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Festival de Ménigoute


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Voyages immobiles

Bientôt deux milliards de touristes à l'échelle mondiale. On parle désormais de "surtourisme". Et ces flux sont responsables de 8 % des émissions de gaz à effet de serre*. Juste un constat, pas une leçon de morale en cette fin d'été où tous, peu ou prou, avons voyagé, soit en voiture, en train ou en avion, plus rarement en bateau ou à vélo. Plus aucune terre ne nous est étrangère, mais nous sommes pour la plupart mus par un irrépressible besoin d'ailleurs.

Le naturaliste n'échappe pas à la règle, jamais contre un peu d'exotisme. Pourtant, il a cette force que tout le monde n'a pas : celle de pouvoir s'émerveiller sans guère bouger, au coin d'un bosquet ou sur un chemin côtier, attentif à toute forme de vie qui croise son passage. Muni d'un guide, d'une paire de jumelles ou d'yeux affûtés, il ne lui reste qu'à s'extasier sur telle ou telle merveille, là, juste sous son nez, qu'il parvienne, ou non, à l'identifier.

S'extasier sans bouger

Certains ouvrages encouragent ces voyages immobiles, parmi lesquels le mythique et radical Safari dans la bouse, de Marc Giraud, habitué de la Web TV du Festival de Ménigoute et grand exégète de la "Nature Ordinaire" (qui, en fait, ne l'est jamais totalement si l'on creuse un peu).
"J'aime l'araignée et j'aime l'ortie", a écrit Victor Hugo, qui pourtant en savait beaucoup moins que nous sur l'intelligence des plantes dont on nous abreuve depuis quelque temps. Des voyages immobiles, d'accord, mais de là à herboriser, n'exagérons rien, crieront les vacanciers excédés ! Pourtant, il y a matière à s'évader en contemplant des oyats qui ploient sous la brise légère de la mer. Une station de lys martagon dans une vallée alpine. Un minuscule droséra dans une épaisse tourbière.

Reconsidérer sa place dans le paysage

Ne devons-nous pas réapprendre à voir l'invisible, comme le suggère aussi le philosophe-pisteur Baptiste Morizot dans son ouvrage, Sur la Piste animale, qui nous invite à nous "enforester", à renouer avec notre identité écologique ?
Dans deux mois, que vous veniez à pied ou en camping-car au Festival de Ménigoute, vous aurez la possibilité d'explorer la campagne alentour avec cette précieuse acuité. Dans les chemins creux du bocage, les jardins alentour, avec un artiste sonore, avec des herpétologues, des plasticiens, des photographes ou des ornithologues… Autre possibilité encore moins émettrice de gaz à effet de serre : se poser dans la salle de projection devant une trentaine de films triés sur le volet. Et s'envoler.

Catherine Levesque.

* Source : Nature Climate Change.

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In Terra

Des gouttes d'eau qui déchirent la nuit, des chauves-souris qui s'éveillent, une salamandre au jaune insolent, un protée à la transparence énigmatique… Leila Migault, étudiante de l'Iffcam issue de la promotion des Suricates, filme le monde des cavernes avec esthétique et sensibilité et nous offre avec son film de 26 min, In Terra, une fascinante plongée dans le monde parallèle des grottes et des cavernes.

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Gilles Boeuf : "Il est trop tard pour être pessimiste"

Ex-président du Muséum national d’histoire naturelle, le biologiste et océanographe Gilles Boeuf enseigne à Sorbonne Université, ex-Pierre-et-Marie-Curie, à Paris, et préside le conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Il animera le 30 octobre l’une des Rencontres culturelles du cinéma animalier du Festival de Ménigoute, sous le signe de la biodiversité. Rencontre.

• Vous présidez le conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Le Plan biodiversité présenté le 4 juillet par le Gouvernement constitue-t-il un tournant ?
J'espère que oui, car le monde politique ne s'en était pas emparé jusque là. On parlait beaucoup de climat, très peu de biodiversité. Mais il faut passer à des choses plus concrètes. En 2002, Chirac avait insufflé un élan avec sa fameuse phrase, soufflée par Nicolas Hulot, "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !". En janvier 2010, j'ai prononcé un discours d'ouverture d'un colloque pour l'Année de la Biodiversité de l'Unesco et ce fut un constat d'échec. Et nous avons « tout simplement » reporté l’échéance à 2020 ! Aujourd'hui, on en parle plus qu'avant, mais on ne prend pas les mesures nécessaires pour autant, sur terre comme sur mer.

• Votre intervention à Ménigoute portera sur le rapport de l'homme à la biodiversité. 80 % des Français s'en inquiètent, mais son état ne cesse de se dégrader. Selon vous, jusqu'où ira-t-on dans le déni de la 6e crise d’extinction que nous traversons ?
Nous ne sommes pas tant dans le déni que dans une forme d'insouciance tranquillisante, alors que nous faisons partie intégrante de la biodiversité. Je vais vilipender les lobbies qui empêchent les choses de progresser, qui retardent les prises de décisions. Et pourtant certains combats sont déjà perdus pour eux, à terme. D'autres sont plus qu'urgents : il faut régénérer les sols, arrêter l'usage des pesticides… Le message que je vais faire passer à Ménigoute, c'est que lorsque l'on comprend qu'attaquer le vivant, c'est nous attaquer nous-mêmes, c'est déjà un fort pas en avant ! Il y a autant de bactéries dans notre corps que de cellules humaines. Je vais citer un certain nombre d'exemples. Puis présenter des solutions pour ne pas déprimer mon auditoire ! Il n'est pas question de baisser les bras au moment où les entreprises s'y mettent. Or, elles ont la capacité de démultiplier les forces des citoyens. Il est trop tard pour être pessimiste !

• Vous intervenez régulièrement auprès d'entreprises justement, notamment pour la direction développement durable d'EDF. Comment mieux les impliquer dans la problématique de la biodiversité, qui est parfois le parent pauvre des démarches RSE ?
L'heure est passée où l'on nous considérait comme des poètes ou des rêveurs, des farfelus, y compris au Medef. La science, du reste, n'est pas une opinion, et je suis un écologue, pas un écologiste. La représentation de la biodiversité qu'ont les entreprises a changé également. Les conférences que je propose sur le bio-mimétisme y rencontrent un certain écho. Il s'agit de s’inspirer de la nature pour rendre l’innovation plus soutenable. Nous sommes donc à la croisée des chemins. Il va aussi falloir faire évoluer la place des femmes dans l'entreprise comme dans la société. Leur sensibilité, leurs appréciations et leur relation au vivant sont très différentes de celles des hommes. Elles ont des solutions que les garçons n'ont pas, notamment dans leur rapport à l'eau, en Afrique par exemple. Il faut réhabiliter la femme dans le système. C'est un combat sérieux : c’est quand même incroyable chez l’humain, aucune espèce ne néglige l'un de ses sexes ! C'est de l'écologie de base.

• À cet égard, que pensez-vous d'une initiative comme Act4nature lancée le 10 juillet dernier, où une cinquantaine d'entreprises comme Bayer s'engagent pour la biodiversité ?
J'étais à la Fondation Good Planet pour le lancement et j'ai écouté les discours des entreprises présentes. Disons que certains étaient plus convaincants que d'autres ! C'est néanmoins une étape importante à condition, encore une fois, de concrétiser très vite. Si les entreprises ne s'y mettent pas avec conviction et entrain, on n'y arrivera pas. De la même manière que le soviétisme s'est effondré parce qu'il ne tenait pas compte des réalités du marché, le capitalisme s'effondrera s'il ne tient pas compte des réalités écologiques, pour paraphraser Oystein Dahle. Par ailleurs, il faut garder à l'esprit qu'on ne résout pas tout avec la technologie. La chimie peut sauver le monde, sur terre comme sur mer, à condition de ne plus la pratiquer de la même manière. En s'inspirant de la nature, qui ne produit aucun déchet qu'elle ne soit pas capable de dégrader. Passons à l'heure de la "low tech" et de la chimie bien faite.

• Vous apparaissez dans un documentaire en préparation sur le vison d'Europe financé en partie par EDF. Comment attirer l'attention du plus grand nombre sur une espèce aussi menacée que celle-ci ?
C'est difficile. Je n'ai observé qu'une fois cette espèce près de Bordeaux. Mon intervention dans ce film porte sur la relation entre les espèces introduites et les espèces autochtones, ce qui est l'une des raisons de son déclin.

• Vous avez travaillé sur Pollen (2011) et réalisé un dossier pédagogique remarquable pour le film Blue, produits par Disneynature. Le cinéma animalier est-il un vecteur de sensibilisation ?
Bien sûr. C'est un fabuleux moyen d'émouvoir et d'émerveiller. J'ai collaboré également avec Jacques Perrin sur Océans et Les Saisons. Quelques images parlent souvent mieux qu'un long discours. Et c'est fondamental pour appuyer un propos scientifique, à condition de ne pas les instrumentaliser…

Propos recueillis par Catherine Levesque.

> Pour aller plus loin
L’homme peut-il accepter ses limites ?, sous la direction de Gilles Boeuf, Bernard Swynghedauw et Jean-François Toussaint (Quae, 24,50 €).

 



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Mordus de serpents !

À Ménigoute, pas question de vous faire avaler des couleuvres ! La 34e édition du festival accueillera une expo et deux conférences sur les serpents, en plus des 11es Rencontres nationales organisées par la Société herpétologique de France. Avant-goût.

Les herpétologues vont être comblés au prochain Festival de Ménigoute ! Outre les 11es Rencontres nationales sur la conservation des amphibiens et reptiles, qui se tiendront le vendredi 2 novembre au collège de Ménigoute (entrée gratuite, sans inscription), ils pourront assister la veille à deux conférences en salle Romaine. La première, animée par Maxime Briola de 10 heures à 11 heures, portera sur la photographie de serpents. Au fil d’un diaporama, le photographe du collectif Regard du vivant présentera les techniques de prise de vue sous différents aspects : les serpents sont-ils photogéniques ? Quelle approche selon les espèces ?
Cette présentation sera suivie d'une conférence de Xavier Bonnet, directeur de recherche au CNRS, à Chizé (Deux-Sèvres), dont l'ouvrage Mordus de serpents a justement été illustré par Maxime Briola. "Parmi les trois grandes parties de ce livre, la première est largement consacrée à la place du serpent dans les différentes cultures et aux nombreuses croyances, phobies… qui l'entourent, précise Xavier Bonnet. La plupart sont infondées et très peu de synthèses existent sur les symboliques homme/animal. J'aborderai aussi d'autres thématiques développées dans le livre, comme les relations entre biologie et mythologie, des questions de conservation et d’éducation. Près du Mans, par exemple, des aménagements ont été réalisés en faveur des vipères avec l'aval du public, ce qui est rarissime !"

Ces conférences pourront être prolongées par la visite de l'exposition, au Salon d'art animalier, "Serpents du mythe à la réalité", belle immersion à la découverte de leurs étonnantes capacités biologiques. La Société herpétologique de France sera également présent au forum où elle tiendra un stand durant tout le festival. C'est à cet endroit que vous pourrez réserver la sortie terrain organisée le 3 novembre.

Catherine Levesque.

> Appel à communications :
Les personnes qui veulent faire une communication aux 11es Rencontres nationales sur la conservation des amphibiens et reptiles ont jusqu'au 15 septembre pour se faire connaître auprès de la Société herpétologique de France. Parmi les thématiques d'ores et déjà envisagées, les habitats de la coronelle lisse, le bocage et l'herpétofaune, les amphibiens et les routes, SOS Serpents...



 

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Faire rimer culture et nature

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Les Journées européennes du patrimoine auront lieu les 15 et 16 septembre. L’occasion de faire rimer culture et nature !  Des centaines d’espaces naturels protégés ouvriront leur porte dans toute la France sur le thème du partage. La Ligue pour la protection des oiseaux présentera notamment différents sites naturels dont elle assure la gestion, ainsi que les actions conduites tant sur ces derniers que partout ailleurs, pour permettre le maintien des espèces qui font la richesse de notre pays, de notre continent et de la planète. Pour retrouver les animations organisées par la LPO à proximité de chez vous, rendez-vous sur le site des Journées européennes du patrimoine.


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Dans les coulisses des films primés

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Nombreux sont celles et ceux qui s’interrogent sur les moyens et les conditions de réalisation des films animaliers et qui rêvent d’accéder aux coulisses des tournages. C’est dans cet esprit que le Festival de Ménigoute proposera cette année, le 3 novembre, une rencontre avec Jan Haft en clôture de la dernière projection, qui précède la proclamation des prix. Le réalisateur allemand, lauréat des deux dernières éditions du festival*, nous fera partager les procédés de réalisation d’instants choisis, lesquels ont suscité l’émotion et l’admiration du jury et du public de Ménigoute.

* En 2016, Lirou d’or pour Magie der Moor, qui transporte le spectateur au cœur des tourbières grâce à des images à l'esthétique exceptionnelle. Puis en 2017, pour Biene Majas Wilde Schwestern, sur les abeilles sauvages.


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Créez un refuge pour les chauves-souris

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La 22e Nuit internationale de la chauve-souris s'est déroulée les 25 et 26 août derniers.  L'occasion de rappeler l'existence de l'opération "Refuge pour les chauves-souris", une campagne de conservation des gîtes de chauves-souris dans le bâti et les jardins créée et conduite par le Groupe Mammalogique Breton depuis 2006 auprès des particuliers et des communes. C'est gratuit et cela vous donne accès à un guide technique, des fiches techniques (quand réaliser les travaux, comment créer un accès adapté ou construire un nichoir, etc.), un autocollant qui vous signalera comme propriétaire d'un Refuge pour les chauves-souris, un abonnement à la lettre d’information électronique annuelle…
Pour en savoir plus, téléchargez le dépliant explicatif sur :
https://www.sfepm.org/refugepourleschauvessouris.htm

Renseignements : 02 48 70 40 03.

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : Owls & Allemand, Maxime BRIOLA, FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
https://www.menigoute-festival.org