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Festival de Ménigoute


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Symphonie animale

Ce titre s'inspire à dessein d'une exposition de la Fondation Cartier*, très médiatisée durant l'été : Le Grand Orchestre des animaux. Inspirée par l'œuvre de Bernie Krause, musicien et bio acousticien américain, elle réunit plusieurs artistes du monde entier, invitant le public à s’immerger dans une méditation à la fois sonore et visuelle autour d’un monde animal toujours plus menacé, alors même que la fameuse loi sur la biodiversité, dont nous vous avons parlé si souvent, vient d'être votée en France.

Si l'exposition s'articule autour de la "biophonie" et des paysages sonores, elle révèle dans une approche hétéroclite une sublime "fresque" animale aux allures de peinture rupestre réalisée par un artiste chinois avec de la poudre pyrotechnique ; de singulières images captées au Japon par des pièges photographiques, où l'on voit bestioles et humains emprunter le  même chemin à des moments différents de la journée ; un mur de céramique peint d’oiseaux d’Amazonie ; ou encore des vidéos des extravagantes parades des oiseaux de paradis de Nouvelle-Guinée filmées par les chercheurs de l'éminent  Cornell Lab of Ornithology. Et j'en oublie…

Vers un printemps silencieux ?

Au-delà de ce foisonnement parfois un peu déroutant, Bernie Krause entend nous montrer (si j'ose dire) que chaque espèce possède sa propre signature acoustique (même le maïs, nous dit-il, qui émet de petits couinements en poussant !) au sein du panorama sonore de son écosystème. Les sonorités du monde animal, loin de composer un simple bruit de fond, seraient aussi soigneusement orchestrées que la partition musicale la plus complexe. Or, plus de la moitié des paysages sonores qu'il a enregistrés pendant près de cinquante ans – plus de cinq mille heures au total et quinze mille espèces différentes – ont disparu. Ils se sont tus. Alors, avant qu'il ne soit trop tard, filez dans la nature. Profitez des dernières soirées d'été. Tendez l'oreille, fermez les yeux. Bref, écoutez voir !

Catherine Levesque.

* "Le Grand Orchestre des animaux", jusqu'au 8 janvier 2017 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, à Paris.
Tél. : 01 42 18 56 72.

www.legrandorchestredesanimaux.com

Photo édito : © Manabu Miyazaki

 

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Une réserve aux antipodes

Gorfous, manchot, albatros, pétrels… la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises abrite la plus forte concentration d'oiseaux marins de la planète. À l'occasion de son dixième anniversaire, cette vidéo offre une vision panoramique de ces territoires d'exception.

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La réserve naturelle nationale des Terres australes françaises fête ses 10 ans !

La réserve naturelle nationale des Terres australes françaises fête ses 10 ans le 3 octobre prochain. À cette occasion, Cédric Marteau, directeur de la réserve naturelle des Terres australes françaises, nous en dit plus sur l'actualité de ces îles subantarctiques, candidates à la Liste verte et au patrimoine mondial de l'Unesco.

• Quelles sont les spécificités de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises ?
Cette réserve terrestre et marine est de loin la plus grande de France. Elle englobe les archipels Crozet et Kerguelen et les îles Saint-Paul et Amsterdam, situés dans l'hémisphère sud. Avec 50 millions d'oiseaux marins présents, elle abrite la plus forte concentration d'oiseaux de la planète.
Comme toutes les réserves naturelles, la réserve des Terres australes dispose d'un plan de gestion, mis en œuvre par une vingtaine d’agents. Placée sous l’autorité du préfet, administrateur supérieur des TAAF, l’équipe gestionnaire est répartie en trois compartiments. Une partie de l’équipe est basée au siège des TAAF, à La Réunion, une autre est mise à la disposition des laboratoires de recherche partenaires et, enfin, le reste de l’équipe est basé sur les districts austraux de la réserve. Certains agents travaillent sur plusieurs réserves naturelles et participent ainsi au compagnonnage mis en place dans les espaces protégés.  
L'autre spécificité de cette réserve est d’accueillir sur les îles australes plus de 200 chercheurs soutenus par l’Institut polaire (IPEV), qui travaillent chaque année sur près de 60 programmes de recherche.

• À quelles problématiques êtes-vous confrontés ?
Nous devons veiller sur une biodiversité exceptionnelle, avec de nombreuses espèces menacées d’extinction. Les albatros sont tous classés sur la Liste rouge de l'UICN et un grand nombre de mammifères marins, comme le dauphin de Commerson, sont extrêmement rares. 
Dans un contexte de changement climatique permanent, nous devons être particulièrement vigilants aux introductions et dispersions d’espèces exotiques envahissantes, en développant notamment des mesures de "biosécurité" permettant de limiter, voire de stopper, toute nouvelle introduction dans le périmètre classé. Nous procédons donc à la décontamination du matériel et des personnes qui transitent dans la réserve via notre bateau ravitailleur, le Marion Dufresne.
Ces mesures n’empêchent pas l'apparition de maladies. Depuis plusieurs années, deux bactéries sont responsables d’une forte mortalité des poussins d'albatros à bec jaune et de gorfou sauteur tropical. Ces colonies contaminées sont situées à moins de dix kilomètres de la colonie d'albatros d'Amsterdam, espèce endémique, dont il ne reste plus que trente couples au monde… Des essais de vaccination sont en cours.
Il existe par ailleurs entre 6 000 et 8 000 chats sauvages à Kerguelen, qui sont responsables directs et indirects de la mort d’environ un million d'oiseaux par an.
La gestion de l’ensemble de ces problématiques représente donc le quotidien des agents de la réserve.

• La réserve naturelle nationale des Terres australes françaises est aussi une sorte de laboratoire à ciel ouvert, notamment pour le climat ?
En effet, les scientifiques travaillent à l’enregistrement de nombreux paramètres permettant d’évaluer les évolutions climatiques dans ces régions du bout du monde. Une station d’enregistrement du dioxyde de carbone (CO2) est installée depuis plusieurs dizaines d’années à Amsterdam. Située à plus de 2 000 km de tout continent, cette station qui alimente les réflexions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), enregistre une augmentation exponentielle.
À Kerguelen, la pluviométrie a diminué de moitié en trente ans et la température a augmenté sur la même période de 1,3 °C. L'accélération de la puissance du vent facilite les invasions biologiques de certains végétaux, comme le pissenlit, qui trouvent désormais des conditions climatiques idéales pour leur développement.

• Grâce à la nouvelle loi sur la biodiversité, la réserve va bénéficier d'une extension spectaculaire…
Dès 2011 et la validation du premier plan de gestion, des travaux ont été engagés pour évaluer la pertinence du périmètre classé en réserve naturelle et s’assurer que l’ensemble de l’écosystème austral était bien protégé.
Au-delà de la protection de la biodiversité subantarctique, il apparaît que les écosystèmes en bonne santé sont des puits de carbone plus performants et permettent ainsi un stockage du CO2 plus important. Dans le cadre de la COP21, la ministre Ségolène Royal a donc décidé d'étendre la réserve naturelle dans les eaux sous juridiction française sur une surface d’environ 550 000 km2 en mer, soit la taille de la France hexagonale !
Afin de répondre au mieux aux enjeux que représente cette zone, une partie de la réserve sera classée en protection renforcée (exploitation interdite dans la zone). Les travaux pour définir la zone à classer sont en cours. La validation de la loi biodiversité par l’Assemblée nationale est une première étape. L'article 62 bis de la dite loi permet cette extension dans les zones sous juridiction. Si l'avis d'opportunité est validé le 13 septembre par le Conseil national de protection de la nature, nous finaliserons le dossier d’ici la fin de l'année pour une signature début 2017.

• La réserve est également candidate à la Liste verte et au patrimoine mondial de l'Unesco…
Nous avons en effet franchi la première étape en figurant depuis le 6 juin sur la Liste indicative des sites éligibles au patrimoine mondial. En parallèle, nous candidatons à la Liste verte de l’UICN qui a pour but de valider la bonne gestion du site. Ces deux objectifs permettront d’inscrire la réserve naturelle dans le contexte international des  Aires protégées.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

Pour en savoir plus :
http://www.taaf.fr
https://www.facebook.com/TAAFofficiel
https://twitter.com/TAAFofficiel

> Avis aux philatélistes, un bloc timbre "Becs albatros" d'une valeur faciale de 1 € a été émis pour les 10 ans de la réserve. Un carnet de voyage sur ce thème sera également édité à l'automne. Points de vente sur le site des TAAF.

 



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Le retour des Anglais au Fifo… malgré le Brexit !

Avec 25 000 à 30 000 participants d'horizons et de générations très variés, le FIFO s'impose parmi les trois plus grands festivals de films naturalistes du monde. Parmi les quelque 35 films présentés, soit onze nationalités, cette année sera marquée par le retour de la BBC, avec deux films spectaculaires de Hugh Pearson, extraits de la série The Hunt, sur les prédateurs entre terre et mer, et de la Suisse. "On note pour cette 32e édition une belle présence ornitho, avec notamment des monographies sur la harfang des neiges, la gélinotte des bois, le manchot royal, le martin-pêcheur, le faucon crécerelle, le cincle plongeur… souligne Dominique Brouard, qui délègue depuis quelques années la présélection à Philippe de Grissac et Patrick Luneau.
Coproduit par France Télévision et Fifo Distribution, le documentaire réalisé sur la tourterelle des bois par d'anciens élèves de l'École de cinéma animalier de Ménigoute (Iffcam) sera par ailleurs projeté lors de l'inauguration du festival, hors compétition.

"Dans cet immense voyage sur tous les continents, l'ADN de Ménigoute est de faire cohabiter des productions hyper structurées et des films à petit budget, commente Dominique Brouard. Sur un même sujet, l'on peut avoir autant d'écritures que de regards et d'auteurs. C'est la magie du cinéma au service d'une biodiversité certes fragile, mais qui existe encore."

Catherine Levesque.



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Le Nombril du Monde se délocalise !

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Une cinquantaine de personnes ont assisté le 5 août dernier à la soirée organisée au Nombril du Monde, à Pougne-Hérisson (Deux-Sèvres), en partenariat avec le Festival de Ménigoute. Au programme, la projection du Voyage de l'eau de Franck Neveu, dont Boris Jollivet, créateur du "cinéma pour l'oreille" au Fifo et  intervenant à l'Iffcam, a réalisé la bande son (ce film a aussi a reçu le prix des Clubs Connaître et Protéger la Nature au dernier festival), suivie de Dissonance, un film sur la pollution sonore de Miléna Mathez-Loïc, réalisé alors qu'elle était étudiante à l'Iffcam. À noter d'ores et déjà, et c'est une première, le Nombril du Monde proposera durant le prochain festival un atelier "herbier de conte, en compagnie d'un expert en "ombilicologie" (le vendredi 28 octobre, de 9 h à 12 h 30, 25 personnes maximum, sur réservation, 6 €). D'ici là,  rendez-vous du 12 au 20 août aux soirées spectaculaires du Mystère de Saint Pou.

 



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20e Nuit internationale de la chauve-souris !

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Élue chauve-souris de l’année par Batlife Europe, la noctule commune sera à l'honneur dans les 30 pays qui se sont engagés à participer à la 20e Nuit internationale de la chauve-souris les 27 et 28 août. Organisée par la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), cette manifestation propose partout en France des conférences, projections et sorties nocturnes pour sensibiliser petits et grands à la biologie de nos 36 espèces européennes de chiroptères (ainsi que la centaine d’espèces des départements et collectivités d’Outre-Mer), à leurs techniques de chasse au sonar et même à leurs cris… grâce à des détecteurs d’ultrasons.  Et c'est gratuit !

> Pour trouver une animation près de chez vous


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Luc Hoffmann s'est envolé…

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L’ornithologue suisse Luc Hoffmann, cofondateur du Fonds mondial pour la nature et créateur du WWF-France, s'est éteint le 21 juillet dernier à l’âge de 93 ans, dans sa propriété de Camargue, non loin de la Tour du Valat, le Centre de recherches pour la conservation des zones humides méditerranéennes qu’il avait fondé en 1954. Destiné à la chimie, ce Suisse choisit la botanique et la zoologie, puis fit de la Camargue son terrain de prédilection.

Il reçut de nombreuses distinctions pour ses engagements multiples en faveur de la protection de la nature : vice-président de l’Union internationale pour la conservation de la nature de 1966 à 1969, directeur du Bureau international de recherche sur les oiseaux d’eau de 1962 à 1969…, il fut aussi l'auteur d’une soixantaine de publications scientifiques, pour la plupart en ornithologie.

 



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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : P.MARIOLAN, FIFO, Philippe Jourde (Chauve-souris), Manabu Miyazaki (Edito)
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org