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Festival de Ménigoute


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Sans transitions ?

À l'heure où sont écrites ces lignes, un projet de loi sur la biodiversité est examiné en première lecture à l'Assemblée nationale. Le premier d'envergure depuis la loi de 1976 sur ce qu'on appelait à l'époque la "protection de la nature". "Il était temps car ce texte est essentiel pour la réussite de la transition écologique de notre pays […] La transition écologique ne peut être qu'énergétique au regard de l'impact négatif du dérèglement climatique sur la biodiversité", a souligné Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, devant la presse, le 12 mars dernier, s'exprimant au nom des représentants des ONG présentes*.

Pourtant, les hoquets récents de la loi sur la transition énergétique laissent dubitatifs quant au succès annoncé de la Conférence sur le climat (Cop 21 pour les intimes) prévue du 30 novembre au 11 décembre, laquelle focalise toutes les attentions.

Le terreau d'une conscience

"Ménigoute, petite commune rurale de moins de mille habitants, joue-t-elle un rôle dans ces deux événements ?", s'interroge Allain Bougrain Dubourg dans l'édito qu'il a rédigé pour le prochain Fifo. "Sans aucun doute, car elle a su, il y a 30 ans, planter les racines d’une prise de conscience visant à préserver la vie sauvage dans l’intérêt de l’homme. Et de nombreux acteurs, qui ont fait leurs classes dans l’aventure du Festival, interviennent aujourd’hui dans la loi comme dans la conférence pour porter le message. Le Festival n’est pas seulement un lieu d’échanges et de convivialité, il est le terreau d’une conscience qui doit s’épanouir toujours plus, pour le bien de chacun."

Tristement classée au sixième rang mondial des pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces en danger, la France aurait beaucoup à gagner de cette loi constituée de 73 articles, qui prévoit notamment la création d'une Agence française pour la biodiversité en 2016. Parrainée par l'astrophysicien Hubert Reeves, celle-ci regrouperait les 1 200 agents de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, de l'Atelier technique des espaces naturels, de l'Agence des aires marines protégées et des Parcs nationaux de France. Mais se posent déjà des questions de budget et de gouvernance… Nous y reviendrons.

Catherine Levesque.

* France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot, Humanité et Biodiversité et WWF.

 

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Bandit manchot

Pour séduire la femelle sur un nid bien garni, certains manchots ont trouvé… la parade ! Lors d'un tournage pour Frozen Planet, sur Ross Island, en Antarctique, celui-ci dérobe en toute impunité les cailloux accumulés par son voisin… dès qu'il a le dos tourné. L'histoire ne dit pas si le réalisateur de la BBC a jeté la pierre à ce cœur de pierre !

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Martine Todisco, présidente du jury du prochain Fifo : " Je déplore le manque d'empathie sonore avec l'image"

Biologiste de formation‚ Martine Todisco a réalisé les prises de son de films animaliers de référence pour le cinéma et la télévision : Océans Les Animaux amoureux Le Peuple migrateur… Elle présidera le jury du 31e Festival de Ménigoute aux côtés de Pierre Hainard, entre autres…

• Résumez-nous votre parcours…
Il est fait d'opportunités liées à des rencontres. Lors de mes études de biologie et d'écologie, j'avais pour maître assistant Jean-Pierre Raffin, devenu ensuite une grande figure de la protection de l'environnement. Je dirais qu'il m'a mise sur la voie. À 20 ans, je suis allée me renseigner au Muséum national d'histoire naturelle et me suis investie dans l'association Jeunes et nature. J'y ai rencontré Philippe Barbeau, qui s'intéressait aux sons de la nature, et nous avons mené ensemble le projet des "Paysages sonores", destinés à sensibiliser les jeunes aux sons de la nature. C'est dans ce contexte que Gérard Vienne, le cinéaste du Territoire des autres et de La Griffe et la dent, nous a sollicités pour le tournage d'Akagera, diffusé sur Antenne 2. C'était en 1978 : nous avons passé six mois au Rwanda, parmi les grands félins et les gorilles. Une expérience fondatrice sur le plan émotionnel face à la nature sauvage dans toute sa splendeur, doublée d'une expérience technique et humaine.
La suite est une alternance entre des tournages animaliers, un engagement personnel dans le domaine de la conservation de la nature et quelques travaux éditoriaux : cinq ans à la SNPN, le tournage du Peuple singe, une dizaine d'années au WWF France, en tant que responsable du programme Trafic, et des tournages en parallèle sur tous les films de Laurent Charbonnier. À partir de 2000, nous avons travaillé sur toutes les productions de Jacques Perrin : Microcosmos, Le Peuple migrateur, Océans et, plus récemment, Les Saisons, qui sortira en décembre prochain.

• Comment imaginez-vous votre rôle de présidente du jury au prochain Festival de Ménigoute ?
Je n'ai jamais été membre d'un jury de ce type. Je l'aborde donc comme une nouvelle expérience, en me disant qu'il faudra faire preuve d'assiduité avec une fraîcheur d'esprit renouvelée pour être capable d'apporter un jugement. Je ne connais pas encore les membres du jury et n'ai aucun a priori sur les différentes productions, mais j'entends défendre mes choix. De par mon expérience personnelle, il est possible que je me montre plus exigeante sur les films traitant de faune sauvage que sur les films environnementaux.

• Quel rapport entretenez-vous avec cette manifestation ?
C'est un rapport en pointillés, au gré des films que j'y ai présentés. Il n'en reste pas moins que le Fifo fait partie de ma culture dans la mesure où je l'ai vu naître. J'ai en effet connu ses fondateurs alors qu'ils cherchaient à le mettre en place ! C'est une prouesse que d'avoir su le maintenir en milieu rural et j'estime que les rencontres et les exposants élargissent le propos du Fifo bien au-delà des films en compétition.

• Qu'est-ce qui détermine plus spécifiquement la qualité sonore d'un documentaire animalier ?
Les documentaires diffusés à la télévision sont de plus en plus formatés : la voix off du commentaire et la musique pallient bien souvent l'absence de prise de sons sur le terrain, alors que le spectateur devrait être immergé dans l'ambiance sonore des milieux filmés. Je déplore ce manque d'empathie sonore avec l'image. Nous avons eu la chance de travailler sur des films moins bavards, où le son contribue à renforcer la narration.

• A l'instar de l'image, le numérique a-t-il modifié votre façon de travailler ?
Incontestablement ! Nos premiers enregistrements numériques remontent à 30 ans et cette révolution a permis d'améliorer considérablement la qualité des prises de son. Nous devons parfois capter des sons peu forts et la chaîne numérique qui suit permet d'avoir un rapport signal/bruit très intéressant. Le mode de diffusion sonore a gagné en qualité, lui aussi, en salle comme à la télévision, et favorise l'immersion du spectateur. Cette évolution implique de capter les sons en surround. Reste un paramètre difficile à maîtriser dans nos contrées, la pollution sonore !

• Quelles sont vos références ?

Mes références sont avant tout les réalisateurs français que j'ai eu la chance d'approcher et qui ont une véritable intuition du comportement animal, comme Gérard Vienne, Laurent Charbonnier… J'aime aussi la démesure d'un Jacques Perrin, qui ose aller très loin par conviction. Quant aux productions comme celles de la BBC, elles ont tendance à laisser trop de place à la musique, mais ont le mérite d'installer les équipes dans la durée. Pour filmer des comportements spontanés, c'est la clé de la réussite.

Propos recueillis par Catherine Levesque.

 

 



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L'asso qui plantait des arbres*…

Bien connue des festivaliers par sa présence au forum depuis plus d'une dizaine d'années, l'association Prom' Haies Poitou-Charentes agit pour les haies et les arbres hors forêt depuis 1989. "C'est une association issue du terrain, qui s'est construite en réaction à l'arrachage des haies dans le sud des Deux-Sèvres", précise Françoise Sire, sa directrice, constatant amèrement que "le  bocage continue à disparaître". Les rôles multiples de la haie ne sont pourtant plus à prouver, que ce soit en agronomie (préservation des sols), en économie (bois-énergie), en environnement (qualité et circulation de l'eau, stockage du CO2), en matière de biodiversité (trames verte et bleue) ou de qualité du paysage… Autant de questions auxquelles pouvoirs publics et collectivités doivent apporter une réponse.
D'où la nécessité de créer une structure fédératrice capable de porter la parole au plus haut niveau de l'État, voire de l'Europe dans le cadre de la PAC. C'est chose faite avec l'Afac-Agroforesterie, qui regroupe 80 opérateurs de la haie. Aussi tendance qu'obscur, le terme d'agroforesterie désigne le fait d'associer sur une même parcelle des arbres et une production agricole. Chez les Anglo-Saxons, il englobe les haies. Pas chez nous…

"La quantité d'arbres et de haies est une chose, mais on ne perd jamais de vue la qualité, remarque Françoise Sire, qui souligne la récente mobilisation du collectif Bocage 79 contre l'entretien sauvage dont les haies sont trop souvent victimes.

Une certification en cours pour les "plants d'origine locale"

"Planter une haie, c'est s'inscrire dans le long terme. La haie champêtre a toute sa place dans les jardins urbains, mais il faut anticiper son évolution, mélanger des essences adaptées au sol et au climat et choisir des plants forestiers, pleins de vigueur pour redémarrer." Parmi les espèces les plus "passe-partout" : le noisetier, le cornouiller sanguin, le fusain, le troène, que l'on plantera dans une terre bien décompactée, en les protégeant avec un paillage biodégradable.

Autre cheval de bataille au sein de l'Afac : la certification des plants d'origine locale, qui ne bénéficiaient jusqu'ici d'aucune traçabilité, contrairement aux essences forestières. Or, la diversité et la qualité génétique des graines s'avèrent déterminantes pour les capacités d'adaptation des arbustes au réchauffement climatique. Un pas supplémentaire pour les replantations.

Catherine Levesque.

* En référence à la nouvelle de Giono, L'homme qui plantait des arbres, portée à l'écran en 1987.
> Retrouvez le stand de Prom'Haies dans le forum du prochain festival.

Photo : © Prom'Haies Poitou-Charentes

 



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Les animaux en bord de chemin : la suite du bête-seller !

breveFort du succès de La nature en bord de chemin, Marc Giraud, notre illustre bestiologue et figure éminente de Mainate TV, nous livre un deuxième tome, plus tourné vers les animaux. Ce "guide pratique des comportements" se penche sur toutes les espèces qui nous entourent, y compris les animaux domestiques, afin d'en décoder les attitudes : le chant des oiseaux, leurs parades nuptiales, les messages colorés des insectes, le langage gestuel des chats, des chevaux ou des vaches…
Grâce à la collaboration de 40 photographes, plus de 700 images sont décryptées, comme toujours avec un esprit ludique et accessible. Un guide épatant pour ne plus marcher idiot en ce début de printemps !

> Revoir Marc Giraud à propos de l'ouvrageau JT de France 2.
> Revoir les chroniques de Marc Giraud sur Mainate TV : www.dailymotion.com/mainatetv

> Les animaux en bord de chemin, éditions Delachaux et Niestlé (24,90 €).

 



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Exposition "La Griffe et la dent"

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Certains connaissent sûrement le film éponyme sorti en 1976 – une référence. Il s'agit là d'une exposition de photos programmée au prochain festival, qui réunit trois compères – James Chevreuil, Jacques Gillon et Fabrice Simon – autour d'une même quête : un hommage aux prédateurs de la mer, de la terre et du ciel, et une propension à la plongée sous-marine.

Baleines, requins, chimpanzés… une quarantaine de clichés (60 x 90 cm, papier Graphique Fine Art) seront ainsi présentés par le trio, parmi lesquels des espèces peu photographiées.

 

 

 

 


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Onze posters sur biodiversité des Deux-Sèvres

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Onze posters dédiés au patrimoine naturel des Deux-Sèvres s'ajoutent aux précieux outils pédagogiques développés par les Pôles Science & Nature du Conseil général. Édités en partenariat avec Deux-Sèvres Nature Environnement, le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres, la Société d’orchidophilie, la Fédération départementale de pêche et la réserve naturelle du Toarcien, ils se déclinent sur les thématiques suivantes : oiseaux nicheurs, orchidées sauvages, poissons des rivières, mammifères, amphibiens, géologie, chauves-souris, libellules, papillons, plantes messicoles et herbes folles. Outre un descriptif, chaque poster présente une douzaine d’espèces sous forme de photographies et de dessins. Leur mise à disposition est consentie à titre gracieux. Vous aurez tout le loisir de les voir "en vrai" sur le stand du conseil général lors du prochain festival !

Rens. : Conseil général des Deux-Sèvres. Tél. : 05 49 06 79 79. contact@deux-sevres.com

 

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Crédits photo : FIFO, G. COLLOMBET
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org