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Festival de Ménigoute


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Des mammouths à Ménigoute ?

Le 30 septembre dernier dans Le Monde, un titre attire mon attention, bien plus sérieux que celui qui vient de capter la vôtre (encore que, vous allez comprendre le lien…) : "La Terre a perdu la moitié de ses populations d'espèces sauvages en 40 ans". L'article, signé Audrey Garric, synthétise le dernier rapport du WWF, "Planète vivante", qui dresse l'état de santé de la Terre, toujours alarmant. "Sur le plan de la biodiversité, les effectifs de ces espèces sauvages ont décliné de 52 % entre 1970 et 2010. [...] Dans le détail, les espèces d'eau douce sont les plus durement touchées avec une chute de 76 % entre 1970 et 2010, contre un déclin de 39 % pour les espèces marines et les espèces terrestres." Ce recul, bien plus marqué que le précédent, s'explique par la surreprésentation, jusqu'ici, des espèces de mammifères et d'oiseaux, par rapport aux reptiles, amphibiens et poissons. Cette année, chaque espèce a été pondérée par rapport à sa réelle importance dans les écosystèmes, et les pertes les plus lourdes concernent les zones tropicales. Les raisons sont toujours les mêmes : disparition des habitats, chasse, pêche, pollution et changement climatique.

Liste des courses

Le 6 octobre, je m'enquiers du dernier communiqué du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui résume son dernier rapport, "un an avant l’état à mi-parcours du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020". Sa lecture est laborieuse et je suis frappée par l'aspect clinique du compte-rendu.
Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, y déclare ainsi : "La gestion responsable de la biodiversité de notre planète n’est pas seulement motivée  par un sentiment commun de responsabilité envers les générations futures. Les facteurs incitant les décideurs politiques à sauvegarder la biodiversité sont de plus en plus de nature économiques. Sans une  biodiversité en bonne santé, les moyens de subsistance, les services écosystémiques, les habitats et la sécurité alimentaire seront compromis."
Le message est clair. Remercions l'économie de nous faire garder le cap. Et le communiqué de pointer, façon liste des courses, ce qu'il reste à faire.
Heureusement, j'ai été rassérénée par une troisième lecture, dans Philosophie magazine cette fois. Il y était question d'un mammouth retrouvé en 2013 en Sibérie, et si remarquablement conservé que les chercheurs pourraient en reconstituer l'ADN, donc le cloner via un éléphant – je simplifie ! La manip' pourrait prendre soixante ans.
Je me suis donc rassurée en pensant que toutes ces espèces qui disparaissent auront bien l'occasion d'être fabriquées, ce qui créera de nouveaux emplois pour l'économie, à qui la biodiversité doit beaucoup (si vous avez suivi le début de la démonstration).

Dans soixante ans, nous verrons peut-être les premiers pas du mammouth cloné filmés à la Grimaudière par la 70e promo de l'Iffcam, au taquet. Pour l'heure, fêtons dignement la 30e édition de notre festival (qui se clone aussi d'ailleurs) et contentons-nous de trinquer !

Catherine Levesque.

 

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Florilège

Du givre, de l'eau, des plumes, des poils, des pétales, des écailles, des mousses, du soleil, des montagnes, des vagues, des bulles, du gris, des couleurs, des cailloux, des feuilles, des écorces, des étoiles, du suspense et un nain de jardin : 33 films en compétition pour la 30e édition !

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Des livres anciens des bouquins rares

L'un tient la Librairie de l'écologie à Gap, l'autre Croc Livres & Collections, à Niort. Tous deux proposent leurs livres anciens sur le forum de Ménigoute. Rencontre avec Roland de Miller et Alain Hervo, qui croisent leurs propos.

• Depuis combien de temps êtes-vous présent à Ménigoute et quel regard portez-vous sur le festival ?
Alain Hervo : J'y viens depuis 2005. Il y a beaucoup de chose à voir entre les films, les exposants et les artistes, mais à mon grand regret, je dois être présent sur mon stand quasi en permanence.
Roland de Miller : Pour moi, c'est une première !

• Vous considérez-vous comme un bibliophile et comment est née cette passion ?
A. H. : J'ai commencé comme comptable dans l'édition en 1985, puis je me suis mis à faire les marchés et les brocantes en 2001 en tant que bouquiniste. Mon magasin est ouvert depuis 2008 et je travaille en collaboration avec des bouquinistes de différentes régions.
R. M : Ma passion première, avant celle des livres, reste la nature sauvage et celle des oiseaux. J’ai cumulé tous les métiers du livre : archiviste-né, j’ai été d’abord documentaliste au Muséum de Paris et dans des associations, puis écrivain (biographe de Robert Hainard, notamment), bibliothécaire. En 2008, je suis devenu libraire itinérant, sans magasin, sur les salons du livre, les foires bio… Par ailleurs, j'ai constitué une "Bibliothèque de l’écologie" encyclopédique qui va devenir la propriété publique d’une communauté de communes dans la Drôme.

• Que représente votre fonds et comment le renouvelez-vous ?
A. H. : Ma première boutique n'étant pas grande, je me suis spécialisé sur des thèmes qui me tiennent à cœur comme le régionalisme (en particulier Poitou-Charentes-Vendée), la faune et la flore avec notamment des livres neufs (éditions Biotope– Parthénope). Pour survivre dans ce milieu, j'ai développé d'autres thèmes : ésotérisme, cuisine, BD, jeunesse, livres anciens et collections (pièces, cartes postales, timbres…). J'ai donc dû changer de boutique par manque de place !
R. M. : Mon fonds – actuellement plus de 10 000 titres en stock répartis en 19 grandes rubriques – constitue l'extension de ma "Bibliothèque de l’écologie". Il en épouse la richesse et couvre à peu près les mêmes thématiques.

• Comment estime-t-on la valeur d'un ouvrage d'occasion ?
A. H. : Elle dépend de sa rareté et de son état. C'est plus difficile pour un livre d’avant 1900.
R. M. : J'ajouterais qu'Internet a favorisé l’accès à des millions de livres, mais a déformé les prix en dévalorisant le livre ordinaire et en surévaluant le livre rare.

• Sur le plan naturaliste, avez-vous une spécialité ?
A. H. : Non, je recherche tout ce qui est en relation avec la faune et flore, qu'il s'agisse de livres récents ou anciens.
R. M. : J’ai un penchant pour les livres de botanique et de plantes médicinales. On ne gagne pas sa vie en ne vendant que des livres sur la Nature !

• Y a-t-il des ouvrages particulièrement recherchés sur le marché ?
A. H. : Oui, mais cela dépend des centres d'intérêt de chacun.
R. M. : Des ouvrages épuisés devenus rares sont recherchés et motivent parfois certains éditeurs à les rééditer. Mais trop souvent l’engouement est affaire de mode et il n’y a pas de réelle culture naturaliste où les ouvrages et leurs auteurs sont resitués dans leur contexte.

• Quel type d'ouvrages peut-on trouver sur votre stand ?
A. H. : La nature en général : jardins, oiseaux, insectes, d'occasion ou en solde, et quelques ouvrages anciens.
R. M. : Des dizaines d’ouvrages d’ornithologie et près d’un millier sur la nature en général et la défense de l’environnement, trois quarts d’occasion et un quart de neufs.

• Quelle fourchette de prix pour les ouvrages les plus rares ?
A. H. : De 30 à 1000 € !
R. M. : Je me méfie instinctivement de la financiarisation du métier de libraire qui tend à faire croire que les meilleurs ouvrages sont les plus chers et que ce critère est le seul à retenir.

• Avez-vous un livre auquel vous êtes particulièrement attaché ?
A. H. : Non, pas à ce jour.
R. M. : Oui, Expansion et nature, deRobert Hainard(Le Courrier du Livre, 1972), qui est à mes yeux le meilleur exposé de la philosophie de la protection de la nature.

• Quel rapport entretenez-vous avec les livres récents ?
A. H. : Je m'informe des nouveautés auprès des éditeurs avec lesquels je travaille le plus souvent.
R. M. : Il m’importe de proposer à ma clientèle la quintessence des nouveautés, tout en restant fidèle à l’esprit de mon catalogue. Dans la pléthore éditoriale actuelle, ce n’est pas une mince tâche !

Propos recueillis par Catherine Levesque.

> La Librairie de l'écologie, 22, rue Jean Eymar, à Gap.
Courriel : infos@librairiedelecologie.fr
Internet : http://www.librairiedelecologie.fr

> Croc Livres & Collections, 326 de l’avenue de Paris, à Niort. Courriel : lrdoc@sfr.fr

 



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La marque "FIFO" : unique et indélocalisable

On tablait au départ sur une soixantaine de personnes par séance. La salle paroissiale afficha complet dès la première année. Trente éditions plus tard, avec un millier de personnes à chaque projection, le Festival international du film ornithologique (FIFO) de Ménigoute est considéré comme l'un des trois plus importants du monde, sans avoir perdu la convivialité qui le caractérise. Celle-ci doit beaucoup à la mobilisation des 900 habitants du canton, qui logent depuis l'origine de la manifestation une partie des festivaliers. André Dulait, l'ancien maire, par exemple, n'est pas près d'oublier Robert Hainard qui, une nuit, partit dessiner les sangliers de la forêt de Chizé !

30 éditions, 30 témoignages, 30 mots-clés…

De la première édition, inaugurée le 28 octobre 1985 (trois mois après l'affaire du Rainbow Warrior), à la 30e édition, qui s'ouvrira un 28 octobre également, de nombreux défis ont été relevés et des structures pérennes sont nées en marge du festival, parmi lesquelles l'Ecole de cinéma animalier des Deux-Sèvres (Iffcam), qui apporte au FIFO un souffle nouveau.

En quelque 200 pages et une trentaine de témoignages clés, Christian Proust (voir l'interview de janvier dernier) a retracé trente années de rencontres, de militantisme, de coups d'éclats (un chapitre est dédié aux inaugurations musclées !), d'affiches et de palmarès. Dominique Brouard, fondateur du festival, évoque aussi dans cet ouvrage anniversaire l'évolution de l'image – de la pellicule au numérique – et des associations, qui se sont professionnalisées. Synthèse de tous ces progrès, la Web TV, baptisée Mainate TV, constitue une étape supplémentaire dans la vie du FIFO. Gageons que sa visibilité sera démultipliée cette année avec l'arrivée de la fibre optique !

Catherine Levesque

> Rencontres à Ménigoute 1985-2014, éd. Association Mainate (25 €). Promotion en précommande : 29 € avec le DVD du film de 26 min "Un rendez-vous tout naturel", de Majella Lensen et Rémi Rappe. A régler par chèque bancaire à l’ordre de Mainate, 16, bis rue de Saint-Maixent, BP 10005, 79340 Ménigoute. Tél. : 05 49 69 90 09. Les ouvrages seront remis lors de votre arrivée au festival.



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Francis Hallé aux 6es Rencontres culturelles du cinéma animalier

breveVous avez aimé Il était une forêt ? Vous allez pouvoir retrouver le film ou tout simplement le découvrir pour celles et ceux qui ne l'auraient pas vu, en présence de son acteur principal et coscénariste, Francis Hallé, éminent  botaniste ! Programmée le 29 octobre, à 18 heures 15, à la salle omnisports de Ménigoute, la projection sera suivie d'un échange avec le public. A 17 h 45 seront également projetés les films de deux doctorants qui viennent de participer au "Festival du film (pas trop) scientifique" de La Rochelle. L'un porte sur les oiseaux migrateurs, l'autre sur les phoques.

 

 


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Le bocage en salle… et sur France 3

brevePrésenté hors compétition lors du dernier Festival de Ménigoute, le film Le Bonheur au rythme du bocage, entre documentaire et reportage, sera projeté le jeudi 23 octobre, à 19 heures, au cinéma "Le Foyer", à Parthenay, avant sa diffusion sur France 3 Poitou-Charentes, le 24, à 0 h 05.
Dans ce maillage savamment construit au fil des siècles se faufilent insectes, reptiles, amphibiens, mammifères et oiseaux. Autant de petits comédiens parfois filmés de manière burlesque, comme dans cette scène ou commèrent un pic noir et un écureuil roux, planqués dans les cavités d’un bouleau. Acteurs tout aussi attachants, de jeunes agriculteurs font vivre ce territoire avec conviction.

Derrière ces images bucoliques, où l'on croise aussi des naturalistes et des randonneurs, Marie Daniel, Fabien Mazzocco et Aude Moreau-Gobard, les réalisateurs, posent de vraies questions sur l’avenir de ce paysage menacé, fait de haies, de prairies et de chemins creux.

 


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Instants de vie sénégalais

breveIssue du voyage de la 8e promotion de l'Iffcam, cette exposition nous emmène à la découverte de N'diaffate, un groupement de villages de brousse au cœur du Sénégal. Douze jeunes réalisateurs, photographes et preneurs de sons se sont immergés dans cette nouvelle culture et nous offrent un parcours entre légendes et réalités, entre images et sons, sobriété et esthétisme. Le spectateur est plongé dans des atmosphères singulières en pénétrant dans des « isoloirs » opaques. Un espace ludique est dédié aux plus jeunes avec des activités – coloriage, dessin ou l’origami autour des oiseaux du Sénégal. La projection du making of du film Picci toubab, l’oiseau des blancs complète ce dispositif, qui sera inauguré le 24 octobre à la Grimaudière. Le film sera pour sa part projeté lors de l'inauguration du 30e festival, le 28 octobre, à 15 h 30.

 




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La sélection mensuelle de FIFO-Distribution :

Disponibles chez Fifo-Distribution.com



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Le guide de la permaculture au jardin

On en a tous entendu parler, mais saurait-on bien la définir ? Et comment s’applique-t-elle au jardin ?  Mode de vie ? Mode de culture ? Les deux à la fois ? La permaculture largement inspirée par la nature devrait séduire  tous les jardiniers naturalistes ou tous les naturalistes jardiniers.  Avec « le guide de la permaculture au jardin » sous la main, plus aucune raison de ne pas tenter l’expérience ! En savoir plus ? Suivez le guide avec Terre vivante !



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Crédits photo : Sarah Del Ben, FIFO
  Archives des anciennes infolettres  -  Conception : Tabula Rasa

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORNITHOLOGIQUE DE MÉNIGOUTE
Association MAINATE, 16 bis, rue de Saint Maixent - BP 5 - 79340 Ménigoute
Tél. : 05 49 69 90 09 - contact@menigoute-festival.org
http://www.menigoute-festival.org