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Festival de Ménigoute


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Pots de colle

Non, cette chronique ne porte pas sur les fournitures de la rentrée des classes. Dans notre précédent édito, nous nous interrogions sur les moyens dont disposerait la nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, pour faire avancer la cause de la biodiversité (et les autres…). Ça n'aura pas été long : à peine nommée, elle était déjà contrainte de réintroduire les néonicotinoïdes sur les cultures de betteraves et confrontée à un bras de fer avec des chasseurs pour avoir refusé de signer le renouvellement des quotas pour la chasse à la glu. Cette pratique d'un autre âge n'est autorisée qu'en France par dérogation à la directive Oiseaux dans cinq départements de la région PACA (soit 5 500 personnes). Or, dans un avis motivé du 4 juillet, la Commission européenne a donné trois mois à notre pays pour y mettre fin. Fidèle à ses habitudes, le lobby des piégeurs a fait pression sur l'Élysée et Matignon pour continuer à s'adonner à des barbaries que près de 90 % des Français condamnent. « C'est l'ensemble du monde de la chasse qui se sent concerné par cette pratique-là », a déclaré Alain Péréa, député LREM de l'Aude, sur France Info, prétextant que « c'est la seule chasse en France où l'on ne tue pas le gibier ». C'est mal connaître la réalité de cette tradition archaïque et nous l'invitons à regarder l'éloquente vidéo réalisée par la LPO sur ce sujet…

Des sujets « sparadrap »

Contre toute attente, l'État a décidé le 26 août d'interdire la chasse aux gluaux et ce sont désormais les chasseurs qui entendent contre-attaquer. Pourtant, ils conservent la possibilité de chasser la tourterelle des bois, une espèce menacée d'extinction, classée sur la liste rouge de l'UICN, qui a alerté le 20 août le Président de la République sur son état de conservation défavorable. La LPO a attaqué l'arrêté litigieux, demandant d'urgence sa suspension immédiate au Conseil d'État. Dans un communiqué du 5 août, l'ONG a également appelé « les parlementaires à se mobiliser pour signer le Référendum d'initiative populaire en faveur du respect du vivant, et les Français à le signer massivement ». Le 8 juin dernier, 64 parlementaires emmenés par Loïc Dombreval (LREM), président du groupe d'études sur la condition animale à l'Assemblée nationale, avaient publié une tribune demandant l'arrêt des chasses traditionnelles. Et puisqu'il est question de colle, les journalistes de mon espèce déplorent la récurrence des sujets qui fâchent, lesquels s'apparentent au sparadrap tenace du capitaine Haddock dans L'affaire Tournesol. Pour poursuivre la métaphore dans un contexte estival où collent plutôt les maillots de bain et les glaces à l'eau, adhérons ! Adhérons aux associations qui se mobilisent pour faire changer les choses. Y parviendra-t-on un jour ? C'est une vraie colle.

Catherine Levesque-Lecointre

> https://referendumpourlesanimaux.fr

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L'appel des libellules

Parmi les très nombreux films français proposés pour le 36e Festival de Ménigoute, L'appel des libellules, de Marie Daniel et Fabien Mazzocco (coproduction CEN Aquitaine - Mona Lisa Productions).

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36e édition du Fifo : 36 films et 10 courts en compétition

Guilaine Bergeret, réalisatrice, Patrick Luneau, réalisateur, et Philippe de Grissac, vice-président de la LPO, nous dévoilent les tendances de la sélection des films en compétition pour cette 36e édition. Parmi la centaine de documentaires visionnés, 36 films et 10 courts métrages seront diffusés durant le festival, plus deux films hors compétition1.

• Les contraintes du Covid pour la prochaine édition du festival ont-elles modifié vos critères de choix sur le nombre de films à présenter, le format à privilégier ?
Pas du tout ! Les projections seront organisées différemment, avec des séances plus nombreuses, mais plus courtes. Pour compléter l’offre, nous étudions la possibilité de décentraliser certaines séances sur deux ou trois communes voisines. Ce projet est en discussion avancée, nous allons solliciter l’accord des productions puis nous réglerons les aspects logistiques.

• Quel format domine ?
Le 52 minutes, en raison des ventes à la télévision. C’est pourquoi, pour la sélection des courts (15 minutes maxi), les sélectionneurs du format court2 ne se contentent pas des films qu’ils reçoivent, mais sollicitent des masters et recherchent des pépites sur Vimeo ou dans d’autres festivals. Nous n’avons d’ailleurs pas encore reçu de films d’animation cette année alors que nous n’y sommes pas fermés.

• Quelle proportion de films français et étrangers cette année ?
Il y a une grande diversité de pays représentés – 13 nationalités sont représentées – avec un nouveau venu comme la Géorgie et le retour de l’Iran avec un film sur le guépard iranien.

• Des visionnages marquants ? Des pépites ?
Patrick Luneau : D’une manière générale, je note cette année plus d’originalité dans la manière d’aborder les sujets, et j’ai été séduit par un film français, Amnésie de nature, qui explique comment la mémoire de la nature se perd au fil des générations. On finit par se contenter de ce que l’on a et ce film nous invite à lutter contre cela. J’ai été déconcerté par un film hongrois qui aborde son sujet à travers un fantôme. Au départ, sa lenteur m’a fait peur, puis je me suis laissé aller à la contemplation, à l’émerveillement. Je pense qu’il faut oser se laisser surprendre, y compris par la lenteur et l’humilité, et suis sensible à l’absence d’animaux imprégnés. Je milite d’ailleurs pour valoriser ces films-là.
Philippe de Grissac : J‘ai eu un vrai coup de cœur pour le film géorgien, justement, qui aborde la place de la nature en ville. Moi qui n’aime guère la musique dans les documentaires, j’ai adoré le début : un long travelling en voiture avec un morceau rock, qui nous emmène dans un chantier. Et là, un son qui intrigue… je vous laisse découvrir la suite ! J’ai été conquis à nouveau par « le » Jan Haft, réalisateur allemand plusieurs fois primé à Ménigoute. Son film sur une simple prairie menacée par les pratiques agricoles modernes est une ode aux prairies naturelles. Un autre film marquant m’a plu : l’enquête d’un journaliste sur la disparition des oiseaux communs aux côtés d’un célèbre ornitho allemand. C’est un film à la fois fluide et très documenté qui délivre un message d’espoir à la fin, où le journaliste s’efface derrière son propos.
Guilaine Bergeret : Nous sommes attentifs à une forme d’audace dans les courts que nous sélectionnons, liée à la jeunesse de cette compétition, qui n’a que trois ans. Et nous n’hésitons pas à choisir des films qui vont faire grincer des dents. Notre sélection n’est pas encore définitive, mais il y a un film qu’on aime particulièrement sur les chevaux sauvages qui sont capturés aux États-Unis et qui sont débourrés par des prisonniers. Le questionnement parallèle sur la perte de la liberté est saisissant.

• Quels sujets sont à l’honneur ?
Philippe de Grissac : Les thématiques du changement climatique et de la perte de la biodiversité s’affirment. Même les monographies sur des espèces d’oiseaux s’inscrivent dans une problématique liée à des écosystèmes. Une autre thématique émerge : le chant des oiseaux, avec les moyens techniques dont on dispose aujourd’hui. Un film s’y intéresse, un peu anthropomorphique au départ, mais au final très scientifique et captivant.
Patrick Luneau : J’ai une appétence pour les films qui dénoncent quelque chose, notamment celui d’anciens élèves de l’Iffcam sur la capture des chardonnerets en Algérie, qui sont ensuite élevés dans des cages. La problématique est bien posée, sans agressivité, avec une solution qui fonctionne. Qu’on se le dise, je milite d’ailleurs pour un Prix du lanceur d’alerte ! Même si le courage d’alerter est pris en compte de manière implicite dans notre choix de films. Parmi les sujets à la mode, je note que la panthère des neiges est de retour cette année !
Guilaine Bergeret : Plus que de l’animalier pur, notre sélection de courts privilégie des sujets plus ouverts, qui prennent des directions très différentes, même si la forme peut être classique.

• Quelles sont les régions mises en avant ?
L’Arctique, avec la fonte du permafrost ; l’Amérique du Sud ; Taïwan, avec un film sur une chouette endémique et une scène fascinante sur les exploits d’un vétérinaire ; la côte portugaise ; l’Afrique, avec un film sur l’Okavango par un Africain du Sud qui en a réalisé quatre sur ce lieu. On pensait tout savoir sur ce delta et on apprend encore des choses !

• Vous arrive-t-il de ne pas être d’accord ?
Nous avons généralement le même point de vue, qui respecte une ligne éditoriale très qualitative et un niveau technique exigeant. Des mauvais cadrages, des images floues, peuvent condamner un bon film. Quand l’un de nous hésite, l’autre visionne le film et il y a débat. En dépit de ces garde-fous, au final, on nous reproche toujours certains films sélectionnés !

Propos recueillis par Catherine Levesque-Lecointre.

(1) « Attention fragile, les étangs de la Brenne » (voir le teaser) et « Poumon vert et tapis rouge », en avant-première pour la soirée de clôture du 31 octobre.

(2) Composé de Guilaine Bergeret, Mélissa Bronsart, Hugo Braconnier, Basile Gerbaud et Rémi Rappe.

 



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Vison d’Europe : de nouveaux individus identifiés !

Classé en danger critique d’extinction, le vison d’Europe fait en France l’objet de toutes les attentions à travers un ambitieux programme européen LIFE et un Plan national d’actions. Une conférence gratuite lui sera consacrée durant le festival, le 30 octobre, animée par Aurore Perrault, du service patrimoine naturel de la DREAL Nouvelle-Aquitaine, et Ingrid Marchand, coordinatrice du programme LIFE VISON à la LPO.

Deux nouveaux visons d’Europe ont été identifiés depuis l’an passé sur le bassin de la Charente, l’un des derniers bastions viables pour le petit carnivore le plus menacé d’Europe. Ce qui porte à 17 le nombre d’individus différents identifiés sur les deux noyaux de populations suivis par le programme LIFE : la vallée de la Charente, en amont d'Angoulême, et les marais de Rochefort. Si le chiffre paraît dérisoire, il reflète la situation critique de l’espèce : 250 individus circuleraient sur le territoire français… La préservation du vison d'Europe, dont l’aire de répartition s’étend sur sept départements allant des Pyrénées-Atlantiques à la Charente-Maritime, figure donc parmi les principaux enjeux de conservation en France. C’est l’une des trois espèces de mammifères les plus menacées de notre pays.

Chaque vison a son nom !

Ces individus sont identifiés lors de captures, puis relâchés et baptisés (en photo, c’est Zen qui retrouve sa liberté !), ou grâce à l’analyse ADN de poils.
Parmi les autres techniques de suivi, la télémétrie. « Nous devions équiper des femelles pour connaître leurs gîtes de repos et de mise bas, mais nous n’avons capturé que des mâles ! », note Ingrid Marchand, qui promet de dévoiler de petites vidéos et des photos pendant la conférence.
Une série de cinq vidéos produites par Fifo a par ailleurs été réalisée, dont la première est en ligne.

Du côté des acquisitions, 8 ha de parcelles supplémentaires ont été acquis par la LPO au cœur des marais de Rochefort. « Et nous avons dépassé l’objectif en matière de zones refuges avec près de cinquante sites favorables à l’alimentation et au repos du vison », se félicite la coordinatrice. Les propriétaires publics ou privés de parcelles situées dans le périmètre d’actions du programme LIFE (boisements inondables, marais ouverts, prairies humides et cours d’eau forestier…) sont invités à se manifester s’ils veulent grossir les rangs, ce qui suppose de s’engager à ne plus utiliser de pesticides, à maintenir le couvert végétal et à limiter les dérangements.

Bientôt un troisième Plan national d’actions

Pour éviter les collisions routières (deux en un an dans les marais de Rochefort), cinq aménagements ont été réalisés sous les ponts sur les quinze prévus dans cette zone prioritaire. « Bien qu'il sache nager, le vison passe sur les ponts, précise Ingrid Marchand. Nous réalisons donc des encorbellements le long des piles ou des pontons flottants entre les berges pour faciliter son cheminement. »
Les espèces invasives qui le concurrencent font aussi l’objet d’un suivi. « Nous n’avons observé aucun vison d’Amérique, mais les ratons laveurs, en revanche, sont plus nombreux que nous ne l’imaginions… »

Complémentaire au LIFE, le troisième Plan national d'actions, quant à lui, devrait démarrer l’an prochain pour dix ans sa feuille de route étant en cours de finalisation. Avec in fine la perspective d’une réintroduction. La question du lieu reste en suspens

Catherine Levesque-Lecointre.

* Ce programme, financé en partie par l’Europe et coordonné par la LPO en partenariat avec le conseil départemental de la Charente-Maritime et le GREGE, se déroule sur cinq ans entre 2017 et 2022 sur les départements de la Charente et de la Charente-Maritime.

Conférence gratuite « Sauvons le vison d’Europe : le programme LIFE VISON et le troisième Plan national d’actions engagées dans la conservation du carnivore le plus menacé d’Europe » – Vendredi 30 octobre, de 14 h 30 à 17 heures, salle Romane, à Ménigoute.

© Antoine Meunier

 



 

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Journée internationale de sensibilisation aux vautours

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Vautours fauve, moine, percnoptère et gypaète barbu : nos quatre espèces de vautours seront à l'honneur les 5 et 6 septembre. Durant ces journées de sensibilisation, la LPO et ses partenaires vous proposent de partir à la découverte de ces rapaces remarquables indispensables aux écosystèmes pastoraux et au monde de l’élevage. Au programme, sorties sur le terrain, points d’observation, conférences, expositions et bien d’autres activités pour en apprendre plus sur ces nécrophages encore menacés par des empoisonnements et par le développement de l'éolien.

Pour en savoir plus : https://journee-vautours.lpo.fr

© Bruno Berthémy / LPO


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Erratum : il y a Poujade et… Poujade !

breveUne confusion a été faite dans l’édito du mois dernier « Ministère de l’impossible ? ». Le patronyme du premier ministre de l’Environnement, Robert Poujade, est certes injustement associé au mouvement des années 50, connoté négativement, mais ce dernier était dirigé par Pierre Poujade. Merci aux lecteurs vigilants qui nous ont signalé cette erreur.

© Hans Braxmeier / Pixabay



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Appel à projet "Prix Ushuaïa TV du film de nature »

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Réalisatrices, réalisateurs, vous avez un projet de film ? Il est encore temps de participer au concours destiné à encourager les jeunes réalisateurs de documentaires animaliers. Vous avez jusqu’au 7 septembre prochain pour proposer des projets de films de 52 minutes, en l'occurrence un scénario, un synopsis développé, une note d’intention et de réalisation, si possible avec des éléments de budget (plan de financement, etc.). Le lauréat sera connu lors de la prochaine édition du Festival de Ménigoute et Ushuaïa TV apportera un montant de 15 000 € pour contribuer au financement du film. Celui-ci sera projeté l'année suivante au festival, puis diffusé sur la chaîne.

Voir le règlement du concours

© Gerd Altmann / Pixabay

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Nicolas BRUNET - LPO - Pixabay - FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org