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Festival de Ménigoute


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L'appel de Fred

Fred Vargas s'agace. On l'a entendue, à la radio, ou lue dans les colonnes. Son dernier livre* n'est pas un polar, mais il fait tout de même peur. Elle s'y indigne de la collusion entre les lobbies de la pétrochimie, de l'agro-industrie et les gouvernements, qui freinent l'action contre le changement climatique. Elle s'est dit que les lecteurs, jugés insuffisamment informés, entendraient peut-être mieux la voix d'une auteure de best-sellers que celle d'un chercheur, même si elle a elle-même longtemps travaillé au CNRS. Et suggère à la fin de son essai une série d'actions pour réussir la "nécessaire troisième révolution" à laquelle elle appelait déjà en 2008…

"Les calottes sont cuites"

Elle doit donc se réjouir qu'un million de jeunes de 120 pays se soient de nouveau mobilisés sur les mêmes préoccupations, le 24 mai, autour d'inventifs slogans : « Les calottes sont cuites », « Je sèche et la planète aussi », « Les bronzés ne feront plus de ski ». En Europe, cette mobilisation entendait aussi faire des élections européennes des élections climatiques.

La dimension européenne apparaît en effet comme un niveau d'intervention pertinent pour un problème transfrontalier par nature. Et le succès des écologistes à ce scrutin apporte un vent d'espoir alors que le Pacte pour l'environnement, lui, a pris du plomb dans l'aile…

Le rapport alarmant de l'IPBES

Les Européens ont atteint "le jour du dépassement" le 10 mai dernier selon le WWF : on ne représente que 7 % de la population mondiale et on utilise 20 % de la biocapacité de la Terre… Et face au rapport alarmant rendu par l'IPBES le 6 mai dernier – un million d'espèces menacées d'extinction –, on adoptera la même posture que l'émission "Comme un bruit qui court", sur France Inter : se focaliser sur les solutions, puisque l'heure est au sursaut. Le  travail sur l'agroécologie de Vincent Bretagnolle et ses équipes du CNRS dans la plaine céréalière près de Niort, que ce reportage radio valorise avec brio, en est une.

Catherine Levesque.

* L’humanité en péril (Flammarion, 256 pages, 15 €).

> À écouter : Fred Vargas dans CO2 mon amour le 11 mai dernier.

 

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Le cas du castor

Le castor d’Europe est de nouveau bien implanté sur les cours d’eau français. Chassé et dérangé pendant des siècles, il est pourtant passé près de l’extinction…  Son travail d'architecte crée un environnement favorable à la biodiversité, mais ses constructions perturbent les activités humaines. Afin de ne pas reproduire les erreurs du passé, castors et hommes doivent apprendre à cohabiter. À travers le parcours mouvementé de l’espèce, le réalisateur Basile Gerbaud nous dévoile une vraie réussite environnementale, motif d’espoir…
> Diffusion sur Ushuaïa TV le vendredi 12 juillet à 20 h 40.

> Ce film sera aussi diffusé en avant-première le 14 juin, à 20 h 30, au château d’Airvault (Deux-Sèvres) et suivi d'un échange avec le réalisateur.

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Jean-Baptiste Dumond, président du jury du 35e Festival de Ménigoute

PPrésident du jury du Festival de Ménigoute en 1989, pour la 5e édition, Jean-Baptiste Dumond, ex-dirigeant du WWF France, revient au FIFO pour présider le jury de la 35e édition. Et nous livre son regard sur la biodiversité et le documentaire animalier, fort d'un parcours aux expériences multiples.

• À la fois militant, journaliste, photographe et ancien dirigeant du WWF France… Comment résumeriez-vous votre riche parcours ?
J'ai une formation d'économiste et j'ai eu plusieurs métiers industriels qui m'ont fait beaucoup voyager avant de diriger le WWF France pendant une dizaine d'années. J'ai aussi travaillé pour la télévision à travers la production de documentaires puis j'ai contribué à la mise en œuvre de la Fondation Lemarchand en 2008, dont je reste conseiller en biodiversité. Je participe par ailleurs à de nombreux comités et conseils d'administration, comme celui de la Fondation Nicolas Hulot, de l'association de la réserve naturelle de Chérine, en Brenne, ou de la Fondation Ensemble. Coauteur de plusieurs ouvrages, je pratique la photo animalière depuis l'âge de 20 ans et j'ai présidé pendant une dizaine d'années l'Association sportive de la chasse photographique française.

• Vous animez notamment le site web "www.faunesauvage.fr"…
C'est à partir d'une idée d'un ami retrouvé il y a cinq ans que nous avons créé ce portail. Nous l'alimentons tous les deux d'informations sur la vie sauvage, la photo animalière, les parutions en lien avec la nature, les associations, les acteurs de la protection de l'environnement… Il y a aussi une rubrique pour les enfants. Bref, 8 000 articles en rapport avec la nature et la faune sauvage. J'y consacre en moyenne une bonne journée et demie par semaine ! Et nous avons enregistré 500 000 entrées sur un an.

• Quel regard portez-vous sur le Festival de Ménigoute ?
Il y a trente ans, je présidais le jury aux côtés de Paul Géroudet. Ce sont donc d'excellents souvenirs. J'y suis retournée une journée il y a quelques années et j'apprécie beaucoup l'unité de lieu, qui facilite les rencontres. On fait tout à pied dans le village. Je me réjouis de m'y imprégner totalement à l'automne prochain. Et "l'image qui bouge", ça change de mes activités photo !

• Comment appréhendez-vous votre rôle en tant que président du jury ?
J'ai participé à des documentaires sur les expéditions de La Pérouse, sur les 30 ans du Conservatoire du littoral, sur les expéditions sur la canopée guyanaise de Francis Hallé avec le Radeau des cimes. J'en regarde énormément et je suis très cinéphile par ailleurs, donc j'ai un regard affûté sur la construction des films. Dans la baseline du site "faunesauvage.fr" que j'anime, il y a "admirer". Je considère qu'on ne peut pas bien protéger sans s'émerveiller. La dimension esthétique d'un film est importante. Parmi mes références, il y a François Bel, que j'ai bien connu, et dont les films étaient pionniers. J'ai passé des heures également à regarder les films de Laurent Charbonnier. J'ai aussi rencontré plusieurs fois l'académicien Pierre Moinot, l'auteur du superbe Guetteur d'ombres, qui a écrit L'Arche et les déluges. Il a d'ailleurs préfacé mon livre coécrit sur le chevreuil. Sans oublier mon film culte, La Belle et la bête, de Jean Cocteau.
Je vais discuter avec chacun des membres du jury pour que l'on soit en phase sur la grille de lecture des films. Mais il est clair que les priorités à mes yeux sont l'esthétique et le scénario. Il faut une histoire, a minima un fil rouge. Je regrette que certains photographes animaliers se focalisent sur les portraits sans prendre en compte le milieu naturel. J'espère partager ce point de vue avec le jury. Enfin, je suis attentif à l'émergence de jeunes talents. Il est important qu'un festival valorise les jeunes qui ont une démarche originale. C'est pourquoi il faut saluer l'existence d'une école comme l'Iffcam.

• Quel est votre point de vue sur la crise écologique actuelle ?
Je navigue entre pessimisme et optimisme. Quand je considère les choses depuis Paris, où je vis, je suis sceptique… Quand je vais sur le terrain, via les associations et fondations et leurs animateurs pour lesquelles j'interviens, je reprends confiance. Notamment avec le récent projet de Francis Hallé,  "Pour une forêt primaire", qui milite pour l'acquisition d'un espace transfrontalier de 60 000 ha en Europe, où l'on réintroduirait un grand herbivore comme le bison, puis l'on cesserait d'intervenir. Il faudrait alors 800 ans pour retrouver l'état primaire ! Formidable utopie dont nous avons besoin. L'homme a fait d'importants pas en avant, mais aux dépens des ressources naturelles. La nature pourrait continuer sans nous, mais il faut aller vite pour trouver un nouvel équilibre, nous y reconnecter en nous appuyant, entre autres, sur la pensée de François Terrasson. Davantage que la photo peut-être, le film peut faire passer ce type de message. J'attends aussi des documentaires de ce festival qu'ils proposent des idées, des solutions, et qu'on sorte des constats négatifs. On reste certes toujours dans la "part du colibri", mais petit à petit, on va finir par y arriver ! Il faut y croire !

Propos recueillis par Catherine Levesque.

 



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Hommage à Franck Chaillou

Les habitués du Festival de Ménigoute l'ont forcément croisé aux côtés de son épouse, Catherine Chaillou, sculpteur et céramiste animalier fidèle au FIFO, dont il était le collaborateur assidu. Le photographe Michel Quéral lui rend hommage et toute l'équipe du festival s'associe à sa peine.

Mon pote Franck a rendu son tablier.
Franck, c’est Franck Chaillou. Il avait deux tabliers. 
Un tablier de sapeur et un tablier de cuisine. 
Enfin, des tabliers de cuisine, il en avait toute une collection… Assortis à ses bretelles. Avec son tablier de sapeur, il s’occupait du four. Ce grand four dans lequel prennent couleur les céramiques créées des mains de Catherine. C’était un spectacle magique de les voir s’activer tous deux dans un ballet précis entre four rougeoyant et bac à sciure enfumé donner naissance dans le feu aux lumineux rakus que nous admirons tous.
Avec son tablier de cuisine, il était au four et au moulin. Au moulin à poivre, bien sûr !
Notre dernier échange portait, la veille de son forfait, sur un étrange bouquin de cuisine imprimé en 1938 sobrement intitulé « 20 plats qui donnent la goutte ».
Nous avions bien ri et hésité à tester à nos retrouvailles le goulache de queue de bœuf, le hochepot ou la poitrine de veau aux champignons…
Franck était un épicurien. Un vrai. Sa cuisine : un temple païen où se concoctaient des merveilles souvent, des ratés aussi parfois, mais qu’importe. On avait essayé. Et goûté !
Ses terrines mémorables nourrissaient des tablées gigantesques et bruyantes comme il les aimait. Chez eux à Charenton, mais aussi au Festival de Ménigoute ou partout ailleurs quand sa bande de potes passait à table. Et y restait. 
Il m’a initié aux délicats fromages de chèvre du Berry – pouligny, chavignol, valençay… – et m’a fait déguster les blancs du pays : ménetou-salon, quincy, reuilly…. 
T’es pas cool Franckie. Je ne sais pas si je te pardonnerai un jour d’avoir lâché la rampe avant de m’avoir fait découvrir les vins de châteaumeillant…

À Catherine, Jonathan, Nils, Tom et leur tribu vont mes plus affectueuses pensées…

Michel Quéral

 



 

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1ère Journée mondiale des martinets

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S'il n'existe que trois espèces de martinets dans l’Hexagone, on en compte une centaine dans le monde. Une première journée mondiale leur est consacrée le 7 juin. L'objectif de l’association "Martinets sans frontières" : attirer l'attention sur la préservation de ces fascinants migrateurs, aujourd’hui en déclin. Afin qu’ils continuent d’animer le ciel de leurs stridents ballets aériens, la LPO, grâce son réseau d’associations locales, mène depuis longtemps de nombreuses actions dans ce sens sur le territoire français. Elle soutient donc cette initiative et organisera à cette occasion des ateliers de construction de nichoirs, des conférences et des sorties d’observation.

Pour en savoir plus : http://worldswiftday.org/fr/accueil/

 


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Visionnons le vison !

breveClassé « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge mondiale de l’UICN depuis 2016, le vison d’Europe a le même statut sur la liste française depuis 2017. Autrement dit le dernier stade avant de considérer l’espèce comme « éteinte dans la nature ». Le film "Sauvons le vison d'Europe" (52 min, 14 €), réalisé par Frédéric Labié et Nicolas Goudeau-Monvois, sera rediffusé sur France 3 le lundi 3 juin à 23 h 35. Il a été récompensé par le prix Film de Science au Festival FReDD (Film recherche et développement durable) Alerte sur l’urgence écologique 2019  et a obtenu la mention spéciale du jury au dernier Festival de l'Oiseau d'Abbeville.

En vente sur le site de FIFO.

 


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Semaine du développement durable 2019

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Ateliers zéro déchet, sensibilisation aux économies d'énergie, au tri, à la biodiversité, nettoyage de rivières, café réparation, fabrication de cosmétiques… toutes les initiatives de la Semaine européenne du développement durable, qui se déroulera du 30 mai au 5 juin 2019, sont recensées sur le site officiel, par région.

L'an passé, de nombreux citoyens des 34 pays de l’Union européenne et hors union y ont participé avec 6 035 initiatives, dont 1 566 en France.

 

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : FIFO
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FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org