée au prochain FIFO et sera animée par Aurore Perrault, du service patrimoine naturel de la DREAL Nouvelle-Aquitaine, et Ingrid Marchand, coordinatrice du programme LIFE vison à la LPO.

© Antoine Meunier/LPO/LIFE VISON




 

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Comptage des oiseaux du jardin

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Pour la 9e année consécutive, la LPO et le Muséum national d’Histoire naturelle vous invitent à participer au comptage national des oiseaux des jardins, les 30 et 31 janvier. Prenez une heure pour recenser les oiseaux de votre jardin, cour, terrasse ou balcon, ou d’un parc public, soit le samedi, soit le dimanche. Attention, il ne faut compter que les oiseaux qui se posent dans le jardin, pas ceux qui ne font que le survoler ! Des fiches sont disponibles sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins pour vous aider à reconnaitre les principales espèces. Chaque observation doit être saisie en ligne sur « oiseauxdesjardins.fr ».

 


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L’écologie profonde : un enjeu pour notre époque

breveÉcrivain, conférencier, fondateur de la Bibliothèque de l’Écologie… Roland de Miller est aussi le créateur de la Librairie de l’Écologie, itinérante, présente dans le Forum du Festival de Ménigoute depuis quelques années. À travers son nouveau livre, ce militant, qui prône une démarche interdisciplinaire « écologie-nature-santé-développement personnel-spiritualité », relate la prodigieuse effervescence de la littérature et de la pensée écologistes. Il esquisse le renouveau de cette dernière grâce à différents courants émergents : l’écologie radicale, la collapsologie, la résistance sociale, l’écoféminisme… Et s’interroge sur un double défi : s’il n’y a pas d’écologie sans réduction des inégalités, il n’y a pas d’écologie sans une ouverture spirituelle et une transition des consciences

En librairie le 9 février, éd. Yves Michel (9,90 €).

 

 

 

 


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« Marche avec les loups » éligible aux César !

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Le film Marche avec les loups, de Jean-Michel Bertrand, projeté en avant-première lors de la soirée de clôture du 35e Festival de Ménigoute, est éligible à la cérémonie des César du cinéma français dans les catégories : Meilleur Film documentaire, Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleure Musique. Rendez-vous le vendredi 12 mars devant Canal+, où cette 46e cérémonie sera diffusée en clair et en direct.
Relire notre interview du réalisateur.

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Patrice Mariolan- Antoine Meunier- FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org