3 questions � Tobias Salath�, coordinateur r�gional de la convention Ramsar pour l'Europe

� La convention de Ramsar f�te ses 40 ans. Quel bilan dressez-vous de la protection des zones humides ?
Les raisons invoqu�es il y a quarante ans pour signer ce traiter restent valables et le d�fi n'est pas moindre. Dans certains pays en voie de d�veloppement, tout comme aux F�ro� ou en Bosnie, la convention de Ramsar reste le seul instrument environnemental.
Toutefois, la vocation premi�re du trait�, qui �tait la protection des oiseaux d'eau et de leurs lieux d'escale, s'est �largie � d'autres probl�matiques : changements climatiques, gestion des ressources en eau�, avec une composante sociale importante. Sans compter les �valuations �conomiques r�centes qui sont tr�s souvent li�es aux � services � rendus par zones humides.

� A l'occasion de l'Ann�e internationale des for�ts, le th�me de la derni�re Journ�e mondiale des zones humides portait sur les for�ts humides. Quels sont les enjeux sur ces �cosyst�mes ?
Il nous para�t important de faire des synergies en nous associant � une campagne comme l'Ann�e internationale des for�ts. Il y a plusieurs types de zones humides bois�es, parmi lesquelles les ripisylves (for�ts riveraines, NDLR), les mangroves en milieu tropical et les tourbi�res. Chacune joue � sa mani�re un r�le fondamental qu'on a parfois tendance � oublier. Les ripisylves, beaucoup d�truites dans l'Europe industrialis�e, retiennent les crues et �purent les eaux ; les mangroves prot�gent les c�tes des tsunamis et sont riches en crevettes, en poissons� Quant aux tourbi�res, qui ne couvrent que 3 � 4 % des terres �merg�es de la plan�te, elles stockent 25 � 30 % du carbone, soit deux fois plus que les for�ts ! Leur exploitation est donc discutable et peut conduire � des d�sastres �cologiques, notamment des incendies li�s � l'�rosion comme il y en a eu en Russie ou au sud de Madrid.

� La France prot�ge-t-elle bien ses zones humides ?
La France, qui compte 36 sites Ramsar, sur 941 en Europe et 1913 dans le monde, est plut�t bien mobilis�e dans les r�unions et par le travail de ses Agences de l'eau. Mais la temp�te Xynthia a aussi point� des d�faillances. Ce qui montre bien qu'un meilleur respect des zones humides demeure un vrai d�fi.

Ramsar, un outil de d�veloppement local

Un jour de d�cembre dernier, la r�serve naturelle du Fier d'Ars, sur l'�le de R�, �tait baign�e d'une lumi�re extraordinaire, � mar�e haute. Dans le ciel se croisaient les vols de bernaches cravant, courlis cendr�s, b�casseaux, pluviers et autres tournepierres.

Pendant ce temps-l�, on cogitait lors du 2e s�minaire national Ramsar, qui accueillait 22 des 36 sites Ramsar d�sign�s � ce jour par la France. La convention Ramsar est le seul trait� mondial consacr� � l'environnement qui porte sur un �cosyst�me particulier, en l'occurrence la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides.

� Trois ateliers ont d�battu, puis propos� des actions envisageables � court terme, t�moigne Michel M�tais, directeur g�n�ral de la LPO France. Parmi elles, la cr�ation d'une association qui regrouperait les acteurs et animateurs des sites Ramsar et dont la mission serait de promouvoir la protection des zones humides au travers de manifestations, de journ�es � portes ouvertes ��, ainsi que le d�veloppement du r�seau des sites Ramsar � cr�er dans les vingt ann�es � venir.

Pr�vu chaque ann�e, le prochain congr�s aura lieu en Camargue cet automne.

Autre objectif, l'adoption d'une charte entre les sites Ramsar fran�ais en vue d'am�liorer la gestion pratiqu�e dans ces zones humides remarquables.

Nicolas Vrignaud : que d'eau, que d'eau !

Lors du 26^e Festival de M�nigoute et du s�minaire Ramsar, qui s'est d�roul� � l'�le de R� en d�cembre dernier, Nicolas Vrignaud a pr�sent� quelques images de son documentaire sur les zones humides de Poitou-Charentes, r�alis� en collaboration avec Jean-Roch Meslin. Petit portrait en images de cet ancien �tudiant de l'Iffcam.