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Festival de Ménigoute


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Kafka chez les grenouilles

L'affaire fait encore plus de bruit que le coassement des grenouilles dont elle est l'objet. Les époux Pécheras, habitants d'un hameau idyllique à Grignols, en Dordogne, ont été condamnés en juin dernier par la cour d'appel de Bordeaux à boucher leur mare de 300 m² pour mettre fin aux nuisances sonores provoquées de mars à juillet par les batraciens qui l'occupent. L'objet du litige : 63 décibels relevés… en 2012 par le sonomètre de l'huissier des voisins qui les ont attaqués. Le tribunal de grande instance de Périgueux leur avait pourtant donné raison en 2014. Cette nouvelle décision impose en outre une astreinte de 150 euros par jour de retard si la mare n'a pas été comblée dans un délai de quatre mois.

Une impasse juridique

"S'ils la rebouchent, Anne et Michel Pecheras seront verbalisables pour destruction d'espèces protégées, au nombre de cinq – grenouille rieuse, crapaud commun, rainette méridionale, alyte accoucheur, triton palmé –, déplore Christophe Coïc, directeur de l'association Cistude Nature. C'est un déni de justice révélateur de l'incompétence des juges en matière de lois environnementales. La juge de la cour d'appel considère dans son arrêt les grenouilles comme des espèces domestiques. Et contrairement à ce qu'ils avancent, la mare est bien ancienne."

L'affaire, ubuesque, est remontée jusqu'au cabinet de Ségolène Royal et plusieurs associations soutiennent le couple, qui s'est pourvu en cassation en août dernier. En attendant un jugement sur la forme, les deux retraités sont contraints de payer les frais de justice de la partie adverse et font l'objet d'une saisie bancaire… Pour leur éviter de manger la grenouille (ils ne disposent plus que de 535 euros par mois pour vivre), nous invitons nos lecteurs à les soutenir dans cet enlisement juridique en versant un don à l'association créée à cet effet via courrier postal* ou en ligne via le Pot Commun, où le couple expose sa version des faits. On ne saurait que trop conseiller aux magistrats de la cour d'appel de Bordeaux de venir se former aux 10es Rencontres sur la conservation des amphibiens et des reptiles, qui se dérouleront à Ménigoute les 28 et 29 octobre prochains…

Catherine Levesque.

* Puy Cherifel Nature, 24110 Grignols.

> Voir aussi la vidéo de France 3

 

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Bientôt à Ménigoute !

39 films seront projetés lors du prochain Festival de Ménigoute, dont quatre hors compétition (L'or bleu du Rajasthan, Tant qu'il y aura des tourterelles, La vallée des loups et Le Silence des oiseaux). Parmi les nationalités représentées, la France bien sûr, les Pays-Bas, la Suisse, l'Autriche, l'Angleterre et l'Écosse, la Belgique, l'Afrique du Sud, la Hongrie, le Canada, l'Allemagne et les USA. Quelques extraits…

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Au chevet du bocage

Terre de bocage, Ménigoute accueillera lors du prochain festival deux conférences sur le thème du bocage*. Interview croisée de Gérard Ruven, responsable cellule technique de la délégation ONCFS Nouvelle Aquitaine, et de Sophie Morin-Pinaud, ingénieure en charge du Pôle bocage.

• La délégation régionale Nouvelle Aquitaine de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage joue un rôle particulier dans la protection du bocage. Quelles sont ses missions ?
Gérard Ruven. Le bocage constitue un sujet de préoccupation depuis de nombreuses années au sein de l'ONCFS en ce sens qu'il se situe au croisement de nos trois grandes missions : améliorer la connaissance de la faune sauvage et de ses habitats ; offrir notre expertise au service de l'État, des collectivités, des particuliers… et assurer la police de l'environnement. Jacky Aubineau, qui a encadré de nombreuses sorties sur le bocage pour le FIFO, a notamment travaillé sur les exigences des turdidés et des colombidés dans les haies. Avant de prendre sa retraite, il a passé le flambeau à Sophie Morin-Pinaud au moment où l'ONCFS a souhaité faire du bocage une thématique de travail à part entière.

• La vocation de ce Pôle bocage est en train d'évoluer. En quel sens ?
Sophie Morin-Pinaud. Ce pôle thématique a été le premier à être mis en place à l'ONCFS, en 2006. J’ai commencé par me consacrer à l’étude des milieux bocagers à différentes échelles de travail, à la mise en place d’actions de développement, de formation et de communication. En matière de recherche, j’ai collaboré notamment à la définition et à la réalisation de deux programmes portés par le CNRS de Chizé sur les exigences des amphibiens et des reptiles vis-à-vis de la haie et du bocage. Avec le temps, le pôle a donc rempli son objectif de constitution d’une boîte à outils éducatifs téléchargeables sur son portail ressources. Elle comprend notamment un recueil d'expériences sur la plantation d'arbres réalisé par l'Ifrée, les actes du colloque bocage de 2014, un flyer sur le rôle des haies avec des conseils de gestion…  Notre rôle vise désormais à mutualiser autour de cette expertise. Je réfléchis actuellement à la constitution d’un observatoire national du bocage partant d’un protocole robuste qui permettrait d'appréhender les problématiques des différents bocages d'un point de vue quantitatif et qualitatif.

• Ce travail mobilise de nombreux acteurs d'horizons différents, que l'on retrouve dans un ouvrage, "Terres de bocage", publié en 2014 chez Ouest-France. Fait-il référence ?
Gérard Ruven. Cet ouvrage a tellement servi la cause qu'il vient d'être réédité sous le titre Bocages. Nous y avons contribué, comme pour le documentaire primé Au rythme du bocage, qui est le prolongement d'un film de 10 min – La reconquête du bocage – conçu au départ pour inciter les agriculteurs à planter des haies…

• On continue pourtant à arracher des haies en France, notamment dans les Deux-Sèvres, parfois au profit de cultures céréalières… bio. La législation est-elle suffisante ?
Gérard Ruven. Aux yeux d'un juriste, les outils existent pour protéger ce milieu menacé. En réalité, ils sont disparates et manquent de cohésion. Dans le Marais poitevin, par exemple, nous pouvons intervenir au titre d'une haie classée. Si un nid est détruit délibérément et que nous pouvons le prouver, nous pouvons intervenir au niveau pénal.  Si l'infraction relève du code de l'urbanisme, nous n'avons pas les compétences. La nouvelle loi sur la biodiversité pourrait ouvrir certaines portes, à condition d'avoir les décrets et les arrêtés nécessaires.
Sophie Morin-Pinaud. La réglementation agricole évolue progressivement. Depuis l'an passé, les agriculteurs sont soumis au maintien de leurs haies pour ne pas perdre de primes PAC dans le cadre de l’éco-conditionnalité. En cas d'arrachage excessif, des procédures peuvent être engagées s’il n’y a pas eu de déclaration préalable auprès de l’administration. La réglementation peut être un levier en matière de préservation du bocage, mais nous préconisons au pôle la formation des futurs agriculteurs à l’intérêt des haies et du bocage. D'où l'outil pédagogique et la plateforme Internet. Les échanges entre agriculteurs au sein des réseaux d’étude ou de développement constituent aussi un moyen de convaincre du bienfait des haies, des mares et autres infrastructures agro-écologiques des paysages bocagers.

• Quelles sont les régions où le bocage reste le mieux préservé ?
Gérard Ruven. La Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie, la Bourgogne-Franche-Comté, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle Aquitaine. L’IGN a réalisé une carte estimative de la densité des haies accessible sur notre portail ressources. Malheureusement, ce milieu dit ordinaire régresse, car la politique agricole privilégie la céréaliculture. Or, ces territoires riches en biodiversité rendent de nombreux services à la société. Ce sera l'objet de l'une des conférences proposées à Ménigoute, qui présentera les actions en faveur de leur préservation à l’échelle nationale et départementale.

• Quelles espèces emblématiques du bocage suivez-vous et comment se portent-elles ?
Sophie Morin-Pinaud. Nous n'en sommes qu'aux balbutiements concernant l’identification et le suivi des espèces indicatrices de la qualité des différents bocages. Avec le service départemental des Deux-Sèvres de l’ONCFS, nous faisons chaque année un suivi de l'avifaune sur l’exploitation agricole de La Cottancière, où nous avons implanté 5 km de haies en partenariat, afin de voir comment évolue la présence des oiseaux sur le site après la restauration du bocage. Hervé Lormée, qui apparaît dans le film "Tant qu'il y aura des tourterelles" travaille sur l’écologie et la démographie de cette espèce en déclin, dont le sort est lié pour partie à la qualité et à la disponibilité des haies. Ses études feront l'objet de la seconde conférence lors du prochain Festival de Ménigoute.
Propos recueillis par Catherine Levesque.

* Le samedi 29 octobre, de 10 heures à 12 h 30 : "La recherche au service de la conservation de la tourterelle des bois", par Hervé Lormée (ONCFS). "Les bocages en France : connaissances, gestion, protection et sensibilisation", par Sophie Morin-Pinaud, Charlie Suas et Yohan Trimoreau

 



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Melissa Bronsart : "Le Festival de Ménigoute est un événement fédérateur"

On l'a découverte lors de la dernière édition du FIFO, dans le sillage de Marie Daniel, qui lui transmettait "les ficelles du métier". Issue de la dixième promotion de l'Iffcam, en 2015, Melissa Bronsart, 25 ans, est désormais à l'œuvre, répondant aux demandes des journalistes avant et pendant la manifestation, et réalisant le montage des extraits de films projetés durant le festival. Extraits qui sont diffusés depuis le 9 octobre avant ou après le journal télévisé régional de France 3 Aquitaine. Son regard sur la sélection 2016 ? "La présence de films courts – 12, 20 ou 26 min – et de différents styles de narration, ainsi que le retour des films de la BBC avec The Hunt". Quant au festival, elle le perçoit comme "un événement fédérateur, à l'énergie surprenante".

Sortie de l'Iffcam en 2015, Melissa Bronsart apparaîtra lors du prochain FIFO sous une autre casquette : cadreuse et monteuse pour L'Or bleu du Rajasthan, le film de promo collectif pour lequel elle a aussi cherché des financements aux côtés de ses dix coéquipiers.

"L'Or bleu du Rajasthan" projeté sur grand écran

Après trois ans de travail, dont deux mois de tournage en février et mars dernier, suivis de trois mois de postproduction, le film et son making of sont terminés. Ce documentaire de 43 min sur la problématique de l'eau dans cette région de l'Inde sera présenté en avant-première le jeudi 27 octobre prochain, à 21 heures. "J'ai hâte de le voir sur grand écran et de le montrer, ça va être un moment émouvant, confie la jeune réalisatrice. Nous avons fait ce premier long métrage avec le plus de professionnalisme possible, et ce dans des conditions pas toujours faciles." La projection sera précédée d'un concert de deux musiciens qui ont participé à la bande originale du film : Parveen et Ilyas Khan. Le DVD sera à vendre sur le stand de l'Iffcam, dans le Forum des associations, où une discussion est prévue avec le public.

Catherine Levesque.

>Voir également le court métrage réalisé par Melissa Bronsart dans le cadre du master « Réalisation de documentaire animalier nature et environnement » de l'Iffcam, sur la relation qu'entretiennent les hommes avec les animaux domestiques ou d'élevage : Des amours contradictoires.



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L'hiver sublimé en images

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Grues du Japon à Hokkaido, sternes arctiques, flamants roses sous la neige, en Camargue, chevaux de Przewalski sur le Causse Méjean… l'exposition "Un conte d'hiver" présentera durant le Festival de Ménigoute une vingtaine de photographies de Thierry Vezon prises dans des conditions hivernales souvent rudes. Tirée sur papier d'art, l'exposition s'articule autour de trois couleurs : le bleu, le blanc et le rose, avec un parti pris pictural et graphique. L'ouvrage éponyme, publié aux éditions Hesse avec une cinquantaine de photographies, sera en vente sur le lieu de l'exposition, à la chapelle Boucard de Ménigoute.



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10 ans de Rencontres herpétos

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Ouvertes à tous, les 10es Rencontres sur la conservation des amphibiens et des reptiles se dérouleront le vendredi 28 et le samedi 29 octobre au collège de Ménigoute sur le thème "Les déplacements d’amphibiens et reptiles lors des grands travaux : véritable outil de conservation ou instrument de communication ?". Des communications autour de bilans de suivis de populations se succèderont durant la première journée. Deux sorties gratuites sont proposées le samedi au cœur du bocage ménigoutais, l’une le matin en milieu forestier humide, et l’autre l’après-midi dans une exploitation agricole. Inscription sur le stand de la SHF ou par mail : contact@lashf.fr

> Voir le programme détaillé sur le site du festival

 


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Une balade au pays des trois mille mares

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Étonnante réserve naturelle que celle du Pinail (Vienne), une lande à bruyère criblée de trois mille mares, de tourbières, de cours d'eau… Une sortie dans cette zone humide remarquable sera animée le dimanche 30 octobre par l'association Gérépi, de 7 heures à 13 heures. Départ en car devant la mairie de Ménigoute. Tarif : 20 €.  Inscription sur le site du Festival de Ménigoute ou au 05 49 69 90 09.

 

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : P.MARIOLAN, Patricia Brouard, FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org